Maléfique : le Pouvoir du Mal, une quête de liberté et de paix

Maléfique fait son retour au cinéma le 16 octobre pour un second opus intitulé Le Pouvoir du Mal. Un rendez-vous immanquable pour les amateurs de La Belle au bois Dormant. Réalisé par Joachim Rønning, Maléfique : Le Pouvoir du Mal arrive sur nos écrans le 16 octobre. Un film creusant à la fois la complexité des relations entre la sorcière et Aurore et explorant de nouvelles alliances. On vous dit tout sur ce film que l’on a pu découvrir en avant-première le 9 octobre dernier ! Un conflit maternel Si les liens entre Maléfique (Angelina Jolie) et la princesse Aurore (Elle Fanning) se sont renforcés et apaisés au fil du temps, ils n’en demeurent pas moins complexes. En effet, dans ce second volet Maléfique s’oppose farouchement à la future union de sa filleule et du Prince Philippe (Harris Dickinson), arguant que l’amour sincère n’existe pas, tout comme la paix entre les deux royaumes. Du côté d’Ulstead, la reine Ingrith (Michelle Pfeiffer), future belle-mère d’Aurore, n’est pas en reste et va jusqu’à provoquer la colère de Maléfique. Comment ? Tout simplement en déclarant qu’elle considère désormais la princesse Aurore comme sa propre fille. S’en suit alors un conflit entre les deux femmes, mêlant jalousie et désir avide de pouvoir sur les décisions d’Aurore. Évidemment, se dessine aussi la relation entre une mère et son fils. Relation qui n’est pas des plus saines puisque la reine Ingrith cherche à le manipuler afin qu’il prenne son parti. Deux femmes en quête de paix (ou presque) Bien que Maléfique émette des craintes quant à la sincérité des sentiments du Prince Philippe envers sa filleule, son désir le plus cher reste la paix définitive entre le monde de la Lande et celui des Humains. Malheureusement, avec la reine Ingrith dans les parages, cela semble impossible. Tout comme Maléfique, la reine Ingrith révèle une femme blessée, trahie par beaucoup d’hommes sans jamais se détourner de son but. Sous ses airs bienveillants, la reine Ingrith cherche en effet à anéantir le monde des fées par un moyen aussi radical qu’effrayant. Et pour cela, quel meilleur prétexte que la cérémonie de mariage entre son fils et la princesse Aurore ? Tout est alors soigneusement mis en oeuvre par la reine afin de montrer Maléfique sous un mauvais jour et l’éloigner d’Aurore. Dans ce rôle d’antagoniste, Michelle Pfeiffer est parfaite. À la fois égoïste, élégante et glaciale par moment, elle nous offre un personnage tout aussi humain qui fait que l’on adore la détester. Une vision pas si manichéenne que ça… Ce deuxième opus est aussi l’occasion pour Maléfique de retrouver ses semblables. Blessée par une sbire du roi (Jenn Murray), elle est secourue par Conall (Chiwetel Ejiofor). Grâce à ce personnage mystérieux, elle fait connaissance avec une bande de créatures ailées et cornues chassées jadis par les humains. Attirée par l’esprit de groupe et leur solidarité, Maléfique est alors tiraillée entre le désir de vengeance exprimée par certains membres de la tribu et son attachement pour les humains, de part son histoire avec Aurore. Au sein de la communauté, certaines Fées Noires, comme Borra (Ed Skrein), ont l’intime conviction que la violence est l’unique solution. Elles espèrent donc pouvoir tirer profit des pouvoirs de Maléfique. En effet, déterminés à protéger leur environnement et la nature, ces êtres sont en guerre contre l’espèce humaine. En somme, les deux camps ont chacun des choses à se reprocher. Choses qu’ils devront corriger s’ils veulent un jour cohabiter en paix. « Les humains sont des vautours qui pillent la Terre » – Borra Et vous, avez-vous envie de découvrir Maléfique : Le Pouvoir du Mal ?

