Mois des Fiertés : de Stonewall à aujourd’hui

Le mois des Fiertés est souvent assimilé au mois de juin. Mais que représente-t-il exactement ? Aujourd’hui nous voulions revenir sur les origines du mois des Fiertés via la lutte continuelle des droits des personnes LGBTQ+. Pourquoi le mois de juin est-il si important pour la communauté queer ? Pourquoi le bar Stonewall Inn raisonne-t-il dans toutes les têtes lorsqu’une personne demande ce qu’est le « Pride Month » ? Les émeutes de Stonewall et les origines du Mois des Fiertés L’histoire du Mois des Fiertés trouve ses racines dans les émeutes de Stonewall. Un événement marquant qui a eu lieu à New York le 28 juin 1969. Ce jour-là, la police fait une descente au Stonewall Inn, un bar gay situé dans le quartier de Greenwich Village. Démarre alors une série de manifestations violentes et spontanées. Des émeutes catalysées par des décennies de harcèlement et de discrimination systématique envers la communauté LGBTQ+. Les émeutes de Stonewall ont été un tournant dans le mouvement pour les droits des LGBTQ+. Auparavant, ces manifestations étaient généralement modestes et souvent ignorées par les médias. Cependant, l’intensité et la visibilité des émeutes ont attiré l’attention nationale et internationale, marquant le début d’une ère de militantisme plus agressif et plus organisé. Des figures emblématiques comme Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera, deux activistes transgenres racisées, ont joué un rôle crucial dans les émeutes et ont ensuite contribué à fonder des organisations de défense des droits LGBTQ+. En 1970, pour commémorer le premier anniversaire des émeutes de Stonewall, les premières marches des fiertés ont été organisées à New York, Los Angeles, Chicago et San Francisco. Initialement appelées « Christopher Street Liberation Day » en référence à l’emplacement du Stonewall Inn, elles ont posé les bases des Prides qui sont aujourd’hui une caractéristique centrale des célébrations du Mois des Fiertés à travers le monde. L’évolution du Mois des Fiertés à travers les décennies Depuis 1970, le Mois des Fiertés a évolué et s’est étendu pour inclure une variété d’événements et d’activités célébrant la diversité et la résilience de la communauté LGBTQ+. Dans les années 1980, en dépit de la crise du VIH/sida qui ravageait la communauté, les marches des fiertés ont continué à se développer en taille et en portée. Elles sont devenues des plateformes pour sensibiliser le public à l’épidémie de sida et pour exiger des actions de la part des gouvernements et des institutions médicales. Les années 1990 ont vu une reconnaissance croissante des droits des LGBTQ+ à travers le monde. Notamment via des événements de la fierté qui s’étendaient à de nouveaux pays et de nouvelles villes. En 1999, le président américain Bill Clinton a officiellement déclaré juin comme Mois de la Fierté Gay et Lesbienne. Une reconnaissance élargie par le président Barack Obama en 2009 afin d’inclure toutes les identités LGBTQ+. Une étape importante dans l’acceptation et la célébration des droits des LGBTQ+ aux États-Unis. Au fil des décennies, le Mois des Fiertés a également intégré des éléments culturels et artistiques : festivals de cinéma, expositions d’art, performances musicales et théâtrales et conférences éducatives. Parmi ses événements compte la WorldPride qui a lieu dans différentes villes du monde, attirant des millions de participants et mettant en lumière les progrès et les défis actuels de la communauté LGBTQ+ à l’échelle mondiale. Le Mois des Fiertés aujourd’hui et son importance continue Nous l’évoquions à l’instant, le Mois des Fiertés est célébré dans le monde entier via des parades, festivals et autres événements visant à célébrer l’amour, l’égalité et la diversité. De grandes villes comme New York, San Francisco, Londres, Paris et Toronto accueillent certaines des plus grandes célébrations, attirant des participants de tous horizons pour commémorer les luttes passées et les victoires présentes. Ainsi, le Mois des Fiertés sert non seulement de célébration, mais aussi de rappel des défis persistants auxquels la communauté LGBTQ+ est confrontée. Car il ne faut pas l’oublier, dans de nombreux pays, les personnes LGBTQ+ continuent de subir des discriminations, des violences et des inégalités juridiques. Par exemple, dans certains pays, l’homosexualité est encore criminalisée, et les droits des personnes transgenres sont souvent ignorés ou violés. Le Mois des Fiertés est une occasion de solidarité mondiale. Les participants peuvent sensibiliser le public, plaider pour des changements politiques et sociaux, et montrer leur soutien aux communautés LGBTQ+ dans les régions les plus répressives. L’importance du Mois des Fiertés réside également dans son rôle éducatif. En célébrant les avancées et en honorant les figures historiques et contemporaines du mouvement LGBTQ+, ces événements éduquent le grand public sur l’histoire, les cultures et les défis de la communauté LGBTQ+. Des initiatives comme les lectures publiques, les expositions historiques et les programmes scolaires inclusifs permettent de diffuser une compréhension plus profonde et plus respectueuse des identités LGBTQ+. L’histoire du Mois des Fiertés, depuis les émeutes de Stonewall jusqu’à aujourd’hui, est une histoire de lutte, de résilience et de célébration. En tant que symbole mondial de l’égalité et de la diversité, le Mois des Fiertés continue d’évoluer, reflétant les progrès réalisés et les défis qui restent à surmonter. C’est une période pour honorer le passé, célébrer le présent et inspirer un futur où toutes les personnes, indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, peuvent vivre avec dignité et respect. Allez-vous participer à une Pride cette année ? saevin Co-fondateur | Photographe | Rédacteur MES ARTICLES SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THÈME Email Subscribe You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again. Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin
Afghanistan: Les femmes entre désespoir et résilience

Depuis le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, les droits des femmes n’ont fait que se réduire, telle une peau de chagrin, limitant leur présence dans une société très marginale. En Afghanistan, les droits des femmes ont été systématiquement bafoués. Malgré une lueur d’espoir entre 2001 et 2021, lors de la présence militaire américaine sur le territoire, cela n’aura pas duré. Alors que nous écrivons cet article, la situation dans cette région tourmentée est plus précaire que jamais : les jeunes filles de plus de douze ans n’ont plus le droit de poursuivre leurs études et les salons de beauté ont fermé. Plus récemment, les talibans se sont également mis à brûler des instruments de musique, jugés “immoraux”. Des femmes en quête d’émancipation par l’éducation Quand on se penche sur l’impact dévastateur des talibans sur la vie des femmes afghanes, on remarque que ces dernières font preuve d’une détermination extraordinaire pour accéder à l’éducation. En effet, les restrictions imposées par les talibans et l’insécurité omniprésente ont entravé leur droit fondamental à apprendre et à se développer intellectuellement. Aujourd’hui, elles ne peuvent plus fréquenter l’université ni le lycée. Par ailleurs, aucune d’entre elles ne peut travailler dans la fonction publique ou dans une ONG, hormis dans le domaine de la santé. Cependant, de nombreuses femmes courageuses et leurs familles continuent de lutter pour obtenir une éducation. Pour cela, elles risquent leurs vies en suivant des cours dans des caves avec la peur d’être prises sur le fait et arrêtées. Une discrimination systématique et institutionnalisée S’il y avait un mot pour décrire le quotidien des afghanes, ce serait : cauchemar. Car en plus d’êtres privées d’éducation, il leur est interdit de fréquenter les lieux publics tels que les salles de sport ou les parcs. Désormais, afin de pouvoir quitter leurs domiciles, elles doivent également être accompagnés par un homme de leur famille. Par ailleurs, les femmes afghanes doivent se couvrir intégralement d’un vêtement noir ou bleu, appelé le tchadri lorsqu’elles quittent leur logement. Et pour couronner le tout, les mariages forcés et les violences conjugales ont également connu un bond depuis 2 ans. Ainsi, la violence à l’égard des femmes est un problème alarmant en Afghanistan. Les mariages forcés, les viols et les lapidations pour adultère y sont monnaie courante. Autre situation édifiante : la vente de petites filles, promises quelques années plus tard en mariage à des hommes beaucoup plus âgés, pour permettre à leur famille de survivre. Une pratique qui s’apparente à de la pédophilie déguisée. En effet, les filles sont presque toujours mineurs et les hommes qui les achètent ont le double, voire, le triple de leur âge. Progressivement effacées de la sphère publique Pendant des années, les femmes afghanes ont été privées de leur droit de participer activement à la vie publique de leur pays. Sous le régime des talibans, elles ont été bannies de l’espace public, contraintes de se voiler et de vivre dans la crainte constante d’une arrestation. Malgré cela, des femmes ont réussi à s’exprimer et à s’engager activement en politique, à l’instar de Fawzia Koofi. Première fille de sa famille à avoir eu accès à l’école, elle est devenue la première femme vice-présidente du Parlement d’Afghanistan. En 2020, elle était l’une des 4 femmes à négocier avec les talibans l’avenir du pays. En raison de la tournure des événements, elle vit désormais en exil. Parmi ses femmes compte également Habiba Sarabi, pharmacienne et politicienne. Ex-ministre afghane de la Condition féminine, elle est devenue la première femme gouverneur du pays. Également en exil, elle tente de motiver les jeunes générations restées sur place de mener le combat. Ainsi, leurs voix fortes et déterminées continuent d’inspirer et d’encourager d’autres femmes à défier les normes de genre restrictives. Quelles perspectives d’avenir ? La situation actuelle de l’Afghanistan est complexe et incertaine. Alors que les talibans ont regagné du terrain ces dernières années, les Afghanes continuent à lutter pour leurs droits et leur liberté. En Afghanistan, inutile de préciser que le féminisme ne se limite pas à une simple revendication d’égalité des sexes mais bien d’une lutte pour la survie, la dignité et la liberté de femmes et de filles déterminées à briser les chaînes de l’oppression et de la discrimination. En fin de compte, la situation des femmes en Afghanistan est à la fois tragique et inspirante de par leur résilience et leur détermination à lutter pour l’égalité et les droits humains perdables du jour au lendemain. Aujourd’hui, nous devons nous tenir aux côtés de ces femmes courageuses afin que leurs voix soient entendues dans leurs efforts d’obtenir égalité et justice. ELISA Rédactrice MES ARTICLES SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME Email Subscribe You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again. Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin
On a testé les culottes menstruelles MOOL!

Cette année, découvrez avec nous les culottes menstruelles MOOL ! Lorsque l’on nous a demandé ce que nous aimerions pour Noël, un lot de culottes menstruelles MOOL est tout de suite venue à l’esprit. Maintenant qu’elles sont arrivées sous le sapin, on s’est donc dit qu’il serait bon de partager notre avis sur cette marque française dont la première culotte est offerte. MOOL, c’est quoi ? MOOL est une marque française créé par Mathilde et Medhi Zeroual. Basée à Lyon, cette boutique en ligne propose depuis février 2021, une gamme de culottes menstruelles ainsi que des accessoires (sachet de transport, filet de lavage, huile). Aujourd’hui, il en existe 9 sortes toutes plus différentes les unes des autres, ainsi qu’un maillot de bain. Premier bon point, la gamme est estampillée du label Oeko-Tex. Mais de quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un label examinant toute la chaîne de production afin de garantir le respect de la santé et de l’environnement. Ainsi, nous sommes certaines de ne pas trouver de produits chimiques dans ces culottes. Un point qui nous décide d’autant plus à remplacer nos serviettes hygiéniques ! Par ailleurs, les culottes menstruelles MOOL sont économiques et durables. En effet, on nous annonce la possibilité de les utiliser sans problème de 5 à 7 ans. Entre 19,95€ et 24,95€ la culotte, autant dire qu’elles sont rentables rapidement. Surtout si vous avez des règles abondantes, voir hémorragiques. La commande Des mois que les culottes menstruelles MOOL nous faisaient de l’oeil. Nous avons donc profité de Noël afin d’en demander un lot à notre famille. Car si le prix est abordable, cela reste tout de même un certain coût à l’achat. Surtout si vous êtes étudiantes, ou comme nous, sans emploi. Comme promis sur le compte Instagram de la marque, nous n’avons eu qu’à ajouter le code OFFERTE à notre commande pour bénéficier d’une culotte gratuite. Puisque nous avons choisi un lot de 3 culottes Mississipi, nous n’en avons payé que 2. Ainsi, le lot est passé de 57,95€ à 37€. En revanche, si vous n’en commandez qu’une seule, vous en recevrez bien une seconde sans frais supplémentaire. De notre côté, notre petite Maman a été assez généreuse pour nous offrir une culotte supplémentaire. Ayant complètement flashé sur la Niagara Vert d’O, nous l’avons donc ajouté à notre panier. C’est donc deux culottes différentes que nous allons tester aujourd’hui ! Concernant le suivi de colis, nous n’avons rien à redire. La commande a été prise en compte quasiment immédiatement (malgré l’heure tardive). Nous avons même reçu un code promo à utiliser avant minuit offrant -20% pour tout achat supplémentaire dont la réception se ferait en même temps que notre première commande. Cependant, nous ne l’avons pas utilisé. Peut-être la prochaine fois ! Par ailleurs, MOOL mentionnait une livraison estimée entre 48 et 72H. Pari gagné ! Nous avons passé notre commande mardi soir et le colis est arrivé le vendredi matin. Tout cela, en période de fêtes ! Si jamais ma MOOL ne me convient pas ? En cas de problème sur votre commande, MOOL propose un échange. Ainsi, vous pourrez obtenir la bonne taille sans problème. Quant à vos retours, la société à choisi de ne pas les remettre à la vente. À la place, MOOL a pris l’initiative d’offrir régulièrement les culottes qui leur reviennent à des associations luttant contre la précarité menstruelle. Une initiative que nous saluons puisqu’elle montre bien la volonté de la marque à démocratiser la culotte menstruelle. Le test des MOOL ! On l’admet, nous n’avons pas choisi nos MOOL en fonction de l’abondance du flux qu’elles supportent mais de celles qui nous faisaient envie. Les culottes Mississipi et Niagara étant prévues pour les règles abondantes, et le nôtre étant entre moyen et abondant, nous partons donc confiantes. Plutôt que de nous précipiter avec un avis trop rapide, nous avons préféré prendre notre temps. Ainsi, au lieu de nous baser sur un seul cycle, nous avons décidé de nous baser sur trois. En effet, impossible pour nous de nous fier à la qualité en une seule utilisation. De ce fait, nous avons pu tester leurs capacités sous différents angles : en restant assises, allongées ou en les portants lors d’une journée active. Comme préconisé sur le site, nous avons d’abord lavé nos culottes avant utilisation afin de détendre les fibres absorbantes et les rendre étanches. En parlant de lavage, MOOL le recommande à 30° ou à la main. Si vous choisissez cette option, notez qu’il vous faudra utiliser de l’eau froide car l’eau chaude peut fixer les tâches sur le tissu. La marque déconseille également l’utilisation d’adoucissant ou savon solide qui peuvent rendre vos culottes moins absorbantes. Les Mississipi Dans un premier temps, notre choix s’est naturellement porté vers les Mississipi. En plus d’être jolies, ces culottes menstruelles de type shorty sont très confortables. La gamme s’étendrait aux sous-vêtements hors menstruels que nous craquerions sans peine tant nous sommes bien dedans. Un choix également dû au fait que nos règles soient régulièrement douloureuses. Avec de telles culottes dans nos tiroirs, on assume totalement l’envie de chiller dans nos plus beaux pyjamas devant une série avec une bouillotte sur le ventre. Et que dire de son port pendant la nuit si ce n’est qu’on se sent libre ? Là où une protection hygiénique a tendance à se recourber si l’on bouge un peu trop dans notre sommeil, cette fois-ci, on peut s’endormir tranquille. Adieu les irritations entre les jambes, bonjour le repos ! Nous avons aussi testé les Mississipi lors de sorties et nous sommes senties à l’aise toute la journée. Par ailleurs, si le port des Mississipi est recommandé à 12h – pour un flux abondant -, on admet l’avoir porté un peu plus longtemps. Fait permis grâce à notre flux moyen. De mémoire, nous l’avons changé au bout de 14h durant le premier cycle et n’avons eu aucun souci. Lors du dernier cycle de test – très compliqué à gérer niveau fatigue et douleurs -, nous en avons même porté une environ 20H. Cependant, nous ne vous le déconseillons. En effet, les limites commençaient à se faire ressentir par une sensation de mouillé. En revanche, même bien après
[Témoignage] Découvrir être transgenre à plus de 30 ans

Dans le cadre de la journée internationnale de la visibilité trans, j’ai décidé de témoigner de mon parcours. De l’enfance jalonée de préjugés et de sexisme ordinaire à la découverte de ma transidentité, je vous embarque à travers une partie de moi. Ici, vous me connaissez comme l’un des créateurs des Insouciantes. Mais saviez-vous que j’étais transgenre ? Aujourd’hui, je reviens sur mon parcours atypique et le fait de découvrir être trans à plus de 30 ans ! Confusion transgenre | garçon manqué Etre un enfant transgenre dans les années 90, c’était être taxé de garçon manqué. D’aussi loin que je me souvienne, c’est ce à quoi on m’assimilait à l’école, entres amis ou en famille. Étrangement, je ne le prenais jamais mal. À cette époque, j’étais un garçon manqué et espérais l’être pour toujours. J’étais très loin de savoir que l’on pouvait changer d’identité. Ma famille non plus. Il faut dire que dans les années 90, la transidentité était bien moins répandue. La première fois que j’ai compris que les gens ne me concidéreraient pas comme un « vrai » garçon, j’avais entre 9 et 10 ans. Pour recontextualiser, je vivais en bord de mer. Je passais donc tous mes étés au club de plage en bas de chez moi. Matinées sportives – footing, cours de natation -. Après-midi activités de groupes, jeux, concours et baignades. Autant dire que je passais clairement plus de temps à la plage que chez moi. Le soir, mon père était même obligé de venir me chercher pour dîner sinon, j’aurais été capable de rester jusqu’à la tombée de la nuit. À cet âge, je ne portais qu’un slip de bain pour me baigner. Couplé à un short une fois hors de l’eau. J’étais donc constamment torse nu. Jusque là, cela ne semblait perturber personne. Photo d’archives personnelles Début de la sexualisation Un jour, un des animateurs du club de plage m’a pris à part et expliqué que quelqu’un s’était plaint. La raison ? J’étais une fille qui se trimballait les seins nus. Croyez-moi, à 9 ou 10 ans, j’étais bien loin d’avoir de la poitrine mais pour cette personne, c’était incorrect. J’ai donc été sommé de porter un t-shirt et, si possible, de trouver un maillot une ou deux pièces. À partir de cet instant, je n’ai plus tout à fait été le garçon manqué de la plage. En effet, même les parents qui n’avaient auparavant rien à me reprocher me voyaient désormais comme une fille. Ils faisaient alors attention au moindre de mes faits et gestes… Et même si les garçons avec qui je jouais ne faisaient aucune différence, si je pêchais, grimpais aux arbres,… les adultes commençaient à me lancer des remarques. Cela a été ma première expérience en tant que « fille ». En me disant que je n’avais pas autant de liberté que les garçons parce que je n’étais pas né dans le bon corps, j’ai ressenti de l’humiliation. Après ça, je ne suis pas certain de m’être représenté à la plage sans maillot de bain une pièce ou un t-shirt pour cacher mon corps. Heureusement, mon père m’a toujours encouragé à faire ce que je voulais pour m’occuper. Mon éducation a toujours été proche de la nature. Je pouvais plonger la main sous un rocher et en ressortir des crabes sans peur. Si je me blessais régulièrement, cela me passais au-dessus de la tête. Quoi qu’en disent certains adultes qui auraient voulu que je change, je suis toujours resté fidèle à moi-même. Une gamine capable de fabriquer ses lignes de pêche elle-même. Celle qui ramassait du bois sur la plage pour en faire une cabane dans les bois. Mais aussi celle qui plongeait à l’eau si un ami avait besoin d’aide. Adolescence et harcèlement De mal en pis, je n’ai plus supporté mon corps. Les aléas de la vie ont fait que j’ai dû changer de collège en fin de 6e. Dans ce nouvel établissement, j’ai subi une agression sexuelle de la part d’un camarade. La raison ? Il voulait me montrer que je n’étais pas un garçon. Que je ne pourrais jamais l’être et que ce corps féminin serait réduit à un trou au service de la gente masculine… C’est en tout cas ce que j’ai compris à l’époque. Après cet événement, des rumeurs m’ont suivi tout le long de ma scolarité. J’étais continuellement harcelé car ce garçon disait aux autres que j’étais une « fille facile ». Je l’avoue, j’ai complètement dissocié pendant l’agression et la honte m’a fait taire. En revanche, ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est qu’il recommence. Mais cette fois, je me suis débattu. En conséquence, il m’a fait vivre un enfer. Suite à cette récidive, j’ai parlé au personnel scolaire. Malheureusement, personne ne m’a cru. Leur « c’est un si gentil garçon, arrête de faire ton intéressant » résonne toujours en moi… Comment voulez-vous avoir confiance aux adultes du milieu scolaire après un tel traitement ? Tout ce dont j’ai eu droit fut de consumer ma honte dans le silence sans oser en parler à ma famille. Du harcèlement aux problèmes psychologiques Entre harcèlement scolaire et sexuel, j’ai pratiquement pris trente kilos en quelques mois. J’avais beau faire tout le sport que je voulais, je ne faisais que grossir à vue d’oeil. Bien sûr, j’ai détesté ce corps qui ajoutai une nouvelle raison à mon harcèlement scolaire. Plus mon corps se transformais, moins je supportais les regards dessus. Je ne supportais plus ne plus être semblable aux corps masculins. Je refusais tellement devenir cette adolescente qui semblait vouloir sortir de moi que ma puberté c’est mal passé. Mes cycles étaient complètement aléatoires. Et je ne vous cache pas que les longs mois aux abonnés absents étaient ceux ou j’étais le plus heureux. Néanmoins, ces irrégularités ont poussé mes parents à aller consulter. Direction une diététicienne-endocrinologue. Une bonne chose selon mon père et moi qui souhaitions comprendre ce qui n’allait pas avec mon corps. Malheureusement, selon cette practicienne, être transgenre n’était pas une option. Après des prises de sang et un régime, elle a décidé de me proscrire de l’Androcur – médicament hormonal-. Evidemment, sans mon consentement. Je
Appelez-moi Nathan : Né dans le mauvais corps !
