« Le Consentement » ou l’emprise d’un pédophile acclamé par la critique littéraire

Image montrant Gabriel Matzneff (Jean-Paul Rouve) et Vanessa Springora(Kim Higelin) dans le film "Le Consentement"

Dans Le Consentement, Vanessa Filho met en images la relation de Vanessa Springora avec l’écrivain Gabriel Matzneff. Un film avec pour thématique l’emprise d’un véritable prédateur. Sortit en salle le 11 octobre 2023, Le Consentement est largement inspiré du récit éponyme de Vanessa Springora publié en 2020. Sur fonds d’années 80, Vanessa, 13 ans, côtoyait écrivains et férus de littérature lors de dîners mondains. Parmi eux, Gabriel Matzneff, un écrivain qui se révèlera être un effroyable prédateur.  TRIGGER WARNING Le Consentement aborde la pédocriminalité. Il n’est donc par recommandé pour toutes et tous ! × Ignorer cette alerte. Une époque où il était interdit d’interdire: entre complicité et laxisme Le Consentement débute dans une cour d’école. Une scène à priori banale. Pourtant, Vanessa Springora (Kim Higelin), 13 ans n’a rien de l’adolescente lambda. Habituée aux dîners mondains donnés par sa mère (Laetitia Casta), elle y apparaît comme une enfant timide, n’adressant la parole à personne. En revanche, elle y écoute très attentivement un homme chauve, la cinquantaine passée et au phrasé particulier : Gabriel Matzneff. Grimé pour l’occasion, Jean-Paul Rouve tient ce rôle particulièrement effrayant. En premier lieu prévenant, son personnage envoie par la suite des dizaines de courriers à Vanessa. D’abord réticente à cette relation, la mère finira par laisser les choses se faire. Le tout, par lassitude ou aveuglement, comme si elle aussi, était sous emprise. À moins que ce ne soit de la jalousie. Une mise en parallèle entre une femme délaissée par son mari – par les hommes en général -, en proie aux addictions et sa fille, jeune, innocente et déjà très convoitée. L’un des passages les plus marquant reste l’intervention de Denise Bombardier dans  Apostrophes. Émission où l’écrivaine québécoise y attaque frontalement Gabriel Matzneff, reprochant à sa littérature de  servir «d’alibi» à ses crimes et abus de pouvoir. «Moi, M. Matzneff me semble pitoyable», lance-t-elle avant de poursuivre : «Comment s’en sortent-elles, ces petites filles, après coup? Moi je crois qu’elles sont flétries et la plupart d’entre elles, peut-être, pour le restant de leurs jours.»  Ce jour là, en plateau, elle est la seule à remettre ces agissements en question face à des invités hilares. Face à cette émission, la mère de Vanessa éteint la télévision. En effet, ces paroles entrent en contradiction avec ce qu’elle laissait faire au même moment au sein de son propre foyer. En outre, lorsque le personnage de Vanessa décide de rompre avec son « amant », celui-ci appelle inlassablement, et en pleine nuit sur le téléphone du domicile familial. La mère s’étonne alors : « Mais, c’est dommage, il t’aime bien pourtant. » Un passage qui a largement fait soupirer d’exaspération l’entièreté de la salle, marquant ainsi désapprobation et incompréhension. Deux rangées derrière la notre, nous avons même pu entendre un couple chuchoter « C’est tellement dégueulasse« . https://www.youtube.com/watch?v=H0LQiv7x4xs&t=2s Une relation d’emprise qui va crescendo Sans connaissance