« Le Consentement » ou l’emprise d’un pédophile acclamé par la critique littéraire

Image montrant Gabriel Matzneff (Jean-Paul Rouve) et Vanessa Springora(Kim Higelin) dans le film "Le Consentement"

Dans Le Consentement, Vanessa Filho met en images la relation de Vanessa Springora avec l’écrivain Gabriel Matzneff. Un film avec pour thématique l’emprise d’un véritable prédateur. Sortit en salle le 11 octobre 2023, Le Consentement est largement inspiré du récit éponyme de Vanessa Springora publié en 2020. Sur fonds d’années 80, Vanessa, 13 ans, côtoyait écrivains et férus de littérature lors de dîners mondains. Parmi eux, Gabriel Matzneff, un écrivain qui se révèlera être un effroyable prédateur.  TRIGGER WARNING Le Consentement aborde la pédocriminalité. Il n’est donc par recommandé pour toutes et tous ! × Ignorer cette alerte. Une époque où il était interdit d’interdire: entre complicité et laxisme Le Consentement débute dans une cour d’école. Une scène à priori banale. Pourtant, Vanessa Springora (Kim Higelin), 13 ans n’a rien de l’adolescente lambda. Habituée aux dîners mondains donnés par sa mère (Laetitia Casta), elle y apparaît comme une enfant timide, n’adressant la parole à personne. En revanche, elle y écoute très attentivement un homme chauve, la cinquantaine passée et au phrasé particulier : Gabriel Matzneff. Grimé pour l’occasion, Jean-Paul Rouve tient ce rôle particulièrement effrayant. En premier lieu prévenant, son personnage envoie par la suite des dizaines de courriers à Vanessa. D’abord réticente à cette relation, la mère finira par laisser les choses se faire. Le tout, par lassitude ou aveuglement, comme si elle aussi, était sous emprise. À moins que ce ne soit de la jalousie. Une mise en parallèle entre une femme délaissée par son mari – par les hommes en général -, en proie aux addictions et sa fille, jeune, innocente et déjà très convoitée. L’un des passages les plus marquant reste l’intervention de Denise Bombardier dans  Apostrophes. Émission où l’écrivaine québécoise y attaque frontalement Gabriel Matzneff, reprochant à sa littérature de  servir «d’alibi» à ses crimes et abus de pouvoir. «Moi, M. Matzneff me semble pitoyable», lance-t-elle avant de poursuivre : «Comment s’en sortent-elles, ces petites filles, après coup? Moi je crois qu’elles sont flétries et la plupart d’entre elles, peut-être, pour le restant de leurs jours.»  Ce jour là, en plateau, elle est la seule à remettre ces agissements en question face à des invités hilares. Face à cette émission, la mère de Vanessa éteint la télévision. En effet, ces paroles entrent en contradiction avec ce qu’elle laissait faire au même moment au sein de son propre foyer. En outre, lorsque le personnage de Vanessa décide de rompre avec son « amant », celui-ci appelle inlassablement, et en pleine nuit sur le téléphone du domicile familial. La mère s’étonne alors : « Mais, c’est dommage, il t’aime bien pourtant. » Un passage qui a largement fait soupirer d’exaspération l’entièreté de la salle, marquant ainsi désapprobation et incompréhension. Deux rangées derrière la notre, nous avons même pu entendre un couple chuchoter « C’est tellement dégueulasse« . https://www.youtube.com/watch?v=H0LQiv7x4xs&t=2s Une relation d’emprise qui va crescendo Sans connaissance