Vundabar à la Maroquinerie : un retour très attendu, en demi-teinte

Vundabar, La Maroquinerie | © C. Mabille-Lamy

Le 20 mai 2025, La Maroquinera a accueilli Vundabar pour un concert en demi-teinte. Deux ans après une date parisienne annulée in extremis, après que le chanteur Brandon Hagen se soit fracturé le bras à Bordeaux le matin même, Vundabar était enfin de retour dans la capitale. Une Maroquinerie pleine à craquer, un public impatient, et une tournée européenne de presque deux mois pour défendre Surgery and Pleasure, leur dernier album sorti en mars. Autant dire quetout semblait réuni pour une soirée mémorable. Entre joie et déception Sur scène, le trio de Boston (Brandon Hagen au chant/guitare, Drew McDonald à la batterie/synthé, Zack Abramo à la basse) a déroulé un set dense, piochant aussi bien dans ses classiques que dans ses nouvelles compositions. On entre tout de suite dans le vif avec I Got Cracked, titre d’ouverture de leur dernier disque, avant de retrouver des morceaux plus anciens comme Acetone (Smell Smoke, 2017) ou Chop (Gawk, 2015), joués avec une précision mécanique. Visuellement, la scénographie était épurée – peu de panneaux ou effets visuels – mais les lumières soignées laissaient la part belle à l’interprétation. Le public, lui, était totalement investi : un spectateur proche de la scène s’est même mis à dessiner le chanteur en direct, pendant que d’autres scandaient les paroles par cœur, y compris celles moins connues. L’ambiance aurait pu basculer dans l’intime, mais malgré une communication chaleureuse au début (“I’m very happy to be back in Paris… with an arm again!”), le groupe a gardé une certaine distance. Quelques moments ont pourtant marqué : un chapeau de cowboy sur la tête du chanteur, un « Save a horse, ride a cowboy! » hurlé par quelqu’un dans la foule, provoquant une hilarité générale. Plus tard, lors de Alien Blues – leur tube viral devenu culte sur TikTok – la salle a vibré à l’unisson. À la fin du morceau, Hagen trinque avec le public d’un “santé” à l’accent charmant, bière à la main. Brandon Hagen, Vundabar, La Maroquinerie | © C. Mabille-Lamy Une personne dessinant dans un carnet pendant le concert de Vundabar Brandon Hagen, Vundabar, La Maroquinerie | © C. Mabille-Lamy Mais ces rares instants d’interaction contrastent avec le reste du set. Le groupe enchaîne les morceaux – Spades, Beta Fish, Oulala, I Need You… – sans accorder beaucoup de place à l’échange. Entre certains titres, de longues pauses s’installent, presque gênantes, jusqu’à ce que la foule relance l’élan par des acclamations insistantes. Et lorsque le concert prend fin… il prend fin. Pas de rappel, pas de mot d’au revoir, et aucun membre du groupe – pourtant très attendu – ne s’est présenté au stand de merch, laissant une partie du public visiblement déçue. Vundabar livre ce soir-là un concert solide sur le plan sonore, avec une exécution maîtrisée et une setlist généreuse. Mais en dépit de quelques éclairs de complicité, on reste sur une impression étrange : celle d’un moment qui aurait pu – et dû – aller plus loin. À force de retenue, le groupe est passé à côté de la chaleur qu’un public aussi enthousiaste était prêt à lui offrir. Heureusement, le public fidèle n’oubliera pas certains regards, certaines lumières, une certaine complicité des membres de Vundabar échangée avec la foule à demi-mots. Et la Maroquinerie, fidèle à elle-même, reste un écrin unique pour les concerts parfois imparfaits, mais toujours vrais. Brandon Hagen, Vundabar, La Maroquinerie | © C. Mabille-Lamy Drew McDonald, Vundabar, La Maroquinerie | © C. Mabille-Lamy Zack Abramo, Vundabar, La Maroquinerie | © C. Mabille-Lamy Et vous, étiez-vous au concert de Vundabar à La Maroquinerie ? CHARLIE Invitée : Rédactrice – Photographe MES ARTICLES SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THÈME Email Subscribe You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again. Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin