Définition du viol : le gouvernement contre la loi européenne

La Commission européenne bloquée par le refus de se positionner sur la définition du viol par la France et d’autres pays. Actuellement, la Commission européenne étudie un projet de loi à propos de la définition du viol. Une loi visant à protéger les femmes de tout type de violences. Alors que plus de 100 000 viols sont enregistrés dans l’Union européenne chaque année, le gouvernement français refuse au Conseil européen cette avancée majeure concernant la protection des femmes. La décision finale doit se tenir lors de prochaines réunions entre le Parlement européen – incluant cette définition dans sa loi -, la Commission européenne – pour l’inclusion – et le Conseil Européen, bloqué par certains pays. Qu’est-ce que cette loi ? La Commission européenne souhaite définir le viol, mais que cela veut-il dire ? Tout d’abord, faisons un point sur la situation. Selon les Nations Unies, en Europe, sept femmes meurent chaque jour sous les coups de leur conjoint ou autre membre de leur famille. En France, l’association féministe #NousToutes à recensé 147 féminicides en 2022. Suite à cela, la Commission européenne a mis une proposition de directive sur la table. S’est donc imposé la nécessité d’harmoniser les définitions des violences faites aux femmes entre chaque pays membre ainsi que les sanctions prononcées contre celle-ci. Par ailleurs, sont également prévus un meilleur accompagnement des victimes et plus de prévention. L’eurodéputée et rapporteuse du texte Nathalie Colin-Oesterlé a déclaré qu’il « s’agit de la première loi européenne pour lutter contre les violences faites aux femmes ». Autant dire, un signal extrêmement fort envoyé aux victimes de violences. Malheureusement, si une large majorité s’est dégagée en faveur de ce texte le 28 juin dernier, certains pays, comme la France se sont positionnés contre. Un appel à la mobilisation Pour le Parlement européen, le sexe sans consentement est un viol. Un fait évident pour nombre d’entre nous mais visiblement pas pour le gouvernement français. Logique nous direz-vous vu les membres statuant encore parmi nos ministres. Ainsi, le 20 septembre dernier, le mouvement Place Public a lancé une pétition afin de sensibiliser les français au choix de notre gouvernement. Mené par l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, Place Public défend entre autre l’urgence féministe. Le sujet tient d’ailleurs à coeur aux français•es puisque la pétition a recueilli plus de 50.000 signatures en quelques heures. Par ailleurs, cet appel vise à soutenir l’eurodéputée Evin Incir qui  représentera et défendra la  position de Place Publique et d’associations féministes lors de prochains trilogues (négociations entre le Parlement européen, la Commission européenne et les États membres). On le rappelle, imposer un rapport sexuel à une personne contre son consentement est un viol. Le Parlement européen l’a voté à l’unanimité, gauche et droite confondues. Pourtant, le gouvernement français s’oppose au Conseil européen. Actuellement, 12 pays membres plaçent leur définition du viol sur le consentement, là où la France le fonde seulement sur la surprise, la violence et la contrainte. A quelques mois des élections européennes, cette loi n’est pas seulement boudée par la France sur la définition d’un viol. Pour Anne-Cécile Maifert, présidente de la Fondation des Femmes, « il est difficile d’imaginer, depuis notre quotidien, que l’Europe puisse être un quelconque secours » dans ces situations. Il faut donc retenir que, contrairement à d’autres pays, la France met un point de blocage à l’avancée du droit au Conseil européen. C’est donc avec l’ambition d’une mobilisation importante, que le mouvement Place Publique souhaite faire entendre ses revendications afin de faire évoluer les lois de protection des droits des femmes européennes et faire enfin entendre la voix des victimes de violence. Cependant, la France ne l’entend pas de cette oreille. En effet, le 4 octobre dernier, Paris s’est opposé à l’inscription du viol dans la première directive européenne dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Pour signer la pétition : https://droitsdesfemmes.place-publique.eu/ ELISA Rédactrice MES ARTICLES SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME Email Subscribe You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again. Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