du contexte, on pourrait croire que Le Consentement est une histoire d’amour entre un homme et une femme incluant une grande différence d’âge. Ce qui dérange certains, même lorsque les deux parties sont majeurs. Cependant, il n’en est rien. Car on le répète, Vanessa n’a que 13 ans et l’homme face à elle à le quadruple de son âge. Et bien que Kim Higelin, l’interprète de la jeune fille en ait 23 en réalité, la voir dans ce rôle nous met mal à l’aise. Évidemment, comme dans chaque relation impliquant de l’emprise, tout débute de manière quasi romantique. Dans les années 80, on parle ici de relation épistolaire. D’abord, uniquement du côté de Gabriel Matzneff. Puis, de Vanessa. Viennent ensuite les premières balades et enfin, une invitation à l’appartement de l’homme. Lieu où, pour détendre l’atmosphère, Matzneff met de la musique sur son tourne-disques, esquissant quelques pas de danse un peu gauche. Mais, comme dans toute relation toxique, le vrai visage du prédateur ne tarde jamais à se dévoiler. Étape par étape, on passe ainsi d’avances, à la séduction, et bien sûr, la manipulation. SPOILER & TW 1 Tout au long du films, les scènes “d’amour” sont vraiment déstabilisantes. En effet, elles mettent en images ce que nous avons lu dans le livre. Ce ne sont donc pas deux personnes qui s’aiment comme on veut bien nous le faire entendre, mais une adolescente abusée par un homme de 50 ans. Homme qui lui fait croire que tout cela est “très beau, très rare” et bien sûr, “que de l’amour“.  Gabriel Matzneff (Jean-Paul Rouve) et Vanessa Springora (Kim Higelin) Pour Vanessa, la désillusion est terrible. Elle, que Matzneff appelle souvent « mon enfant », découvre qu’il cumule en cachette les « amours » avec d’autres adolescentes. Parfois, en même temps. Et pour ne rien arranger, qu’il pratique également le tourisme sexuel sur de petits garçons aux Philippines. C’est notamment la lecture de l’un des livres de l’écrivain qui agit comme élément déclencheur et véritable prise de conscience. En effet, Matzneff y décrit sans vergogne sa passion pour « les culs frais de Manille« . On découvre alors une adolescente tantôt désoeuvrée, abattue, tantôt en proie à une énorme crise de panique. Le tout, dans la chambre d’hôtel permanente de son amant. Là, seule face à un miroir, elle réalise ce qu’elle vient de lire. Dans son reflet, elle aperçoit alors quatre ou cinq jeunes garçons dont certains d’origine asiatique. SPOILER & TW 2 Parmi les scènes choquantes compte également un jour où Vanessa et Gabriel Matzneff sont dans leur chambre d’hôtel. L’homme y apparaît assis au bord du lit, chemise ouverte et pantalon baissé jusqu’aux chevilles, sexe apparent. S’en suit une fellation montrée de manière subjective. Une scène qui a également secouer la salle. Avis final Le Consentement est un film qui marque. Pas seulement pour ces scènes que l’on juge glauques et malaisantes mais aussi par la dépiction de l’emprise telle qu’elle est en vérité. En effet, pour l’avoir vécu nous-même, nous savons qu’elle peut provenir d’une relation amicale, familiale ou amoureuse.  Autant dire qu’après ces deux heures à regarder cela, de nombreuses questions nous viennent à l’esprit :  « Comment la société a-t-elle pu être aussi laxiste ?« , « Combien d’autres enfants ont subis