La Masculine : Un roman sans un mot masculin

Un monde sans homme ? C’est ce que nous propose Laurence Kiehl dans son roman La Masculine, sorti le 27 septembre 2018. Avec La Masculine Laurence Kiehl – alias Qui-Elle – nous plonge dans une dystopie au milieu d’une capitale parisienne où la révolution gronde. Les hommes ont tous été emportés par une mystérieuse maladie – ou presque, le dernier rendant son dernier souffle au cour du roman-. La lutte des classes est plus présente que jamais. Comment se passe la vie sans les hommes ? C’est ce que nous allons découvrir ! Une dystopie misandre Présentée comme féministe, La Masculine nous a plutôt amené vers une vision misandre du monde. En effet, gouverné par un « hydre » féminin, le pays tombe dans la monarchie. Un hydre à trois têtes dont on ne voit d’ailleurs jamais le bout du nez, alimentant les rumeurs dans la capitale. La raison ? L’éviction de la télévision jugée trop néfaste ne laissant place qu’à des allocutions radiophoniques. Alliées aux Immortelles de l’Académie Linguistique Française, le trio a transformé le langage français. Subsiste alors une véritable répression quant à l’utilisation de mots masculins. Pour se faire, une police – les audio-fliques – est mise en place pour faire régner la loi, condamnant les femmes à voir leur bouche plissée si elles utilisent ces mots. Mais ce n’est pas tout. En plus de subir une extermination, l’homme est tout simplement réduit à un corps malade et inutile à la société. Les mots masculins ayant disparus du vocabulaire, « masculines » ou « couillues » servent à les nommer. Quant au dernier homme, ne pensez pas une seconde qu’il mérite un enterrement dans les règles de l’art. Pour lui, ce sera direction la fosse commune. D’accord, si on comprend le choix de ne pas l’envoyer à « la Panthéonne », celui de la fosse commune nous paraît vraiment extrême. En parlant de « la Panthéonne », cette dernière est réservée à l’enterrement de femmes célèbres. Nous a également marqué le fait que l’homme est « forcément » le seul à manger de la viande. En effet, pour se venger de leur consommation de viande des millénaires durant, une bactérie se serait développée chez les animaux. Bien sûr, il est bien connu que seule les femmes ne mangent pas de viande (spoiler : non !). À trop vouloir montrer une image parfaite et sans bévue de la femme La Masculine devient lourd et ennuyant… Une écriture originale L’originalité de La Masculine réside dans sa volonté d’une histoire sans un seul mot masculin. Pour palier à cela, Laurence Qui-Elle (Kiehl) fait le choix d’une Langfem. En somme, la féminisation de tous les mots masculins. De « moi-e », « toi-e », « lui-e » en passant par « grande-mère » ou encore « elle était une fois », l’autrice bouleverse l’orthographe française. Par ailleurs, certains mots sont tout simplement interdits tel que “on”, “il”, “ils” et bien sûr « homme ». « La putain de chasse à la neutralité de la langue. Arrêtons-nous trois seconds sur notre textualité ! Moi-e, toi-e, lui-e, quelle féminisation ringarde et maniérée ! » p13 Rues et autres places sont elles aussi féminisés. On se promène alors rue des Franches-Bourgeoises, près de La Notre-Dame, La Pitié-Qui-Pétrit ou encore La Tour-F-Elle. Quant aux stations de métro, elles laissent place à Sainte Michèle et l’île de la Lutèce. Comme vous pouvez le constater, rien n’a été laissé au hasard. La K – personnage principale, correctrice chez les Femmes à la plume, agence de presse-imprimerie – soulève la question du neutre à de nombreuses reprises. Par exemple, sont interdits « ça » signifiant pourtant « cette chose » et « on » qui reprendrait quant à lui « nous-les-femmes ».  « …tu sais la contraction « ça » et la syllabe « on » reproduisent forcément une circonstance de femelle, la seule depuis la catastrophe. » p13 Ainsi, même si la féminisation de tout notre vocabulaire perturbe, l’écriture de l’autrice est agréable et fluide. Le niveau de langage oscillant entre courant et plus ou moins soutenu ce qui n’est pas gênant à la compréhension.  Les femmes sans les hommes On pourrait croire qu’avec des femmes au pouvoir les choses évolueraient mais ce n’est pas le cas. Notre lecture de La Masculine nous a même donné l’impression que la vie sans les hommes est vouée à l’échec. En effet, l’histoire met en avant le fait que sans les masculines, les femmes ne peuvent avancer. On constate même un sacré bon en arrière. Que ce soit en raison de grèves ou d’absence de personnel, voiries et électricité posent problème. Sans hommes, des femmes nommées Thermodynamiques se doivent de pédaler pour acheminer l’électricité. De fait, on a l’impression de ne pas voir les femmes dans certains corps de métiers, alors que dans notre réalité, ils en emploient plus qu’on ne le croit. De plus, malgré les avancées technologiques, on observe de nombreuses fausses couches et un avenir des femmes mis en péril. Le roman met également en avant les différentes classes sociales. On y découvre alors de nombreuses travailleuses manuelles se mettant en grève. Ainsi, s’enclenche une ambiance chaotique. Les poubelles ne sont plus ramassées, le courrier plus acheminé. Dans les rues, des manifestantes parcourent les rues, réclamant une augmentation de salaire. Évidemment, comme c’est actuellement le cas en France, l’Hydre n’en a cure et ne bouge pas d’un pouce tant que la révolution n’est pas aux portes de leur demeure. Sans spoiler la fin, finalement La K et sa grand-mère avaient bien compris qu’un monde uniquement féminin n’était pas fait pour perdurer. Peut-être que tout n’est pas perdu ! Et vous, vous laisserez-vous tenter par La Masculine ?