Afghanistan: Les femmes entre désespoir et résilience

Afghanistan: Les femmes entre désespoir et résilience © Scott Peterson

Depuis le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, les droits des femmes n’ont fait que se réduire, telle une peau de chagrin, limitant leur présence dans une société très marginale. En Afghanistan, les droits des femmes ont été systématiquement bafoués. Malgré une lueur d’espoir entre 2001 et 2021, lors de la présence militaire américaine sur le territoire, cela n’aura pas duré. Alors que nous écrivons cet article, la situation dans cette région tourmentée est plus précaire que jamais : les jeunes filles de plus de douze ans n’ont plus le droit de poursuivre leurs études et les salons de beauté ont fermé. Plus récemment, les talibans se sont également mis à brûler des instruments de musique, jugés “immoraux”. Des femmes en quête d’émancipation par l’éducation Quand on se penche sur l’impact dévastateur des talibans sur la vie des femmes afghanes, on remarque que ces dernières font preuve d’une détermination extraordinaire pour accéder à l’éducation.  En effet, les restrictions imposées par les talibans et l’insécurité omniprésente ont entravé leur droit fondamental à apprendre et à se développer intellectuellement. Aujourd’hui, elles ne peuvent plus fréquenter l’université ni le lycée. Par ailleurs, aucune d’entre elles ne peut travailler dans la fonction publique ou dans une ONG, hormis dans le domaine de la santé. Cependant, de nombreuses femmes courageuses et leurs familles continuent de lutter pour obtenir une éducation. Pour cela, elles risquent leurs vies en suivant des cours dans des caves avec la peur d’être prises sur le fait et arrêtées. Une discrimination systématique et institutionnalisée S’il y avait un mot pour décrire le quotidien des afghanes, ce serait : cauchemar. Car en plus d’êtres privées d’éducation, il leur est interdit de fréquenter les lieux publics tels que les salles de sport ou les parcs. Désormais, afin de pouvoir quitter leurs domiciles, elles doivent également être accompagnés par un homme de leur famille.  Par ailleurs, les femmes afghanes doivent se couvrir intégralement d’un vêtement noir ou bleu, appelé le tchadri lorsqu’elles quittent leur logement. Et pour couronner le tout, les mariages forcés et les violences conjugales ont également connu un bond depuis 2 ans. Ainsi, la violence à l’égard des femmes est un problème alarmant en Afghanistan. Les mariages forcés, les viols et les lapidations pour adultère y sont monnaie courante. Autre situation édifiante : la vente de petites filles, promises quelques années plus tard en mariage à des hommes beaucoup plus âgés, pour permettre à leur famille de survivre. Une pratique qui s’apparente à de la pédophilie déguisée. En effet, les filles sont presque toujours mineurs et les hommes qui les achètent ont le double, voire, le triple de leur âge. Progressivement effacées de la sphère publique Pendant des années, les femmes afghanes ont été privées de leur droit de participer activement à la vie publique de leur pays. Sous le régime des talibans, elles ont été bannies de l’espace public, contraintes de se voiler et de vivre dans la crainte constante d’une arrestation. Malgré cela, des femmes ont réussi à s’exprimer et à s’engager activement en politique, à l’instar de Fawzia Koofi. Première fille de sa famille à avoir eu accès à l’école, elle est devenue la première femme vice-présidente du Parlement d’Afghanistan. En 2020, elle était l’une des 4 femmes à négocier avec les talibans l’avenir du pays. En raison de la tournure des événements, elle vit désormais en exil. Parmi ses femmes compte également Habiba Sarabi, pharmacienne et politicienne. Ex-ministre afghane de la Condition féminine, elle est devenue la première femme gouverneur du pays. Également en exil, elle tente de motiver les jeunes générations restées sur place de mener le combat.  Ainsi, leurs voix fortes et déterminées continuent d’inspirer et d’encourager d’autres femmes à défier les normes de genre restrictives. Quelles perspectives d’avenir ? La situation actuelle de l’Afghanistan est complexe et incertaine. Alors que les talibans ont regagné du terrain ces dernières années, les Afghanes continuent à lutter pour leurs droits et leur liberté. En Afghanistan, inutile de préciser que le féminisme ne se limite pas à une simple revendication d’égalité des sexes mais bien d’une lutte pour la survie, la dignité et la liberté de femmes et de filles déterminées à briser les chaînes de l’oppression et de la discrimination.  En fin de compte, la situation des femmes en Afghanistan est à la fois tragique et inspirante de par leur résilience et leur détermination à lutter pour l’égalité et les droits humains perdables du jour au lendemain. Aujourd’hui, nous devons nous tenir aux côtés de ces femmes courageuses afin que leurs voix soient entendues dans leurs efforts d’obtenir égalité et justice. ELISA Rédactrice MES ARTICLES SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME Email Subscribe You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again. Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

Retour sur le Main Square Festival 2023

Collage de plusieurs artistes (Ko Ko Mo, Nova Twins, Royal Republic, Anna Calvi) présents au Main Square Festival 2023.

Du 30 juin au 2 juillet, nous étions au Main Square Festival qui se déroule chaque année à la citadelle d’Arras ! Lors de cette 17e édition du Main Square Festival, le festival a misé sur la jeunesse. En plus d’une programmation tournée vers le rap, le festival a mis en avant des artistes féminines ainsi que des artistes engagés ! Retour sur le weekend ! Une programmation toujours axée rock Bien que le Main Square Festival joue la carte de la jeunesse depuis quelques années, le rock n’est pas passé à la trappe. Cette année, nous avons notamment pu y voir Anna Calvi, Royal Republic, Nova Twins, Ko Ko Mo ou encore Fever 333. Tant d’artistes qui nous ont fait vibrer. Vibrer, c’est bien le mot à employer en parlant de Royal Republic. Car les suédois nous ont donné chaud. Très chaud ! On retient de leur set leur présence scénique ainsi qu’un humour décapant. Samedi 1er juillet, l’ambiance cuir, moustache & rock’n’roll a pris tout de suite! D’ailleurs, le public était aussi enflammé et déchaîné que le groupe et ce de Rata-tata à Stop Movin’ jusqu’à leur reprise de Ace of Spades (Motörhead). Comment parler de Royal Republic sans parler de leurs amis Ko Ko Mo. Malheureusement programmé le lendemain, le duo fut un véritable coup de coeur. En les écoutant, on se demande d’ailleurs comment ils ne peuvent être que deux sur scène : Kevin alias K20 Gromolard (batterie) et Warren Mutton (chant, guitare). Avec eux, le voyage est assuré ! Désormais, on a hâte de pouvoir les retrouver en salle tant ils sont époustoufflants ! Adam Grahn (chant, guitare), Royal Republic | ©Mélanie Pierrat Un air de K-Pop au Main Square Après CL à l’affiche 2022, le Main Square remet le couvert avec un autre groupe sud-coréen : The Rose. Alors que le rap de CL ne nous avait fait ni chaud ni froid, cette année, c’est différent. Et oui, The Rose fut l’occasion de faire une très belle découverte ! Le groupe nous a agréablement surpris avec des titres aux mélodies électrisantes et pop/rock. Le tout couplé à beaucoup de douceur. De leur set, nous retiendrons notamment Heal, un titre issu de leur dernier album.  À noter que The Rose est un groupe indépendant puisqu’ils sont produits sur leur propre label : Windfall.  Main Square et féminisme Depuis #MeToo, le Main Square a bien compris l’importance d’inclure davantage d’artistes féminines à sa programmation. Nous sommes donc ravies de retrouver sur scène Izia, Nova Twins, Sir Chloe, Anna Calvi ou encore Suzane. Izia et Anna Calvi le vendredi Vendredi 30 juin, nous sommes arrivés pile à temps – suite à des problèmes de stationnement – pour Izia. Grâce à son énergie à couper le souffle, la chanteuse a immédiatement emporté la foule. Notamment avec le single issu de son dernier album, La Vitesse, Mon Coeur. Autant dire que cette entrée en matière nous a mis de bonne humeur !  Un peu plus tard dans la soirée, une autre femme nous a permis de bien démarrer cette 17e édition : Anna Calvi. Dès son arrivée sur scène, elle a posé l’ambiance en nous transportant dans son univers. En effet, son timbre si unique et sa guitare nous ont cloué au sol. Par ailleurs, son décor sobre nous a permis de nous focaliser sur la musique si prenante. Anna Calvi, Main Square Festival 2023 | ©Mélanie Pierrat Coup de coeur pour Nova Twins Évidemment, impossible de passer à côté du duo Nova Twins samedi 1er juillet ! Quelle énergie ! Quelle force ! Quelle puissance ! Nous avons été époustouflées par leur set aussi rock que électrisant ! Immédiatement, les festivaliers ont été séduits par leur style, n’hésitant pas à se déhancher au rythme de leurs titres. Des pogos ont même soulevé des tourbillons de poussières. Aucun doute, on vous recommande de voir les Nova Twins en live ! Un dimanche Queer et féministe Si vous nous suivez, vous savez qu’avant son passage au Main Square Festival, nous avons eu la chance de rencontrer Sir Chloe. C’est donc avec plaisir que nous les avons retrouvé dimanche 2 juillet. Iels sont toujours aussi entraînants, emportant le public avec eux. On ne sait pas vous, mais on a déjà hâte de les retrouver pour leur prochain passage en France. Enfin, nous avons assisté au show de Suzane. Et qui dit Suzane, dit féminisme à souhaits ! Ces textes sont engagés et si vrais qu’ils nous parlent aussitôt. On a aussi apprécié qu’elle interprète Pendant 24h, son duo avec Grand Corps Malade. Même s’il n’était pas présent physiquement, sa voix a tout de même résonné sur la Main Stage. D’ailleurs ce titre dénonce le sexisme ordinaire et l’inégalité femmes-hommes. Elle a également interprété son hymne écologique, Il est où le SAV? ainsi que son titre phare Génération Désenchantée. Nova Twins, Main Square Festival | ©Mélanie Pierrat Revoir les bases Maroon 5 Bien que nous adorions découvrir de nouveaux artistes, nous attendons évidemment les têtes d’affiche avec impatience. Vendredi 30 juin, c’est donc Maroon 5 qui s’est produit sur la Main Stage. Alors que nous avions assisté à leur concert décevant de la veille à La Défense Arena (Nanterre), on a décidé de retenter notre chance. Cette fois-ci, nous avons pu être présents dès le début du set. Ainsi, nous avons enfin pu entendre Moves Like Jagger et l’incontournable This Love. Côté ambiance, là aussi rien à voir. En effet, les festivaliers du Main Square se sont montrés bien plus réceptifs et enjoués. Tout comme la veille, Maroon 5 a enchainé les tubes sans changer un seul morceau à son set. Chose dont nous ne tiendrons pas rigueur au vue de l’ambiance. Public nordiste oblige nous direz-vous ! Car oui, l’ambiance festival nous a permis d’avoir un tout autre avis sur le groupe qui s’est d’ailleurs montré plus agréable. Comme quoi, il ne faut jamais rester sur une note négative. Macklemore Nous avons également assisté au concert de l’incroyable Macklemore. Même s’il s’agit d’un habitué du Main Square, on