Appelez-moi Nathan lève le voile sur le parcours parfois semé d’embuches des personnes concernées par la transidentité. Un roman graphique signé Catherine Castro et Quentin Zuttion. Roman graphique tiré d’une histoire vraie, Appelez-moi Nathan suit le parcours identitaire de Lila. On vous parle de cette histoire écrite par Catherine Castro et dessiné par Quentin Zuttion qui ne nous a pas laissé de marbre ! Dans Appelez-moi Nathan, Catherine Castro et Quentin Zuttion dépeignent parfaitement les phases auxquelles sont confrontées la plupart des personnes transgenres. L’étant moi-même, j’ai été ravi d’enfin trouver un livre parlant de la transidentité dans mon sens – femme vers homme. Je vous parle donc de ce récit qui m’a permit de me reconnaître dans ce personnage. Stéréotypes de genre D’entrée de jeu, Appelez-moi Nathan renvoie à la figure les stéréotypes de genre auxquels nous sommes confrontés dès notre plus jeune âge. Et ce, que cela soit du point de vue des enfants ou des adultes. En effet, si les filles parviennent à jouer au foot ou au basket avec les garçons en maternelle et primaire, la différence se fait immédiatement ressentir au collège. Rapidement, les garçons vont trouver les filles « nulles » et les exercices physiques vont se différencier. Côté adultes, les parents – s’ils ne le faisaient pas auparavant – vont acheter des vêtements spécifiques à chaque genre. De même pour les cadeaux. Ainsi, malgré les préférences de l’enfant, l’adulte reste maître de la situation et impose ses choix. Vous verrez d’ailleurs Lila enfiler des vêtements féminin afin de faire plaisir à ses parents. Vêtements qui se retrouveront rapidement relégués au fond d’un coffre ou d’une armoire. Bout à bout, ces décisions ne permettent donc pas aux enfants de se trouver et d’assumer qui ils sont. © Catherine Castro & Quentin Zuttion L’image de soi Précédemment, nous vous parlions du collège. Lieu de tous les changements, de toutes les peurs et de l’apparition de la puberté. Bien sûr, Appelez-moi Nathan explique en quoi ce sujet est important en tant que personne transgenre. En effet, le moindre changement est sujet au regard d’autrui. Et quels changements ! Chez les filles, la poitrine se développe et les menstruations s’invitent à la fête. Le tout, accompagné par une poussée de poil inexistants auparavant. Tout comme Lila, j’ai vécu cette période comme un enfer. Auparavant, personne ne me faisait de remarques sur le fait que j’aille à la plage torse nu et vêtu d’un short. Puis, la puberté a changé la donne et je me suis retrouvé bridé par les adultes qui sexualisaient mon corps. Je me suis alors vu imposer des t-shirt et maillots de bain féminins sans que je n’en comprenne la cause. La situation a également changé au collège. Les garçons ne voulaient plus passer leur temps avec moi. J’ai alors commencé à détester ce corps que les adultes me forçait à cacher. Corps devenu aux yeux de tous celui d’un « garçon manqué ». Ni fille, ni garçon. Tout comme Nathan, j’ai ressenti de la colère envers ces gens, ces amis et ce corps qui n’évoluait pas comme je le souhaitais. Sans que je ne le sache, la dysphorie de genre était déjà là. Je ne savais simplement pas, à l’époque, ce que j’étais. © Catherine Castro & Quentin Zuttion La transition S’il est bien une chose appréciable dans Appelez-moi Nathan, ce sont les pensées des parents et de Théo. Un changement de point de vue qui incorpore leurs questionnements sur l’annonce de Nathan concernant sa transidentité. Le roman ne passe également pas à côté des remarques et commentaires transphobes à l’égard de Nathan. Un point important puisqu’il montre à quel point les personnes transgenres sont discriminées. Et ce, que ce soit dans la rue, le cercle familiale ou amical. Au sein de ce roman graphique, la transition de Nathan peut être perçue comme un combat. En effet, la puberté étant constamment associée à une « crise d’adolescence », sa volonté de changer de genre est considérée comme une « phase ». Mais voilà, ce n’est pas qu’une phase. La souffrance morale est belle et bien réelle, et ce, d’autant plus lorsque l’on a la sensation d’être incompris, de se sentir seul et de détester son corps. De plus, la brutalité des paroles blessantes provenant de personnes externes n’arrange rien à la situation. Ainsi, Appelez-moi Nathan est une lecture intéressante sur tous les plans. D’un côté, elle peut aider des alliés à mieux comprendre le vécu d’une personne transgenre. De l’autre, elle est bénéfique pour la communauté transgenre et les enfants. En effet, par son traitement, le roman met en avant le fait que vous ne soyez pas seul et que, si chaque transition est différente, les ressentis sont souvent similaires. Et vous avez-vous lu Appelez-moi Nathan ? Qu’en avez-vous pensé ? SAEVIN Co-fondateur | Photographe | Rédacteur MES ARTICLES SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THÈME Email Subscribe You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again. Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin
Harcèlement scolaire : Rencontre avec Matthieu Meriot

Ancienne victime des violentes brimades de ses camarades et auteur de deux ouvrages sur son vécu, Matthieu Meriot nous parle de harcèlement scolaire. Lancée en 2015, la journée nationale contre le harcèlement scolaire vise à détecter ces agissements, libérer la parole et permettre aux victimes de trouve de l’aide. À cette occasion, nous avons rencontré l’auteur du livre « Un enfer scolaire » : Matthieu Meriot. À partir de quand vous êtes-vous fait harceler ? Matthieu Meriot : Cela a duré de la maternelle jusqu’en classe de quatrième. J’ai tout gardé en moi jusqu’à mes 14 ans pour ne pas inquiéter mes proches. Mon harcèlement était aussi bien physique que moral. Ma famille ne se rendait compte de rien car je gardais tout pour moi. Pour mettre fin à ce calvaire, je me suis mutilé à plusieurs reprises et fait trois tentatives de suicide. Aujourd’hui je relativise, mais je prends conscience que j’aurai dû en parler plus tôt. Dès que je me suis confié, on m’a soutenu et depuis lors, je suis toujours suivi psychologiquement. Vous dites que votre compte Twitter vous a apporté beaucoup de soutien. Plutôt étonnant de la part d’un réseau social souvent décrié pour sa violence ? Je veux justement montrer le côté positif de cette plateforme. Je trouve que Facebook est un peu mort. Les gens ne vont pas forcément partager les publications