du contexte, on pourrait croire que Le Consentement est une histoire d’amour entre un homme et une femme incluant une grande différence d’âge. Ce qui dérange certains, même lorsque les deux parties sont majeurs. Cependant, il n’en est rien. Car on le répète, Vanessa n’a que 13 ans et l’homme face à elle à le quadruple de son âge. Et bien que Kim Higelin, l’interprète de la jeune fille en ait 23 en réalité, la voir dans ce rôle nous met mal à l’aise. Évidemment, comme dans chaque relation impliquant de l’emprise, tout débute de manière quasi romantique. Dans les années 80, on parle ici de relation épistolaire. D’abord, uniquement du côté de Gabriel Matzneff. Puis, de Vanessa. Viennent ensuite les premières balades et enfin, une invitation à l’appartement de l’homme. Lieu où, pour détendre l’atmosphère, Matzneff met de la musique sur son tourne-disques, esquissant quelques pas de danse un peu gauche. Mais, comme dans toute relation toxique, le vrai visage du prédateur ne tarde jamais à se dévoiler. Étape par étape, on passe ainsi d’avances, à la séduction, et bien sûr, la manipulation. SPOILER & TW 1 Tout au long du films, les scènes “d’amour” sont vraiment déstabilisantes. En effet, elles mettent en images ce que nous avons lu dans le livre. Ce ne sont donc pas deux personnes qui s’aiment comme on veut bien nous le faire entendre, mais une adolescente abusée par un homme de 50 ans. Homme qui lui fait croire que tout cela est “très beau, très rare” et bien sûr, “que de l’amour“.  Gabriel Matzneff (Jean-Paul Rouve) et Vanessa Springora (Kim Higelin) Pour Vanessa, la désillusion est terrible. Elle, que Matzneff appelle souvent « mon enfant », découvre qu’il cumule en cachette les « amours » avec d’autres adolescentes. Parfois, en même temps. Et pour ne rien arranger, qu’il pratique également le tourisme sexuel sur de petits garçons aux Philippines. C’est notamment la lecture de l’un des livres de l’écrivain qui agit comme élément déclencheur et véritable prise de conscience. En effet, Matzneff y décrit sans vergogne sa passion pour « les culs frais de Manille« . On découvre alors une adolescente tantôt désoeuvrée, abattue, tantôt en proie à une énorme crise de panique. Le tout, dans la chambre d’hôtel permanente de son amant. Là, seule face à un miroir, elle réalise ce qu’elle vient de lire. Dans son reflet, elle aperçoit alors quatre ou cinq jeunes garçons dont certains d’origine asiatique. SPOILER & TW 2 Parmi les scènes choquantes compte également un jour où Vanessa et Gabriel Matzneff sont dans leur chambre d’hôtel. L’homme y apparaît assis au bord du lit, chemise ouverte et pantalon baissé jusqu’aux chevilles, sexe apparent. S’en suit une fellation montrée de manière subjective. Une scène qui a également secouer la salle. Avis final Le Consentement est un film qui marque. Pas seulement pour ces scènes que l’on juge glauques et malaisantes mais aussi par la dépiction de l’emprise telle qu’elle est en vérité. En effet, pour l’avoir vécu nous-même, nous savons qu’elle peut provenir d’une relation amicale, familiale ou amoureuse.  Autant dire qu’après ces deux heures à regarder cela, de nombreuses questions nous viennent à l’esprit :  « Comment la société a-t-elle pu être aussi laxiste ?« , « Combien d’autres enfants ont subis