Live Report : GIRLI au Pop Up du Label​

Girli au Pop Up du Label, Paris, en 2023 | © Mélanie Pierrat

Le 14 avril 2023, GIRLI a convaincu l’intégralité de son public au Pop Up du Label lors de sa première date française ! La chanteuse britannique GIRLI était de passage dans la capitale française pour son F**ked it up tour. Le rendez-vous a été donné le 14 avril dernier au Pop Up Du Label. Un show coloré et de l’énergie à revendre !  Qui est GIRLI ? Si vous ne connaissez pas encore GIRLI, nous ne pouvons que vous inviter à plonger dans son répertoire musical sans attendre. En effet, la jeune icône queer a construit un univers qui lui est propre avec des chansons oscillant entre l’électro pop punk et le rap. Ses textes abordent quant à eux principalement les thèmes suivants : féminisme, culture queer, santé mentale et sexualité.   Son dernier single en date, Cheap Love, met d’ailleurs en scène une romance queer dans un univers de biker et de couleurs néons. Le refrain reste en tête et la musique est pleine de peps. Une réussite !  Louis III, une première partie tape à l’œil All my friends are rich, c’est la chanson d’ouverture de l’auteur-compositeur-interprète Louis III. Après s’être frayé un chemin dans les premiers rangs, c’est le premier à monter sur scène ce soir-là ! Ce titre est d’ailleurs un très bon choix de sa part puisque, très accrocheur, il interpelle le public et l’attention lui est tout de suite accordée. Alternant entre pop, dance et R&B, la musique du britannique redonne un agréable coup de fraicheur à la scène du R&B masculin queer. Lui-même nous confiera qu’il écrit pour les gays et les personnes instables mentalement. Ce qui est tout à son honneur. Mettant en avant son corps d’Apollon, Louis III nous présente également son nouveau single Pretty Little Lies, sorti un mois plus tôt. Ce sera toutefois Sad on Sundays qui retiendra davantage notre attention. En effet, les paroles racontent la difficulté d’accepter la fin de quelque chose que l’on n’est pas prêt à laisser derrière soi.   LOUIS III au Pop Up du Label, Paris | © Mélanie Pierrat Un premier concert français en tête d’affiche Bien qu’il ne s’agisse pas de sa première performance en France, c’est toutefois la première fois que GIRLI présente son propre concert en headliner dans notre pays. Sa dernière venue remonte en effet à 2017. Une date où elle s’était produite au Badaboum en première partie de Declan McKenna. Le pari est réussi puisque la date est sold out ! C’est donc devant pas moins de 150 personnes qu’elle arrive sur scène en compagnie de ses deux musiciennes, Faber (chant) et Sara Stix (batterie). On retiendra une chose, le rose bonbon est omniprésent. De la lampe néon portant le nom de la chanteuse aux cheveux de cette dernière, tout en passant par les jeux de lumières et les vêtements d’une majorité des gens dans la salle. La couleur du soir est bien le rose ! Le concert commence avec Has Been, ne nous laissant pas le temps de nous échauffer. Aussitôt, le sol vibre sous les sauts rythmés du public, la salle scandant le refrain à tue-tête. On sent immédiatement que les premiers rangs sont uniquement composés de fans connaissant sur le bout des doigts les paroles de chacune de ses chansons.  Girli au Pop Up du Label, Paris, en 2023 | © Mélanie Pierrat Un moment de partage Rapidement après le début du show, GIRLI est rejointe au centre de la scène par Faber. Lors des premiers titres, cette dernière se contentait des chœurs. Imposter Syndrome et Girl I Met On The Internet sont alors presque interprétés en duo. Les deux femmes s’amusent entre elles tout en faisant participer le public dans une ambiance fun. Quelques titres plus tard, GIRLI se retrouve même au milieu de la foule pour chanter sous la boule disco du Pop Up du Label. Alors encerclée par ses fans, sa photographe Monika – qui parle français ! – immortalise le moment de complicité entre la britannique et le public. Jusqu’à la fin du concert, le lien ne sera pas rompu et les échanges seront nombreux. Une proximité que l’on aime avoir avec les artistes !  La soirée se termine en apothéose avec un rappel de deux chansons. C’est d’ailleurs notre favorite qui clos le set : More Than A Friend.   Girli au Pop Up du Label, Paris, en 2023 | © Mélanie Pierrat GIRLI vient tout juste d’annoncer son nouvel EP « why am I like this?? » qui sortira le 12 mai ! Il comportera I Really F**ked It Up, Imposter Syndrome, Cheap Love ainsi qu’un nouvelle chanson intitulée Inner Child ! GIRLI repart sur la route cet été pour plusieurs festivals à travers l’Europe, dont 4 en Angleterre. Mais pour l’instant aucun en France. Une chose est sûre, nous serons là sur sa prochaine tournée ! CYRIELLE SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