Comment Disparaître : agoraphobie et réseaux sociaux

Les réseaux sociaux peuvent-ils être salvateurs ? C’est ce que Sharon Huss Roat nous explique à travers Comment Disparaître. Un roman touchant sur la timidité, la phobie sociale et l’utilisation des réseaux sociaux. La timidité et la phobie sociale sont des maux que nous connaissons que trop bien. C’est pourquoi Comment Disparaître de Sharon Huss Roat nous a immédiatement attiré. Un livre sur la phobie sociale Plus qu’un roman sur la thématique des réseaux sociaux, Comment Disparaître met en avant les phobies sociales. Car Vicky n’est pas simplement timide. Vicky a une réelle phobie sociale couplée à une timidité maladive. Chacun de ses mouvements a des conséquences. Des peurs qui en engendrent d’autres. Alors forcément, après le départ de sa meilleure amie pour le Winsconsin, Vicky veut juste se fondre dans la masse. Avec Jenna, il n’y avait aucun risque. Jenna prenait la parole à sa place, l’aidait à affronter ses peurs. Mais cette année Vicky est seule et les choses vont complètement changer. C’est donc avec justesse que Comment Disparaître met en scène le comportement de Vicky pour devenir invisible. Auprès d’elle, vous longerez les murs, prendrez garde à ne pas vous faire remarquer ou éviterez de vous faire interroger en classe. Ajoutez à cela la nécessité de gérer des crises d’angoisses aux causes multiples. Autant dire qu’on s’est immédiatement identifiée à cette adolescente qui nous a rappelé nos propres années scolaires. Pour Vicky, il s’agit de s’enfermer dans les WC du collège, pour nous, celui de s’isoler à une table du CDI ou sur un banc à l’abri des regards. Comment Disparaître et les relations parentales toxiques Sans même s’en rendre compte, un adulte peut avoir un comportement toxique avec son enfant, et cela, Sharon Huss Roat l’a parfaitement compris. Ce mauvais rôle, c’est la mère de Vicky qui l’endosse. Par le biais d’un discours qui nous a fait grincé des dents, cette femme révèle clairement le fossé entre personnes atteintes de phobie sociale et leur entourage. En effet, désirant tellement que sa fille soit « comme les autres » elle s’immisce à plusieurs niveaux dans sa vie. L’un consiste à choisir des vêtements à l’opposé de la personnalité de sa fille et a bouder si Vicky refuse de les porter « pour lui faire plaisir ». Un autre, à pousser Vicky à sortir avec des amis ou se rendre à des soirées. Et cela, quitte à déclencher une crise d’angoisse tout en retournant la faute contre son enfant sans jamais se remettre en question. Exit donc l’empathie. Si ce comportement peut vous paraître extrême, malheureusement, il ne l’est pas tant. Comment Disparaître permet donc de remettre les choses à niveau avec une vraie prise de conscience. Une réflexion sur les réseaux sociaux À l’heure où les réseaux sociaux font partis intégrante de nos vies, Comment Disparaître nous oblige à faire le point sur notre présence en ligne. Par le biais de Vicky, on se retrouve directement confrontée à une adolescente en manque d’attention. Une adolescente qui décide de créer un compte Instagram afin de se prouver à elle-même qu’elle n’est pas aussi lamentable qu’elle pense le paraître. Sous le pseudo de Vicurious – Vicurieuse en français -, Vicky se crée alors une identité à l’opposée de la sienne. Pour cela, elle utilise les vêtements achetés par sa mère et relégués au fond de son armoire, une perruque colorée et des accessoires. Cette nouvelle personnalité en place, Vicky gagne en notoriété grâce à ses photobombs. Un peu trop rapidement d’ailleurs pour que le roman soit véritablement réaliste, mais passons. De là, Vicky s’aperçoit que sa nouvelle notoriété  peut lui permettre d’aider de jeunes internautes se sentant aussi seuls et invisibles qu’elle. Parmi ces instagrammeurs, des camarades de lycée pas si entourés ou heureux qu’il n’y paraît. En même temps qu’elle, on se rend alors compte d’à quel point chacun peut s’inventer une vie, gommant les mauvais instants. D’à quel point il est impossible de connaître véritablement une personne que l’on suit. Ainsi, Vicky prend conscience que l’isolement n’est plus forcément une question de mal être. Afin de prouver à tous qu’ils ne sont pas seuls, elle va alors se servir du hashtag « solitude » pour mettre des commentaires sur leurs photos. Ouvrant les yeux sur le problème que peuvent être les réseaux sociaux et la phobie sociale, Comment Disparaître est un vrai coup de coeur. Que vous soyez adolescent, adulte ou parents, on vous recommande donc ce roman qui vous permettra de mieux comprendre tout cela et agir en conséquence. Et vous, avez-vous envie de plonger dans Comment Disparaître ?

L’ingénieux Aladdin est de retour !

Après deux ans d’absence, Guy Richie revient à la réalisation avec une adaptation de l’un des chefs-d’oeuvre animés de Disney : Aladdin. Les Insouciantes ont eu l’honneur d’assister à son avant-première le 8 mai dernier. 

