As You Like It : De Shakespeare à l’inclusivité

Image montrant un moment de tendresse entre Alfred Enoch(Orlando) et Leah Harvey (Rosalind) dans "As You Like It" | Soho Place, Londres

Josie Rourke offre une merveilleuse vision de As You Like It adaptée aux personnes sourdes et malentendantes ! Jusqu’au 28 janvier 2023, le Soho Place (Londres) accueille As You Like It. Habitués du West End, nous avons été surpris par l’inclusivité au sein de la pièce. De son casting LGBT friendly à une adaptation pensée pour les personnes sourdes et malentendantes, Josie Rourke prouve que Shakespeare est accessible pour tous ! Une pièce adaptée aux sourds et malentendants Cette version de As You Like It nous a agréablement surpris car elle est accessibles à tous. Chose que nous n’avions encore jamais expérimenté, et ce, que cela soit en France ou de l’autre côté de la Manche. Nous saluons donc cette superbe initiative de Josie Rourke qui montre que le théâtre ne doit pas faire preuve d’élitisme.  En franchissant les portes du Soho Place, nous nous apprêtons donc à assister à une performance unique en son genre. En effet, le site du théâtre prévenait en amont que Rose Ayling-Ellis et d’autres membres de l’équipe utiliseraient le BSL (Langue des Signes Britannique). Cette dernière étant elle-même sourde, nous avons été ravis de savoir que c’était à nous de nous adapter à elle et non l’inverse. D’ailleurs, la production a mis en place une performance entièrement en BSL le 26 janvier. Son succès est déjà garantie puisqu’elle est sold out. De plus, afin d’offrir la meilleure expérience possible, des écrans ont été disposés au quatre coins du Soho Place. Ainsi, il est possible de suivre le texte et les paroles des diverses chansons tout au long de la performance. Ne maîtrisant pas le BSL, nous nous sommes donc reportés à eux afin de comprendre le texte de Rose.  Par ailleurs, en tant que français assistant pour la première fois à un Shakespeare dans sa langue natale, ces écrans nous ont été bien utiles. Et oui, comprendre le texte en français est une chose, mais l’entendre en anglais Elizabéthain en est une autre. Grâce à eux, nous avons donc pu comprendre l’entièreté de la pièce sans souci. Leah Harvey (Rosalind) & Rose Ayling-Ellis (Célia) parlant en BSL, Soho Place | ©Manuel Harlan Un casting inclusif Autre bon point de As You Like It : son casting. Et on commence par Rose Ayling-Ellis ! Cette actrice sourde de naissance s’est fait connaître via le court-métrage primé de Ted Evans, The End. Elle a également gagné l’award du plus beau moment de l’année pour sa danse silencieuse avec son partenaire Giovanni Pernice dans le show Strictly Come Dancing. Bien sûr, Rose n’en est pas à sa première pièce puisqu’elle est passée par le Deafinitely Youth Theatre. Elle est également très appréciée en Grande Bretagne pour son envie de devenir un model pour les enfants déficients. Ce qu’elle n’avait pas elle-même durant son enfance. En interprétant le rôle de Célia, la cousine de Rosalind, Rose propose une performance éblouissante que nous ne sommes pas prêt d’oublier. La question du genre étant au coeur de la pièce, le fait de mettre en avant des acteur•ice•s transgenre et non-binaire nous a paru complètement logique. En effet, après avoir été bannie par son oncle, Rosalind décide de se travestir en homme. Renommé Ganymede, cela lui permet ainsi de ne pas éveiller de soupçons au cours de son voyage. Dans ce cas, qui de mieux qu’une personne non-binaire pour tenir le rôle ? Et bien nous avons été servis puisque c’est vers Leah Harvey que s’est tourné l’équipe. Le Beau est quant à lui interprété par Cal Watson, eux aussi, non binaire. On retrouve également Mary Malone, qui est transgenre, dans le rôle de Phoebe. Par ailleurs, des rôles originellement masculins sont interprétés par des femmes. Ainsi, l’excellente Martha Plimpton interprète Jaques, Allie Daniel prend les traits de Amiens et June Watson se glisse dans les costumes de Adam et Corin. Là encore, rien ne nous choque. En effet, il faut se rappeler qu’à l’époque où ces pièces ont été écrites, tous les rôles étaient interprétés par des hommes. Pourquoi l’inverse ne pourrait donc pas avoir lieu ? Martha Plimpton dans le rôle de Jaques, Soho Place | ©Johan Persson As You Like It : Les performances Côté acting, impossible de retenir le jeu d’une seule personne tant chacun fait briller l’autre. Bien sûr, on admet avoir eu un coup de coeur pour Rose Ayling-Ellis. Dans la peau de Célia, elle laisse transpirer toute l’innocence du personnage. Le fait qu’elle utilise le BSL plutôt que des mots rend également certains passages d’autant plus comiques. Par exemple, évoquant Cupidon, elle tire une flèche invisible dans le coeur de Rosalind. Ses expressions faciales laissent aussi paraître à merveille la palette de ses émotions. Une fois en scène, nos regards étaient incapables de se détacher d’elle. On espère donc que cette première réussie dans le West-End lui ouvrira de nombreuses portes. Leah Harvey suit la même voie. En effet, si doté de parole, iels signent constamment et entre dans le jeu de Rose, rendant le duo aussi joyeux que candide. On se délecte alors de chacune de leurs apparitions promettant humour et tendresse. D’autant plus si iels sont accompagnées de Touchstone. Car si nous le savions maîtriser le phrasé Elizabétain à la perfection, Tom Mison (Sleepy Hollow, Watchmen) nous a subjugué par sa brillante interprétation de ce fou plein d’esprit. Avec lui, aucune chance de s’ennuyer durant 2h40.  Par ailleurs, l’alchimie entre Leah Harvey et Alfred Enoch (Murder, Harry Potter) est aussi forte que celle entre Harvey et Ayling-Ellis. La prestation d’Enoch nous a aussi ravi, Shakespeare coulant avec fluidité dans sa bouche. Quant à Martha Plimpton, nous avons littéralement bu la moindre de ses paroles. Notamment lors de l’un de nos passages favoris déclamant que « le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs« .  Tom Mison dans le rôle de Touchstone, Soho Place | ©Manuel Harlan Seul bémol, des problèmes techniques ont eu lieu à deux reprises. Dès les premières scènes, la performance a notamment dû être arrêtée un certain temps en raison des écrans diffusant le texte. En effet, nous avons remarqué qu’ils ne défilaient pas de façon normale. Une

Découvrez ce que vous réserve la saison 2023 du West End

Une pour l'article en lien avec la saison 2023 du West End (Londres). Montre plusieurs un collage d'acteurs qui fouleront les planches en 2023.