Chronique : « Vox » de Christina Dalcher

Image représentant l'une des couvertures du roman "Vox" de Christina Dalcher

Dans Vox, Christina Dalcher raconte l’histoire d’une femme dont le destin à priori scellé, va lui permettre de jouer un rôle décisif pour son pays. Vox, est le premier roman de l’autrice américaine Christina Dalcher. Ce récit dystopique prend place dans une société américaine où toutes les femmes sont limitées à 100 mots par jour. Et pas un de plus. Mais cela risque de changer à ses risques et périls pour le personnage principal. On vous donne notre avis ! Une femme prise au piège En apparence, l’héroïne de Vox vit dans le meilleur des mondes. Jean McClellan habite une belle maison d’un quartier huppé avec ses quatre enfants et son mari. Mais les apparences peuvent être trompeuses. Car si tout semble aller pour le mieux, Jean ne peut pas dire tout ce qu’elle veut. Du moins, oralement. En effet, un compte-mots accroché à son poignet envoie une décharge électrique dès qu’elle dépasse le quota défini à 100 mots par jour. Afin de nous parler le plus possible, Christina Dalcher a fait le choix de placer son histoire aux États-Unis, dans un futur fictif qui semble très proche de notre ligne temporelle. Contrairement à la présidence actuelle, c’est le Révérend Carl Corbin, un fondamentaliste chrétien bien décidé à remettre les femmes dans le droit chemin, qui tient le pays sous sa coupe. D’ailleurs on pourrait comparer le régime en place à celui de Gilead dans La Servante Écarlate (Margaret Atwood). Car, tout comme dans le roman d’Atwood, les opposants au régime – principalement des femmes -, sont envoyés dans des camps. Cependant, contrairement à ce roman, Vox ne va pas aussi loin dans la pensée puisque les femmes ne sont pas dans l’obligation de procréer. Étant donné que le frère du Président va se retrouver dans l’incapacité totale de s’exprimer en raison d’une « aphasie de Wernicke », Jean va entrevoir l’espoir d’échapper à sa condition. En effet, le révérend Corbin va lui proposer un marché. Dans le cas où elle trouverait un remède pour guérir l’homme, elle, ainsi que sa fille Sonia, seraient momentanément libérées de leurs chaînes. Une ode au pouvoir des mots et à la parole Christina Dalcher étant docteure en linguistique, rien d’étonnant à ce que son personnage principal soit spécialisé dans l’étude du langage et des neurosciences. De fait, lorsqu’on lit Vox, on est parfois pris d’une irrépressible envie de parler. De faire entendre sa voix. Tout cela par frustration de voir les personnages du roman en être interdit. Vox, c’est aussi l’histoire d’un combat féministe. D’une lutte contre un pouvoir conservateur et patriarcal où la moindre tentative de rébellion est immédiatement muselée. C’est notamment le cas de Jackie – la meilleure amie de Jean -, qui l’avait pourtant alertée sur la mise au silence des femmes. Par ailleurs, le roman nous averti sur les dérives inhérentes à chaque invention. Ici, on parle évidemment du compteur de mots ainsi que la misogynie qui en découle. Le tout, constamment avec une vision conservatrice de la religion. Durant notre lecture, cette situation nous a notamment rappeler la célèbre citation de Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » Des faits bien réels puisque partout dans le monde, des femmes sont actuellement en train de perdre leurs droits. C’est pourquoi dans Vox, Jean s’attèle à donner de la voix. Pour elle, mais aussi pour sa fille et toutes les autres femmes. Avis général Plus on avance dans Vox, plus on remarque des ressemblances avec 1984 de George Orwell. Car ce qui est fascinant avec les dystopies, c’est le fait de nous mettre face à une situation en apparence « normale ». Pourtant, elle apparaît rapidement plus clivante, dérangeante. Une situation qui nous fait réagir et nous interroge en tant que lecteur. Et surtout en tant que femme. Que ferions-nous à sa place, si du jour au lendemain, nous nous retrouvions sans voix ? Nous plierions nous à notre destin ou voudrions nous nous révolter ? Voudrions-nous nous battre pour nos droits comme sont en train de le faire les libanaises ? Ce que l’on peut garantir, c’est que Vox ne laisse pas indifférent. Avec ce roman, on se remet continuellement en question. Sur nous, mais également sur des droits qui ne seront jamais définitivement acquis. Pas tant que les hommes sembleront craindre leurs homologues féminines. Car pourquoi vouloir toujours nous contrôler, si ce n’est par peur ?  En effet, qu’importe la dystopie que l’on peut lire mettant des personnages féminins en avant, cette impression de vouloir faire taire les femmes est omniprésente. Christina Dalcher n’a pas dérogé à la règle, la mettant même au premier plan. Au final, à l’heure où les inégalités sociales n’ont jamais été aussi présentes, Christina Dalcher interroge les dysfonctionnements et les dérives potentielles de nos démocraties. Et vous, qu’avez-vous pensé de Vox ? Elisa HUMANN SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