Avengers Endgame : Entre émotions et déception

Un peu plus de dix ans après les débuts d’Iron Man (2008), Avengers Endgame boucle la boucle. Réalisé par Anthony et Joe Russo, cet opus réunit vos héros favoris dans l’espoir de vaincre Thanos. Un an après Infinity War, Avengers Endgame est dans nos salles. Que vaut la 22ème production des Studios Marvel sortie le 24 avril ? Voici notre avis AVEC SPOILER ! Avengers Endgame : La secousse émotionnelle Contrairement à ses prédécesseurs, Avengers Endgame verse dans l’émotion plutôt que l’action. Dès les premières minutes, le film se concentre sur des héros meurtris par la disparition de trillion de personnes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que chacun gère la défaite à sa façon. Clint Barton baigne dans le sang. Natasha Romanoff a du mal à gérer ses émotions. Thor est anéanti. Steve Rogers, malgré son chagrin, cherche à faire le bien autour de lui. Bruce Banner est en paix avec lui-même. Quant à Tony, il coule des jours paisibles dans un chalet avec Pepper. Qui dit émotion, dit performance. Et à ce petit jeu, Robert Downey Jr fait un sans faute. Une fois encore, l’interprète de Tony Stark nous attendrit autant qu’il nous émeut aux larmes par la justesse de son jeu. Mention spéciale pour le travail physique de l’acteur dont l’amaigrissement nous a fait frissonner. Mais il n’est pas le seul à briller. Paul Rudd offre un Scott Lang en plein détresse. À ses côtés, on vit crainte, douleur et soulagement. Quant à Natasha Romanoff (Scarlett Johansson), l’espionne ne nous est jamais apparue si ébranlée que dans Avengers Endgame. Ici, seule sa relation fraternel avec Clint Barton (Jeremy Renner) prime, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Seule ombre au tableau, celle que l’on nomme désormais Captain Marvel (Brie Larson) ne semble absolument pas affectée par la disparition de ses pairs. Un fait étonnant puisqu’elle demandait immédiatement des nouvelles de Fury dans la scène post-générique de son film. Pourtant, rien ne transparaît à l’écran. La raison ? La demoiselle à bien d’autres préoccupation que la souffrance terrienne. Pas présomptueuse du tout cette Carol Danvers. Poursuite d’une phase féministe Vous le savez, depuis quelques années maintenant, les Studios Marvel et Disney ont décidé de mettre les personnages féminins en avant. Évidemment, Avengers Endgame ne déroge pas à la règle. Après Infinity War et son temps accordé à Gamora (Zoe Saldana) et Scarlett Witch (Elizabeth Olsen), c’est au tour de Black Widow et Nebula (Karen Gillan) d’avoir leur heure de gloire. Cette dernière nous fait la surprise d’être au coeur même de l’intrigue. Une chose à laquelle on ne s’attendait pas une seconde et qui nous a fait le plus grand bien. L’arc de Black Widow nous a quant à lui touché tout au long du film, nous la présentant aussi secouée qu’indomptable. Tout aussi étonnant, le fait d’avoir survendu Captain Marvel (Brie Larson) pour finalement la reléguer au second plan. Okoye (Danai Gurira) voit également son temps de jeu se résumer à de brèves apparitions. Quant au snap volontaire de Shuri (Letitia Wright), on le regrette franchement. En effet, la jeune femme aurait probablement pu aider les Avengers à trouver une solution sans faire patauger le film. Évidemment, on ne pouvait vous parler des femmes du MCU sans évoquer la bataille finale. La scène réunissant les héroïnes en un seul et même endroit à eu l’effet escompté puisque largement applaudie dans notre salle. On avoue pourtant lui préférer un instant centré sur Scarlet Witch. Désireuse de venger Vision, elle compte bien en découdre avec ses opposants. Ou plutôt avec Thanos. Et franchement, elle est absolument badass comparée à une Captain Marvel mis à mal par le titan en moins de deux. Des personnages risibles On l’avoue, après Ragnarok et Infinity War, on espérait un Thor (Chris Hemsworth) à son apogée. Pourtant, de divin et mature, il n’est plus que misérable et idiot. Même sa nouvelle apparence drôle sur le coup de la surprise devient lourde – sans mauvais jeu de mot – et lassante. Ainsi, au lieu de profiter d’un Dieu du Tonnerre admirable sur le champ de bataille, on tremble à l’idée de le voir tomber au combat tant il est incapable de briller. Avengers Endgame nous permet aussi de renouer avec le côté extravagant de Bruce Banner (Mark Ruffalo)… en pire. D’homme en conflit permanent avec Hulk, il devient rapidement un mélange des deux. Soit, le Professeur Hulk. Sur le papier, l’idée est bonne mais c’est la douche froide. Comme le dit si bien la Valkyrie (Tessa Thompson), on préfère ses deux autres apparences. Après cela, quasiment plus rien ne va. Lui autrefois si sérieux n’est aujourd’hui plus qu’objet comique. Heureusement, sa rencontre avec l’Ancien (Tilda Swinton) permet de renouer un peu avec le scientifique qu’on aime tant. On retient également son geste de bravoure afin de ramener les disparus à la vie. Quant au redoutable et conquérant Thanos (Josh Brolin), il n’a plus rien de tel. Il devient même tellement passif qu’on en vient à se demander s’il y a bien un vilain avant la bataille finale. Une virée dans les scènes cultes du MCU Vous en rêviez ? Marvel l’a fait. En compagnie d’Iron Man, Captain America et Ant-Man, on se replonge gaiement dans Avengers (2012). Pour notre plus grand plaisir, on découvre l’envers de l’arrestation de Loki (Tom Hiddleston). Une scène qui ne manque pas de piquant, signant un nouvel instant culte du MCU. Avengers Endgame fait également un clin d’oeil au Soldat de l’Hiver (2014) en détournant la scène de l’ascenseur. Toujours la même année, on file ensuite dans l’univers pré Docteur Strange pour un moment très agréable. Et cette fois, c’est Tilda Swinton alias l’Ancien qui revient à l’écran. Rocket et Thor nous ramènent quant à eux sur Asgard. Détruite durant le Ragnarok, la cité offre au Dieu du Tonnerre un instant avec sa mère, Frigga (Rene Russo). On revoit aussi rapidement Loki emprisonné ainsi que Jane Foster (Natalie Portman). Toujours dans l’espace, War Machine (Don Cheadle) et Nebula