La Saison 2023 du West End est lancée ! Découvrez quelles pièces voir à Londres cette année ! La Saison 2023 du West End annonce encore de bons moments à passer dans les théâtres londoniens. Puisque nous aimons tant leurs productions, on vous fait un petit topo sur les pièces dans lesquelles joueront vos acteur•ice•s favoris mais aussi sur les immanquables ! Qui voir sur scène en 2023? Lors de cette saison 2023, le West End va faire peau neuve. Du 15 janvier au 16 avril, Steven Moffat (Doctor Who, Sherlock) présentera sa première création, The Unfriend, au Criterion Theatre. Écrite avec l’aide de Mark Gatiss (Sherlock, La Favorite), la pièce a été acclamée et sold-out dès sa première au Chichester Festival Theatre. De plus, elle compte à son casting Reece Shearsmith (Coup de Théâtre, Good Omens), Amanda Abbington (Sherlock) et Michael Simkin (V pour Vendetta, Mamma Mia!). Nul doute qu’il s’agit de la production à ne pas manquer en ce début d’année ! Par ailleurs, Josie Rourke dirigera la première pièce du scénariste Sam Steiner. Jouée du 18 janvier au 18 mars au Harold Pinter, Lemons Lemons Lemons Lemons Lemons mettra en scène Aidan Turner (Poldark, Le Hobbit) et Jenna Coleman (Sandman, Le Serpent). Puis, Lenny Henry (The Witcher, Broadchurch) foulera les planches du Bush Theatre dans August In England. Et contrairement au titre de la pièce, les représentations auront lieux au printemps : du 28 avril au 10 juin.  The Unfriend de Steven Moffat avec Amanda Abbington, Michael Simkin et Reece Shearsmith L’année sera également l’occasion de voir des acteurs de renoms. Par exemple, Sir Ian McKellen joue dans Mother Goose aux côtés de John Bishop (Footloose) jusqu’au 29 janvier. Les amateurs de séries ne seront pas non plus en reste. En effet, Zachary Quinto (Star Trek, AHS) et David Harewood (Supergirl, Homeland) sont à l’affiche de Best Enemies au Noel Coward Theatre jusqu’au 18 février. La suite de la saison 2023 accueillera en ce même lieu Patriots du 26 mai et 19 août. L’occasion de (re)voir Tom Hollander (The Night Manager, Pirates des Caraïbes), Will Keen (His Dark Materials, La Ruse) et Luke Thallon (La Favorite) dans cette pièce autour de la chute de l’Union Soviétique. Si vous aimez Sam Mendes (American Beauty, 1917), il revient dans le West End avec la pièce de Stefano Massini, The Lehman Trilogy. Une pièce que le réalisateur et metteur en scène avait déjà dirigé en 2019. Cette année, la pièce investira le Gillian Lynne Theatre du 24 janvier au 20 mai. Et en tête d’affiche, ni plus ni moins que Hadley Fraser (Les Misérables, Coriolanus).  En parlant de retour, Andy Karl (Into The Wood, Jersey Boys) reprendra le rôle de Phill Connors qui lui a valu un Olivier Award dans Groundhog Day. Les performances auront lieu au Old Vic du 20 mai au 12 août. L’été permettra également de découvrir Lilly Allen dans le revival de Martin McDonagh, The Pillowman. Les représentations auront lieu au Duke of York’s Theatre du 10 juin au 2 septembre. Emma Corrin dans l’adaptation du roman de Virginia Woolf, Orlando. Depuis le 10 mars 2022, le West End offre également une adaptation du roman d’Harper Lee, To Kill A Mokingbird. Cette fois, c’est Matthew Modine (Stranger Things) qui y interprète Atticus Finch. Vous aurez jusqu’au 23 juillet 2023 pour en profiter au Gielgud Theatre. Enfin, du 25 mars au 18 juin, c’est un casting 4 étoiles qui foulera les planches du Harold Pinter pour jouer A Little Life. En effet, ce sont James Norton (Happy Valley, Guerre et Paix), Luke Thompson (Bridgerton, Dunkerque), Omari Douglas (It’s a Sin) et Zach Wyatt (The Witcher) qui vous permettront de découvrir le second roman de Hanya Yanagihara.  Ou voir du Shakespeare? Évidemment, qui dit West End, dit Shakespeare à foison. Cette année, la Saison 2023 débute sur les chapeaux de roue avec Othello et As You Like It (Comme il vous plaira). Ce dernier est mis en scène par Josie Rourke (Marie Stuart, reine d’Ecosse) sera au Soho Place jusqu’au 28 janvier 2023. Parmi les membres du casting, Alfred Enoch (Murder, Harry Potter), Tom Mison (Watchmen, Sleepy Hollow) ou encore Martha Plimpton (The Good Wife). En parallèle, Othello se jouera au Lyttelton Theatre jusqu’au 21 janvier. Côté casting, vous pourrez retrouver Giles Terera (Hamilton) et Rosie McEwen (L’Alliéniste). Vous pouvez aussi vous laisser tenter par Much Ado about Nothing du 7 au 10 février 2023 au Duke York’s Theatre. Quitte à vivre l’expérience comme à l’époque, pourquoi ne pas vous rendre au Globe ? En effet, en plus de visiter le lieu, il est possible d’y assister aux pièces de Shakespeare là où elles étaient jouées. Lors de sa saison hivernale 2022-2023, le théâtre propose notamment Titus Andronicus, The Winter’s Tale et Henri V. Cette dernière verra d’ailleurs Oliver Jonstone (Un espion ordinaire, Skyfall) dans le rôle titre. Si vous êtes prêts à rester debout, vous n’aurez qu’à débourser 5£. Les places assises sont quant à elles disponibles à des prix variants entre 25£ et 62£. Pour plus d’infos, on vous conseille de vous rendre directement sur le site du Globe ! Les Incontournables Le West End foisonnant de théâtres, certains shows sont visibles d’une année sur l’autre. C’est notamment le cas de bon nombre de musicals. Ainsi, vous pouvez assister sans mal à des représentations de Wicked, Les Misérables ou encore The Phantom of the Opera. & Juliet s’est également fait une place de choix. Actuellement, ce musical est joué jusqu’au 25 mars 2023 au Shaftesbury Theatre. Il est cependant fort probable qu’elle soit reconduite dans un autre lieu passé cette date. Le succès a aussi permis à d’autres pièces de s’installer durablement à Londres. Si vous êtes Potterheads, il est toujours possible de découvrir Harry Potter & The Cursed Child. Pièce que l’on vous recommande car, si le livre ne casse pas trois pattes à un canard, Jack Thorne a créé une mise en scène absolument magique. On en oublie alors complètement la faiblesse de l’histoire. Actuellement, les réservations sont ouvertes jusqu’au 1er octobre 2023. La pièce s’étant exportée aux USA, en Australie, au Japon et dernièrement en Allemagne, il est désormais possible de booker facilement ses places via le site officiel. Malheureusement, aucune adaptation n’est encore prévue en France.  Dans un autre genre, la saison hivernale voit désormais revenir A Christmas Carol au Old Vic. Si vous comptez profiter des Christmas Lights, pourquoi ne pas faire un petit arrêt