Un jour sur trois : le féminicide au coeur d’une enquête

Une livre "un jour sur trois" pour la chronique InsouciantesMag

Dans Un Jour sur Trois, Stephane Wegner met en exergue les failles de la justice française autour du féminicide. Un jour sur Trois n’est pas un titre choisi par hasard. Car un jour sur trois, c’est une femme qui meurt sous les coups de son conjoint. Un thème dont s’est intelligemment emparé Stéphane Wegner afin de nous plonger dans l’histoire de Marc Amin, un juge d’instruction en convalescence. Mise en avant des femmes Bien que derrière Un Jour sur Trois se cache un homme, le roman s’inscrit en véritable allié du féminisme. En effet, par le biais de son personnage féminin, Elena, Stéphane Wegner parvient à aborder des sujets particulièrement intéressants. Ainsi, il met en avant le fait que l’autrice d’articles de vulgarisation cherche systématiquement à mettre en avant le rôle des femmes dans la recherche scientifique ou les avancées technologiques. Un point qui nous parle d’autant plus que de nombreux travaux réalisés par des femmes ont été volés par leurs confrères masculins. Ici, Elena choisi cependant un tout autre angle : le manque de présence des Femmes dans les manuels éducatifs. Ainsi, Un jour sur Trois évoque la place infime et la minimisation des travaux réalisés par les Femmes. Pour cela, Elena se réfère à un épisode l’ayant choqué alors même qu’elle n’était qu’au lycée. Un épisode où Marie Curie était dépeinte comme la « simple assistante de son mari ». Un peu dur pour la seule femme au monde à avoir reçu deux Nobel, n’est-ce pas ? Pourtant, encore aujourd’hui, alors qu’on nous parle sans cesse de parité femmes-hommes, les programmes scolaires ne font que régresser. À ce sujet, on vous conseille d’ailleurs de lire Le grand complot des livres d’histoire contre les femmes par Titiou Lecoq sur Slate. Outre l’invisibilisation des Femmes dans nos manuels d’histoire, on pourrait également parler du fait que jusqu’en 2017, le clitoris était banni des livres de SVT. Image d’archive de la maternité d’Elne En parlant d’histoire, Stephane Wegner s’est directement inspiré d’un fait réel pour expliquer la spécificité du prénom d’Elena. Et oui, si le prénom de la jeune femme ne possède pas de H, ce n’est pas sans raison. Il vient en réalité de la ville d’Elne – Pyrénées Orientales -, où en 1939, Elisabeth Eidenbenz, une infirmière suisse, a monté une maternité pour les réfugiés espagnols. Ainsi, la jeune femme a permis à de nombreuses femmes d’accoucher sans avoir à craindre les conditions horribles des camps de réfugiés. Camps ou, une fois sur deux, une femme mourrait en couche.  Cette histoire est d’autant plus importante pour Elena qui tient son prénom de sa grand-mère, née dans cette même maternité. En plus d’avoir apprécié le fait de revenir sur un tel événement, nous avons adoré le fait que, pour ne pas oublier leur passé, ce prénom ait été transmis à chaque génération suivante. Ainsi, même si les livres ne racontent pas leur histoire, elle continue à se transmettre. Enquête sur fond de féminicides En France, le féminicide c’est 113 femmes tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints en 2021 et déjà 3 femmes tuées en 24h en 2022. Autant dire, beaucoup trop. Ces failles, Stéphane Wegner en parle en connaissance de cause dans Un Jour sur Trois. En effet, l’auteur travaille depuis 27 ans dans le monde judiciaire. Avec ce roman, il vise donc à montrer les failles du système.  Dès les premières pages, on constate combien il est difficile pour une femme de porter plainte quand la police, et plus majoritairement, la justice française manque de sérieux face aux violences faites aux femmes. Ainsi, comme dans la réalité, une femme est renvoyée sans protection à son domicile. Domicile qu’elle n’atteindra malheureusement jamais. On a d’ailleurs apprécié l’alternance de point de vue entre le personnage principal et des situations quotidiennes de femmes en danger. Cela passe par les coups, la manipulation ou l’impossibilité de se défaire de ses relations violentes. Ce dernier point est très bien mis en avant par la femme d’un haut magistrat incapable de s’enfuir sous peine de voir son mari faire appel à ses nombreuses ressources pour la retrouver. Grâce à ce personnage, apparaît aussi une phase préventive, l’une de ses amies la poussant à s’adresser à une association d’aides aux femmes victimes de violences. Par ailleurs, notre regard passe par celui de Marc Amin. Un juge d’instruction parisien particulièrement cartésien en convalescence dans les Alpes du Sud qui va se mêler d’une série de disparitions étranges. Mais quel est le rapport nous direz-vous ? Pour cela, il vous faudra lire le livre car le rapport ne se fait que dans le dernier chapitre ainsi que l’épilogue. Autant vous dire que nous n’avons aucunement l’intention de vous gâcher le dénouement. Tout ce que nous pouvons vous révéler est que Marc Amin est un allié au féminisme. Plongée au coeur de la justice française Plutôt que de s’attarder uniquement sur le féminicide, Stéphane Wagner en profite pour faire le tour des sujets qui fâchent : immigration clandestine, pédophilie, trafiques sexuels. Tout cela, dans le but de montrer combien la justice française peine à avancer. Un passage du livre relatant l’immigration nous a particulièrement marqué. En effet, alors qu’il cherche à découvrir comment des femmes peuvent disparaître sans laisser de traces, Marc Amin est témoin d’une scène violente entre des extrémistes et un migrant. On découvre ainsi qu’afin d’empêcher ces hommes et femmes d’entrer dans le pays, des citoyens lambdas pensent pouvoir remplacer la police. Et évidemment, cela dégénère. Autre sujet sensible en France : le cannabis. Avec Un Jour Sur Trois, Marc Amin n’hésite pourtant pas à évoquer le sujet. Le personnage admet notamment que la pénalisation n’est pas la bonne solution. Mieux, il aborde la question d’un point de vue culturel. Et quoi de mieux dans ce cas, que de comparer la consommation du cannabis à celle de l’alcool ? Pour Marc, « nous ne sommes pas gênés par l’alcool parce que c’est une tradition chez nous et que c’est un secteur économique important alors qu’il tue plus de 40 000 personnes par an, entre maladies et accidents de la route. » Le juge admet également qu’une légalisation du cannabis « assècherait le trafic et permettrait à