WEST END 2022

UNE WEST END 2022

Le West End londonnien vous manque ? Voici les pièces à ne pas manquer en 2022 ! Si vous avez lu notre article sur le sujet en 2019, vous le savez, le West End est un excellent moyen de voir ses acteur•ice•s préféré•e•s sur scène. Le tout, souvent à moindre coût puisque les premiers prix des théâtres londoniens oscillent souvent avec les 10£ (≈11€). Et bien que les conditions soient encore un peu contraignantes pour se rendre au Royaume-Uni, les voyages restent possibles. On vous propose donc un petit récap des pièces auxquelles vous pourrez assister dans le West End londonien courant 2022. Quels acteurs sur scène en 2022 ? On l’avait mentionné lors de la saison 2019-2020, voir ses acteur•ice•s favori•te•s dans le West End, c’est possible ! Depuis la reprise des shows, la capitale anglaise ne laisse d’ailleurs pas en reste. Voici donc les célébrités que vous pourrez voir durant la saison 2022. Si vous avez envie de voir Eddie Redmayne danser et chanter, on ne peut que vous pousser à voir Cabaret. Il y figure notamment aux côtés de la chanteuse et actrice irlandaise Jessie Buckley (Judy, Romeo & Juliet). Mais attention, si le musical est prévu jusqu’au 2 octobre 2022, tous deux n’y figureront que jusqu’au 21 mars. Le début de l’année sera quant à lui l’occasion de voir Paapa Essiedu (I May Destroy You) et Lennie James (The Walking Dead) dans A Number. Une pièce à retrouver au Old Vic Theatre du 24 janvier au 19 mars 2022.  Eddie Redmayne dans « Cabaret » | ©Marc Brenner Mars 2022 vous donnera d’ailleurs du choix. En effet, Jonathan Bailey (Bridgerton) et Taron Egerton (Kingsman) seront à l’affiche de l’Ambassadors Theatre. Tous deux joueront du 5 mars au 4 juin 2022 un couple gay dans l’adaptation de la pièce Cock de Mike Bartlett. De son côté, Rafe Spall interprètera Atticus Finch dans l’adaptation de l’oeuvre de Harper Lee, To Kill A Mokingbird. Un rendez-vous à ne pas manquer entre les 10 mars et 14 août 2022 au Gielgud Theatre. À noter que Ralph Fiennes sera également à Londres. Vous pourrez le retrouver du 14 mars au 18 juin dans Straight Line Crazy au Bridge Theatre.  Évidemment, nous n’oublions pas les amateu•ice•s de Shakespeare. Du 11 février au 9 avril 2022, on vous recommande Henri V. En plus de Kit Harrington à l’affiche, la pièce sera jouée au Donmar Warhouse. Soit, un lieu à la capacité d’accueil d’environ 250 personnes. Qui n’a jamais rêvé d’une telle expérience ? Enfin, du 23 mai au 27 août, c’est Amy Adams (Sharp Object, Man of Steel) qui se produira dans The Glass Menagerie au Duke of York’s Theatre. En parlant de Shakespeare, Keala Settle (The Greatest Showman) se produira à partir du 29 mars 2022 dans & Juliet. L’actrice y interprétera le rôle de la nurse aux côtés de Miriam-Teak Lee et Cassidy Janson. Toutes deux ont d’ailleurs reçu pour ce musical réinterprétant Roméo & Juliette un Olivier Award. Miriam-Teak Lee en tant que meilleure actrice dans un musical et Cassidy Janson comme meilleur second rôle féminin dans un musical. Visuel promotionnel pour « The Glass Menagerie » avec Amy Adams Pluie de stars au Harold Pinter Theatre Alors que la pandémie avait obligé les théâtres à clore leurs productions, certaines pièces vont avoir droit à une seconde chance. C’est notamment le cas de deux productions mises en scène par Jamie Lloyd : Cyrano et The Seagull.  Après des débuts à guichet fermés au printemps 2020, la première vous proposera une adaptation moderne du Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. James McAvoy y interprétera d’ailleurs une nouvelle fois le rôle principal. Cyrano sera à l’affiche du Harold Pinter Theatre du 3 Février au 12 Mars 2022. En suivant, c’est sa costar de His Dark Materials, Ruth Wilson, qui montera sur les planches dans The Human Voice. Une pièce de Jean Cocteau ici mise en scène par Ivo van Hove à aller voir entre les 17 mars et 9 avril 2022. Malheureusement écourtée en Mars 2021, The Seagull (La Mouette), va avoir droit à une reprise en bonne et due forme. Évidemment, Emilia Clarke (Game of Thrones) y reprendra le rôle de Nina. S’il vous vient l’envie de découvrir l’une des pièces les plus connues d’Anton Tchekhov, prenez rendez-vous avec le West End entre les 29 Juin et 10 Septembre 2022.  Outre ces deux pièces, le Harold Pinter Theatre vous proposera une rencontre avec un acteur britannique bien connu du petit écran français : David Suchet. En effet, l’homme s’est immiscé dans la peau de Hercule Poirot 13 saisons durant et à même reçu le British Academy Television Awards du meilleur acteur en 1991. Série que l’on peut encore voir sur nos écrans très régulièrement. Si vous aimez son interprétation de l’éminent détective belge, peut-être aurez-vous envie de découvrir la personne se cachant derrière. On vous donne donc rendez-vous du 4 au 22 Janvier 2022 pour son Poirot and More, A Retrospective. Enfin, au printemps, c’est Jodie Comer (Killing Eve) qui fera ses débuts sur les planches du West End. L’actrice se produira du 15 Avril au 18 Juin 2022 dans la pièce de Suzie Miller : Prima Farcie. Visuel promotionnel pour « The Seagul » avec Emilia Clarke Les Musicals Si vous cherchez une expérience en famille mais qu’une pièce semble trop complexe, quoi de mieux qu’un musical ? En effet, nul besoin d’une compréhension parfaite de l’anglais pour profiter des parties musicales rythmant ces shows. De plus, il y en a toujours pour tous les goûts, les couleurs et même les saisons. Si vous avez des enfants, sachez que le West End propose des Musicals liés à des Disney et autres animés. Le plus connu reste Le Roi Lion, mais vous pouvez également vous tourner vers Cindirella (Cendrillon) ou Disney’s Frozen (La Reine des Neiges). Et oui, Anna et Elsa ont bien droit à leur propre musical. Jusqu’au 8 Janvier 2022, il est également possible d’assister à une performance de l’adaptation du classique DreamWorks : The Prince of Egypt. Une virée à Londres peut également être l’occasion d’assister à l’excellent Hamilton de Lin-Manuel Miranda. Musical qui a reçu pas moins de 11 Tony Awards, dont celui du meilleur Musical. À noter que la gamme de prix s’étend de 20£ à 175£. Il existe cependant un tirage au sort permettant d’obtenir des