Sex Education : la série Netflix sur le sexe positif

Sex Education, la nouvelle série de Netflix sur le sexe positif signée Laurie Nunn.  Avec Sex Education, Netflix signe sa première réussite de 2019. Disponible depuis le 11 Janvier, cette nouvelle série britannique entremêle vie lycéenne et thérapie sexuelle. Le sexe positif Vous l’aurez compris, Sex Education a pour but de changer les mentalités en démystifiant les questionnements sur la sexualité. Comment ? Tout simplement en montant un cabinet de sexologie au sein même d’un lycée. Et qui de mieux placé que Otis Milburn (Asa Butterfield), fils de la sexologue Jean Milburn (Gillian Anderson) pour donner des conseils à ses camarades de classe ? Grâce à lui, les personnages – tout comme les spectateurs -décomplexent face à leurs problèmes. Sont notamment abordées les questions autour de l’impuissance, de l’apprivoisement de soi via la masturbation, la prise en considération d’autrui, du consentement ou encore du vaginisme. Ce dernier nous a d’autant plus touchée que l’une d’entre nous le connaît bien. En dehors du cadre lycéen, se révèlent les propres problèmes d’Otis dont l’ascendance est psychologique. Dans un premier temps, il fait face à l’impossibilité de se masturber, puis à des pollutions nocturnes. Vous saurez également pourquoi avoir un rapport sexuel peut lui déclencher une crise d’angoisse. Mais Otis n’est pas le seul à prodiguer des conseils. Son meilleur ami, Eric Effiong (Ncuti Gatwa) va profiter d’une soirée pour expliquer aux adolescent(e)s la bonne manière de faire une fellation sans craindre de vomir. On vous le garanti, Sex Education met en valeur avec un humour décapant le fait que le sexe ne soit pas du porno. Et pour cela, on leur tire notre chapeau. Sex Education et le féminisme Au cours des huit épisodes, Sex Education met en avant des personnages féminins aux caractères bien trempés. À commencer par Maeve (Emma Mackey). En plus d’être une brillante élève, elle est également féministe. Ses lectures ? Sylvia Plath, Virginia Woolf, Roxane Gay ou encore Charlotte Brontë dont elle a lu tous les livres enfants. Bonus : Sex Education montre un intérêt de Jackson pour ce genre littéraire, prouvant que le féminisme n’est pas réservé aux femmes. Cette série est aussi l’occasion de découvrir Ola. Interprétée par Patricia Allison, l’adolescente est pleine de surprises et ressources. Indépendante, les fuites d’évier ne lui font pas peur. Quant à son choix de costume trois pièces pour le bal, on approuve totalement. Tout à l’heure, nous mentionnions divers problèmes abordés dans la série. Sachez que ceux-ci ont aussi une portée féministe puisque Otis va apprendre à l’une des lycéennes qu’il est important de prendre du plaisir. Chose qu’elle n’avait absolument pas assimilée puisqu’elle simulait tous ses rapports et trouvait la masturbation solitaire honteuse. Masturbation que vous verrez d’ailleurs de manière suggérer. En parlant de rapports à l’écran, la série montre un couple lesbien en pleine action.  Une série LGBT+ Sex Education se démarque par sa véritable liberté autour des questions d’identités et de genres. Traité à équité, les LGBT+ sont représentés à la fois dans la communauté estudiantine et l’entourage adulte. Là encore, leur sexualité n’est pas hétéronormé. On a d’ailleurs adoré les problèmes rencontrés par un couple lesbien qui ouvre complètement l’esprit sur ce qui peut se passer dans leur lit. En parlant de lesbien, la série nous montre un couple adulte sous les traits des mères de Jackson Marchetti (Kedar Williams-Stirling). Continuant sur sa bonne lancée, Sex Education prouve que le travestissement n’a rien de spécifique aux homosexuels. En effet, si Eric – ouvertement gay – aime se travestir, Otis se prête également au jeu afin qu’ils aillent ensemble voir un film LGBTI. Oui, LGBTI, car la série n’hésite pas à mettre en avant les intersexes dont on ne parle que très rarement. Par ailleurs, si leurs camarades pourraient se montrer sournois à leur égard, ce n’est pas le cas. Idem pour le père d’Otis, qui, s’il semble ne pas accepter ses choix, se révèle être un réel soutien pour son fils. Tout cela pour dire que cette normalisation fait un bien fou.  Une bande sonore géniale Histoire de rester dans un cadre LGBTI, Laurie Nunn a fait le choix de mettre en avant la musique d’Ezra Fruman. En plus de plusieurs titres présents tout au long de la série, le chanteur queer apparaît sur scène durant l’épisode 7. À ces morceaux aux résonances actuelles, Sex Education oscille entre musique 60’s et 80’s. De Mannish Boy (Muddy Waters) à Take on Me (A-Ha) en passant par New Sensation (INXS), Road To Nowhere (Talking Heads) ou encore Boys Don’t Cry (The Cure), on ne peut s’empêcher de fredonner. Mention spéciale pour l’utilisation de This is the day des anglais The The dont on ne se lasse pas. Côté récent, ce sont Beth Dito, Génération X ou encore SLØFACE qui côtoient les compositions d’Ezra Fruman. https://www.youtube.com/watch?v=uX2i9sLP39U Et vous, qu’avez-vous pensez de cette série ? Pas encore vu, comptez-vous la regarder ? EDIT : La saison 2 débarquera sur Netflix le 17 janvier 2020!

Betrayal : L’ombre de soi-même vue par Pinter !