Rencontre avec Mathilde Bourneuf, responsable de la Nana Academy

Mathilde Bourneuf répond à nos questions autour de la Nana Academy ! Ecole du girl power, la Nana Academy offre la parole auxNanas d’Paname, un collectif dont fait partie Mathilde Bourneuf, responsable de la Nana Academy. En cette journée internationale des Droits des Femmes, découvrez son univers.   En quoi consistent les Nanas d’Paname ? C’est un collectif de femmes solidaires avec des femmes leaders dans leur domaine et surtout porteuses de projets. Le but est de créer un réseau de femmes fortes et influentes et de défendre des valeurs telles que l’entraide, le partage, la sororité, la démarche d’accomplissement de soi… Le collectif est un écosystème d’entraide où les femmes se soutiennent, échangent, se rencontrent. Ceci est une alerte Je suis une description. Cliquez sur le bouton modifier pour changer ce texte. × Rejeter l’alerte Comment as-tu rejoint le collectif ? Assez jeune, j’ai su que je voulais faire de la communication et de l’événementiel. J’ai eu un parcours assez simple et normal : une école de pub. J’ai fait deux ans là-bas et une amie a eu l’idée de passer le CELSA. On a fait une prépa mais on n’a pas eu le CELSA. J’ai fini par faire un BTS Sup, une année de fac en L2 et une licence pro chef de projet à l’université Paris Descartes. Ça m’a donné un nouveau regard sur la communication avec trois principes : le bon sens, la logique et la créativité. Dans le cadre de cette année de licence pro, j’ai atterri chez les Nanas d’Paname pour un stage de 6 mois. En passant l’entretien, on m’a proposé un poste de social media manager. Un truc auquel j’avais jamais touché. Je me suis dit qu’il y avait un énorme potentiel dans le collectif. Mathilde Bourneuf – responsable de la Nana Academy – © Les Nanas d’Paname Je suis rentrée en janvier 2019 chez les Nanas d’Paname. À la fin de mon stage on m’a proposé de m’occuper de la Nana Academy. Je m’y occupe de tout sauf de la partie administrative. Depuis septembre 2019, j’en suis responsable. Qu’est-ce que la Nana Academy ? Quelle est son histoire après que tu aies repris les rênes ? C’était une idée que les directeurs des Nanas d’Paname, Édouard Couturier et Chloé Bonnard avaient en tête depuis très longtemps. Ils m’ont proposé de m’en charger à la fin de mon stage. L’histoire a été de dire que le collectif est un écosystème d’entraide où les femmes se soutiennent, échangent, se rencontrent. À la Nana Academy, on veut rendre cet écosystème d’entraide accessible. Nous sommes très présentes sur Instagram. La Nana Academy passe du virtuel au réel et rassemble la communauté autour de rendez-vous inspirants. Cela fait parti de nos quatre mots-clés : s’inspirer (grâce à des talks), apprendre (avec des masterclass), créer (avec des ateliers cuisine) et se rencontrer (grâce aux apéros-réseaux). La Nana Academy veut pouvoir faire intervenir des femmes des Nanas d’Paname et des femmes expertes dans leur domaine afin de vous offrir les meilleures pour vous inspirer. Le but ne s’arrête pas au féminisme. Celles qui ont besoin de se sentir écoutées, se sont les femmes. Et sur un large panel de sujets : de la confiance en soi à la charge mentale, en passant par comment se libérer des relations toxiques, l’écologie, octobre rose, le self-love ou plus récemment le plaisir féminin… Vous dites qu’il y a des sujets non-féministes, quels sont-ils ? En réalité les sujets sont très larges. Aujourd’hui les Nanas d’Paname, c’est avant tout un collectif basé sur cette force humaine. Ses relations humaines nous amènent à aborder de nombreux sujets comme : les relations toxiques, la question du harcèlement de rue, le harcèlement scolaire – et toutes formes de harcèlement -.  Mais également le handicap, le racisme… On a vraiment envie de diffuser des valeurs de bienveillance et d’entraide avant tout et ça vaut autant pour les relations hommes-femmes, femmes-femmes ou hommes-hommes.  Les Nanas d’Paname sont une “safe place” où il n’y aura aucun jugement, aucune discrimination par rapport à la différence puisque, justement, nous avons envie de cultiver cette différence. Vous dites que les Nanas d’Paname est un lieu d’entraide et de bienveillance. Le collectif est-il ouvert aux personnes transgenre, non binaires, intersexe,… ? Une future Nana d’Paname, qu’elle soit trans, non binaire ou cisgenre, ça n’a pas d’importance. On recrute des personnes inspirantes, porteuses de projets et qui ont envie de contribuer à un projet humain avant tout.  Les Nanas d’Paname sont une “safe place” où il n’y aura aucun jugement, aucune discrimination par rapport à la différence puisque, justement, nous avons envie de cultiver cette différence. D’inciter les femmes du collectif à embrasser cette différence. À en faire une force. Ce, que ce soit par rapport à leur orientation sexuelle ou si elles ont envie de prendre la parole. Le but est d’avoir des personnes ouvertes à l’idée d’en parler. Nous, on les accompagne pour donner de la force à leur message.  Ça peut aussi être des personnes avec des particularités physiques. Je pense notamment à Julie Bullier – fondatrice du compte Instagram La fille qui a des tâches -. En ce moment, elle sensibilise au harcèlement dans les écoles. La question du genre ne se pose donc pas dans le recrutement aux Nanas d’Paname, en tant que Nana d’Paname ou dans notre équipe. Sur le site des Nanas d’Paname une citation dit : « Notre force réside dans nos différences ». Qu’est que cela signifie pour vous ? C’est notre mantra. Elle veut dire que ce sont les différences qui font nos forces collectivement et individuellement. Chez nous, la différence signifie la diversité et la différence des standards de beauté imposés par la société. Quelle est la femme qui vous inspire ? J’en ai même trois ! D’abord un duo : « Elise et Julia ». Elles sont hyper badass. Elles ont eu la capacité de créer le média « Fraîches », puis, leur agence et d’affirmer leurs idées haut et fort.  Enfin, Audrey Contino. C’est la dernière à avoir rejoint le collectif même si, en réalité, elle connait Les Nanas d’Paname depuis le début. Elle a son agence de com et travaillait avant dans le textile. Elle a un cœur gigantesque. C’est sincèrement une