donc Twitter attirera plus de personnes. C’est surtout une question de visibilité. Bien sûr qu’il y a de la haine et de la violence sur Twitter mais j’ai les épaules pour ne pas me laisser abattre par les messages de certains haters, ce qui n’est bien sûr pas le cas de tout le monde. « Malgré les films, les interviews, la prévention dans les écoles, il faut se demander si tout cela fait réellement avancer les choses. » Vous avez 20 ans et déjà deux livres auto-publiés. De quoi parle le dernier en date, « Les Emotions d’une vie »? J’y aborde ma façon de voir les choses aujourd’hui. Pas uniquement sur le harcèlement mais sur plusieurs thèmes comme l’art par exemple. Je pense que l’art, c’est ce que l’on crée nous-mêmes. Que ce soit par l’écriture ou par la musique. Par ailleurs, je vais continuer à écrire mais plus sur le thème du harcèlement. Je pense que j’ai fait le tour me concernant (rires). Je voudrais me diversifier et publier un livre par an. Dans « un enfer scolaire », vous finissez souvent vos chapitres par : « c’est triste, mais c’est ainsi… ». Pensez-vous qu’il n’y a quasiment pas d’espoir d’amélioration pour que le harcèlement scolaire cesse ? Je pense que l’on n’aura jamais vraiment de solutions pour que ça s’arrête. La meilleure solution est d’en parler autour de soi mais beaucoup de jeunes n’osent pas encore. C’est comme un cercle vicieux. Malgré les films, les interviews, la prévention dans les écoles, il faut se demander si tout cela fait réellement avancer les choses. Quel message voulez-vous passez aujourd’hui ? Aux jeunes notamment. Je les encourage à parler. C’est la seule et meilleure solution car tout le monde peut se dire quelque chose, sur n’importe quel type de harcèlement et pas seulement le harcèlement scolaire. Si on garde tout pour soi, la souffrance continue. Le fait d’écrire sauve aussi. Les réseaux sociaux m’ont beaucoup aidé mais il faut néanmoins être fort psychologiquement, faire la différence entre le bien (rencontrer les bonnes personnes) et le mal (les haters). Où en êtes-vous aujourd’hui ? Cela fait maintenant deux ans que j’attends d’intégrer un ESAT (Établissement et service d’aide par le travail). C’est un lieu de formation destiné aux personnes en situation de handicap car j’ai le statut de travailleur handicapé (statut RQTH). A côté de cela, j’ai obtenu un CAP d’agent polyvalent de restauration et j’aimerai beaucoup travailler dans ce domaine. Mais l’administration n’est pas rapide, alors en attendant, je continue de témoigner sur Twitter et auprès des médias afin de sensibiliser les jeunes. Afin d’en savoir plus sur le harcèlement scolaire, n’hésitez pas à suivre Matthieu Meriot et son journal d’un harcelé sur Twitter. Vous pouvez également vous renseigner sur le site gouvernemental non au harcèlement.
Journée mondiale des enseignants : rencontre avec Laura Mougel
Pour la journée mondiale des enseignants, Les Insouciantes sont entrées dans le quotidien de Laura Mougel, professeure d’Histoire-Géographie au collège Gérard Philipe. Voici notre expérience ! Célébrée chaque 5 octobre depuis 1994, la journée mondiale des enseignants permet la sensibilisation de leur rôle dans le système éducatif. À cette occasion, nous sommes allées à la rencontre de Laura Mougel, professeure d’Histoire-Géographie au collège Gérard Philipe (Paris 18ème). Immersion en milieu scolaire Il est un peu plus de neuf heures lorsque Laura Mougel nous reçoit dans la salle des professeurs. L’occasion de s’imprégner de l’ambiance -encore calme- de l’établissement. Bientôt, une dizaine de professeurs viendront y prendre leur pause lors de la récréation de dix heures, échanger entre collègues et souffler entre deux cours. Dans la pièce d’à côté, le CDI fourmille d’élèves avant la reprise… L’Histoire permet de savoir d’où vous venez Au programme de cette matinée, deux classes de 6ème s’interrogent sur l’intérêt de faire de l’Histoire. Après un retour au calme à 10h15, les élèves rassemblent plusieurs réponses sur les thèmes : « Pourquoi l’Histoire est une science humaine ?« , « Pourquoi les femmes sont peu présentes dans l’Histoire ? » ou encore « À quoi sert la culture générale ?« . Beaucoup d’entre eux participent et cherchent à comprendre la démarche avec laquelle on aborde l’Histoire. Après le visionnage d’une vidéo éducative, il en résulte que l’Histoire est une enquête du passé. Dans les deux classes, un assistant pédagogique circule entre les rangées pour aider les élèves en difficulté. En deuxième heure, l’ambiance est apaisée bien que certains ventres commencent à gargouiller. Je ne prétends pas que mes cours puissent être indispensable dans la vie de tous les jours. Mais ils peuvent servir à comprendre le monde, à faire réfléchir. Laura Mougel, professeure d’histoire-géographie Après une heure de discussions et d’échanges sur les journées de commémorations, arrive la pause méridienne. L’occasion d’échanger plus longuement sur son parcours et sa vision du métier d’enseignant. Du journalisme au professorat Jusqu’à la licence, Laura Mougel se destinait à une carrière de journaliste. Elle s’est ensuite dirigée vers un master d’Histoire contemporaine, un CAPES, et enfin, l’agrégation en 2010. Présente au collège Gérard Philipe depuis cinq ans, ses cours représentent entre 18 et 20h selon les semaines paires ou impaires. Cependant dix heures supplémentaires sont nécessaires entre la préparation des cours, les appels téléphoniques aux parents, les prises de rendez-vous avec ces derniers ainsi que « la paperasse en général ». En comptant la correction des copies soirs et weekends à la maison, l’enseignante compte environ 35 à 40h de travail. « Au final, je n’ai jamais autant eu de travail qu’en REP+ (réseau d’éducation prioritaire renforcé) » nous dit-elle. Magnéto, Serge ! Pour la suite de notre immersion, direction le CDI (centre de documentation et d’information) à 12h45 pour la classe télé. Classe que donne l’enseignante une fois toutes les deux semaines. Les autres jeudis, c’est une classe journal qui prend le relais. Durant ce temps de travail, les élèves choisissent des sujets d’actualité publiés dans le journal ou débattus tous les quinze jours en classe télé. À cette occasion, l’équipe d’Arrêts sur Images, site web consacré à la déconstruction des narrations médiatiques (sur tous les supports), accompagne les élèves volontaires tout au long de l’année. Par ailleurs, ces derniers ont participé