Jain, Bring Me The Horizon, Skip The Use, Macklemore, Miles Kane. Ils se sont tous donnés rendez-vous au Main Square Festival d’Arras du 5 au 7 juillet 2019.
Le Main Square Festival c’est déjà terminé ! Sans plus tarder, découvrez nos coups de coeur et nos coups de blues de cette 15e édition placée sous le signe du hip-hop, du rock et de l’électro.
Carton plein pour les rappeurs
Les goûts et les couleurs évoluent, et ça, le Main Square l’a bien compris en misant sur la scène hip-hop. Dès vendredi, les légendes américaines Cypress Hill ont enflammé la Green Room pour notre plus grand plaisir. L’autotune nous faisant grincer les dents, comprenez bien que nous avons esquivé le concert de Damso. En revanche, Les Rappeurs en Carton et Ben (l’Oncle Rap) nous ont réconcilié avec le genre.
Le lendemain, c’est Macklemore qui était le plus attendu sur la Main Stage. À forte raison puisque le showman a fait un sans faute. Comme toujours lors de ses venues en France, le rappeur a encensé la France qu’il déclare être son meilleur public au monde. Sur scène comme dans la foule, les corps dansent et chantent sans interruption. Et évidemment, nous en avons fait de même, notamment sur Thrift Shop, Can’t Hold Us ou encore Glorious.
Côté français, les frangins Bigflo & Oli ont fédéré la foule dimanche avec des titres tels que Dommage ou encore Sur La Lune. Morceau durant lequel une lune géante s’est d’ailleurs promenée dans la foule. Un instant qu’on aurait adoré pouvoir découvrir de nuit afin que les flashs des téléphones l’accompagnent. Sur la Green Room, la sensation Eddy de Pretto a également trouvé son public. Malheureusement, par manque de temps nous n’avons pas pu aller l’écouter.
La région règne sur le Bastion
On ne va pas vous le cacher, la plus belle réussite de cette 15e édition du Main Square reste la création d’un espace dédié aux Hauts-de-France. Un lieu aussi agréable qu’intimiste avec sa petite butte en arc de cercle permettant à tous de bien voir la scène. Bonus, on peut même y trouver des jeux flamands, une grande roue et des stands vendant fricadelles et autres burgers au maroilles à des prix plus que raisonnables. Seul bémol, la fermeture du stand de recharge à la fin des concerts qui a laissé quelques festivaliers démunis sans leurs téléphones.
Pour sa grande première, le Bastion n’a rien eu à envier à ses deux grandes soeurs. Durant trois jours, les artistes se sont relayés dans la joie et la bonne humeur pour faire la part belle à la région. On a notamment pu y croiser Bison Bisou et leur set toujours aussi endiablé qu’il y a huit ans au Grand Mix (Tourcoing) ou encore Edgär que nous avions découvert l’an dernier. Edgär qui en a d’ailleurs profité afin de blaguer sur le fait qu’ils ne savaient pas que le concert était assis.
Côté coup de coeur on a été bluffées par l’énergie de Cayman Kings et d’Esplanades qui nous ont totalement fait oublier le reste du festival. Structures est également apparue comme une excellente surprise. Dans un autre style, Ben a vu son concert ponctué de multiples pogos, ce qui n’était pas pour nous déplaire.
Désormais, on espère que Le Bastion va perdurer afin que l’on puisse redécouvrir des groupes que l’on apprécie tels que Château Brutal, Okay Monday, Rocky ou encore A-Vox.
Le rock n’est pas mort au Main Square Festival
Bien que minoritaire cette année, le rock n’a pas déserté le Main Square pour autant. Rare représentant du genre vendredi, Miles Kane s’est bien défendu sur la Green Room. Et s’il y a bien une chose à retenir c’est bien que depuis ses débuts en solo avec Colour Of The Trap (2011), toute timidité s’est envolé. Tout de bleu vêtu, le britannique a fait le show, proposant même un cover rafraîchissant du Hot Stuff de Donna Summer.
Samedi, la première surprise de la journée est arrivée avec Shame sur la Main Stage. Ces londoniens sont complètements déjantés, et on a pas honte de l’avouer on aime ça ! Autant vous dire qu’on a regretté avoir dû changer de scène avant la fin. Quelques heures plus tard, ce sont Skip The Use qui ont fait leur grand retour à la maison.
Déchaîné, Mat Bastard et ses nouveaux compères – hormis Yan à la guitare – ont emporté la Main Stage d’entrée de jeu avec People in the Shadow. Les titres s’enchaînent avec des airs de best of. De Nameless World à PIL en passant par Give Me et son un, deux, trois soleil, Ghost, Birds Are Born To Fly et bien sûr Bastard Song, impossible de ne pas se déhancher. Ne manquait qu’un synthé sur scène pour obtenir le 100% live qu’on aimait tant avant. Les nordistes ont aussi interprété Forever More, Mary et Damn Cool issus de Past and Futur, leur nouvel album qui sortira le 18 octobre.
Dimanche, les amatrices de rock que nous sommes ont été servies. Entre un Bastion 100% dans cette veine ou encore Idles et Bring Me The Horizon sur la Main Stage, pas le temps de s’ennuyer. On a d’ailleurs eu un coup de coeur pour ces deux derniers tant les prestations proposées nous ont coupé le souffle. Idles, grâce à son énergie débordante, son punk engagé façon The Clash ou Sex Pistols et son chanteur à l’allure oscillant entre un Freddie Mercury et Johnny Rotten. Bring Me The Horizon avec son show alliant pyrotechnie et danseuses à un univers dystopique propre au groupe. Une excellente surprise qui nous a fait oublier leur essence teenager.
Mention spéciale la proximité du groupe avec ses fans, notamment sur Nihilist Blues où Oliver Sykes est venu communier avec l’une d’elle. Il a également demandé à « voir des filles » qui sont immédiatement montées de par et d’autre de la foule sur les épaules de leurs camarades.
Le Main Square Festival sous un air de folk
Eclectique, cette 15e édition a également offert un peu de douceur avec des artistes folk. Dès vendredi, Gavin James a ouvert la voie tout en timidité et devant un public non conquis d’avance. Non décontenancé, l’irlandais s’est essayé à quelques mots de français et reprit avec brio La Vie En Rose d’Edith Piaf. Le temps aidant, le public s’est prêté au jeu, reprenant en choeur ou frappant des mains lorsqu’on lui en faisait la demande.
Dimanche, la Green Room s’est mis immédiatement dans l’ambiance avec Old Tree’z. Vainqueurs du tremplin 2019, le trio nordiste nous offre un joli voyage dans leur univers teinté de sonorités aériennes. On leur souhaite d’avoir autant de succès que Kodaline ou Shake Shake Go. Toujours sur la même scène Jonathan Wilson a eu droit à une écoute ouverte de la part d’un public venue découvrir ses morceaux.
Quelques heures plus tard, Ben Harper a démontré pourquoi il fait partit des légendes. Accompagné de sa guitare et des excellents The Innocent Criminals, le chanteur américain a transporté la Main Stage grâce à un set mêlant folk, blues, rock, funk et reggae. Mention spéciale pour la bonne humeur du génial Leon Mobley aux percussions.
Les incontournables
Outre Macklemore, le Main Square a eu son lot d’incontournables. À commencer par Christine & The Queens vendredi 5 juillet. Attendue par les festivaliers, la chanteuse a livré sa prestation accompagnée de danseurs. On aura même eu l’occasion de l’entendre reprendre Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion, évidemment repris par toute la citadelle. Plus tôt dans la journée, Caravan Palace ont amené la Main Stage à se déhancher. Leur chanteuse, Zoé Colotis, n’y est d’ailleurs pas pour rien et on doit dire avoir été agréablement surprises par leur set sans fioritures.
Si elle faisait partie des incontournables de la 15e édition, nous n’avons cependant pas fait l’effort de nous rendre sur la Green Room pour apercevoir Angèle. Que voulez-vous, nous avons visiblement un souci avec cette famille !
Incontournable également John Butler Trio. Proche de la nature, les textes de l’australien parle d’écologie, de paix ou encore de l’essence même de l’art. Le tout sur des airs oscillants entre blues, country, rock et reggae. Un instant véritablement inspirant et cadrant avec la volonté écologique du festival.
Enfin, dimanche, le Main Square s’est clôt avec Jain. Seule sur scène, la jeune femme qui compte s’offrir une pause pour se ressourcer fait absolument tout. De la musique à l’ambiance, Jain prouve qu’elle n’a besoin de personne pour faire danser la Main Stage avec Heads Up, Alright, Come ou Makeba. Histoire de renforcer la carte mise en avant de la région, on avoue qu’on aurait tout de même préféré voir Skip The Use à sa place.