A la découverte de Colmar

Une pour l'article sur notre visite de la ville de Colmar en 2022, © Les Insouciantes

Connue pour sa Foire aux vins, Colmar est surtout une ville magnifique. Suivez nos pas à sa découverte. Lors de notre séjour en Alsace, nous avons eu l’occasion de rester quelques jours à Colmar. Le soir même, nous comprenons que sortir sans appareil photo sera impossible. Le centre est tellement agréable que nous aurions pu y flâner des jours durant sans cesser de capturer des détails. Les maisons à colombages et leurs couleurs. La beauté des ruelles. Les reflets des bâtiments dans la Lauch. Tout est fait pour attirer l’oeil. Et ce, qu’importe le moment de la journée. On apprécie aussi le calme en soirée. Les résidents ayant pour habitude de dîner tôt, après 21h les rues sont toutes à nous. Détails pris au détour de Colmar |©Raine À la découverte de la petite Venise Nous décidons de nous rendre dans le coeur historique de Colmar. Situé à environ 15 minutes à pied de notre logement, nous empruntons plusieurs rues jusqu’à la petite Venise. On en profite pour admirer le décor. Ici, l’ombre d’un réverbère sur le sol. Là, de petites cigognes en peluche trônent dans des arrosoirs. En face, la demeure où résida Voltaire. Tout au long du chemin, des ruelles nous poussent à nous arrêter. Prendre des photos afin que le souvenir reste. Même les marches de la Cour d’Assises du Haut-Rhin sont charmantes.  Enfin, nos pas nous mènent jusqu’à la rue Turenne et son pont donnant une vue incontournable sur la petite Venise. En contrebas, deux barques prennent l’eau. Après avoir profité de la beauté du lieu, nous décidons de nous offrir une petite virée sur le canal. Prêts à découvrir la ville sous un nouvel angle, nous nous laissons porter au fil de l’eau en écoutant les indications de notre guide.  On a passé un excellent moment ponctué entre détente et pédagogie. Nous avons notamment eu la réponse à la question que nous nous posions tous : pourquoi les maisons alsaciennes sont si colorées ? Tout simplement pour représenter les corps de métiers (bouchers, boulangers,…). À l’époque, même les maisons clauses avaient droit à leur propre couleur : le rose. Lors de cette balade, notre guide nous montre également la demeure d’Auguste Bartholdi. Si son nom ne vous dit rien, il a un point commun avec Gustave Eiffel. Et pas des moindres puisqu’il s’agit de la Statue de la Liberté. En effet, si le nom d’Eiffel est celui associé en pensant à la structure monumentale résidant à New-York, son sculpteur originel n’est autre que Bartholdi. Colmar possède d’ailleurs sa propre réplique en guise de décoration de l’un des ronds-points de la ville. On l’avoue, nous avons fait un petit détour pour l’observer avant notre départ. Balade sur la Petite Venise à Colmar |©Raine A la découverte des spécialités alsaciennes Qui dit Alsace ne dit pas seulement vin mais gastronomie. En grands gourmands, impossible de résister aux spécialités régionales. Dès le premier soir, nous avons profité de la douceur du temps pour manger en terrasse les pâtes régionales : des spaetzle. Le lendemain, on repart avec des bretzels et un kouglof après notre déambulation dans le marché couvert donnant sur la petite Venise. Nous les dégusteront au petit déjeuner le lendemain. Vous me direz, et la choucroute alors ? Remerciez mon père qui, par son envie nous a mené Aux Armes de Colmar. À deux pas de la rue commerçante, ce restaurant propose des spécialités régionales allant des tartes flambées à la choucroute en passant par du jambonneau braisé au munster. Pour ma mère et moi, ce sera cassolette de munster. Pour mon père, une choucroute. Les plats y sont si copieux qu’il nous a été impossible de penser au mot dessert. Comme à notre habitude, nous goutons les plats des uns et des autres, et pouvons certifié que la choucroute comme la cassolette étaient excellents. Côté accueil, le service a été parfait et les serveurs ont même fait preuve d’humour, nous proposant de revenir le soir même. En bref, on vous recommande Aux Armes de Colmar les yeux fermés ! Avant notre départ, nous avons pris le temps de nous arrêter place de la Cathédrale pour déguster une tarte au fromage blanc. On l’admet, on aurait adoré goûter la Forêt Noire, malheureusement, la dernière nous a filé sous le nez. Ce sera donc pour la prochaine fois. Au final, ces quelques jours à Colmar nous auront permis de complètement nous dépayser. Entre les maisons si colorées dont nous avons peu l’habitude dans le nord – ou en Charente Maritime pour mes parents – et des plats réconfortants, le départ fait de la peine. On ne peut qu’imaginer le charme que doit avoir la ville à l’approche de la Saint Nicolas, puis de Noël. Peut-être irons-nous un jour à cette période. Et vous, avez-vous visité Colmar ? RAINE SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