WEST END 2022

UNE WEST END 2022

Le West End londonnien vous manque ? Voici les pièces à ne pas manquer en 2022 ! Si vous avez lu notre article sur le sujet en 2019, vous le savez, le West End est un excellent moyen de voir ses acteur•ice•s préféré•e•s sur scène. Le tout, souvent à moindre coût puisque les premiers prix des théâtres londoniens oscillent souvent avec les 10£ (≈11€). Et bien que les conditions soient encore un peu contraignantes pour se rendre au Royaume-Uni, les voyages restent possibles. On vous propose donc un petit récap des pièces auxquelles vous pourrez assister dans le West End londonien courant 2022. Quels acteurs sur scène en 2022 ? On l’avait mentionné lors de la saison 2019-2020, voir ses acteur•ice•s favori•te•s dans le West End, c’est possible ! Depuis la reprise des shows, la capitale anglaise ne laisse d’ailleurs pas en reste. Voici donc les célébrités que vous pourrez voir durant la saison 2022. Si vous avez envie de voir Eddie Redmayne danser et chanter, on ne peut que vous pousser à voir Cabaret. Il y figure notamment aux côtés de la chanteuse et actrice irlandaise Jessie Buckley (Judy, Romeo & Juliet). Mais attention, si le musical est prévu jusqu’au 2 octobre 2022, tous deux n’y figureront que jusqu’au 21 mars. Le début de l’année sera quant à lui l’occasion de voir Paapa Essiedu (I May Destroy You) et Lennie James (The Walking Dead) dans A Number. Une pièce à retrouver au Old Vic Theatre du 24 janvier au 19 mars 2022.  Eddie Redmayne dans « Cabaret » | ©Marc Brenner Mars 2022 vous donnera d’ailleurs du choix. En effet, Jonathan Bailey (Bridgerton) et Taron Egerton (Kingsman) seront à l’affiche de l’Ambassadors Theatre. Tous deux joueront du 5 mars au 4 juin 2022 un couple gay dans l’adaptation de la pièce Cock de Mike Bartlett. De son côté, Rafe Spall interprètera Atticus Finch dans l’adaptation de l’oeuvre de Harper Lee, To Kill A Mokingbird. Un rendez-vous à ne pas manquer entre les 10 mars et 14 août 2022 au Gielgud Theatre. À noter que Ralph Fiennes sera également à Londres. Vous pourrez le retrouver du 14 mars au 18 juin dans Straight Line Crazy au Bridge Theatre.  Évidemment, nous n’oublions pas les amateu•ice•s de Shakespeare. Du 11 février au 9 avril 2022, on vous recommande Henri V. En plus de Kit Harrington à l’affiche, la pièce sera jouée au Donmar Warhouse. Soit, un lieu à la capacité d’accueil d’environ 250 personnes. Qui n’a jamais rêvé d’une telle expérience ? Enfin, du 23 mai au 27 août, c’est Amy Adams (Sharp Object, Man of Steel) qui se produira dans The Glass Menagerie au Duke of York’s Theatre. En parlant de Shakespeare, Keala Settle (The Greatest Showman) se produira à partir du 29 mars 2022 dans & Juliet. L’actrice y interprétera le rôle de la nurse aux côtés de Miriam-Teak Lee et Cassidy Janson. Toutes deux ont d’ailleurs reçu pour ce musical réinterprétant Roméo & Juliette un Olivier Award. Miriam-Teak Lee en tant que meilleure actrice dans un musical et Cassidy Janson comme meilleur second rôle féminin dans un musical. Visuel promotionnel pour « The Glass Menagerie » avec Amy Adams Pluie de stars au Harold Pinter Theatre Alors que la pandémie avait obligé les théâtres à clore leurs productions, certaines pièces vont avoir droit à une seconde chance. C’est notamment le cas de deux productions mises en scène par Jamie Lloyd : Cyrano et The Seagull.  Après des débuts à guichet fermés au printemps 2020, la première vous proposera une adaptation moderne du Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. James McAvoy y interprétera d’ailleurs une nouvelle fois le rôle principal. Cyrano sera à l’affiche du Harold Pinter Theatre du 3 Février au 12 Mars 2022. En suivant, c’est sa costar de His Dark Materials, Ruth Wilson, qui montera sur les planches dans The Human Voice. Une pièce de Jean Cocteau ici mise en scène par Ivo van Hove à aller voir entre les 17 mars et 9 avril 2022. Malheureusement écourtée en Mars 2021, The Seagull (La Mouette), va avoir droit à une reprise en bonne et due forme. Évidemment, Emilia Clarke (Game of Thrones) y reprendra le rôle de Nina. S’il vous vient l’envie de découvrir l’une des pièces les plus connues d’Anton Tchekhov, prenez rendez-vous avec le West End entre les 29 Juin et 10 Septembre 2022.  Outre ces deux pièces, le Harold Pinter Theatre vous proposera une rencontre avec un acteur britannique bien connu du petit écran français : David Suchet. En effet, l’homme s’est immiscé dans la peau de Hercule Poirot 13 saisons durant et à même reçu le British Academy Television Awards du meilleur acteur en 1991. Série que l’on peut encore voir sur nos écrans très régulièrement. Si vous aimez son interprétation de l’éminent détective belge, peut-être aurez-vous envie de découvrir la personne se cachant derrière. On vous donne donc rendez-vous du 4 au 22 Janvier 2022 pour son Poirot and More, A Retrospective. Enfin, au printemps, c’est Jodie Comer (Killing Eve) qui fera ses débuts sur les planches du West End. L’actrice se produira du 15 Avril au 18 Juin 2022 dans la pièce de Suzie Miller : Prima Farcie. Visuel promotionnel pour « The Seagul » avec Emilia Clarke Les Musicals Si vous cherchez une expérience en famille mais qu’une pièce semble trop complexe, quoi de mieux qu’un musical ? En effet, nul besoin d’une compréhension parfaite de l’anglais pour profiter des parties musicales rythmant ces shows. De plus, il y en a toujours pour tous les goûts, les couleurs et même les saisons. Si vous avez des enfants, sachez que le West End propose des Musicals liés à des Disney et autres animés. Le plus connu reste Le Roi Lion, mais vous pouvez également vous tourner vers Cindirella (Cendrillon) ou Disney’s Frozen (La Reine des Neiges). Et oui, Anna et Elsa ont bien droit à leur propre musical. Jusqu’au 8 Janvier 2022, il est également possible d’assister à une performance de l’adaptation du classique DreamWorks : The Prince of Egypt. Une virée à Londres peut également être l’occasion d’assister à l’excellent Hamilton de Lin-Manuel Miranda. Musical qui a reçu pas moins de 11 Tony Awards, dont celui du meilleur Musical. À noter que la gamme de prix s’étend de 20£ à 175£. Il existe cependant un tirage au sort permettant d’obtenir des

Endgame : au coeur de l’absurde !