Alan Rickman : Du théâtre à l’écran

De sa voix mémorable à ses rôles marquants, en passant par son engagement, Alan Rickman a tout d’un homme inspirant ! Le décès d’Alan Rickman, on s’en souvient comme si c’était hier. Les mains pianotant sur son clavier, Raine effectuait ses recherches pour un mémoire autour de l’esthétique du film A Little Chaos (Les Jardins du Roi). Chaos, c’est la sensation que nous avons eu à l’annonce de la nouvelle. En son honneur, retour sur cet homme dont la voix profonde et les rôles nous ont marqué. Une voix mémorable Rien qu’à l’entente du nom Alan Rickman, on est persuadées que la première chose qui vous vient à l’esprit est sa voix. Mais saviez-vous que ce timbre profond, lent et calme, c’est à un handicap de l’enfance qu’il le doit ? En effet, en raison de sa mâchoire inférieure très serrée, il lui était impossible d’articuler. Résultat, ses paroles sortent de manière étouffées. Avouons-le, cela n’a aucun inconvénient tant il est capable de nous faire frémir au moindre mot. Et en parlant de frémir, son interprétation du Vicomte de Valmont dans l’adaptation théâtrale de Christopher Hampton des Liaisons Dangereuses en 1985 doit son succès à cette voix inoubliable. The Guardian assurait même qu’avec « cette voix traînante empreinte de largeur, et ce visage impassible, il se glisse sournoisement et imperceptiblement dans l’action comme un chat qui connaît le chemin vers la crème« . À noter que suite à ce succès, l’acteur britannique désirait reprendre ce rôle dans Les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears. Malheureusement, la production lui a préféré John Malkovich dont la carrière était plus florissante. Imaginez la dimension qu’aurait pu prendre le film si Alan Rickman en avait fait parti. Lindsay Duncan (Marquise de Merteuil) et Alan Rickman (Valmont) – Les Liaisons Dangereuses Courant 2008, une étude de l’Université de Sheffield conduite par le Professeur Andrew Linn a même affirmé que Alan Rickman avait une voix parfaite. En effet, après la notation de 50 voix basée sur une combinaison impliquant tonalité, fréquence, intonation, vitesse et mots à la minute, Rickman est arrivé en première position. On y retrouve également Jeremy Irons et Dame Judy Dench. Alan Rickman et le théâtre S’il est reconnu pour sa carrière cinématographique, il ne faut pas oublier qu’Alan Rickman vient avant tout du théâtre. Théâtre qu’il n’a jamais oublié, y revenant fréquemment au court de sa carrière. Parmi son nombre de crédits impressionnant, on compte pas moins de 13 pièces de Shakespeare. Enfin, 10 puisqu’il a endossé à deux reprises le rôle de Jacques dans Comme il vous plaira, joué Angelo, puis Friar Peter dans Mesure pour Mesure et Laertes, puis, Hamlet dans la pièce éponyme. Alan Rickman dans le rôle d’Hamlet | Mise en scène : Robert Sturua | Londres | 1992 N’ayant jamais eu l’opportunité de le voir sur scène, on aurait tout donné pour être assez âgé à l’époque pour le découvrir face à Helen Mirren dans Antoine et Cléopâtre ou dans une pièce d’Anton Tchekhov. En effet, il a joué dans Oncle Vania et La Mouette. Plus étonnant encore, si l’on connait les différents interprètes au cinéma de Sherlock Holmes, saviez-vous qu’Alan Rickman avait endossé les traits du célèbre détective dans une pièce en 1976 ? Nous non, mais on aurait adoré voir ça. D’autant plus que c’est David Suchet – alias Hercule Poirot – qui y incarnait le Professeur Moriarty. Alan Rickman (Sherlock Holmes) et Michael Hugues (Dr. Watson) lors d’une représentation de Sherlock Holmes au Birmingham Rep (1976) Des antagonistes iconiques On ne va pas se le cacher, les incarnations les plus marquantes d’Alan Rickman restent des « méchants ». À commencer par le charismatique, élégant et rusé Hans Gruber (Die Hard : Piège de Cristal). Premier rôle, premier succès. D’ailleurs, si Gruber reste aujourd’hui l’un des meilleurs vilains de tout les temps, c’est entièrement grâce à son interprète. En effet, en se détachant du cliché du terroriste, il a permis à son personnage de prendre une nouvelle dimension. Évidemment, nous ne pouvions aborder ses rôles d’antagonistes sans mentionner le Shérif de Nottingham (Robin des Bois : prince des voleurs). Rôle accepté uniquement après avoir eu carte blanche concernant la création du personnage. Personnellement, rien que la vue de sa coupe de cheveux suffit à nous effrayer. Mais celui qui vous a certainement le plus marqué reste certainement Severus Snape. Ayant campé le rôle pendant 10 ans, Alan Rickman a offert au personnage tout ce dont nous pouvions rêver – jeunesse en moins -. Car bien que Snape haïsse Potter, le jeu de l’acteur transpire l’histoire en résultant. Un background dont lui seul avait le secret depuis le premier film. Un acteur capable de tout jouer Bien que la carrière d’Alan Rickman ait tardivement décollé, sa filmographie n’en reste pas moins conséquente. De la romance à la comédie en passant par le drame, la palette de l’acteur est impressionnante. De part son aisance à jouer des antagonistes, le drame lui colle à la peau. On le retrouve notamment dans le téléfilm Raspoutine (1996) ainsi que dans Dark Harbor (1998), drame lent et complexe ou il se retrouve face à Norman Reedus. Il apparaît également dans Une promesse (2013) de Patrice Leconte. Mais Alan Rickman a un véritable sens de l’humour et l’a prouvé à plusieurs reprises. Notamment en jouant dans Galaxy Quest, Gambit : Arnaque à l’anglaise ou Blow Dry. Dans ce dernier, il nous a d’ailleurs étonné en coiffeur habitué des concours et délaissé par sa femme. https://thumbs.gfycat.com/CookedAffectionateHoatzin-mobile.mp4 Côté romances, impossible de ne pas citer Raison et Sentiments et son interprétation du Colonel Brandon. Sans compter sur Love Actually qu’on ne peut s’empêcher de regarder chaque année à l’approche de noël ! Qui n’a pas adorer y détester Harry, cet homme attiré par sa secrétaire alors que sa femme – incarnée par Emma Thompson – y est si charmante ? Plus surprenant encore, l’homme est capable de chanter. Vous aurez donc l’occasion d’entendre sa voix grave dans le film Sweeney Todd (2007) de Tim Burton mais aussi dans Gloups ! je suis un poisson et CBGB (2013). On affectionne tout particulièrement ce dernier car il revient sur ce grand club new-yorkais où sont passés de nombreuses pointures musicales (The Ramones, Patti Smith, Sex Pistols, AC/DC…). En parlant musique, Alan Rickman a également posé sa voix sur le titre Start a family de Texas. Il a également chanté en français au cours de l’enregistrement de l’audiobook The Return of the Native de Thomas Hardy. https://www.youtube.com/watch?v=SJIaRnsyaIc Nos rôles favoris Impossible d’aborder nos rôles favoris sans le thriller psychologique Closet Land (1991). Rien que le fait qu’il s’agisse d’une sorte de huis clos permet de nous concentrer