concerts tests : Bientôt le retour des live avec public ?

Marseille et Paris comme terrain d’expériences pour des concerts tests. Où en sommes nous mondialement? Alors que la sphère du spectacle est dans l’obligation de proposer des shows sans public, des concerts tests sont petits à petits mis en place. Des USA à l’Europe, on fait le point sur les avancées qui pourraient permettre d’assister à nouveau à des événements. Les concerts tests en Europe Aujourd’hui, plusieurs concerts tests ont eu lieu dans le monde. L’Europe en a d’ailleurs plusieurs à son actif. Premier stop : Leipzig (Allemagne). Une étude a été effectuée à l’été 2020 par la German University of Halle afin de comprendre quelle configuration permettrait au public de revenir en salle. Pour cela, environ 1200 personnes se sont prêtées au jeu en assistant à trois concerts du chanteur allemand Tim Bendzko. Après des tests PCR négatifs et une prise de température à l’arrivée, un masque FFP2 était fourni. Les participants se sont également vu équipés d’un dispositif de traçage des contacts et de désinfectant fluorescent permettant de voir ce que chacun touchait. Résultats ? Les scientifiques ont affirmé qu’avec une bonne ventilation, le respect d’1m50 de distance, le port du masque ainsi que du gel hydroalcoolique, le risque d’infection était bas, voir, très bas. Tim Bendzko durant le concert organisée à Leipzig en Août 2020 – © HENDRIK SCHMIDT Second stop : L’Appolo Theatre de Barcelone. Ici, on parle de LA référence actuelle pour un concert test. En effet, le 12 décembre 2020, le Primavera Sound Festival, associé au Fight AIDS et l’Infectious Diseases Foundation a organisé un concert test. Si 1000 participants ont été conviés à l’événement, seuls 500 ont réellement pu y accéder. En effet, les 500 autres ont été renvoyé chez eux comme groupe de contrôle. Les heureux élus, après test PCR et antigenique à l’entrée ont pu profiter d’une soirée où le masque était obligatoire mais pas la distanciation sociale. Surprise, l’étude a montré que sur les 463 participants, aucun n’a été infecté. Un nouveau concert test au Luxembourg Nos voisins luxembourgeois ont eux aussi lancé leur série de concerts tests. Intitulés Because Music Matters, ils se sont déroulés du 10 et 14 février 2021. Côté tête d’affiche, c’est le duo belge Glass Museum qui s’est prêté au jeu. Avant leur entrée à la Rockhal, les 100 participants ont dû se rendre dans la gare Belval-Université pour un test antigénique et un PCR. Une vingtaine de minutes plus tard, chacun a pu entrer dans la salle en passant par des détecteurs similaires à ceux présents dans les aéroports. Un super moyen d’éviter la fouille corporelle ! À l’intérieur, chaque spectateur était assis de façon distanciée. On est donc loin du cas de figure espagnol. La configuration de la scène était quant à elle particulière puisqu’il s’agissait d’une scène à 360°. Si aucun participant n’a été testé positif lors de l’événement, nous avons hâte de connaître les résultats du prochain qui doit avoir lieu 7 jours après. Glass Museum, mercredi soir à la Rockhal, pour l’ouverture de la série de concerts «Because Music Matters». (photo Claude Piscitelli) Où en est la France ? Bonne nouvelle, d’ici mars, avril, des concerts tests devraient enfin avoir lieu en France. Évènement qui aurait déjà pu avoir lieu puisque La Scène Musicale avait demandé à ce que Les Victoires de la Musique en soit un. Malheureusement, cette proposition a été refusée par la préfecture. Cependant, l’événement n’a pas eu lieu à huis clos puisque des intermittents du spectacle ont servi de spectateurs. Lors de sa prise de paroles au micro de LCI le 15 février, la Ministre de la Culture, Roselyne Bachelot est revenue sur des concerts tests prévus à Marseille et Paris. Selon elle, ils devraient avoir lieu dans la deuxième quinzaine de mars « sous réserve d’une situation sanitaire apaisée« . Deux concerts à Marseilles, un à Paris À Marseille, le Dôme réunira plusieurs artistes face à 1000 spectateurs assis avec possibilité de se lever. Tout cela, pour deux soirs. Le groupe phocéen IAM a déjà confirmé sa présence en tête d’affiche. À noter que si des tests seront réalisés avant concert, puis, quelques jours après, les cas positifs ne seront pas filtrés car « il faut se mettre en situation où il y aura un brassage« . À Paris en revanche, les personnes positives se verront recalées à l’entrée de la salle. Tenu à l’AccorHotels Arena, l’événement optera en avril pour une jauge de 5000 personnes « masquées et non distanciées« . Roselyne Bachelot affirme d’ailleurs que « ça va être très intéressant à voir, car ce sont les concerts debout les plus problématiques« . Le Monde a dernièrement révélé qu’Indochine en serait bien la tête d’affiche. Les places étant gratuite, c’est un système de tirage au sort qui aura lieu. Il faudra seulement s’inscrire sur une plateforme et voir si vous faites partis des heureux chanceux. 5000 iront au concert, 2500 autres serviront de groupe test. Par ailleurs, ne pourront tenter leur chance toute personne vaccinée ou risquant de développer une forme grave du Covid-19. Le concept Flaming Lips Les 22 et 23 janvier dernier, The Flaming Lips ont proposé un concert test original. Deux spectacles bien particuliers puisque, d’après le concept du chanteur et leader Wayne Coyne, groupe et fans se sont retrouvés dans des bulles. Cette première mondiale avait tout de même eu droit à un essai lors du Late Show with Stephen Colbert en juin 2020. Y avait alors été joué Race For The Prize. En amont de ces deux concerts inédits organisés à Oklahoma City, le chanteur a d’ailleurs affirmé que ce type de concert était « plus sûr que d’aller faire ses courses« . Et sur ce point on veut bien le croire ! Lors de ces deux événements, le groupe a bichonné ses fans. En effet, chaque bulle était dotée d’un haut parleur à haute fréquence afin d’éviter le son d’être étouffé. Était aussi mis à disposition une bouteille d’eau, un ventilateur à piles, une serviette ainsi qu’un panneau permettant de demander de se rendre aux WC ou d’avoir de l’air. Dans le premier cas, après remise d’un masque et sortit de la bulle, le spectateur était guidé aux toilettes avant de pouvoir réintégrer sa bulle. Dans le second, de l’air frais était propulsé dans la bulle grâce à une souffleuse à feuilles. Oui