62 ans après sa première anglaise, Endgame se joue jusqu’au 28 mars 2020 sur les planches du Old Vic Theatre. Une pièce toujours d’actualité avec Alan Cumming et Daniel Radcliffe. Depuis le 27 janvier, le Old Vic accueil une nouvelle mise en scène du Endgame de Samuel Beckett par Richard Jones. Dix ans après l’avoir étudié pour le bac, impossible de passer à côté de cette pièce avec Alan Cumming et Daniel Radcliffe dans les rôles de Hamm et Clov. Bonus, la pièce se joue en double avec une interprétation de Rough For Theatre II jusqu’au 28 mars. Les pièces Créé en 1957, Fin de Partie est la seconde pièce de Samuel Beckett. Originellement écrite en français elle a été suivie d’une traduction anglaise sous le nom de Endgame. À travers cette pièce, Beckett met en scène quatre personnages handicapés : Nagg et Nell ont perdu l’usage de leurs jambes dans un accident de tandem, Hamm est aveugle et paraplégique et Clov est incapable de s’assoir. Toute l’action réside donc dans la capacité de mouvement de ce dernier. Pour cette nouvelle production, Richard Jones a confié les rôles de Hamm à Alan Cumming (Spy Kids, The Good Wife, Instinct), Clov à Daniel Radcliffe (Harry Potter, Insaisissable, Swiss Army Man), Nagg à Karl Johnson (Prick Up Your Ears, Mr Turner) et Nell à Jane Horrocks (The Rise and Fall of Little Voice, The Witches). Tout comme Endgame, Rough For Theatre II a d’abord été écrite en français sous le nom de Fragment de Théâtre II. Elle met en scène deux personnes (A et B) tentant de déterminer si un troisième personnage – muet – doit ou non se suicider. C’est d’ailleurs cette dernière que Richard Jones a décidé de présenter en premier au public du Old Vic. Jane Horrocks (Nell) et Karl Johnson (Nagg) dans « Endgame » | © Manuel Harlan Rough For Theatre II : une pièce sur le suicide Dès le lever de rideau, nos regards se posent sur un homme accolé à une fenêtre, dos à nous. Interprété par Karl Johnson, il ne bougera pas d’un pouce, laissant Daniel Radcliffe et Alan Cumming graviter autour de lui. Acteurs qui semblent d’ailleurs camper deux anges chargés de revenir sur la vie de cet humain afin de choisir son destin. Un aspect qui nous a fortement fait penser à l’un des derniers rôles de Daniel Radcliffe. En effet, dans la série Miracle Workers, le jeune homme interprète un ange de bas niveau chargé de recevoir les prières de l’humanité. Ici, il n’est cependant pas question de miracle mais de positionnement quant à laisser un homme mettre fin à ses jours. Si le sujet est grave, Rough For Theatre II revient de façon comique et grinçante sur la condition humaine. Via les dossiers compilés par nos deux anges bureaucrates, on découvre le passé parfois trouble de cet homme, le tout, en restant dans la tonalité de Beckett. Autant dire que ce fragment est aussi grinçants qu’hilarant. On a aussi particulièrement apprécié la façon dont sont mis en scène certains sous-entendus sur l’homosexualité de B. On a d’ailleurs été ravies que cette tâche ait été confiée à Alan Cumming, soit, une figure emblématique LGBTQ. À noter cependant que s’agissant d’un fragment de théâtre, la pièce s’interrompt assez brutalement, ce qui peut laisser perplexe avec une volonté d’en savoir plus. Malheureusement, aucune suite n’arrivera jamais. Intrigué ? Sachez que vous pouvez la retrouver à la suite de Pas dans une publication des éditions de Minuit. De gauche à droite : Karl Johnson (C), Daniel Radcliffe (A) et Alan Cumming (B) dans « Rough For Theatre II » (Samuel Beckett) | © Manuel Harlan Endgame Trois ans après avoir vu Daniel Radcliffe dans Rosencrantz et Guildenstern are Dead, le voici de retour sur les planches du Old Vic. Trois années durant lesquelles nous avons nourri l’espérance que l’une de ses prochaines productions dans le West End soit Endgame. C’est aujourd’hui chose faite ! Et on peut vous assurer que nous ne nous étions pas trompées quant à nos attentes ! En effet, Clov est parfaitement taillé pour cet acteur non effrayé par le ridicule. Dans cette pièce, vous le verrez monter et descendre un escabeau de façon ridicule ou encore s’asperger de talc jusque dans le pantalon. Le tout, montrant parfaitement le talent comique du jeune homme ! Face à lui, Alan Cumming interprète Hamm avec brio. Affublé de jambes factices donnant l’impression qu’il est particulièrement sous alimenté, l’acteur nous laisse pendu à ses lèvres. Et si nous avions peur de son accent irlandais, Cumming l’a complètement gommé, rendant ses paroles parfaitement compréhensibles. On s’est alors pleinement concentré sur la pièce et ce duo qui fonctionne à merveille. Avec eux, on rit, on se tend, on attend que « quelque chose suive son cours », et pourtant, rien ne vient. Car c’est aussi cela Beckett. L’attente d’un dénouement qui ne viendra jamais, laissant chacun imaginer ce qu’il souhaite. Alan Cumming (Hamm) et Daniel Radcliffe (Clov) | Old Vic Theatre | © Manuel Harlan À noter que si la pièce a soixante-trois ans, Endgame n’a pas prit une ride. En effet, on peut toujours s’identifier à Hamm et Clov. Hamm, comme un homme reclu et aux paroles sarcastiques. Clov, comme un homme désireux de quitter son « maître » sans jamais le pouvoir. On peut également replacer ce contexte post seconde guerre mondiale dans un contexte de terrorisme. On pourrait aussi vous parler du COVID-19 qui nous oblige à rester dans nos appartements sans trop savoir ce qui se passe à l’extérieur, mais ceci est une autre histoire ! Nos conseils Histoire d’avoir les deux pièces en tête le jour de la représentation, n’hésitez pas à (re)lire Fin de Partie et Fragment de Théâtre II. Nous ne connaissions pas la seconde et cela nous a vraiment permis de profiter pleinement de la mise en scène ainsi que du jeu des acteurs sans incompréhension. Concernant Endgame, on vous recommande davantage une version bilingue. En effet, après notre sortie du théâtre, nous nous sommes rendues compte que si certains jeux de mots fonctionnaient uniquement en français, il en va de même en anglais. Si vous ne voulez rien manquer, mieux vaut donc lire la pièce dans sa version anglaise. Côté tarif, le Old Vic est un théâtre particulièrement abordable. En effet, l’entrée de gamme est à £8,50 (≃10€). Vous pourrez également trouvez des places entre £12,50 (≃15€) et £20 (≃ 23,50€). Attention cependant à ces places qui

Que vous réserve le West End londonien ?

