Matthias & Maxime : Retour aux sources
Avec Matthias & Maxime, Xavier Dolan nous offre une épopée de l’amitié qui ne nous a pas laissé indifférentes. Un huitième film sortit le 16 octobre. À trente ans l’acteur et réalisateur québécois Xavier Dolan revient avec Matthias & Maxime. Une huitième réalisation où amitié, remise en question et changements côtoient un véritable retour aux sources qui ne nous a pas laissé de marbre. On vous dit pourquoi ! Retour aux sources Dix ans après J’ai tué ma mère, Xavier Dolan revient aux sources avec Matthias & Maxime. Si certains le considèrent déjà comme un nouvel ego trip sans émotions ni originalité, ce n’est en rien notre avis. En effet, cette réalisation nous a réconcilié avec le cinéma de Dolan. Un cinéma oscillant entre hypersensibilité, tensions et esthétisme. Ici, les émotions sont palpables, les relations complexes et si proches de la réalité. Évidemment, si la brutalité de la relation mère-fils est toujours présente, Dolan la traite sous un nouveau jour. En plus de la gestion d’une mère violente dont il est le tuteur, Maxime se voit confronté à l’absence de son frère. Bonus, le réalisateur repasse derrière la caméra, ce qui n’était plus arrivé depuis Tom à la ferme (2013). Si elle est bien présente, la thématique de l’orientation sexuelle est sous-jacente afin de privilégier l’amitié de la petite bande. Le film se centre aussi sur le besoin de changement ainsi que la remise en question de certains personnages. La photographie Entouré de son complice de toujours, André Turpin – cinématographe et directeur photo-, Xavier Dolan nous offre un visuel particulièrement représentatif de leur collaboration. Aspect qui nous a toujours fasciné chez Dolan et nous a bien évidemment conquit durant les 1h59 de Matthias & Maxime. Des plans de dos en passant par ceux rapprochés ou bien décentrés, toute l’imagerie caractérisant le cinéma du réalisateur canadien est là ! Petit à petit, l’ambiance estivale, sa liberté et ses rires laissent place à la mélancolie de l’automne, sa pluie et ses feuilles virevoltantes. De Matthias & Maxime, on retient une scène entre les deux protagonistes contre une bâche donnant un magnifique aspect visuel ainsi qu’une séquence où la musique nous enveloppe dans la détresse de Matthias tandis que l’eau nous submerge. Miroir de nos vies Dix ans désormais que nous grandissons avec le cinéma de Xavier Dolan. Dix ans que ses films particulièrement proches de la réalité nous confrontent à la société. Avec lui, ce sont nos relations familiales complexes (J’ai tué ma mère) ou encore une transition (Laurence Anyways) qui nous remémorent nos propres chemins de vie. Matthias & Maxime ne fait pas exception à la règle puisque nous prenons de plein fouet notre vécu. Nous même trentenaire – ou presque -, on comprend les envies de changements de Maxime pour les avoir également en tête. Ainsi, toute la démarche autour du questionnement nous parle. Évidemment, impossible de rester de marbre face aux disputes entre Maxime et sa mère ainsi que ses silences tendus entre le jeune homme et Matthias ou son frère. Heureusement, les instants complices du groupe d’amis contrebalancent complètement avec l’aspect endolori et pesant du quotidien. À leurs côtés, on se replonge dans nos propres soirées, riant de plus belle à chaque réplique. On s’identifie alors davantage à Maxime dont l’entourage semble lui faire oublier les tracas au sein de son foyer. Au final, Matthias & Maxime est une véritable ode à l’amitié avec ses bons et mauvais côtés. Dans tous les cas, impossible de ressortir indemne de cette séance. Le film du changement ? Avec l’arrivée de sa trentaine, Xavier Dolan a admis durant l’avant première lilloise à l’UGC être en constante remise en question. Un fait qui transparaît particulièrement dans Matthias & Maxime. Quand Maxime compte s’envoler vers de nouveaux horizons, Matthias a ses propres remises en question. Suite au baiser échangé durant l’été avec Maxime, Matthias remet complètement leur amitié en question. Il s’interroge également sur la possibilité de prendre des distances avec sa propre bande d’amis. Au sortir de Matthias & Maxime, une pensée persiste dans nos esprits : l’impression que la boucle est bouclée. On espère désormais que l’avenir du québécois nous réservera encore bien des surprises. Matthias & Maxime, une histoire émouvante que l’on vous conseille d’aller voir si ce n’est pas déjà fait ! Si c’est le cas, qu’en avez-vous pensé ?