Tour d’horizon #1

Visuel reprenant les différentes choses exposées dans l'article Tour d'Horizon #1

Musique, cinéma, photographie… Découvrez notre Tour d’Horizon de la semaine ! À partir d’aujourd’hui, nous essaierons de proposer chaque dimanche un Tour d’Horizon de notre semaine. Un parfait moyen pour vous d’en savoir davantage sur nos préférences culturelles. Prêt•e•s à découvrir ce qui a marqué notre semaine ? Les Gardiennes de la Planète Pour débuter notre Tour d’Horizon de la semaine, on revient sur Les Gardiennes de la Planète. Sorti en salle le 22 février, ce documentaire est signé par Jean-Albert Lièvre et narré par Jean Dujardin. Immédiatement, nous sommes pris dans l’ambiance avec une baleine à bosse échouée sur une plage française. Pendant que des Hommes tentent de la sauver, les spectateurs sont invités à découvrir leur place essentielle dans l’écosystème de la planète. De leur migration – ou non – à leur façon de communiquer, on en apprend davantage sur ces cétacés qui mériteraient plus de respect de notre part.  En effet, si les baleines sont aujourd’hui en voie de disparition, c’est entièrement due à l’Homme. On a d’ailleurs apprécié que le documentaire revienne sur la façon dont elles ont été chassées dans un but industriel. De l’éclairage public aux objets du quotidien, en passant par les cosmétiques, l’huile de baleines était une valeur sûre. Pourtant, si elles venaient à disparaître, l’Homme s’éteindrait à son tour. Women’s History Month Comme chaque année, la Journée Internationale des droits des Femmes aura lieu le 8 mars. Cependant, cette année, nous avons envie d’en faire plus. Puisque contrairement à nous, les États-Unis et le Royaume-Uni n’ont pas une journée, mais un mois, nous nous calerons sur leur système. En effet, du 1er au 31 mars se déroule là-bas le Women’s History Month. Pour exemple, la National Women’s History Alliance s’est donnée pour thème la « Célébration des Femmes qui racontent des Histoires ». Par ce biais, il est donc possible d’encourager des femmes actives dans toutes les formes de médias et storytelling. Sont notamment cités le print, radio, TV, scènes, écrans, blogs, podcasts et réseaux sociaux. Une liste largement inspirante ! Bien sûr, si mars est fait pour mettre en avant des Femmes qui nous inspirent, nous continuerons à le faire tout au long de l’année. Après tout, c’est dans notre ADN. Mars au Féminin Dans la lignée du National Women’s History, on ne pouvait passer à côté du challenge Mars Au Féminin proposé par Floandbooks sur Instagram. Ce dernier consiste à lire des livres uniquement écris par des autrices tout au long du mois de mars. Rien de très compliqué donc. Si vous souhaitez un peu corser les choses, pour sa 6e édition, Flo & Books a déterminé plusieurs catégories. Vous pourrez les retrouver dans le post ci-dessous. Pour notre part, on est très inspirés par un recueil de poésie, un cosy mystery ou encore un classique. Mais chacun est libre de faire ce qu’il souhaite. Si vous souhaitez participer à ce défi, vous n’aurez qu’une chose à faire : partager vos lectures via le #marsauféminin. À noter qu’en parallèle, un concours est organisé chaque semaine de mars. Deux rencontres auront également lieu à Paris et en région parisienne samedi 11 et 25 mars. Checkez son compte Instagram si vous voulez en savoir plus ! Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Florence (@floandbooks) Du nouveau dans la rédaction Cette année, la rédaction s’agrandit avec l’arrivée de nouveaux membres. Aujourd’hui, on a envie de mettre en avant l’une d’entre elle : Mélanie Pierrat. Si on devait vous la décrire, on dirait qu’elle est aussi timide que pleine de folie ! Et comme nous, elle adooore les animaux ! Diplômée de l’École de Condé (Nancy) en photographie, notre petit Panda – comme on aime la surnommer – est bourrée de talent. De l’argentique au numérique, elle s’adapte parfaitement à son environnement. En vous plongeant dans son travail, vous découvrirez des séries de portraits, des détails et même de la photo concert. Et nous, on aime cette diversité ! Pour nous, elle s’aventurera dans des salles de concerts. Car vous n’avez aucune idée à quel point elle en est mordue ! L’art étant aussi important pour elle, il n’est pas impossible de la croiser au détour d’une exposition. Et bien sûr, si nous vous proposons des interviews, c’est à elle que nous confierons la prise de vue. On vous encourage vivement à aller découvrir son travail sur son compte Instagram. Et surtout, à lui envoyer plein d’amour car elle le mérite ! Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Mélanie Pierrat (@pierratmelanie) MUSIQUE Vous avez dû le remarquer, cette année, les articles musicaux fleurissent sur le site. Cela correspond tout simplement à notre envie de revenir à nos sources. En effet, lorsque nous avons débuté avec Les Insouciants, seule la musique comptait. Il est donc normal pour nous de mettre davantage l’accent sur ce point. On termine donc ce premier Tour d’Horizon avec My Witch de Jen Cloher. Si le clip de cette chanson est disponible depuis le mois dernier, nous l’avons découverte grâce à la sortie de son nouvel album, I am The River, The River Is Me vendredi 3 mars. Avec cet opus, la musicienne nous invite à voyager à travers les terres de ses ancêtres, deux peuples Mãori. C’est également l’album parfait pour se détendre. Alors, ce premier Tour d’Horizon vous a-t-il plu ? LA RÉDACTION SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

5 films pour les JO d’Hiver

une 5 films sur le JO d'Hiver

A l’occasion de l’ouverture des JO d’Hiver, on vous propose une sélection de cinq films pour vous plonger dans l’ambiance !