Lieu incontournable du théâtre anglophone, le West End de Londres regorge d’une programmation alléchante. Découvrez ce que vous réserve la saison 2019-2020 ? Misant sur l’art et la culture, Londres offre une programmation éclectique. Un choix gagnant puisque le succès du West End est tel qu’il amasse aujourd’hui plus de spectateurs que Broadway. Avant de traverser l’Atlantique, pensez donc à faire un tour de l’autre côté de la Manche. Promis, le déplacement vaut la peine! Les musical Tout comme Broadway, le West End londonien regorge de Musical avec une cinquantaine de shows programmés. Si comme nous vous aimez la littérature, pourquoi ne pas vous laisser tenter par une adaptation ? De Wicked et son univers tiré du magicien d’Oz à Matilda ou The Book of Mormon, tous les genres sont représentés. La littérature française est quant à elle illustrée par Les Misérables ou Le Fantôme de l’Opéra. Deux superproductions qui, depuis des décennies, font parties des pièces à avoir le plus de succès au monde. Un musical dans le West End est aussi le parfait moyen de s’offrir un bon moment en redécouvrant un artiste ou un groupe. En tant qu’amatrices de rock, on a forcément envie de vous parler de School of Rock ou du Thriller Live. Le premier est tout simplement l’adaptation de l’iconique film avec Jack Black tandis que le second offre une plongée dans les tubes de Michael Jackson. Notre préférence va cependant au Tina – The Tina Turner Musical. En effet, quoi de mieux que cette production pour découvrir l’histoire de la reine du rock’n’roll ? Dans un autre style, il est également possible d’aller se déhancher sur les titres phares d’ABBA avec Mamma Mia!. Quitte à faire un tour dans le West End, pourquoi ne pas replonger en enfance ? Si Le Roi Lion ou Aladdin connaissent déjà un large succès à Londres, Mary Poppins fera son entrée en scène à partir du 28 octobre 2019 au Prince Edward Theatre. Elle remplace ainsi Aladdin dont la dernière représentation aura lieu le 24 août prochain. Autre bonne nouvelle, Le Prince d’Egypte a lui aussi droit à son musical. Il faudra cependant attendre le 5 février 2020 pour assister à l’une des représentations au Dominion. L’automne 2020 devrait quant à lui voir l’arrivée au Royal Drury Lane de Frozen alias La Reine des Neiges. Quels acteurs voir en 2019-2020 Voir vos acteur•ices favori•es sur les planches, c’est tout à fait possible. De Jude Law à Idris Elba en passant par Kit Harington, Martin Freeman ou encore Maggie Smith, nombreux sont ceux à fréquemment fouler les planches du West End. Nous-même avons eu la chance d’y voir Daniel Radcliffe, Joshua McGuire et David Haig dans Rosencrantz and Guildenstern are dead, Rhys Ifans en Ebenezer Scrooge dans A Christmas Carol, et plus récemment, Charlie Cox, Zawe Ashton et Tom Hiddleston dans une superbe mise en scène de Betrayal. Mais quels sont les stars à se produire à Londres courant la saison 2019 -2020 ? Si vous êtes de passage à Londres avant la rentrée, Sheridan Smith et Jason Donovan partagent actuellement l’affiche de Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, et ce, jusqu’au 8 septembre. Depuis le 7 juin, le fantastique John Malkovich interprète Barney Fein dans Bitter Wheat de David Mamet. La dernière représentation ayant lieu le 21 septembre, on se damnerait pour assister à l’une d’elles. Du côté du Noel Coward Theatre, c’est Clive Owen qu’il est possible de venir applaudir jusqu’au 28 septembre dans The Night of the Iguana. La rentrée théâtrale 2019 sera bien fournie puisque mi septembre, Stephen Fry sera au Palladium Theatre avec Mythos A Trilogy. Les 13 et 17 septembre, il présentera Gods et le 14 septembre les deux suivantes : Heroes et Men. À partir du 20 septembre le Harold Pinter Theatre accueillera la légende Ian McKellen pour son On Stage. Un véritable immanquable puisque l’acteur revient sur son expérience tout en partageant des anecdotes avec son public. Le tout, jusqu’au 5 janvier 2020. Pèle-mêle, mi septembre, Zoë Wanamaker sera à l’affiche de Two Ladies au Bridge Theatre et Sharon D.Clarke à celle de Death of a Salesman à partir du 24 octobre. L’acteur gallois Rhys Ifans sera à l’affiche de To Kill a Mockingbird au Gielgud Theatre à partir du 19 Mai 2020. Dans le cadre de sa saison au Playhouse Theatre, Jamie Lloyd propose trois pièces : Cyrano de Bergerac, The Seagull (La Mouette) et A Doll’s House. Dans la première, James McAvoy interprète le célèbre personnage d’Edmond Rostand du 27 novembre au 29 février 2020. Du 11 mars au 30 mai une adaptation de The Seagull verra Emilia Clarke faire ses débuts dans le West End. Enfin, du 10 juin au 5 septembre, c’est Jessica Chastain qui fera ses premiers pas à Londres dans A Doll’s House. À partir du 11 juin, Jake Gyllenhaal reprendra son rôle dans le musical Sunday in the Park With George. Entre les 29 juillet et 30 août 2020, le Eventim Apollo accueillera Whoopi Goldberg et Jennifer Saunders pour une nouvelle production de Sister Act. Dès le 6 octobre 2020 David Tentant, Fenella Woolgar et Elliot Levey se produiront au Playhouse Theatre avec un revival du Good de Cecil Philip Taylor.   Juste pour le plaisir de vous parler du Old Vic Theatre, sachez que cet l’hiver A Christmas Carol sera de retour pour la troisième année consécutive. Et cette fois, c’est Paterson Joseph qui endossera le rôle du vieil Ebenezer Scrooge. Si vous passez du côté de Londres entre le 23 novembre et le 18 janvier, on vous recommande fortement de vous y rendre, la mise en scène de Jack Thorne étant magnifique. On est extrêmement ravies d’y voir également l’apparition du Endgame – Fin de Partie – de Samuel Beckett. Bonus, ce sont Alan Cumming et Daniel Radcliffe qui interprèteront respectivement Hamm et Clov entre les 27 janvier et 28 mars 2020. Enfin, Eileen Atkins et le petit prince d’Hollywood, Timothée Chalamet seront dans 4000 Miles du 6 avril au 23 mai 2020. Allez au théâtre, oui, mais à quel prix ? OK, on vous entends d’ici penser « c’est sympa tout ça mais les prix doivent être exorbitants« . FAUX ! À Londres, la culture est accessible à tous. Et oui, même avec

Betrayal : L’ombre de soi-même vue par Pinter !

Un peu plus de 40 ans après sa première anglaise, Betrayal revient sur les planches du Harold Pinter Theatre du 6 mars au 1er juin 2019 avec une mise en scène de Jamie Lloyd. Le West End londonien regorge de pépites mais c’est sur Betrayal que nous avons jeté notre dévolu. Mise en scène de manière contemporaine et minimaliste par Jamie Lloyd, cette pièce revient non sans émotions sur les relations humaines et leurs non-dits. La pièce Betrayal – Trahisons en français – est une pièce directement inspirée de l’expérience personnelle d’Harold Pinter. En effet, il a lui-même eu des relations extra-conjugales qui se reflètent à travers cette oeuvre un peu particulière. En effet, elle débute deux ans après qu’Emma et Jerry aient mis un terme à leur liaison pour se clore aux origines de celle-ci. Mais ne dit-on pas qu’un « vrai livre se termine là où il doit commencer » ? À travers des mots simples et vifs, Betrayal s’attarde sur la relation des deux amants et de leur entourage. Son omniprésents l’importance de la famille, l’amitié indéfectible de Jerry pour Robert – le mari d’Emma -, ainsi que la désillusion de ce dernier face aux trahisons. Le tout, en eviron 90 minutes. Pour interpréter Emma, Jamie Lloyd a porté son choix sur Zawe Ashton. Récemment apparue dans la série Netflix Velvet Buzzsaw aux côtés de Jake Gyllenhaal, elle a aussi joué dans St Trinian 2. Le duo de meilleurs amis est quant à lui interprété par Chalie Cox (Une merveilleuse histoire du temps | Daredevil ) dans le rôle de Jerry et Tom Hiddleston (Crimson Peak | Only Lovers Left Alive) dans celui de Robert. Décor minimaliste pour une superbe mise en scène En restreignant les décors à deux chaises, une table, un plateau tournant et un mur, Jamie Lloyd oblige le spectateur à faire preuve d’imagination. Si ce fait peut être déroutant pour certains, il ne l’est pas pour nous qui avons l’habitude de ce genre de choix. Seul objet délimitant la scène, le mur se fait aussi oppressant que libérateur. En limitant les comédiens dans leur espace de jeu au moment clé, il resserre l’atmosphère, ne permettant plus qu’une concentration sur les corps tendus, tandis qu’en reprenant sa place initiale, il libère les ombres. Et les ombres parlons en justement. Les jeux d’ombres soignés sont superbes, habillant chaque scène d’une atmosphère à la fois singulière et intime. Tantôt, ils nous renvoient l’impression que la présence de Robert plane autour des deux amants. Tantôt c’est la solitude de cet homme qui transparaît alors que l’ombre d’Emma est projetée non loin de lui, tel un lointain souvenir de leur relation. Visibles ou ombragés, chaque corps a une disposition spécifique traduisant les non-dits du trio et la présence continuelle de chacun dans les esprits. Appréciable aussi le plateau tournant tel les aiguilles du temps filant au gré des liaisons et trahisons. On retient notamment une scène. Tandis qu’Emma et Jerry discutent au centre du plateau, assis sur une chaise, Robert, son enfant dans les bras, tourne autour d’eux, semblant complètement impuissant face aux événements. Ainsi, il semble vouloir coûte que coûte se raccrocher à ce qui représente le mieux sa famille. Charlie Cox (Jerry) ainsi que Tom Hiddleston (Robert) & Zawe Ashton (Emma) sous forme d’ombres dans Betrayal | © Marc Brenner Betrayal : une pièce tout en émotion Quelle plus belle manière d’intensifier les émotions que d’impliquer l’absent dans les scènes des autres ? Ainsi, Jamie Lloyd implique davantage le personnage de Robert. Peu présent dans l’oeuvre originale, son omniprésence l’oblige ici à devenir le propre spectateur des trahisons de sa femme et son meilleur ami. Ce choix donne d’ailleurs l’impression de découvrir la relation d’Emma et Jerry à travers les yeux de Robert, et inversement. Poussant sa réflexion plus loin encore, le metteur en scène inclut parfois Robert dans les scènes où les deux amants batifolent. Une situation quelque peu comique puisque, si l’on est parfaitement conscient de son absence, lui brille par sa présence. Évidemment, Tom Hiddleston a parfaitement compris ce qu’on attendait de lui et n’hésite pas à réagir aux paroles de ses compères. Colère, aversion, tristesse, tout se manifeste à travers son regard ou un geste sans qu’il n’ait à ouvrir la bouche. Zawe Ashton et Charlie Cox sont exactement dans la même posture, jouant tantôt d’expressions faciales, tantôt de réactions physiques. En somme, le trio fonctionne parfaitement, nous faisant passer du rire aux larmes en un claquement de doigt. Zawe Ashton (Emma) and Tom Hiddleston (Robert) dans Betrayal | © Marc Brenner Betrayal c’est aussi différentes phases de l’amour. Avec Emma et Jerry, on retombe dans l’insouciance d’une relation naissante. À l’opposé, Emma et Robert déchantent et se déchirent. Les corps se cherchent, puis se repoussent. Les visages se tendent. Le désir s’évanouit. On le voit d’ailleurs explicitement lors d’une transition où le couple s’embrasse, cherchant précipitamment le contact de l’autre avant d’y mettre brutalement fin. À noter que le consentement implicite entre les comédiens, apporte une certaine douceur à cet instant déconcertant. Enfin, les silences du trio en disent long sur les non-dits de chacun face aux événements. Nos Conseils On préfère vous mettre en garde sur le fait que les oeuvres d’Harold Pinter sont influencées par le travail de Samuel Beckett. Il se peut donc qu’apprécier la pièce à sa juste valeur soit difficile car les nombreuses pauses dans les dialogues peuvent engendrer des longueurs. Dans le cas contraire, si vous êtes amateur•ice du théâtre de l’absurde, foncez car nous ne nous sommes pas ennuyées une seule seconde. Par ailleurs, si vous n’êtes pas bilingue, n’hésitez pas à vous procurer la pièce avant votre voyage. Bien que le texte soit en anglais courant, la lire en amont permet d’éviter les problèmes de compréhension. En plus, elle est très courte et se lit en un rien de temps, et ce, notamment grâces aux courtes répliques permettant un enchaînement agréable. Pour notre part, nous l’avons lu en français – non bilingue – et avons tout compris sur place. Avis aux lillois qui comptent faire le voyage, si vous ne souhaitez pas vous ruiner, Trahisons est disponible (en VF) dans deux médiathèques de la MEL. Images issues du n° spécial de : « L’avant-scène théâtre » | 1982 | Médiathèque Jean-Lévy, Lille Betrayal : Récompenses & nominations Si la pièce dirigée par Jamie Lloyd a récemment