Avengers Endgame : Entre émotions et déception
Un peu plus de dix ans après les débuts d’Iron Man (2008), Avengers Endgame boucle la boucle. Réalisé par Anthony et Joe Russo, cet opus réunit vos héros favoris dans l’espoir de vaincre Thanos. Un an après Infinity War, Avengers Endgame est dans nos salles. Que vaut la 22ème production des Studios Marvel sortie le 24 avril ? Voici notre avis AVEC SPOILER ! Avengers Endgame : La secousse émotionnelle Contrairement à ses prédécesseurs, Avengers Endgame verse dans l’émotion plutôt que l’action. Dès les premières minutes, le film se concentre sur des héros meurtris par la disparition de trillion de personnes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que chacun gère la défaite à sa façon. Clint Barton baigne dans le sang. Natasha Romanoff a du mal à gérer ses émotions. Thor est anéanti. Steve Rogers, malgré son chagrin, cherche à faire le bien autour de lui. Bruce Banner est en paix avec lui-même. Quant à Tony, il coule des jours paisibles dans un chalet avec Pepper. Qui dit émotion, dit performance. Et à ce petit jeu, Robert Downey Jr fait un sans faute. Une fois encore, l’interprète de Tony Stark nous attendrit autant qu’il nous émeut aux larmes par la justesse de son jeu. Mention spéciale pour le travail physique de l’acteur dont l’amaigrissement nous a fait frissonner. Mais il n’est pas le seul à briller. Paul Rudd offre un Scott Lang en plein détresse. À ses côtés, on vit crainte, douleur et soulagement. Quant à Natasha Romanoff (Scarlett Johansson), l’espionne ne nous est jamais apparue si ébranlée que dans Avengers Endgame. Ici, seule sa relation fraternel avec Clint Barton (Jeremy Renner) prime, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Seule ombre au tableau, celle que l’on nomme désormais Captain Marvel (Brie Larson) ne semble absolument pas affectée par la disparition de ses pairs. Un fait étonnant puisqu’elle demandait immédiatement des nouvelles de Fury dans la scène post-générique de son film. Pourtant, rien ne transparaît à l’écran. La raison ? La demoiselle à bien d’autres préoccupation que la souffrance terrienne. Pas présomptueuse du tout cette Carol Danvers. Poursuite d’une phase féministe Vous le savez, depuis quelques années maintenant, les Studios Marvel et Disney ont décidé de mettre les personnages féminins en avant. Évidemment, Avengers Endgame ne déroge pas à la règle. Après Infinity War et son temps accordé à Gamora (Zoe Saldana) et Scarlett Witch (Elizabeth Olsen), c’est au tour de Black Widow et Nebula (Karen Gillan) d’avoir leur heure de gloire. Cette dernière nous fait la surprise d’être au coeur même de l’intrigue. Une chose à laquelle on ne s’attendait pas une seconde et qui nous a fait le plus grand bien. L’arc de Black Widow nous a quant à lui touché tout au long du film, nous la présentant aussi secouée qu’indomptable. Tout aussi étonnant, le fait d’avoir survendu Captain Marvel (Brie Larson) pour finalement la reléguer au second plan. Okoye (Danai Gurira) voit également son temps de jeu se résumer à de brèves apparitions. Quant au snap volontaire de Shuri (Letitia Wright), on le regrette franchement. En effet, la jeune femme aurait probablement pu aider les Avengers à trouver une solution sans faire patauger le film. Évidemment, on ne pouvait vous parler des femmes du MCU sans évoquer la bataille finale. La scène réunissant les héroïnes en un seul et même endroit à eu l’effet escompté puisque largement applaudie dans notre salle. On avoue pourtant lui préférer un instant centré sur Scarlet Witch. Désireuse de venger Vision, elle compte bien en découdre avec ses opposants. Ou plutôt avec Thanos. Et franchement, elle est absolument badass comparée à une Captain Marvel mis à mal par le titan en moins de deux. Des personnages risibles On l’avoue, après Ragnarok et Infinity War, on espérait un Thor (Chris Hemsworth) à son apogée. Pourtant, de divin et mature, il n’est plus que misérable et idiot. Même sa nouvelle apparence drôle sur le coup de la surprise devient lourde – sans mauvais jeu de mot – et lassante. Ainsi, au lieu de profiter d’un Dieu du Tonnerre admirable sur le champ de bataille, on tremble à l’idée de le voir tomber au combat tant il est incapable de briller. Avengers Endgame nous permet aussi de renouer avec le côté extravagant de Bruce Banner (Mark Ruffalo)… en pire. D’homme en conflit permanent avec Hulk, il devient rapidement un mélange des deux. Soit, le Professeur Hulk. Sur le papier, l’idée est bonne mais c’est la douche froide. Comme le dit si bien la Valkyrie (Tessa Thompson), on préfère ses deux autres apparences. Après cela, quasiment plus rien ne va. Lui autrefois si sérieux n’est aujourd’hui plus qu’objet comique. Heureusement, sa rencontre avec l’Ancien (Tilda Swinton) permet de renouer un peu avec le scientifique qu’on aime tant. On retient également son geste de bravoure afin de ramener les disparus à la vie. Quant au redoutable et conquérant Thanos (Josh Brolin), il n’a plus rien de tel. Il devient même tellement passif qu’on en vient à se demander s’il y a bien un vilain avant la bataille finale. Une virée dans les scènes cultes du MCU Vous en rêviez ? Marvel l’a fait. En compagnie d’Iron Man, Captain America et Ant-Man, on se replonge gaiement dans Avengers (2012). Pour notre plus grand plaisir, on découvre l’envers de l’arrestation de Loki (Tom Hiddleston). Une scène qui ne manque pas de piquant, signant un nouvel instant culte du MCU. Avengers Endgame fait également un clin d’oeil au Soldat de l’Hiver (2014) en détournant la scène de l’ascenseur. Toujours la même année, on file ensuite dans l’univers pré Docteur Strange pour un moment très agréable. Et cette fois, c’est Tilda Swinton alias l’Ancien qui revient à l’écran. Rocket et Thor nous ramènent quant à eux sur Asgard. Détruite durant le Ragnarok, la cité offre au Dieu du Tonnerre un instant avec sa mère, Frigga (Rene Russo). On revoit aussi rapidement Loki emprisonné ainsi que Jane Foster (Natalie Portman). Toujours dans l’espace, War Machine (Don Cheadle) et Nebula