La Journée de la Jupe : une tragédie scolaire vibrante d’actualité

Plus de dix ans après le film éponyme, Jean-Paul Lilienfeld adapte La Journée de la Jupe au théâtre. Une pièce à découvrir sur les planches du théâtre des Béliers Parisiens jusqu’au mois de mai. Lancée par une classe d’un lycée technologique breton en 2006, la journée de la jupe est devenue trois ans plus tard un film réalisé par Jean-Paul Lilienfeld. En 2019, le réalisateur adapte son succès au théâtre. Adaptation qui a d’ailleurs reçu le prix Théâtre de la Fondation Barrière. La pièce : Adaptée de son film au titre éponyme, La Journée de la Jupe de Jean-Paul Lilienfeld met en scène une professeure de français dans un lycée de banlieue sensible. Film qui avait notamment fait polémique au moment de sa sortie en 2009. Pour son interprétation de Sonia Bergerac, Isabelle Adajani a reçu de multiples récompenses dont un César et un Globe de Cristal de la meilleure actrice. Dans sa version théâtre, Sonia Bergerac est interprétée par Gaëlle Billaut-Danno. Epuisée par les insultes et les menaces de ses élèves irrespectueux et l’avis réprobateur du proviseur, l’enseignante tente malgré tout de faire cours. Un jour, alors qu’elle trouve un pistolet dans le sac de l’un de ses élèves, elle s’en empare et blesse involontairement l’un deux. Prise de panique, elle prend la classe en otage… À noter que Gaëlle Billaut-Danno a fait de multiples apparitions à la télévision française. Notamment dans Engrenages, Profilages ou encore Fais pas ci, fais pas ça. Côté théâtre, la comédienne s’est produit durant la saison 2017-1018 dans Trahisons – soit l’adaptation française de Betrayal que nous avons vu dans sa version originale-. Gravitent autour d’elle dans le rôle des élèves : Hugo Benhamou-Pépin (Sébastien), Lancelot Cherer (Mehmet), Sylvia Gnahoua et Amélia Ewu en alternance avec Sarah Ibrahim dans le rôle de Nawel. Quant au brigadier-chef Labouret et négociateur du RAID, il est interprété par Julien Jacob. Craquage nerveux à l’école Au lycée de la Soufrière – situé dans une banlieue française dite « difficile »-, les élèves font la loi. Pas d’exception pour Sonia Bergerac. Entre son supérieur et les élèves décriant le port de sa jupe, elle n’a aucun répit. En effet, insultes dégradantes et menaces de viol dans son appartement font parties du quotidien de l’enseignante. Le jeu de Gaëlle Billaut-Danno nous fait passer par l’angoisse de la prise d’otage au sursaut à chaque coup de feu tiré en l’air. Une spectatrice à proximité à même poussé un cri de peur. À travers elle transparaît aussi l’instabilité d’un cours -très particulier- sur la vie de Molière ainsi qu’une forme de suspense jusqu’au dénouement final. Cette fois-ci, les rôles sont inversés : Sonia Bergerac n’est plus la cible qui en a « assez de morfler ». Elle devient celle possédant le droit de vie ou de mort sur ses élèves. Lorsque Mouss (Abdulah Sissoko) se fait confisquer son sac dans lequel se trouve un pistolet chargé, la situation dérape. Dépassée par la situation, l’enseignante s’empare de l’arme et blesse accidentellement son élève à la jambe. S’en suit alors une prise d’otage durant laquelle Sonia Bergerac oblige ses élèves à s’allonger par terre, « comme à la télé ». Afin de trouver une issue à la situation, le RAID va d’ailleurs devoir intervenir. Deux salles, deux ambiances Au début de la pièce, cinq élèves se tiennent immobiles, tournant le dos au public. L’un après l’autre, ils tournent et dansent sur une reprise de la Lettre à France de Michel Polnareff par Pascal Obispo. Comme dans une tragédie classique, le décor reste figé sur cette salle de classe aux tables gribouillées au stylo bille. Tour à tour, les élèves deviennent bourreaux et victimes les uns des autres. Insultes et menaces fusent. Parmi les thèmes évoqués, on retrouve le racisme, la religion mais aussi la loi du silence. Cette dernière rejoint d’ailleurs une autre thématique purement liée à l’école : le harcèlement scolaire. C’est le cas de Mehmet (Lancelot Cherer). En raison ? Ses origines turques, sa pratique de la religion et sa sensibilité. Sur scène, l’acteur porte d’ailleurs un cocard à l’oeil gauche afin d’accentuer sa situation. Via le personnage de Sonia Bergerac, ce sont également des problèmes à tendances féministes qui apparaissent : misogynie, violences faites aux femmes ou encore le viol. Au fil de l’histoire, les blessures personnelles s’exorcisent et les questions s’accumulent : Qui doit-on soutenir ? Mme Bergerac ou le RAID ? A qui faire confiance ? Que faut-il craindre quand tout cela sera terminé ? Grâce à un écran géant installé au milieu de la scène, on assiste à l’édition spéciale d’une chaîne d’information. Par son biais, le proviseur ainsi que le Ministre de l’Intérieur donnent leur point de vue sur la situation. Un avis bien différent de celui revendiqué par la professeure de français. Derrière un rideau fin, on aperçoit également le négociateur du RAID (Julien Jacob) tentant inlassablement de convaincre la preneuse d’otage de libérer un élève, puis de se rendre. Une pièce toujours d’actualité Dix ans après le film, les questions soulevées par La Journée de la Jupe sont toujours d’actualité. En effet, en tant que femme, c’est quotidiennement que nous recevons des insultes fondées sur notre manière de nous vêtir. Chose étant d’ailleurs arrivée de notre côté pas plus tard que le jour de notre venue à la représentation. Pour en revenir à la pièce, l’une des revendications de Sonia Bergerac réside dans l’instauration d’un « Jour de la Jupe ». Jour qui se tiendrait une fois par an dans tous les établissements scolaires. En résulte alors l’incrédulité des pouvoirs publics. Le ministre de l’Intérieur s’exclame d’ailleurs : « Une Journée de la Jupe ? Et pourquoi pas la nuit du string pendant qu’on y est ? ». Grâce à son texte poignant, la pièce pose des questions qui interrogent sur des thématiques largement débattues aujourd’hui. Parmi elles, la suprématie masculine faisant loi dans certains quartiers ou les rapports entre hommes et femmes. On peut également ajouter la question autour des relations entre les professeurs et leurs élèves allant entre méfiance et confidence. Et vous, avez-vous envie de découvrir La Journée de la Jupe au théâtre des Béliers Parisiens ?