On a enfin vu Harry Potter et l’Enfant Maudit

Plus de deux ans après son démarrage au Palace Theatre, Harry Potter et l’Enfant Maudit se joue toujours à guichet fermé.  Le 13 septembre dernier, nos coeurs de potterheads se sont emballés pour Harry Potter et l’Enfant Maudit au Palace Theatre. Mise en scène par le célèbre dramaturge Jack Thorne, la pièce nous présente la nouvelle génération. Une pièce à guichet fermé À l’affiche du Palace Theatre depuis désormais plus de deux ans, Harry Potter et l’Enfant Maudit est toujours aussi difficile à booker. Après de nombreux essais infructueux, nous avons tout de même réussi à dégoter notre précieux sésame pour ce mois-ci durant l’été 2017. Oui, oui, vous avez bien lu. Il nous aura fallu attendre plus d’un an avant de pouvoir assister à l’un des événements de l’année 2016. Incroyable n’est-ce pas ? Si vous n’avez pas notre patience, vous pouvez toujours profiter du #FridayForty. Le principe ? Tous les vendredi, le Palace Theatre remet en vente 40 places pour la semaine suivante au prix tout doux de 20£ par partie. Depuis quelques mois, en plus de se jouer à Londres, Harry Potter et l’Enfant Maudit s’est délocalisé au Lyric Theatre de New-York. Dès l’automne 2019, elle prendra place au Curran de San Francisco, puis au Princess Theatre de Melbourne (Janvier 2019). Enfin, elle s’installera au Mehr ! Theater am Großmarkt de Hambourg à partir du printemps 2020 pour une première en version non anglaise. Malheureusement, aucun arrêt en France n’est prévu pour le moment. Une mise en scène à couper le souffle Peu convaincues par la lecture d’Harry Potter et l’Enfant Maudit, nous espérions qu’avec Jack Thorne aux manettes, la mise en scène sauverait l’honneur. Évidemment, lui qui nous avait bluffé avec A Christmas Carol au Old Vic l’année dernière a plus que réussi le pari de nous surprendre une fois encore. Décor, transitions, illusions. Tout est au rendez-vous pour que le spectateur ressorte des étoiles plein les yeux. Mention spéciale pour les instants transitoires ponctués de danse, mouvements de capes afin d’emporter les décors ainsi que les escaliers. Le tout, accompagné en musique est très agréable à regarder. Cependant, si les effets spéciaux de la première partie sont vraiment impressionnants et laissent sans voix, ceux de la seconde nous on parût plus négligés. Là ou l’on devinait les trucs et astuces mises en place, des mains sont visibles, gachant un peu la fête. Notre placement au dernier rang du balcon le plus haut ne nous a d’ailleurs pas aidé sur ce point. On regrette aussi le choix de mise en forme du patronus de Severus Snape qui aurait pu être bien plus magistral avec une création de toute pièce à faire voguer dans les airs. Harry Potter et l’Enfant Maudit : au coeur des relations familliales Harry Potter et l’Enfant Maudit met en scène les relations familiales sous diverses formes. Chez les Weasley, le père est davantage présent, Hermione délaissant sa famille pour son travail. Côté Potter et Malfoy, là ou Ginny et Astoria s’imposent comme des mères aimantes, Harry et Draco ont tous deux des difficultés avec leur fils. Au fil de la pièce, les confrontations marquantes entre Harry et Albus s’enchaînent. On découvre alors un Harry Potter surprotecteur, colérique et prenant des décisions allant à l’encontre du bien être de son propre fils. À l’opposée, Draco Malfoy n’hésite pas une seconde à s’opposer à sa némésis afin de défendre son enfant. Tout aussi complexe et intéressante, sa relation avec Scorpius s’avère d’autant plus émouvante que la mort d’Astoria entre en jeu. Entre enfin dans l’équation Amos Diggori et son envie de voir son fils, Cédric, revenir à la vie. Delphie a aussi sa part à jouer dans tout cela, mais nous vous laisserons découvrir par vous-même en quoi. La nouvelle génération convaincante  Alors que les retrouvailles avec le Trio d’Or et leur ennemi Draco Malfoy auraient dû nous réjouir, c’est finalement la nouvelle génération qui nous a séduite. Rapidement, on se prend d’affection pour Albus Potter et Scorpius Malfoy tandis que Rose Granger-Weasley se fait quelque peu détestable. Porté sur scène par Joe Idris-Roberts et Jonathan Case, le duo nous entraine sans difficulté dans ses mésaventures. On tiens notamment à saluer l’incroyable performance de Jonathan Case dont l’interprétation de Scorpius Malfoy gomme quasiment le reste du casting. À la fois timide et excentrique, drôle et émouvant, il est impossible de ne pas compatir pour ce jeune homme capable de nous faire passer du rire aux larmes en un clin d’oeil. On s’est même demandé si au final, ce n’était pas lui l’enfant maudit dont parle le titre. Malgré quelques longueurs, illusions et jeux des comédiens font de Harry Potter et l’Enfant Maudit un bon divertissement. Et qui sait, peut-être un jour sera-t-elle adaptée en français pour que les nons anglophones puissent la savourer à leur tour. Et vous, avez-vous vu Harry Potter et l’Enfant Maudit ?