Un peu plus de 40 ans après sa première anglaise, Betrayal revient sur les planches du Harold Pinter Theatre du 6 mars au 1er juin 2019 avec une mise en scène de Jamie Lloyd. Le West End londonien regorge de pépites mais c’est sur Betrayal que nous avons jeté notre dévolu. Mise en scène de manière contemporaine et minimaliste par Jamie Lloyd, cette pièce revient non sans émotions sur les relations humaines et leurs non-dits. La pièce Betrayal – Trahisons en français – est une pièce directement inspirée de l’expérience personnelle d’Harold Pinter. En effet, il a lui-même eu des relations extra-conjugales qui se reflètent à travers cette oeuvre un peu particulière. En effet, elle débute deux ans après qu’Emma et Jerry aient mis un terme à leur liaison pour se clore aux origines de celle-ci. Mais ne dit-on pas qu’un « vrai livre se termine là où il doit commencer » ? À travers des mots simples et vifs, Betrayal s’attarde sur la relation des deux amants et de leur entourage. Son omniprésents l’importance de la famille, l’amitié indéfectible de Jerry pour Robert – le mari d’Emma -, ainsi que la désillusion de ce dernier face aux trahisons. Le tout, en eviron 90 minutes. Pour interpréter Emma, Jamie Lloyd a porté son choix sur Zawe Ashton. Récemment apparue dans la série Netflix Velvet Buzzsaw aux côtés de Jake Gyllenhaal, elle a aussi joué dans St Trinian 2. Le duo de meilleurs amis est quant à lui interprété par Chalie Cox (Une merveilleuse histoire du temps | Daredevil ) dans le rôle de Jerry et Tom Hiddleston (Crimson Peak | Only Lovers Left Alive) dans celui de Robert. Décor minimaliste pour une superbe mise en scène En restreignant les décors à deux chaises, une table, un plateau tournant et un mur, Jamie Lloyd oblige le spectateur à faire preuve d’imagination. Si ce fait peut être déroutant pour certains, il ne l’est pas pour nous qui avons l’habitude de ce genre de choix. Seul objet délimitant la scène, le mur se fait aussi oppressant que libérateur. En limitant les comédiens dans leur espace de jeu au moment clé, il resserre l’atmosphère, ne permettant plus qu’une concentration sur les corps tendus, tandis qu’en reprenant sa place initiale, il libère les ombres. Et les ombres parlons en justement. Les jeux d’ombres soignés sont superbes, habillant chaque scène d’une atmosphère à la fois singulière et intime. Tantôt, ils nous renvoient l’impression que la présence de Robert plane autour des deux amants. Tantôt c’est la solitude de cet homme qui transparaît alors que l’ombre d’Emma est projetée non loin de lui, tel un lointain souvenir de leur relation. Visibles ou ombragés, chaque corps a une disposition spécifique traduisant les non-dits du trio et la présence continuelle de chacun dans les esprits. Appréciable aussi le plateau tournant tel les aiguilles du temps filant au gré des liaisons et trahisons. On retient notamment une scène. Tandis qu’Emma et Jerry discutent au centre du plateau, assis sur une chaise, Robert, son enfant dans les bras, tourne autour d’eux, semblant complètement impuissant face aux événements. Ainsi, il semble vouloir coûte que coûte se raccrocher à ce qui représente le mieux sa famille. Charlie Cox (Jerry) ainsi que Tom Hiddleston (Robert) & Zawe Ashton (Emma) sous forme d’ombres dans Betrayal | © Marc Brenner Betrayal : une pièce tout en émotion Quelle plus belle manière d’intensifier les émotions que d’impliquer l’absent dans les scènes des autres ? Ainsi, Jamie Lloyd implique davantage le personnage de Robert. Peu présent dans l’oeuvre originale, son omniprésence l’oblige ici à devenir le propre spectateur des trahisons de sa femme et son meilleur ami. Ce choix donne d’ailleurs l’impression de découvrir la relation d’Emma et Jerry à travers les yeux de Robert, et inversement. Poussant sa réflexion plus loin encore, le metteur en scène inclut parfois Robert dans les scènes où les deux amants batifolent. Une situation quelque peu comique puisque, si l’on est parfaitement conscient de son absence, lui brille par sa présence. Évidemment, Tom Hiddleston a parfaitement compris ce qu’on attendait de lui et n’hésite pas à réagir aux paroles de ses compères. Colère, aversion, tristesse, tout se manifeste à travers son regard ou un geste sans qu’il n’ait à ouvrir la bouche. Zawe Ashton et Charlie Cox sont exactement dans la même posture, jouant tantôt d’expressions faciales, tantôt de réactions physiques. En somme, le trio fonctionne parfaitement, nous faisant passer du rire aux larmes en un claquement de doigt. Zawe Ashton (Emma) and Tom Hiddleston (Robert) dans Betrayal | © Marc Brenner Betrayal c’est aussi différentes phases de l’amour. Avec Emma et Jerry, on retombe dans l’insouciance d’une relation naissante. À l’opposé, Emma et Robert déchantent et se déchirent. Les corps se cherchent, puis se repoussent. Les visages se tendent. Le désir s’évanouit. On le voit d’ailleurs explicitement lors d’une transition où le couple s’embrasse, cherchant précipitamment le contact de l’autre avant d’y mettre brutalement fin. À noter que le consentement implicite entre les comédiens, apporte une certaine douceur à cet instant déconcertant. Enfin, les silences du trio en disent long sur les non-dits de chacun face aux événements. Nos Conseils On préfère vous mettre en garde sur le fait que les oeuvres d’Harold Pinter sont influencées par le travail de Samuel Beckett. Il se peut donc qu’apprécier la pièce à sa juste valeur soit difficile car les nombreuses pauses dans les dialogues peuvent engendrer des longueurs. Dans le cas contraire, si vous êtes amateur•ice du théâtre de l’absurde, foncez car nous ne nous sommes pas ennuyées une seule seconde. Par ailleurs, si vous n’êtes pas bilingue, n’hésitez pas à vous procurer la pièce avant votre voyage. Bien que le texte soit en anglais courant, la lire en amont permet d’éviter les problèmes de compréhension. En plus, elle est très courte et se lit en un rien de temps, et ce, notamment grâces aux courtes répliques permettant un enchaînement agréable. Pour notre part, nous l’avons lu en français – non bilingue – et avons tout compris sur place. Avis aux lillois qui comptent faire le voyage, si vous ne souhaitez pas vous ruiner, Trahisons est disponible (en VF) dans deux médiathèques de la MEL. Images issues du n° spécial de : « L’avant-scène théâtre » | 1982 | Médiathèque Jean-Lévy, Lille Betrayal : Récompenses & nominations Si la pièce dirigée par Jamie Lloyd a récemment