Dark Waters : Des lobbys intouchables

Inspiré de faits réels, Dark Waters revient sur l’empoisonnement de la population par l’entreprise DuPont. Une réalisation signée Todd Haynes avec Mark Ruffalo dans le rôle de Robert Bilott.

Matthias & Maxime : Retour aux sources

Avec Matthias & Maxime, Xavier Dolan nous offre une épopée de l’amitié qui ne nous a pas laissé indifférentes. Un huitième film sortit le 16 octobre. À trente ans l’acteur et réalisateur québécois Xavier Dolan revient avec Matthias & Maxime. Une huitième réalisation où amitié, remise en question et changements côtoient un véritable retour aux sources qui ne nous a pas laissé de marbre. On vous dit pourquoi ! Retour aux sources Dix ans après J’ai tué ma mère, Xavier Dolan revient aux sources avec Matthias & Maxime. Si certains le considèrent déjà comme un nouvel ego trip sans émotions ni originalité, ce n’est en rien notre avis. En effet, cette réalisation nous a réconcilié avec le cinéma de Dolan. Un cinéma oscillant entre hypersensibilité, tensions et esthétisme. Ici, les émotions sont palpables, les relations complexes et si proches de la réalité. Évidemment, si la brutalité de la relation mère-fils est toujours présente, Dolan la traite sous un nouveau jour. En plus de la gestion d’une mère violente dont il est le tuteur, Maxime se voit confronté à l’absence de son frère. Bonus, le réalisateur repasse derrière la caméra, ce qui n’était plus arrivé depuis Tom à la ferme (2013). Si elle est bien présente, la thématique de l’orientation sexuelle est sous-jacente afin de privilégier l’amitié de la petite bande. Le film se centre aussi sur le besoin de changement ainsi que la remise en question de certains personnages. La photographie Entouré de son complice de toujours, André Turpin – cinématographe et directeur photo-, Xavier Dolan nous offre un visuel particulièrement représentatif de leur collaboration. Aspect qui nous a toujours fasciné chez Dolan et nous a bien évidemment conquit durant les 1h59 de Matthias & Maxime. Des plans de dos en passant par ceux rapprochés ou bien décentrés, toute l’imagerie caractérisant le cinéma du réalisateur canadien est là ! Petit à petit, l’ambiance estivale, sa liberté et ses rires laissent place à la mélancolie de l’automne, sa pluie et ses feuilles virevoltantes. De Matthias & Maxime, on retient une scène entre les deux protagonistes contre une bâche donnant un magnifique aspect visuel ainsi qu’une séquence où la musique nous enveloppe dans la détresse de Matthias tandis que l’eau nous submerge. Miroir de nos vies Dix ans désormais que nous grandissons avec le cinéma de Xavier Dolan. Dix ans que ses films particulièrement proches de la réalité nous confrontent à la société. Avec lui, ce sont nos relations familiales complexes (J’ai tué ma mère) ou encore une transition (Laurence Anyways) qui nous remémorent nos propres chemins de vie. Matthias & Maxime ne fait pas exception à la règle puisque nous prenons de plein fouet notre vécu. Nous même trentenaire – ou presque -, on comprend les envies de changements de Maxime pour les avoir également en tête. Ainsi, toute la démarche autour du questionnement nous parle. Évidemment, impossible de rester de marbre face aux disputes entre Maxime et sa mère ainsi que ses silences tendus entre le jeune homme et Matthias ou son frère. Heureusement, les instants complices du groupe d’amis contrebalancent complètement avec l’aspect endolori et pesant du quotidien. À leurs côtés, on se replonge dans nos propres soirées, riant de plus belle à chaque réplique. On s’identifie alors davantage à Maxime dont l’entourage semble lui faire oublier les tracas au sein de son foyer. Au final, Matthias & Maxime est une véritable ode à l’amitié avec ses bons et mauvais côtés. Dans tous les cas, impossible de ressortir indemne de cette séance. Le film du changement ? Avec l’arrivée de sa trentaine, Xavier Dolan a admis durant l’avant première lilloise à l’UGC être en constante remise en question. Un fait qui transparaît particulièrement dans Matthias & Maxime. Quand Maxime compte s’envoler vers de nouveaux horizons, Matthias a ses propres remises en question. Suite au baiser échangé durant l’été avec Maxime, Matthias remet complètement leur amitié en question. Il s’interroge également sur la possibilité de prendre des distances avec sa propre bande d’amis. Au sortir de Matthias & Maxime, une pensée persiste dans nos esprits : l’impression que la boucle est bouclée. On espère désormais que l’avenir du québécois nous réservera encore bien des surprises. Matthias & Maxime, une histoire émouvante que l’on vous conseille d’aller voir si ce n’est pas déjà fait ! Si c’est le cas, qu’en avez-vous pensé ?