StageCon : Londres s’offre sa première convention dédiée au théâtre

Les 3 et 4 Novembre 2018, Londres lancera sa première Stage Con au Shoreditch Town Hall. Une convention entièrement consacrée au théâtre.  Cette année, les anglais se lancent pour défi l’organisation d’une convention célébrant la « magie du théâtre » : la StageCon. Un événement qui devrait réjouir les férus européens de théâtre. StageCon : le nouvel événement londonien  Fraichement annoncée, la StageCon compte déjà devenir l’un des immanquables de la capitale anglaise. Pour James Yeoburn (directeur général du R-U), cet événement est « une opportunité excitante de rassembler les amateurs anglais et du reste de l’Europe » autour du théâtre. Ce principe pré-existant aux États-Unis (BroadwayCon) proposera de nombreuses activités dont des discussions, panels, meet and greets, showcase, ateliers, jeux, et bien, sûr des exclusivités. Cette convention sera aussi l’excellente occasion d’assister à des performances regroupant vos spectacles favoris du West End et d’ailleurs. Les premiers invités Qui dit convention dit invités de prestige. Pour sa première édition, la StageCon recevra l’actrice Samantha Bond (Golden Eye, Mansfield Park, Downton Abbey) ou encore de l’auteure de Ce que je sais (enfin!), Carrie Hope Fletcher. Côté théâtre, l’actrice et chanteuse interprétera l’héroïne du musical Heathers au Theatre Royal Haymarket à partir du 3 Septembre. L’acteur et chanteur Michael Xavier sera également de la partie, tout comme Christina Bennington, Cameron Blakely, Sharon D Clarke, Louise Dearman, Sophie Evans, Alice Fearn, David Hunter, Debbie Kurrup, Scott Paige, Steph Parry, Stuart Matthew Price, Caroline Sheen, Cherrelle Skeete et Charlotte Wakefield. Les exposants  Comme dans toute convention, vous pourrez déambuler à travers des stands divers et variés. Vous seront proposés du merchandising ainsi qu’une backstage experience. Parmi les exposants, ont déjà confirmé leur présence Zeat Art, SIMG Records, WhatsOnStage, The Royal Theatrical Fund, Theatrical Rights Worldwide, MX Academy ou encore The Theatre Café. Il devrait aussi être possible de se procurer quelques livres sur le sujet grâce au stand du National Theatre Bookshop. À noter que la StageCon reversera une partie de ses fond à l’association The Royal Theatrical Fund (RTF), une structure qu’il est important d’aider au sens où elle apporte son soutien à toute personne ayant travaillé dans l’industrie du divertissement et étant désormais en mauvaise passe. Alors, prêt(e)s à faire le déplacement ?

A Long Day’s Journey into Night : Entre émotions et déception

Le Wyndham’s Theatre de Londres accueille jusqu’au 8 Avril la célèbre pièce d’Eugène O’Neill A Long Day’s Journey into Night, mise en scène par Richard Eyre. Le 3 Février 2018, Les Insouciantes ont eu la chance se rendre dans le beau et vivant quartier de Charring Cross à Londres afin de voir A Long Day’s Journey into Night. Après son acclamation au Bristol Old Vic Theatre, Jeremy Irons et Lesley Manville n’ont pas hésité à reprendre leurs rôle dans cette mise en scène de Richard Eyre – notamment connu pour son travail avec le Royal National Theatre. Une histoire puissante A Long Day’s Journey into Night est une pièce autobiographique de Eugène O’Neill. Écrite en 1942, elle ne sera publiée qu’à titre posthume en 1956. L’histoire se déroule lors d’une journée d’été 1912 alors que la famille Tyrone est en vacance dans sa maison en bord de mer. Ancien comédien dont le succès a été aussi fulgurant que rapide à disparaître, le père, James Tyron (Jeremy Irons) a du mal à accepter sa situation. Son épouse, Mary (Lesley Manville) est quant à elle une ancienne morphinomane tout juste sortie d’une cure de désintoxication. À leurs côtés, sont présents James Junior (Rory Keenan), fils ainé ayant désiré en vain de suivre les traces de son père, et Edmund (Matthew Beard), le cadet. Dès le début de la pièce, on comprend que ce dernier, marin, est malade depuis quelques temps. Ce n’est cependant qu’à la fin de la représentation que l’on apprendra qu’il est atteint d’une maladie grave (probablement la tuberculose). Inutile de vous en dire davantage pour que vous compreniez que tous les personnages sont atteints de troubles et autres problèmes les rendant vulnérables et déchirés. Ainsi, l’adaptation de cette pièce est difficile. Le choix des acteurs primordial et leur implication totale. Que l’on soit comédien ou simple spectateur, il est impossible de ressortir indemne après avoir côtoyé une telle oeuvre.  Un casting cinq étoiles Richard Eyre a fait confiance à de grands acteurs pour porter cette pièce. À commencer par le comédien chevronné, Jeremy Irons, qui a notamment obtenu l’Oscar du Meilleur acteur pour son interprétation du richissime comte Von Bulow dans Le mystère Van Bulow de Barbet Schroeder. Face à lui, Lesley Manville (Le Drôle de Noël de Scrooge, Mr Turner, Maléfique) est également une pointure dans le paysage artistique anglais. Leurs enfants sont quant à eux interprétés par Rory Keenan et Matthew Beard. Tant sur le plan théâtral que dans l’audiovisuel, la réputation du premier n’est plus à faire. Capable de se glisser dans des rôles tous plus différents et intéressants les uns des autres, Rory Keenan s’est notamment illustré dans la série télévisée Versailles. Quant à Mattew Beard, vous l’aurez peut-être déjà vu dans The Imitation Game, film dans lequel il partage l’affiche avec un autre habitué de la scène anglaise : Benedict Cumberbatch. À 28 ans, le comédien a fait déjà preuve d’une grande maturité artistique et d’un talent certain. Scénographie et prestations remarquables Pour être honnête, nous ne voulions manquer cette représentation sous aucun prétexte et avions réservé nos places depuis déjà plusieurs mois. Référence dans le domaine, nous nous étions promis d’aller voir jouer Jeremy Irons dès qu’il serait de passage par la capitale anglaise. On aurait voulu pouvoir vous en dire autant du regretté Alan Rickman que nous n’avons jamais eu la chance de voir sur les planches. Autant vous dire que nous portions beaucoup d’espoir sur cette soirée particulière. Installés au balcon de ce somptueux théâtre londonien, nous sommes ravies de constater que nous n’aurons aucun problème à discerner ce qui se produira sur scène. En effet, elle est en pente et les objets suffisamment volumineux. La scénographie est quant à elle remarquable. Sur scène prend place un salon, une pièce avec un piano ainsi qu’un escalier Ceci a été merveilleusement pensé afin de laisser le spectateur en tant qu’invité dans la maison. Bien que simples, les meubles restent efficaces, tandis que les lumières et les peintures éveillent les sens et rendent le décor encore plus crédible. Vêtus de costume d’époque, et comme savent si bien le faire les anglais, les comédiens échangent des répliques de manière très naturelle. Sur scène, les acteurs sont remarquables. On salue d’ailleurs la performance de Lesley Manville qui nous a tout simplement ébloui. Le stress de la mère et la maladie du fils nous ont mis mal à l’aise et nous avions simplement envie de crier : « Mais écoutez-vous! » aux membres de la famille afin de les aider à résoudre leurs problèmes. Jeremy Irons : la déception Seulement voilà, une ombre se dresse au tableau. Si, en tant que français il est facile de comprendre les trois autres acteurs, ce n’est pas le cas de Jeremy Irons. Nous le savions « mâcher » ses mots dans ses films, mais nous n’imaginions pas qu’il en serait de même au théâtre. En effet, il est d’usage que les comédiens travaillent leur articulation pour être compréhensible de tous. Ainsi, malgré notre bonne connaissance de la langue anglaise, dès que Jeremy Irons parlait, il nous était impossible de comprendre quoi que ce soit. Pourtant, nous n’en sommes pas à notre première coup d’essai dans la langue de Shakespeare. Là où habituellement l’interprétation et les sentiments dégagés nous permettent de comprendre ce qui nous échappait, ici… rien. De ce fait, trois heures dans cet état d’esprit se sont avérés compliquées. Mais soyons clair, nous avions mis la barre très haut à l’égard du talent de Jeremy Irons et avons probablement été déçues pour cette raison. Malgré tout, A Long Day’s Journey into Night reste dans nos esprits comme un moment magique et spécial. Car avouons-le, il n’est pas donné de vivre ce genre d’expériences tous les jours ; surtout dans un décor aussi somptueux et avec de tels acteurs. Si la compréhension de la langue anglaise ne vous pose aucun problème ou que Jeremy Irons ne vous effraie pas, nous vous recommandons cette pièce qui se joue au Wyndham’s Theatre de Londres jusqu’au 8 Avril 2018.