The Hate U Give : le roman coup de poing d’Angie Thomas

Une de la chronique du libre The Hate U Give de Angie Thomas. Image basée sur le film

The Hate U Give, le premier roman percutant d’Angie Thomas! Disponible en version française depuis avril 2018, The Hate U Give (La haine qu’on donne) est un véritable coup de poing. Déjà best-seller aux États-Unis, le roman d’Angie Thomas aborde la question du Black Lives Matter, soit, le racisme et les violences policières. Un pas entre fiction et réalité Prenant place dans un quartier représentant les communautés noires américaines, le premier roman d’Angie Thomas s’attarde sur la récurrence du racisme et des violences policières. Faits, qui, s’ils se déroulent aux États-Unis trouvent écho en France, où ils sont également présents.Ainsi, The Hate U Give s’ancre profondément dans l’actualité. De part l’évocation de la mort de Khalil, un jeune homme noir non armé, par un policier blanc, on ne peut que penser à l’affaire Trayvon Martin (2012). En effet, comme pour ce jeune afro-américain de 17 ans, des manifestations surviennent après les faits. Afin de dénoncer la régularité de ces actes, le mouvement Black Lives Matter est né l’année suivante. Est aussi mentionné à plusieurs reprises le « street code » impliquant qu’aucune personne ne doit en dénoncer une autre. Code particulièrement appliqué par les gangs omniprésents tout au long de l’histoire. Quelques personnages vont cependant aller à contre-courant en prenant la parole. On évite de vous spoiler, mais vous verrez, ils viennent d’horizons différents. Un livre sur le courage et la prise de parole Bien que Starr répète sans cesse ne pas être courageuse, cette citation résume parfaitement son personnage : « Tu peux très bien être courageuse et avoir peur quand même, Starr, dit-elle. Être courageuse, ça veut dire ne pas se laisser abattre par sa peur. Et c’est ce que tu fais. » Tout au long du roman, la jeune fille va surpasser ses peurs. Celle d’apporter son témoignage à la police. Celle de raconter ce qui s’est passé à ses ami(e)s. Celle d’être prise pour une « balance » si elle accorde une interview. Vous la verrez donc évoluer et prendre de plus en plus de décision jusqu’à LA prise de parole libératrice. The Talk : la conversation inévitable Pour ceux qui ne le sauraient pas, « The Talk » est une conversation que les parents de certaines communautés ont avec leurs enfants afin de leur indiquer comment se comporter en cas de contrôle policier. The Hate U Give est donc un excellent moyen de comprendre à quel point il est nécessaire aujourd’hui d’avoir ce genre de discussion. Starr mentionne notamment le fait qu’elle ne doit pas sortir avec une capuche sur la tête ou qu’elle doit répondre calmement et sans poser de questions aux ordres des policiers. Malgré tout, les forces de l’ordre ne sont pas exempt de violences, comme le montre la fouille subie par son père. Évènement qui l’obligera d’ailleurs à avoir LA conversation beaucoup plus tôt que prévu avec Sekani, le plus jeune frère de Starr. Un livre bourrée de références culturelles Histoire, musique, sport, les références à la culture afro-américaine se multiplient. Vous découvrirez une famille qui se réunit devant les matchs de NBA. Starr, qui voue un culte à James LeBron, fait elle-même partie d’une équipe de basket dans son école. Michael Jordan et ses Nike Air sont aussi mentionnés à plusieurs reprises. The Hate U Give, c’est aussi un père inconditionnel des Black Panther’s au point d’en faire apprendre les différents points du règlement à ses enfants. Et qui dit Black Panther’s, dit Maclom X. Des noms qui permettent ainsi aux plus jeunes d’en apprendre davantage sur la culture américaine et la ségrégation raciale. Seule ombre au tableau, Rosa Parks, qui, entre toutes ses références masculines, aurait pu être citée. Cependant, l’univers le plus présent reste celui de la musique qui pioche dans toutes les générations. Omniprésent, rap et hip-hop donnent le ton, plongeant le lecteur dans un univers où l’on danse et chante au rythme de Tupac, Ice Cube, Drake, Beyoncé et autres N.W.A. (Niggaz Wit Attitudes). Le chanteur et acteur Will Smith est quant à lui omniprésent puisque Starr et son petit ami, Chris, sont fans de la série Le Prince de Bel-Air. Bonus, cet automne, une adaptation au titre éponyme devrait arriver sur nos écrans avec Amandla Stenberg dans le rôle de Starr. Malheureusement, aucune bande annonce n’est encore disponible en français. https://www.youtube.com/watch?v=3MM8OkVT0hw Et vous, avez-vous lu ce roman coup de poing ? NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Pinterest Linkedin

[FEMMES INSPIRANTES] Asia Argento : portrait d’une femme forte aux multiples talents