La Masculine : Un roman sans un mot masculin

Un monde sans homme ? C’est ce que nous propose Laurence Kiehl dans son roman La Masculine, sorti le 27 septembre 2018. Avec La Masculine Laurence Kiehl – alias Qui-Elle – nous plonge dans une dystopie au milieu d’une capitale parisienne où la révolution gronde. Les hommes ont tous été emportés par une mystérieuse maladie – ou presque, le dernier rendant son dernier souffle au cour du roman-. La lutte des classes est plus présente que jamais. Comment se passe la vie sans les hommes ? C’est ce que nous allons découvrir ! Une dystopie misandre Présentée comme féministe, La Masculine nous a plutôt amené vers une vision misandre du monde. En effet, gouverné par un « hydre » féminin, le pays tombe dans la monarchie. Un hydre à trois têtes dont on ne voit d’ailleurs jamais le bout du nez, alimentant les rumeurs dans la capitale. La raison ? L’éviction de la télévision jugée trop néfaste ne laissant place qu’à des allocutions radiophoniques. Alliées aux Immortelles de l’Académie Linguistique Française, le trio a transformé le langage français. Subsiste alors une véritable répression quant à l’utilisation de mots masculins. Pour se faire, une police – les audio-fliques – est mise en place pour faire régner la loi, condamnant les femmes à voir leur bouche plissée si elles utilisent ces mots. Mais ce n’est pas tout. En plus de subir une extermination, l’homme est tout simplement réduit à un corps malade et inutile à la société. Les mots masculins ayant disparus du vocabulaire, « masculines » ou « couillues » servent à les nommer. Quant au dernier homme, ne pensez pas une seconde qu’il mérite un enterrement dans les règles de l’art. Pour lui, ce sera direction la fosse commune. D’accord, si on comprend le choix de ne pas l’envoyer à « la Panthéonne », celui de la fosse commune nous paraît vraiment extrême. En parlant de « la Panthéonne », cette dernière est réservée à l’enterrement de femmes célèbres. Nous a également marqué le fait que l’homme est « forcément » le seul à manger de la viande. En effet, pour se venger de leur consommation de viande des millénaires durant, une bactérie se serait développée chez les animaux. Bien sûr, il est bien connu que seule les femmes ne mangent pas de viande (spoiler : non !). À trop vouloir montrer une image parfaite et sans bévue de la femme La Masculine devient lourd et ennuyant… Une écriture originale L’originalité de La Masculine réside dans sa volonté d’une histoire sans un seul mot masculin. Pour palier à cela, Laurence Qui-Elle (Kiehl) fait le choix d’une Langfem. En somme, la féminisation de tous les mots masculins. De « moi-e », « toi-e », « lui-e » en passant par « grande-mère » ou encore « elle était une fois », l’autrice bouleverse l’orthographe française. Par ailleurs, certains mots sont tout simplement interdits tel que “on”, “il”, “ils” et bien sûr « homme ». « La putain de chasse à la neutralité de la langue. Arrêtons-nous trois seconds sur notre textualité ! Moi-e, toi-e, lui-e, quelle féminisation ringarde et maniérée ! » p13 Rues et autres places sont elles aussi féminisés. On se promène alors rue des Franches-Bourgeoises, près de La Notre-Dame, La Pitié-Qui-Pétrit ou encore La Tour-F-Elle. Quant aux stations de métro, elles laissent place à Sainte Michèle et l’île de la Lutèce. Comme vous pouvez le constater, rien n’a été laissé au hasard. La K – personnage principale, correctrice chez les Femmes à la plume, agence de presse-imprimerie – soulève la question du neutre à de nombreuses reprises. Par exemple, sont interdits « ça » signifiant pourtant « cette chose » et « on » qui reprendrait quant à lui « nous-les-femmes ».  « …tu sais la contraction « ça » et la syllabe « on » reproduisent forcément une circonstance de femelle, la seule depuis la catastrophe. » p13 Ainsi, même si la féminisation de tout notre vocabulaire perturbe, l’écriture de l’autrice est agréable et fluide. Le niveau de langage oscillant entre courant et plus ou moins soutenu ce qui n’est pas gênant à la compréhension.  Les femmes sans les hommes On pourrait croire qu’avec des femmes au pouvoir les choses évolueraient mais ce n’est pas le cas. Notre lecture de La Masculine nous a même donné l’impression que la vie sans les hommes est vouée à l’échec. En effet, l’histoire met en avant le fait que sans les masculines, les femmes ne peuvent avancer. On constate même un sacré bon en arrière. Que ce soit en raison de grèves ou d’absence de personnel, voiries et électricité posent problème. Sans hommes, des femmes nommées Thermodynamiques se doivent de pédaler pour acheminer l’électricité. De fait, on a l’impression de ne pas voir les femmes dans certains corps de métiers, alors que dans notre réalité, ils en emploient plus qu’on ne le croit. De plus, malgré les avancées technologiques, on observe de nombreuses fausses couches et un avenir des femmes mis en péril. Le roman met également en avant les différentes classes sociales. On y découvre alors de nombreuses travailleuses manuelles se mettant en grève. Ainsi, s’enclenche une ambiance chaotique. Les poubelles ne sont plus ramassées, le courrier plus acheminé. Dans les rues, des manifestantes parcourent les rues, réclamant une augmentation de salaire. Évidemment, comme c’est actuellement le cas en France, l’Hydre n’en a cure et ne bouge pas d’un pouce tant que la révolution n’est pas aux portes de leur demeure. Sans spoiler la fin, finalement La K et sa grand-mère avaient bien compris qu’un monde uniquement féminin n’était pas fait pour perdurer. Peut-être que tout n’est pas perdu ! Et vous, vous laisserez-vous tenter par La Masculine ?

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