Avengers Endgame : Entre émotions et déception

Un peu plus de dix ans après les débuts d’Iron Man (2008), Avengers Endgame boucle la boucle. Réalisé par Anthony et Joe Russo, cet opus réunit vos héros favoris dans l’espoir de vaincre Thanos. Un an après Infinity War, Avengers Endgame est dans nos salles. Que vaut la 22ème production des Studios Marvel sortie le 24 avril ? Voici notre avis AVEC SPOILER ! Avengers Endgame : La secousse émotionnelle Contrairement à ses prédécesseurs, Avengers Endgame verse dans l’émotion plutôt que l’action. Dès les premières minutes, le film se concentre sur des héros meurtris par la disparition de trillion de personnes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que chacun gère la défaite à sa façon. Clint Barton baigne dans le sang. Natasha Romanoff a du mal à gérer ses émotions. Thor est anéanti. Steve Rogers, malgré son chagrin, cherche à faire le bien autour de lui. Bruce Banner est en paix avec lui-même. Quant à Tony, il coule des jours paisibles dans un chalet avec Pepper. Qui dit émotion, dit performance. Et à ce petit jeu, Robert Downey Jr fait un sans faute. Une fois encore, l’interprète de Tony Stark nous attendrit autant qu’il nous émeut aux larmes par la justesse de son jeu. Mention spéciale pour le travail physique de l’acteur dont l’amaigrissement nous a fait frissonner. Mais il n’est pas le seul à briller. Paul Rudd offre un Scott Lang en plein détresse. À ses côtés, on vit crainte, douleur et soulagement. Quant à Natasha Romanoff (Scarlett Johansson), l’espionne ne nous est jamais apparue si ébranlée que dans Avengers Endgame. Ici, seule sa relation fraternel avec Clint Barton (Jeremy Renner) prime, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Seule ombre au tableau, celle que l’on nomme désormais Captain Marvel (Brie Larson) ne semble absolument pas affectée par la disparition de ses pairs. Un fait étonnant puisqu’elle demandait immédiatement des nouvelles de Fury dans la scène post-générique de son film. Pourtant, rien ne transparaît à l’écran. La raison ? La demoiselle à bien d’autres préoccupation que la souffrance terrienne. Pas présomptueuse du tout cette Carol Danvers. Poursuite d’une phase féministe Vous le savez, depuis quelques années maintenant, les Studios Marvel et Disney ont décidé de mettre les personnages féminins en avant. Évidemment, Avengers Endgame ne déroge pas à la règle. Après Infinity War et son temps accordé à Gamora (Zoe Saldana) et Scarlett Witch (Elizabeth Olsen), c’est au tour de Black Widow et Nebula (Karen Gillan) d’avoir leur heure de gloire. Cette dernière nous fait la surprise d’être au coeur même de l’intrigue. Une chose à laquelle on ne s’attendait pas une seconde et qui nous a fait le plus grand bien. L’arc de Black Widow nous a quant à lui touché tout au long du film, nous la présentant aussi secouée qu’indomptable. Tout aussi étonnant, le fait d’avoir survendu Captain Marvel (Brie Larson) pour finalement la reléguer au second plan. Okoye (Danai Gurira) voit également son temps de jeu se résumer