Artiste pluridisciplinaire, Asia Argento mène ses combats sur tous les fronts. Actrice, productrice, réalisatrice, scénariste et chanteuse, Asia Argento est aussi une fervente défenderesse pour les droits des Femmes. Récemment mise en lumière en raison de l’affaire Weinstein, ses prises de paroles ont permis à des milliers de femmes de délier leurs langues. Portrait d’une femme inspirante. À l’écran depuis son plus jeune âge. Comment ne pas terminer devant la caméra lorsque l’on a pour père le Maître incontestable du Giallo, Dario Argento, nous direz-vous ? Pourtant, ce n’est pas dans l’un de ses films qu’a débuté Asia Argento. À 9 ans, Asia Argento joue pour la première fois face à la caméra du réalisateur italien Segio Citti, dans le téléfilm Sogni e bisogni (1984). Deux ans plus tard, elle réitère l’expérience dans le film Démons 2 (1986) de Lamberto Bava. Débute alors une longue carrière d’actrice pour la jeune italienne. Son talent a notamment été récompensé lors des Golden Globes Italy 1996 et des David di Donatello Awards 1997 où elle a décroché le prix de la meilleur actrice pour le film Compagne de voyage (1996) de Peter Del Monte. Contrairement à Robert Downey Jr que le père a mis sur les rails depuis son plus jeune âge dans ses propres films, Dario Argento n’a fait appel à sa fille qu’en 1993 pour Trauma. Débute alors une collaboration qui passera par Le Syndrome de Stendhal (1996), Le Fantôme de l’Opéra (1998) ou encore Dracula 3D (2012). Au fil de sa carrière, Asia a également collaboré avec de grands noms du cinéma. On retient particulièrement ses rôles dans Last Days (2005) de Gus Van Sant où elle donne la réplique à Michael Pitt ainsi que dans le Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola. Asia Argento et le cinéma français Asia Argento semble aimer la France et la France le lui rend plutôt bien. En effet, entre 1994 et 2013, l’actrice italienne a joué dans pas moins de douze productions françaises. Parmi elles, Asia a pu donner la réplique à Isabelle Adjani et Daniel Auteuil dans La Reine Margot (1994 – Patrice Chéreau), être envoûtante dans Les Morsures de l’aube (2001 – Antoine de Caunes) ou encore une femme possessive dans Une vieille maîtresse (2007 – Chaterine Breillat). Son incarnation de Calhoune (Diamant 13) lui a également valu la réception du Prix Capri Arts Award 2009. D’actrice à réalisatrice Dès qu’elle en a l’occasion, Asia Argento passe derrière la caméra afin de mettre en scène des courts et longs métrages. On vous recommande d’ailleurs de jeter un oeil à son adaptation du roman de JT LeRoy, Le livre de Jérémie. Réalisé en 2004, elle y donne la réplique à Cole Sprouse (Riverdale) et Brian Warner alias Marilyn Manson. Ayant vu L’Incompris (1966 – Luigi Comencini), nous n’avons pu résister à L’Incomprise. Sélectionné dans la section Un certain regard au Festival de Cannes 2014, on y retrouve sa fille, Anna Lou Castoldi et Charlotte Gainsbourg. Bien sûr, on ne pouvait passer outre Scarlet Diva (2000) et son Award du meilleur nouveau directeur au Williamsburg Brooklyn Film Festival. Film semi-autobiographique, il met en scène Anna Batista (Asia Argento), une jeune femme tentant de s’extirper de sa descente aux enfers. Côté mode, elle a réalisé en 2012 un court métrage sur la première collection de la styliste Ludovica Amati. Une artiste pluridisciplinaire La carrière d’Asia Argento est bien loin de s’arrêter à la comédie. Si vous ne le saviez pas encore, en plus d’avoir tourné et réalisé des films, Asia est une musicienne et DJ accomplie. En 2002, elle a participé au collectif Trash Palace aux côtés de Alison Shaw, John Cale, Jean-Louis Murat, Harriet Robert, Dimitri Tikovoï et Brian Molko. Elle reprend notamment avec ce dernier Je t’aime…moi non plus de Gainsbourg. En 2013, elle produit son premier album Total Entropy et n’hésite jamais à prêter sa voix pour des duos. Histoire de vous faire une petite idée, Asia a collaboré avec Paulo Furtado – alias The Legendary Tigerman – sur les titres Life Ain’t Enough for You et My stomach is the most violent of all of Italy ainsi que sur Le Sacre Du Printemps avec The Brian Jonestown Massacre. Récemment, elle s’est illustrée sur l’album 13 d’Indochine en interprétant Gloria. Titre qui devrait d’ailleurs sortir sous peu dans sa version italienne, l’actrice ayant révélé son enregistrement avec le leader du groupe, Nicola Sirkis, il y a peu. À noter que Nicola Sirkis avait déjà confié la réalisation du clip de leur single La Vie Est Belle à l’actrice. En plus d’apparaître dans ce dernier, Asia est présente dans d’autres clips tels que (s)AINT (Marilyn Manson), Dead Meat (Sean Lennon), This picture (Placebo) ou encore Live fast die old (Munk). Entre mars et avril 2017, elle s’est aussi produite pour la première fois sur les planches du Theatro Eliseo de Rome dans la pièce Rosalind Franklin : Il Segreto della Vita. Elle y interprète le rôle titre, une célèbre scientifique ayant largement contribué à la découverte de la structure de l’ADN. Asia Argento : fervente activiste contre les agressions sexuelles Tout comme plus de cent autres femmes, Asia Argento a accusé fin 2017 le producteur américain Harvey Weinstein de l’avoir agressé sexuellement. Elle a notamment expliqué au magazine The New Yorker que par peur de voir sa carrière anéantie en cas de refus, elle s’est livrée à cinq années de rapports “consentis”. Dans cette lutte pour la vérité, elle rejoint son amie Rose McGowan et lance le #NoShameFist afin d’accompagner la #RoseArmy et le mouvement #MeToo. Plusieurs dizaines de femmes suivront leur exemple, portant plainte contre le producteur américain. Grâce à ces prises de paroles, les langues se sont déliées dans le monde du cinéma. Soutenue à travers le monde, Asia Argento ne l’est pas dans son propre pays ou elle a été décrédibilisée. Lors du Sommet Mondiale des femmes au Lincoln Center de New-York le 12 avril 2018, Asia a pris la parole pour mettre en garde les américains. Accompagnée de la députée italienne féministe Laura