Manhattan Marilyn : Et si l’icône n’était pas morte ?

Manhattan Marilyn de Philippe Ward nous entraîne à New-York avec une intrigue centrée sur l’iconique Marilyn Monroe. Avec Manhattan Marilyn, Philippe Ward fait revivre l’icône hollywoodienne Marilyn Monroe pour une enquête sous l’ère Obama. Les femmes à l’honneur Comme son nom l’indique, Manhattan Marilyn s’attarde sur l’égérie hollywoodienne Marilyn Monroe. De photos inédites de l’actrice retrouvées dans de vieilles affaires à une enquête sur sa mort, Philippe Ward joue avec les mots. Et si l’icône ne s’était pas suicidée ? C’est là que réside le fond de cette histoire qui nous en apprend aussi bien sur cette femme plus futée et intelligente qu’il n’y paraît que sur son entourage. Au fil des pages, on redécouvre son lien avec les Kennedy mais aussi l’existence du Triangle de Fer – lobby militaro-industrielle – et du Monroe 6 – groupe d’adorateurs -. Bien sûr, ce roman ne serait rien sans l’hispanique Kristin Arroyo. Ancienne Marine en Irak, cette femme possède tact, sang-froid, intelligence et logique. Traits de caractères qu’elle devra mettre à rude épreuve lorsque son associé, le photographe Nathan Stewart est sauvagement tué. Par qui ? Kristin n’en aucune idée, mais sa vie en dépend. Soudainement traquée par le FBI et la mafia, il lui faudra ruser pour comprendre la situation. Une vision actuelle de la société américaine Marilyn Manhattan n’oublie pas la teneur cosmopolite de la ville. À travers les yeux de Kristin Arroyo, vous aurez l’occasion de faire connaissance avec tous milieux sociaux. Vous vivrez  de l’intérieur le mouvement Occupons Wall Street. Déambulerez au vernissage d’une exposition de clichés affichant des portraits inédits de Marilyn Monroe. Côtoierez la Mafia italienne ou vous dirigerez vers le quartier des affaires avec le milliardaire Micheal Pear. Parmi toutes ces personnalités, nous avons particulièrement apprécié la mise en avant de la pauvreté sous l’ère Obama. Alors que la Grosse Pomme en fait rêver plus d’un(e), Philippe Ward appuie sur l’envers du décor. Celui où, revenus du champ de bataille, les soldats sont à la rue. Celui où il faut lutter pour survivre. Car oui, si Kristin possède un appartement, ses convictions la pousse à s’allier au mouvement Occupons Wall Street ou à se terrer sous terre avec d’anciens collègues car traquée. Une poursuite dans le tout de New-York De Manhattan à Staten Island en passant par Little Italy, le quartier des finances ou Harlem, Manhattan Marilyn transporte sans problème à New-York. On perçoit d’ailleurs tout l’amour que porte l’auteur à cette ville. Bien que les descriptions ne soient pas énormément détaillés, suivre le mouvement n’est pas difficile. À chaque quartier son ambiance. Chaque lieu son rebondissement. Tout du long, on se trouve dans une position d’attente. Qu’importe les choix des personnages, on se doute des conséquences. Corruptions, intimidations, violences, meurtres. Voilà ce qui régit l’oeuvre de Philippe Ward. Pourtant, Kristin est bien décidée à braver les dangers pour en savoir plus sur les derniers jours de Marilyn Monroe. Pour cela, elle n’hésitera pas à diversifier les moyens de transports. Taxis, motos, traque à pied ; tout est bon dans cette course contre la mort. Manhattan Marilyn : Le hic Légère ombre au tableau, il nous a été impossible de nous identifier aux personnages. En plus d’un manque de fond, la rencontre entre Arroyo et Pear est suffisante pour savoir où tout cela va mener. On avoue, on a même clairement soupiré lors du passage à l’acte car nous aurions préféré qu’ils restent de simples connaissances. Ainsi, leur relation aurait pu garder cet aspect vindicatif qui régnait entre eux et apportait un peu de fraîcheur. Et vous, avez-vous envie de vous plonger dans une enquête sur Marilyn Monroe ?