à de brèves apparitions. Quant au snap volontaire de Shuri (Letitia Wright), on le regrette franchement. En effet, la jeune femme aurait probablement pu aider les Avengers à trouver une solution sans faire patauger le film. Évidemment, on ne pouvait vous parler des femmes du MCU sans évoquer la bataille finale. La scène réunissant les héroïnes en un seul et même endroit à eu l’effet escompté puisque largement applaudie dans notre salle. On avoue pourtant lui préférer un instant centré sur Scarlet Witch. Désireuse de venger Vision, elle compte bien en découdre avec ses opposants. Ou plutôt avec Thanos. Et franchement, elle est absolument badass comparée à une Captain Marvel mis à mal par le titan en moins de deux. Des personnages risibles On l’avoue, après Ragnarok et Infinity War, on espérait un Thor (Chris Hemsworth) à son apogée. Pourtant, de divin et mature, il n’est plus que misérable et idiot. Même sa nouvelle apparence drôle sur le coup de la surprise devient lourde – sans mauvais jeu de mot – et lassante. Ainsi, au lieu de profiter d’un Dieu du Tonnerre admirable sur le champ de bataille, on tremble à l’idée de le voir tomber au combat tant il est incapable de briller. Avengers Endgame nous permet aussi de renouer avec le côté extravagant de Bruce Banner (Mark Ruffalo)… en pire. D’homme en conflit permanent avec Hulk, il devient rapidement un mélange des deux. Soit, le Professeur Hulk. Sur le papier, l’idée est bonne mais c’est la douche froide. Comme le dit si bien la Valkyrie (Tessa Thompson), on préfère ses deux autres apparences. Après cela, quasiment plus rien ne va. Lui autrefois si sérieux n’est aujourd’hui plus qu’objet comique. Heureusement, sa rencontre avec l’Ancien (Tilda Swinton) permet de renouer un peu avec le scientifique qu’on aime tant. On retient également son geste de bravoure afin de ramener les disparus à la vie. Quant au redoutable et conquérant Thanos (Josh Brolin), il n’a plus rien de tel. Il devient même tellement passif qu’on en vient à se demander s’il y a bien un vilain avant la bataille finale. Une virée dans les scènes cultes du MCU Vous en rêviez ? Marvel l’a fait. En compagnie d’Iron Man, Captain America et Ant-Man, on se replonge gaiement dans Avengers (2012). Pour notre plus grand plaisir, on découvre l’envers de l’arrestation de Loki (Tom Hiddleston). Une scène qui ne manque pas de piquant, signant un nouvel instant culte du MCU. Avengers Endgame fait également un clin d’oeil au Soldat de l’Hiver (2014) en détournant la scène de l’ascenseur. Toujours la même année, on file ensuite dans l’univers pré Docteur Strange pour un moment très agréable. Et cette fois, c’est Tilda Swinton alias l’Ancien qui revient à l’écran. Rocket et Thor nous ramènent quant à eux sur Asgard. Détruite durant le Ragnarok, la cité offre au Dieu du Tonnerre un instant avec sa mère, Frigga (Rene Russo). On revoit aussi rapidement Loki emprisonné ainsi que Jane Foster (Natalie Portman). Toujours dans l’espace, War Machine (Don Cheadle) et Nebula

Glass : un film qui vole en éclats !