au concours Médiatiks organisé par le CLEMI (Centre pour L’Education aux Médias et à l’Information). À noter que l’option « classe médias » est proposée en 6ème et 5ème. Au total, il y a 25 classes médias sur Paris. Quelles conditions d’enseignement aujourd’hui ? Après un atelier médias très enrichissant, l’heure est aux confidences en salle des professeurs. Interrogée sur son ressenti à propos des conditions d’enseignement en REP, Laura Mougel nous confie que le métier de professeur représente tout d’abord un investissement important, surtout sur le plan émotionnel. Chaque fin d’année, je ressens un vide. Je suis touchée lorsque des anciens élèves reviennent nous voir. Cela veut dire que l’on a pu, malgré certaines difficultés, transmettre des savoirs et contribuer à leur réussite. Laura Mougel nous explique notamment comment elle prépare ses élèves de 3ème 4 – dont elle est la professeure principale – à la recherche de stage et à l’orientation. En faisant intervenir l‘association Viens Voir Mon Taf, ces élèves issus d’établissements classés REP parviennent à trouver des stages. L’enseignante organise également 5 ateliers allant de la présentation personnelle à la méthodologie du rapport de stage, en passant évidemment par la rédaction d’un curriculum vitae (CV) et d’une lettre de motivation. Les conseils de Laura Mougel aux futurs enseignant•e•s Pour être enseignant, « il faut travailler son empathie en essayant de se mettre à la place des enfants avec toutes les problématiques que cela implique, tout en gardant en vue son exigence« . Elle revient également sur la particularité d’exercer dans un établissement REP qui demande à la fois « d’être bienveillant et conscient qu’on ne peut pas « sauver » tous les élèves de leurs difficultés« . Vous l’aurez compris, pour faire ce métier, « il faut avoir envie de transmettre tout en prenant du recul par rapport au public auprès duquel on enseigne« .
Connaissez-vous les serviettes lavables Plim ?
Ce mois-ci, on a testé les serviettes lavables Plim. Une expérience agréable et surprenante ! Alors que les polémiques enflent autour des produits toxiques dans nos protections hygiéniques, nous avons décidé d’essayer une alternative : les serviettes lavables Plim. Voici notre avis ! Le visuel Premier bon point pour ces serviettes lavables, leur visuel très mignon. Contrairement au look terne des serviettes jetables, ici les créateurs ont travaillé sur des dessins aussi jolis que féminins. Un véritable atout puisqu’on est immédiatement attirée par cette volonté peu banale ni ancrée dans les moeurs actuelles. Pour les plus sensibles, nous vous conseillons tout de même de partir sur les serviettes unies ou aux décorations foncées. En effet, on ne va pas se mentir, le sang est bien moins visible sur une serviette noire que blanche ; ce qui n’est pas plus mal. Côté confort On doit avouer que nous avons été un peu surprise par la sensation de porter un simple tissu par-dessus notre culotte. On rajoute une épaisseur et on sent malgré tout constamment la présence de la serviette. Mais, et c’est important de le souligner, elles font beaucoup moins mal à l’aine que leurs homologues basiques. En effet, ces dernières ont tendances à nous cisailler à cet endroit, causant des douleurs en fin de journée ou nuit. En bref, les serviettes lavables sont bien plus confortables même si on sait qu’elle sont là. Malgré tout, Plim n’hésite pas à mettre les bouchées doubles pour notre confort en utilisant pour l’absorption du coton bio certifié GOTS, et pour l’enveloppe de la flanelle. Cerise sur le gâteau, le tout est entièrement fabriqué en France et la serviette ne fait que deux millimètre d’épaisseur pour la classic-médium ! La protection Dès la première utilisation, on a pu constater l’efficacité de ces serviettes lavables. Cependant, même en cas de règles peu abondantes on peut les voir bien plus facilement sur cette serviette que sur les serviettes hygiéniques basiques. Nous avons l’impression que le sang s’étale beaucoup plus dessus. Cela nous renvoyait à nos 14 ans, à nos premières règles et l’impression d’avoir un flux abondant de fou alors qu’on n’avait que trois malheureuses gouttes. Le manque d’habitude. Bonne nouvelle, il n’y a pas eu de fuite en fin de journée ! C’est juste très spécial quand on n’a pas l’habitude. Il y a cependant un petit mais : le protège slip. Ce dernier avait tendance à bouger sur la culotte. Il s’est donc retrouvé un peu trop en arrière et les règles se sont légèrement fait la malle. A noter que Plim précise bien que leurs serviettes lavables classic-médium sont recommandées pour les débuts et fins de règles moyennement abondantes, ainsi que les fuites urinaires. Faites donc attention lors de la commande à ce que cette dernière corresponde bien à votre flux. Il en existe quatre : médium (flux peu|moyen), plus (flux moyen|fort en journée), max (flux très abondant voir hémorragique) et extra (flux très abondant de nuit). Notre avis global Nous recommandons ces serviettes Plim à toutes les femmes dans la mesure où c’est effectivement économique, écologique et franchement il n’y a pas de différence de performance avec les serviettes hygiéniques classiques. Elles tiennent pendant 5 ans. Il en existe de toutes les tailles, pour tous les flux. Malheureusement, nous n’avons pas pu tester les culottes menstruelles. On espère cependant en avoir l’occasion à l’avenir car cela doit être d’autant plus pratique. La protection absorbante doit encore moins se sentir que pour les serviettes. Concernant le lavage, lors de notre première utilisation, nous avons tenter de suivre le protocole. Il s’agit de frotter la serviette utilisée pour faire partir le sang au maximum puis de laisser tremper et enfin de laver à la machine. Cependant, vous le conviendrez, faire une machine seulement pour ça chaque jour ce n’est pas forcément écologique ni économique. Nous avons donc attendu 1 ou 2 jours avant de les passer en machine. Malgré un bon frottage, il est tout de même resté quelques traces et les frottements ont un peu altérés les designs. Ainsi, si leur efficacité est censé durer cinq ans, il est dommage de se dire que dès la première utilisation et dès le premier lavage il reste des traces de notre flux menstruel sur la serviette. N’oubliez cependant pas que c’est votre sang, c’est naturel, aimez-le, aimez-vous. Envie d’essayer les serviettes hygiéniques Plim ? Rendez-vous sur plim.fr !