[Témoignage] Découvrir être transgenre à plus de 30 ans

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Dans le cadre de la journée internationnale de la visibilité trans, j’ai décidé de témoigner de mon parcours. De l’enfance jalonée de préjugés et de sexisme ordinaire à la découverte de ma transidentité, je vous embarque à travers une partie de moi. Ici, vous me connaissez comme l’un des créateurs des Insouciantes. Mais saviez-vous que j’étais transgenre ? Aujourd’hui, je reviens sur mon parcours atypique et le fait de découvrir être trans à plus de 30 ans ! Confusion transgenre | garçon manqué Etre un enfant transgenre dans les années 90, c’était être taxé de garçon manqué. D’aussi loin que je me souvienne, c’est ce à quoi on m’assimilait à l’école, entres amis ou en famille. Étrangement, je ne le prenais jamais mal. À cette époque, j’étais un garçon manqué et espérais l’être pour toujours. J’étais très loin de savoir que l’on pouvait changer d’identité. Ma famille non plus. Il faut dire que dans les années 90, la transidentité était bien moins répandue. La première fois que j’ai compris que les gens ne me concidéreraient pas comme un « vrai » garçon, j’avais entre 9 et 10 ans. Pour recontextualiser, je vivais en bord de mer. Je passais donc tous mes étés au club de plage en bas de chez moi. Matinées sportives – footing, cours de natation -. Après-midi activités de groupes, jeux, concours et baignades. Autant dire que je passais clairement plus de temps à la plage que chez moi. Le soir, mon père était même obligé de venir me chercher pour dîner sinon, j’aurais été capable de rester jusqu’à la tombée de la nuit. À cet âge, je ne portais qu’un slip de bain pour me baigner. Couplé à un short une fois hors de l’eau. J’étais donc constamment torse nu. Jusque là, cela ne semblait perturber personne. Photo d’archives personnelles Début de la sexualisation Un jour, un des animateurs du club de plage m’a pris à part et expliqué que quelqu’un s’était plaint. La raison ? J’étais une fille qui se trimballait les seins nus. Croyez-moi, à 9 ou 10 ans, j’étais bien loin d’avoir de la poitrine mais pour cette personne, c’était incorrect. J’ai donc été sommé de porter un t-shirt et, si possible, de trouver un maillot une ou deux pièces. À partir de cet instant, je n’ai plus tout à fait été le garçon manqué de la plage.  En effet, même les parents qui n’avaient auparavant rien à me reprocher me voyaient désormais comme une fille. Ils faisaient alors attention au moindre de mes faits et gestes… Et même si les garçons avec qui je jouais ne faisaient aucune différence, si je pêchais, grimpais aux arbres,… les adultes commençaient à me lancer des remarques. Cela a été ma première expérience en tant que « fille ». En me disant que je n’avais pas autant de liberté que les garçons parce que je n’étais pas né dans le bon corps, j’ai ressenti de l’humiliation. Après ça, je ne suis pas certain de m’être représenté à la plage sans maillot de bain une pièce ou un t-shirt pour cacher mon corps. Heureusement, mon père m’a toujours encouragé à faire ce que je voulais pour m’occuper. Mon éducation a toujours été proche de la nature. Je pouvais plonger la main sous un rocher et en ressortir des crabes sans peur. Si je me blessais régulièrement, cela me passais au-dessus de la tête. Quoi qu’en disent certains adultes qui auraient voulu que je change, je suis toujours resté fidèle à moi-même. Une gamine capable de fabriquer ses lignes de pêche elle-même. Celle qui ramassait du bois sur la plage pour en faire une cabane dans les bois. Mais aussi celle qui plongeait à l’eau si un ami avait besoin d’aide. Adolescence et harcèlement De mal en pis, je n’ai plus supporté mon corps. Les aléas de la vie ont fait que j’ai dû changer de collège en fin de 6e. Dans ce nouvel établissement, j’ai subi une agression sexuelle de la part d’un camarade. La raison ? Il voulait me montrer que je n’étais pas un garçon. Que je ne pourrais jamais l’être et que ce corps féminin serait réduit à un trou au service de la gente masculine… C’est en tout cas ce que j’ai compris à l’époque. Après cet événement, des rumeurs m’ont suivi tout le long de ma scolarité. J’étais continuellement harcelé car ce garçon disait aux autres que j’étais une « fille facile ». Je l’avoue, j’ai complètement dissocié pendant l’agression et la honte m’a fait taire. En revanche, ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est qu’il recommence. Mais cette fois, je me suis débattu. En conséquence, il m’a fait vivre un enfer.  Suite à cette récidive, j’ai parlé au personnel scolaire. Malheureusement, personne ne m’a cru. Leur « c’est un si gentil garçon, arrête de faire ton intéressant » résonne toujours en moi… Comment voulez-vous avoir confiance aux adultes du milieu scolaire après un tel traitement ? Tout ce dont j’ai eu droit fut de consumer ma honte dans le silence sans oser en parler à ma famille. Du harcèlement aux problèmes psychologiques Entre harcèlement scolaire et sexuel, j’ai pratiquement pris trente kilos en quelques mois. J’avais beau faire tout le sport que je voulais, je ne faisais que grossir à vue d’oeil. Bien sûr, j’ai détesté ce corps qui ajoutai une nouvelle raison à mon harcèlement scolaire. Plus mon corps se transformais, moins je supportais les regards dessus. Je ne supportais plus ne plus être semblable aux corps masculins. Je refusais tellement devenir cette adolescente qui semblait vouloir sortir de moi que ma puberté c’est mal passé. Mes cycles étaient complètement aléatoires. Et je ne vous cache pas que les longs mois aux abonnés absents étaient ceux ou j’étais le plus heureux. Néanmoins, ces irrégularités ont poussé mes parents à aller consulter. Direction une diététicienne-endocrinologue. Une bonne chose selon mon père et moi qui souhaitions comprendre ce qui n’allait pas avec mon corps. Malheureusement, selon cette practicienne, être transgenre n’était pas une option. Après des prises de sang et un régime, elle a décidé de me proscrire de l’Androcur – médicament hormonal-. Evidemment, sans mon consentement. Je

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