Après Incassable (2000) et Split (2016), M. Night Shyamalan revient dans un univers visionnaire et effrayant avec Glass. Il y a quelques jours, Les Insouciantes ont assisté à l’avant-première du film qui sortira en salles le 16 janvier. Avec Glass, M. Night Shyamalan réunit dans un crossover ce qui a fait le succès de ses deux précédents opus : de la baston, un environnement angoissant à souhait et une performance exceptionnelle de James McAvoy. Une création sonore angoissante D’une part, l’intrigue ne se repose jamais. On ne ressent pas de longueurs devant Glass. De l’autre, la bande son maintient le spectateur en alerte. Tantôt lancinante, tantôt semblable aux battements de cœur, elle accentue l’angoisse et la terreur au fil des scènes. Il en va de même pour les bruitages réalistes (surtout dans les scènes de bagarre) et fracassants. On remarque aussi que la moindre parole est accompagnée d’un son, qui va du bruit de pas sur le sol à la porte qui claque violemment en passant par les hurlements de La Bête. Des destins broyés en quête d’utilité Les trois protagonistes sont mis face à leurs démons et leurs traumatismes d’enfance : David Dunn (Bruce Willis) a survécu à une noyade « imposée » par ses camarades d’écoles, Kevin Crumb (James McAvoy) a subi des violences de la part de sa mère quand il avait neuf ans et Elijah Price (Samuel L. Jackson) s’est fracturé le corps 94 fois au cours de sa vie (dont une fois dans un manège forain). Alors que le Dr Staple (Sarah Paulson) tente de soigner Dunn de son prétendu délire, sa seule préoccupation est de protéger de La Bête le personnel de l’hôpital et le reste de la population. Dunn ne peut ainsi se résoudre à mettre un terme à sa mission car il pense être le seul capable de l’arrêter. Kevin, est quant à lui une âme brisée qui se protège de lui-même derrière des avatars. L’arrivée de ces deux personnages offre à Elijah l’occasion de se libérer et de révéler la vérité à la société : il existe bien des super-personnes parmi nous. Un raisonnement s’opposant à celui d’Ellie Staple qui pense que ces « surhommes » s’abusent eux-mêmes. Mais ce qui rend Elijah – ou Monsieur Glass – si dangereux, c’est avant tout son air tranquille sous lequel se cache la préparation d’un plan que personne ne soupçonne. Et lorsque le personnel s’en rendra compte, il sera déjà trop tard. Le film nous interroge alors sur cette question : Êtes-vous un super-héros ou ne s’agit-il que d’un fantasme malgré vos croyances ? Une performance d’anthologie Nul n’ignore la complexité que cela représente d’interpréter 24 personnages en même temps. C’est pourtant le challenge que James McAvoy relève avec brio, tantôt effrayant et émouvant, tantôt détestable et admirable. De son interprétation, on note les ressemblances avec des personnages tels que Wolverine ou Hulk lorsque Kevin/Patricia/Hedwig ainsi que le reste des personnalités se transforment en Bête. Les effets spéciaux rendent encore plus réalistes cette transition entre l’humanité et l’animosité qui caractérise ce personnage. Glass n’est pas seulement un film d’action violent. Il s’avère être une intrigue psychologique, où chaque personnage bascule dans sa mégalomanie pour se protéger. Au final, le méchant n’est pas celui auquel on pense ni celui qu’on voit dans un premier temps. La révélation de l’antagoniste et de l’existence des super-héros ne survient qu’à la fin, pour mieux faire raisonner la vérité au grand jour, et faire voler en éclats l’ordre autoritaire comme une glace qui se brise en mille morceaux. Et les femmes dans tout ça ? Outre les trois personnages principaux, le Dr Ellie Staple (Sarah Paulson) est primordial dans l’intrigue. Directrice de l’hôpital psychiatrique, elle est en charge de la sécurité des patient.e.s, et plus particulièrement de Dunn, Price et Crumb. Trois hommes considérés comme des éléments dangereux. Mais s’ils n’étaient pas le réel danger ? Pour cela, il vous faudra vous rendre en salle. En effet, empathique au premier abord, le Dr Staple est hardie dans son ambition d’établir un progrès dans sa profession. Mais, est-elle là pour réparer ces hommes, ou les briser ? Madame Price (Charlayne Woodard), bien qu’étant un personnage secondaire, occupe quant à elle une place très spéciale dans la construction du personnage de son fils. Déterminée à ne pas l’abandonner, elle est convaincue qu’Elijah a besoin d’un déclic pour redevenir actif. Enfin, le film met en avant Casey Cook (Anya Taylor-Joy). Ancienne victime de La Bête et unique personne à avoir survécu à son kidnapping, elle fascine l’opinion. Elle prend la défense de Kevin Crumb car il a été le premier à voir sa douleur lorsqu’elle était son otage. En retour, elle a vu la sienne. Et si au premier abord, on pourrait croire que Casey est atteinte du syndrome de Stockholm, c’est bien plus complexe que cela. Casey serait en quelque sorte l’alter-ego de Kevin, de par les violences familiales qu’elle a aussi subi sans pour autant être devenue schizophrène. Au final, ces trois femmes soutiennent à leur manière des hommes brisés, violents malgré eux, mais terriblement attachants. Et vous, avez-vous hâte de découvrir Glass au cinéma ?