Avortement : Référendum historique en Irlande
La République d’Irlande prouve une fois de plus son engagement et sa volonté d’évoluer avec un référendum revenant sur le droit à l’avortement. Trois ans après le vote par référendum pour le mariage homosexuel, l’Irlande vote le droit à l’avortement. Un grand oui salué le 25 mai 2018 par les irlandaises, toutes générations confondues. Position sur l’avortement – considéré comme un crime Dans un pays majoritairement catholique, l’avortement a depuis toujours été un sujet délicat. L’Article 40.3.3 de la Constitution Irlandaise spécifie en effet la protection du droit à la vie de l’enfant à naître. Aussi appelé 8e amendement, il dispose que « L’État reconnait le droit à la vie du fœtus et, en respectant pleinement le droit égal de la mère à la vie, garantit dans sa législation le respect de ce droit et, dans la mesure du possible, de le défendre et de le faire valoir par ses lois« . Adopté en 1983, cet amendement prouve la mobilisation des hommes politiques et des religieux irlandais face à une Europe qui légalise peu à peu l’avortement. Même en cas de viol, d’inceste, ou encore de malformation du foetus – sans aucune chance de survie -, il était donc interdit pour une femme enceinte en Irlande d’avorter. Toute femme désireuse d’avorter était ainsi placée dans l’illégalité. Cette interdiction a donc poussé un grand nombre d’entre elles à se rendre à l’étranger afin d’interrompre une grossesse, et, notamment au Royaume-Uni. Premier changement De nombreux incidents majeurs ont été portés en jugement ainsi que de nombreux cas débattus publiquement tentant d’assouplir la loi irlandaise sur l’avortement. Il faudra attendre 2012 et le décès de Savita Halappanavar pour voir un premier assouplissement. Après sa fausse couche, Savita Halappanavar est interdite d’avorter car le cœur du fœtus bat encore. Cet événement mena à de nombreuses manifestations. L’année suivante, le gouvernement irlandais modifie légèrement la loi, autorisant ainsi l’avortement s’il existe un » risque substantiel pour la vie » de la mère. Malheureusement, un viol, un inceste ou une malformation du fœtus ne sont pas des raisons acceptées pour un avortement. La voie vers le référendum En 2017, Leo Varadkar devient Premier Ministre de la République d’Irlande. Il est le plus jeune titulaire de cette fonction, le premier métis et homosexuel à l’exercer. Refusant d’être représenté comme un pionnier, c’est aussi lui qui mène son pays à un changement conséquent dans la Constitution. Jugeant la loi trop restrictive, il a promis un référendum pour 2018. Chose promise, chose due, le 25 mai dernier, après de longues semaines de mobilisation des partisans des deux camps, les irlandais ont pu voter le Référendum sur le 36e amendement de la Constitution. De nombreuses personnalités se sont exprimés en faveur du Yes, et de nombreux expatriés revenus voter. Les résultats sont tombés et le « oui » l’emporte à plus de 66%. Un « oui » qui se traduit par une volonté de modifier le 8e amendement qui laisse ainsi place à : « des dispositions peuvent être élaborées dans la loi pour la réglementation de l’interruption de grossesse ». Que va-t-il maintenant se passer? Le gouvernement doit proposer un nouveau projet de loi afin de définir les modalités de l’autorisation de l’intervention volontaire de grossesse, rendant notamment celui-ci possible dans les 12 premières semaines.
I Weigh, un mouvement pour redonner confiance aux femmes
Lancé par l’actrice britannique Jameela Jamil, le mouvement I Weigh encourage les femmes à célébrer ce qu’elles valent réellement. L’histoire d’I Weigh a commencé le 23 février dernier, lorsqu’un compte Instagram s’est interrogé sur le poids physique des soeurs Kardashian et Kylie Jenner. « Est-ce que Kim pèse 56 kgs ? Quel est votre poids ? » indiquait le texte accompagnant cette photo, prônant l’obsession de la minceur chez les femmes. Ce qui a agacé l’actrice de The Good Place et présentatrice TV / radio britannique Jameela Jamil, reprenant alors la photo sur ses réseaux pour exprimer un coup de gueule contre les standards féminins quasiment imposés dans notre société. Un mouvement bienveillant devenu viral Dans la foulée, pour contrer ce body shaming toujours aussi présent dans nos quotidiens, elle a créé I Weigh, un mouvement encourageant les femmes à peser ce qu’elles valent réellement. Aussi bien sur les plans professionnels qu’amicaux. « Je pèse : une belle relation, de bons amis, je ris tous les jours, j’adore mon travail (…) » a indiqué Jameela Jamil sur cette photo publiée sur Instagram. Depuis ce post, des milliers de femmes ont mis en lumière bon nombre de leurs qualités et accomplissements. Simple hashtag à ses débuts, le mouvement est devenu viral d’un point de vue mondial. Face à un tel engouement, Jamil ouvre un compte Instagram dédié le 16 mars dernier. « Je suis fatiguée de voir des femmes qui ignorent de leurs qualités incroyables, de leurs accomplissements quotidiens, juste parce qu’elles n’ont pas un satané écart entre leurs cuisses. » Jameela Jamil sur Instagram Dans I Weigh, le compte dédié au mouvement met en valeur de nombreuses femmes – et quelques hommes – ainsi que leurs quotidiens. On y retrouve différentes facettes indiquées sur ces photos : les qualités, les diplômes, leurs passions, leurs entourages, notamment. Un moyen vraiment inspirant de célébrer ce que nous sommes véritablement et de nos accomplissements.