A Christmas Carol : Magique et généreuse

Jack Thorne revisite le mythique A Christmas Carol de Charles Dickens au Old Vic Theatre de Londres Début décembre 2017, deux de nos rédactrices ont littéralement craqué pour l’un des incontournables de noël : A Christmas Carol. Signé Charles Dickens, ce conte a été revisité au Old Vic Theatre par le scénariste et dramaturge Jack Thorne (Harry Potter et l’Enfant Maudit, Shameless, Skins). Bonus : Rhys Ifans dans le rôle de l’exécrable Ebenezer Scrooge. Un conte imprégné dans la culture anglophone Avant de vous parler de la pièce, revenons un peu sur le contexte. Vous connaissez probablement tous Charles Dickens pour Oliver Twist (1837), Nicholas Nickleby (1838) ou David Copperfield (1849). Mais ce n’est pas seulement cela puisqu’on lui doit LE conte immanquable à l’approche de Noël : A Christmas Carol (Un Chant de Noël). Véritable institution anglophone, A Christmas Carol nous plonge dans le Londres Victorien tant chéri par Dickens. Au coeur de l’intrigue, Ebenezer Scrooge, vieil homme solitaire, acerbe et avare reçoit la visite du fantôme de son regretté associé Jacob Marley. Captif des chaînes forgées au fil de sa vie, Marley annonce à Scrooge sa possibilité de se racheter auprès de ses pairs. Pour cela, il devra suivre trois fantômes associés aux noëls passés, présents et futurs. Myra McFadyen (fantôme du Noël Passé) et Rhys Ifans (Ebenezer Scrooge) | ©Manuel Harlan De multiples adaptations Des ballets à la bande dessinée en passant par la musique classique, le théâtre ou le cinéma, aucun art n’a omis sa propre adaptation du chef d’oeuvre britannique. Impossible d’aborder le sujet sans vous recommander Le Drôle de Noël de Scrooge (2009). En plus d’être particulièrement fidèle au livre, le film a été tourné en capture de mouvement 3D et livre une véritable performance de la part de Jim Carey qui s’illustre dans pas moins de sept rôles. Sont également présents Gary Oldman et Colin Firth. D’ailleurs, saviez-vous qu’avant d’interpréter le rôle titre dans la pièce de Jack Thorne, Rhys Ifans avait prêté sa voix au personnage de Bob Cratchit dans l’animation Christmas Carol : The Movie (2001). Jack Thorne : magicien de la mise en scène ! La réputation de Jack Thorne n’étant plus à faire, c’est avec une impatience certaine que nous avons poussé les portes du Old Vic Theatre afin de découvrir sa vision de A Christmas Carol. Un mince pie à la main, nos yeux dérivent au-dessus de nos têtes où de multiples lanternes suspendues ont remplacées le large lustre. Plus bas, nous sommes surpris par la mise en place d’une scène aussi centrale que transversale sur laquelle ont été installé une partie des sièges. Inutile de nous en montrer davantage pour deviner à quel point la prestation se montrera aussi intimiste que généreuse. Généreuse, c’est sans conteste le mot qui évoque le mieux la splendide mise en scène de Jack Thorne. Entre une scène à l’aspect minimaliste dont les éléments jaillissent et se rétractent sans cesse, un jeu de lumière éblouissant et des comédiens entrant et sortant de partout à la fois, nos yeux ne savent plus où se poser. Car oui, en plus d’évoluer sur scène, c’est bien jusqu’aux balcons que se faufilent les acteurs afin d’échanger quelques répliques. Ainsi, le public se retrouve en immersion totale, et nous, on adore ! Qui dit A Christmas Carol implique des chants de saison, et cela, Jack Thorne l’a parfaitement compris. Dans un véritable esprit de noël, les comédiens interprètent tantôt des morceaux du répertoire anglais, mais aussi français (Il est né le divine enfant), tantôt des airs connus à l’aide de clochettes de diverses tailles. La magie opère, et on l’avoue, nous ramène directement en enfance. Rhys Ifans dans le rôle de Ebenezer Scrooge | ©Manuel Harlan Des femmes pour incarner les Fantômes des Noëls Certainement la plus grande digression à l’oeuvre originelle, Thorne a choisi de faire appel à trois femmes afin d’accompagner Ebenezer Scrooge dans son périple. Tour à tour, Myra McFadyen (Fantôme du Noël Passé), Golda Rosheuvel (Fantôme du Noël Présent) et Melissa Allan (Little Fan) inculquent leurs valeurs au vieil homme à l’air aussi enjoué que fébrile face aux différents instants de sa vie. Avec elles, se succèdent instants de tensions et d’humour, détendant aussitôt l’atmosphère. Même Little Fan, dont, en tant que Fantôme des noëls futurs, la lourde tâche est de montrer à son frère ce qui l’attend parvient à nous émerveiller. Un rôle taillé pour Rhys Ifans Incarnation parfaite du Ebenezer Scrooge de notre imagination, Rhys Ifans est tout simplement épatant. En une fraction de seconde, il déclenche notre empathie pour le vieux Scrooge et nous mène de la joie à la tristesse, de l’émerveillement à la peur, et surtout, du rire aux larmes.  A l’apogée de sa performance, le gallois se permet même d’insérer une part d’improvisation. Alors qu’une jeune femme est conviée à participer, il se met à hurler : “Une femme avec un pantalon”, provoquant ainsi l’hilarité de la salle face à l’anachronisme de la situation.  Si Londres est dans votre carnet de voyage avant le 20 Janvier et que l’esprit de noël persiste dans vos coeurs, rendez-vous au Old Vic Theatre afin de profiter pleinement de cette expérience hors du commun et fascinante. Et vous, avez-vous eu l’occasion de voir A Christmas Carol ? A NOTER! Depuis cette saison réussite au Old Vic, A Christmas Carol est renouvelée tous les ans avec un nouveau casting! La saison 2022-2023 a lieu du 12 novembre 2022 au 7 janvier 2023. Vous pouvez réserver vos places directement sur le site du Old Vic! × Rejeter l’alerte NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Pinterest Linkedin

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