Casse-Noisette et les Quatre Royaumes : un bon divertissement pour Noël

Ce noël, Disney marque le coup grâce à Casse-Noisette et les Quatre Royaumes en salle depuis le 28 novembre. Pour accompagner cette fin 2018, les Studios Disney nous offre Casse-Noisette et les Quatre Royaumes. Un film qui s’inscrit dans la mouvance féministe sans hésiter à reprendre des éléments du ballet. Girl Power Outre Clara Stahlbaum (Mackenzie Foy), Casse-Noisette et les Quatre Royaumes met largement les Femmes en avant. Omniprésentes, elles apparaissent d’abord sous les traits d’une soeur (Ellie Bamber) et d’une mère (Anna Madeley). Cette dernière est d’ailleurs le point de départ de l’histoire puisque suite à sa mort, Clara reçoit une sorte d’oeuf de Fabergé qu’elle ne peut ouvrir sans une clé à goupille. Petit à petit, le spectateur découvre donc que mère et fille sont aussi intelligentes qu’inventrices grâce à des situations spécifiques. Au pays des quatre royaumes deux femmes intrigues. En parfaite opposition, la Fée Dragée (Keira Knightley) est solaire quand Mère Gingembre (Helen Mirren) semble tout droit sortie d’un placard oublié. Mention spéciale pour Keira Knightley dont le timbre de voix haut perchée apporte à son personnage un aspect aussi féerique qu’arrogant. Avec elles, ce sont deux femmes mystérieuses, assurées et pleines de nuances qui s’offrent à nous. Et pour cela, nous tirons notre chapeau ! Une reprise du ballet Casse-Noisette Afin de raconter l’histoire des quatre royaumes, quoi de mieux qu’une reprise du ballet Casse-Noisette ? On y voit en effet certaines chorégraphies de Lev Ivanov et Marius Petipa sur la mythique musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski. On l’avoue sans modération, notre coeur a littéralement chaviré face à cette séquence reprenant des éléments du ballet original. Tels des enfants, nous avons regardé avec émerveillement Misty Copeland s’emparer de tout l’espace, nous transportant sans jamais nous ennuyer dans l’univers de Casse-Noisette. Pour l’accompagner, la production a fait appel à une autre célébrité de la danse classique : Sergei Poulunin. Pour le coup, les voir danser ainsi nous a donné envie de voir le ballet. Visuels et costumes sauvent le scénario Malheureusement, Casse-Noisette et les Quatre Royaumes est quelque peu tiré par le bas en raison d’un schéma assez linéaire. En effet, si comme toute héroïne qui se respecte, Clara rencontre des problèmes, ils sont rapidement résolus. Dommage puisque l’adolescente est présentée comme étant dotée d’un esprit particulièrement intelligent. Malgré un scénario qui traîne un peu la patte, le film reste un bon divertissement. Des décors, on a aimé la balance entre un univers jouant sur les codes de l’enfance et des mécanismes aux allures steampunk. En parlant d’enfance, on retrouve en Terre du Divertissement un parc d’attractions avec son carrousel et quelques clowns inspirés des matriochka. Côté costumes, ce sont les choix plus ou moins réalistes qui ont fait leur petit effet. Les soldats ne sont que de vulgaires soldats quand les souris mécaniques sont terriblement réelles. Dame Gingembre et son visage craquelé a quant à elle l’impression de ne plus être qu’une vieille poupée reléguée aux oubliettes. Le tout est accompagné d’un visuel époustouflant permettant à la magie de noël d’opérer. Et vous, qu’avez-vous pensé de Casse-Noisette et les Quatre Royaumes ?

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