Glass : un film qui vole en éclats !

Après Incassable (2000) et Split (2016), M. Night Shyamalan revient dans un univers visionnaire et effrayant avec Glass. Il y a quelques jours, Les Insouciantes ont assisté à l’avant-première du film qui sortira en salles le 16 janvier. Avec Glass, M. Night Shyamalan réunit dans un crossover ce qui a fait le succès de ses deux précédents opus : de la baston, un environnement angoissant à souhait et une performance exceptionnelle de James McAvoy. Une création sonore angoissante D’une part, l’intrigue ne se repose jamais. On ne ressent pas de longueurs devant Glass. De l’autre, la bande son maintient le spectateur en alerte. Tantôt lancinante, tantôt semblable aux battements de cœur, elle accentue l’angoisse et la terreur au fil des scènes. Il en va de même pour les bruitages réalistes (surtout dans les scènes de bagarre) et fracassants. On remarque aussi que la moindre parole est accompagnée d’un son, qui va du bruit de pas sur le sol à la porte qui claque violemment en passant par les hurlements de La Bête. Des destins broyés en quête d’utilité Les trois protagonistes sont mis face à leurs démons et leurs traumatismes d’enfance : David Dunn (Bruce Willis) a survécu à une noyade « imposée » par ses camarades d’écoles, Kevin Crumb (James McAvoy) a subi des violences de la part de sa mère quand il avait neuf ans et Elijah Price (Samuel L. Jackson) s’est fracturé le corps 94 fois au cours de sa vie (dont une fois dans un manège forain). Alors que le Dr Staple (Sarah Paulson) tente de soigner Dunn de son prétendu délire, sa seule préoccupation est de protéger de La Bête le personnel de l’hôpital et le reste de la population. Dunn ne peut ainsi se résoudre à mettre un terme à sa mission car il pense être le seul capable de l’arrêter. Kevin, est quant à lui une âme brisée qui se protège de lui-même derrière des avatars. L’arrivée de ces deux personnages offre à Elijah l’occasion de se libérer et de révéler la vérité à la société : il existe bien des super-personnes parmi nous. Un raisonnement s’opposant à celui d’Ellie Staple qui pense que ces « surhommes » s’abusent eux-mêmes. Mais ce qui rend Elijah – ou Monsieur Glass – si dangereux, c’est avant tout son air tranquille sous lequel se cache la préparation d’un plan que personne ne soupçonne. Et lorsque le personnel s’en rendra compte, il sera déjà trop tard. Le film nous interroge alors sur cette question : Êtes-vous un super-héros ou ne s’agit-il que d’un fantasme malgré vos croyances ? Une performance d’anthologie Nul n’ignore la complexité que cela représente d’interpréter 24 personnages en même temps. C’est pourtant le challenge que James McAvoy relève avec brio, tantôt effrayant et émouvant, tantôt détestable et admirable. De son interprétation, on note les ressemblances avec des personnages tels que Wolverine ou Hulk lorsque Kevin/Patricia/Hedwig ainsi que le reste des personnalités se transforment en Bête. Les effets spéciaux rendent encore plus réalistes cette transition entre l’humanité et l’animosité qui caractérise ce personnage. Glass n’est pas seulement un film d’action violent. Il s’avère être une intrigue psychologique, où chaque personnage bascule dans sa mégalomanie pour se protéger. Au final, le méchant n’est pas celui auquel on pense ni celui qu’on voit dans un premier temps. La révélation de l’antagoniste et de l’existence des super-héros ne survient qu’à la fin, pour mieux faire raisonner la vérité au grand jour, et faire voler en éclats l’ordre autoritaire comme une glace qui se brise en mille morceaux. Et les femmes dans tout ça ? Outre les trois personnages principaux, le Dr Ellie Staple (Sarah Paulson) est primordial dans l’intrigue. Directrice de l’hôpital psychiatrique, elle est en charge de la sécurité des patient.e.s, et plus particulièrement de Dunn, Price et Crumb. Trois hommes considérés comme des éléments dangereux. Mais s’ils n’étaient pas le réel danger ? Pour cela, il vous faudra vous rendre en salle. En effet, empathique au premier abord, le Dr Staple est hardie dans son ambition d’établir un progrès dans sa profession. Mais, est-elle là pour réparer ces hommes, ou les briser ? Madame Price (Charlayne Woodard), bien qu’étant un personnage secondaire, occupe quant à elle une place très spéciale dans la construction du personnage de son fils. Déterminée à ne pas l’abandonner, elle est convaincue qu’Elijah a besoin d’un déclic pour redevenir actif. Enfin, le film met en avant Casey Cook (Anya Taylor-Joy). Ancienne victime de La Bête et unique personne à avoir survécu à son kidnapping, elle fascine l’opinion. Elle prend la défense de Kevin Crumb car il a été le premier à voir sa douleur lorsqu’elle était son otage. En retour, elle a vu la sienne. Et si au premier abord, on pourrait croire que Casey est atteinte du syndrome de Stockholm, c’est bien plus complexe que cela. Casey serait en quelque sorte l’alter-ego de Kevin, de par les violences familiales qu’elle a aussi subi sans pour autant être devenue schizophrène. Au final, ces trois femmes soutiennent à leur manière des hommes brisés, violents malgré eux, mais terriblement attachants. Et vous, avez-vous hâte de découvrir Glass au cinéma ?