A Christmas Carol : Magique et généreuse

Jack Thorne revisite le mythique A Christmas Carol de Charles Dickens au Old Vic Theatre de Londres Début décembre 2017, deux de nos rédactrices ont littéralement craqué pour l’un des incontournables de noël : A Christmas Carol. Signé Charles Dickens, ce conte a été revisité au Old Vic Theatre par le scénariste et dramaturge Jack Thorne (Harry Potter et l’Enfant Maudit, Shameless, Skins). Bonus : Rhys Ifans dans le rôle de l’exécrable Ebenezer Scrooge. Un conte imprégné dans la culture anglophone Avant de vous parler de la pièce, revenons un peu sur le contexte. Vous connaissez probablement tous Charles Dickens pour Oliver Twist (1837), Nicholas Nickleby (1838) ou David Copperfield (1849). Mais ce n’est pas seulement cela puisqu’on lui doit LE conte immanquable à l’approche de Noël : A Christmas Carol (Un Chant de Noël). Véritable institution anglophone, A Christmas Carol nous plonge dans le Londres Victorien tant chéri par Dickens. Au coeur de l’intrigue, Ebenezer Scrooge, vieil homme solitaire, acerbe et avare reçoit la visite du fantôme de son regretté associé Jacob Marley. Captif des chaînes forgées au fil de sa vie, Marley annonce à Scrooge sa possibilité de se racheter auprès de ses pairs. Pour cela, il devra suivre trois fantômes associés aux noëls passés, présents et futurs. Myra McFadyen (fantôme du Noël Passé) et Rhys Ifans (Ebenezer Scrooge) | ©Manuel Harlan De multiples adaptations Des ballets à la bande dessinée en passant par la musique classique, le théâtre ou le cinéma, aucun art n’a omis sa propre adaptation du chef d’oeuvre britannique. Impossible d’aborder le sujet sans vous recommander Le Drôle de Noël de Scrooge (2009). En plus d’être particulièrement fidèle au livre, le film a été tourné en capture de mouvement 3D et livre une véritable performance de la part de Jim Carey qui s’illustre dans pas moins de sept rôles. Sont également présents Gary Oldman et Colin Firth. D’ailleurs, saviez-vous qu’avant d’interpréter le rôle titre dans la pièce de Jack Thorne, Rhys Ifans avait prêté sa voix au personnage de Bob Cratchit dans l’animation Christmas Carol : The Movie (2001). Jack Thorne : magicien de la mise en scène ! La réputation de Jack Thorne n’étant plus à faire, c’est avec une impatience certaine que nous avons poussé les portes du Old Vic Theatre afin de découvrir sa vision de A Christmas Carol. Un mince pie à la main, nos yeux dérivent au-dessus de nos têtes où de multiples lanternes suspendues ont remplacées le large lustre. Plus bas, nous sommes surpris par la mise en place d’une scène aussi centrale que transversale sur laquelle ont été installé une partie des sièges. Inutile de nous en montrer davantage pour deviner à quel point la prestation se montrera aussi intimiste que généreuse. Généreuse, c’est sans conteste le mot qui évoque le mieux la splendide mise en scène de Jack Thorne. Entre une scène à l’aspect minimaliste dont les éléments jaillissent et se rétractent sans cesse, un jeu de lumière éblouissant et des comédiens entrant et sortant de partout à la fois, nos yeux ne savent plus où se poser. Car oui, en plus d’évoluer sur scène, c’est bien jusqu’aux balcons que se faufilent les acteurs afin d’échanger quelques répliques. Ainsi, le public se retrouve en immersion totale, et nous, on adore ! Qui dit A Christmas Carol implique des chants de saison, et cela, Jack Thorne l’a parfaitement compris. Dans un véritable esprit de noël, les comédiens interprètent tantôt des morceaux du répertoire anglais, mais aussi français (Il est né le divine enfant), tantôt des airs connus à l’aide de clochettes de diverses tailles. La magie opère, et on l’avoue, nous ramène directement en enfance. Rhys Ifans dans le rôle de Ebenezer Scrooge | ©Manuel Harlan Des femmes pour incarner les Fantômes des Noëls Certainement la plus grande digression à l’oeuvre originelle, Thorne a choisi de faire appel à trois femmes afin d’accompagner Ebenezer Scrooge dans son périple. Tour à tour, Myra McFadyen (Fantôme du Noël Passé), Golda Rosheuvel (Fantôme du Noël Présent) et Melissa Allan (Little Fan) inculquent leurs valeurs au vieil homme à l’air aussi enjoué que fébrile face aux différents instants de sa vie. Avec elles, se succèdent instants de tensions et d’humour, détendant aussitôt l’atmosphère. Même Little Fan, dont, en tant que Fantôme des noëls futurs, la lourde tâche est de montrer à son frère ce qui l’attend parvient à nous émerveiller. Un rôle taillé pour Rhys Ifans Incarnation parfaite du Ebenezer Scrooge de notre imagination, Rhys Ifans est tout simplement épatant. En une fraction de seconde, il déclenche notre empathie pour le vieux Scrooge et nous mène de la joie à la tristesse, de l’émerveillement à la peur, et surtout, du rire aux larmes.  A l’apogée de sa performance, le gallois se permet même d’insérer une part d’improvisation. Alors qu’une jeune femme est conviée à participer, il se met à hurler : “Une femme avec un pantalon”, provoquant ainsi l’hilarité de la salle face à l’anachronisme de la situation.  Si Londres est dans votre carnet de voyage avant le 20 Janvier et que l’esprit de noël persiste dans vos coeurs, rendez-vous au Old Vic Theatre afin de profiter pleinement de cette expérience hors du commun et fascinante. Et vous, avez-vous eu l’occasion de voir A Christmas Carol ? A NOTER! Depuis cette saison réussite au Old Vic, A Christmas Carol est renouvelée tous les ans avec un nouveau casting! La saison 2022-2023 a lieu du 12 novembre 2022 au 7 janvier 2023. Vous pouvez réserver vos places directement sur le site du Old Vic! × Rejeter l’alerte NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Pinterest Linkedin

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