Ambition Live Again : Retour sur le concert-test français

Une Indochine lors de l'Ambition Live Again 2021

Attendu depuis des mois, la France a lancé son Ambition Live Again le 29 mai 2021 à l’AccorHotels Arena de Paris. Le concert-test français Ambition Live Againa eu lieu le 29 mai 2021. Un essai clinique organisé par le PRODISS et l’AP-HP avec Etienne de Crecy et Indochine à l’affiche. Retour sur le protocole sanitaire mis en place pour un possible retour prochain au live. Le protocole sanitaire L’Ambition Live Again s’est présenté de manière plutôt similaire aux autres concerts-tests européens. Sur un panel de 20 000 personnes, 5 000 ont été retenues pour assister aux concerts. 2 500 autres ont servi de groupe test. C’est notamment le cas de l’une des membres de notre rédaction : Elisa. Comme elle nous l’explique, tous ont dû se plier à un contrôle PCR quelques jours avant l’essai clinique. Dans son cas, une convocation pour le mercredi. Sur place, après vérification d’identité et du lieu de résidence, elle a rempli un formulaire et répondu à plusieurs questions sur son état de santé avant de pouvoir faire le test. Lui ont ensuite été remis deux kits de tests salivaire. L’un, à faire le jour du concert, le second, à renvoyer 7 jours après l’événement. Test salivaire réalisé le 29 mai. © Elisa Humann / Les Insouciantes Pour Quentin, réalisateur de documentaires, l’organisation était « incroyable au moment des tests trois jours avant le concert« . Dans son esprit reste d’ailleurs les « énormes rangées d’infirmiers » chargés de faire les tests.  Personnes se faisant dépister quelques jours avant le concert-test Ambition Live Again à l’Accor Hotel Arena de Paris | Photo ©Jean-Louis Carli/Alea Des conditions ahurissantes Si l’Ambition Live Again donne l’espoir d’un retour prochain des live, certaines restrictions afin de participer à l’essai nous ont fait grincer des dents. Si nous comprenions parfaitement la limitation aux personnes vivant en Ile de France – afin d’éviter un brassage dû au fort taux de contagion dans la région -, certains points étaient plus que douteux.     Alors que Indochine a délibérément été choisi car rassemblant plusieurs générations, seuls les 18-45 ans ont pu participer au test. Une limitation qui a fait réagir bon nombre de fans de la première heure. En effet, en 1981 – année du premier concert du groupe – les personnes les plus âgés de cette expérience avaient… 5 ans. Pourtant, c’est loin d’être le critère le plus édifiant de la liste de non inclusion fournie pour l’HCSP.  Critères majeures de non-inclusion à l’Ambition Live Again Comme vous pouvez le constater, ont été interdites les « femmes enceintes ou ne disposant pas d’un moyen de contraception efficace, sur déclaration orale« . Oui oui, vous avez bien lu… Fort heureusement, nous avons appris par le biais d’Adèle – une ancienne rédactrice – que sa non prise de contraception ne l’a pas empêché de participer à l’expérience. Un soulagement car ce critère était plus que sexiste. Par ailleurs, sur une liste édifiante d’autres critères de non éligibilité à l’Ambition Live Again se trouvait un IMC supérieur à 30. Supérieur à 35-40 – obésité sévère -, nous aurions compris, mais là, c’est clairement rayer d’un essai se voulant ouvert, toute personne « grosse ». PARIS, FRANCE – 29 MAI: Des masques et du gel sont distribués au public dans le cadre du protocole lors de l’étude médicale et concert test Ambition Live Again qui se déroule à l’AccorHotels Arena de Paris, le 29 Mai 2021. (Photo Jean-Louis Carli/Alea) Ambition Live Again : le protocole avant concert Bien que nous n’ayons pu assister à l’événement, nous vous avons interrogé afin d’en savoir davantage. Maéva, manager dans une grande surface parisienne, est revenue sur le fait qu’il y ait eu plusieurs checkpoints. Un premier permettant de vérifier les tests PCR. Un second ou étaient fournis deux masques. L’un à mettre dans l’immédiat, l’autre en cas de besoin durant le concert. Enfin, un dernier checkpoint permettait de contrôler les billets, sacs,… Selon elle, l’Ambition Live Again était « très bien organisé, très fluide, très facile et sans perte de temps« .  Stéphane, résident de Tournan-en-Brie(77) a ajouté que la Mairie de Paris avait également offert une gourde d’eau à chaque participant. Quant à l’attente, il a ajouté que l’événement avait été « très bien organisé » et qu’une « chaîne humaine de bénévoles » était présente pour les guider. Quentin nous a avoué ne pas avoir trouvé l’attente « plus longue que lors d’un concert normal« . Gourdes d’eau distribuées au public de l’AccorHotels Arena de Paris, le 29 Mai 2021. (Photo Jean-Louis Carli/Alea) Ambition & concert Pour ce concert exceptionnel, Indochine s’est principalement inspiré de son 13Tour. Du 13e album ont notamment été jouées :Station 13, La vie est belle, Song for a dream ou encore Un été français. Bien sûr, les standards Alice & June, College boy, et Tes yeux noirs étaient également de la partie. Pour notre part, on a ressenti une certaine joie au retour de Marilyn dans la setlist. Morceau qui n’avait plus été joué depuis 2016 !  Évidemment, comment rester de marbre avec tant de tubes ? Nous avons pu le constater par le biais de vidéos, l’ambiance était bien là. L’émotion aussi. Maéva a d’ailleurs « ressentie le bonheur de tout le monde » d’être de retour en salle. Une forte émotion partagée par le groupe durant la soirée. Photo indochine Ambition Live Again ©AnthonyGhnassia Si le masque était obligatoire, tous semblent en faire abstraction. Pourtant, Stéphane a admis qu’au début, le fait de le garder avait « était difficile ». En effet, tous n’ont pas hésiter à sauter, danser ou encore donner de la voix à la demande de Nicola Sirkis… Autant dire que l’ambiance d’un concert original d’Indochine était au rendez-vous ce soir là !  Côté scénographie, Quentin l’a trouvé « basique avec un écran géant et un faisceau lumineux« . Un concert qu’il décrit comme organisé avec « les moyens du bord« . Il est vrai qu’Indochine nous offre des tournées de plus en plus spectaculaires et qu’un retour à la simplicité peut perturber les fans assidus. Pour notre part, nous avons retrouvé tout ce qui fait l’essence d’Indochine : clips, effets visuels,.. Indochine devant un public lors du concert test Ambition Live Again qui se déroule à l’AccorHotels Arena de Paris, le 29 Mai

Main Square Festival : le recap

Quelques jours avant le début des festivités, découvrez ce que vous réserve la 15e édition du Main Square Festival d’Arras.

Hunger : une ode aux corps indisciplinés

Début janvier, la France a pu découvrir Hunger : Une histoire de mon corps. Un essai autobiographique signé Roxane Gay sur les répercussions de la société face à l’obésité. Deux ans après sa première publication, Hunger : Une Histoire de mon corps, est enfin disponible en France. Un essai dans lequel nous avions hâte de nous plonger, d’autant plus qu’il fait parti des choix du Our Shared Shelf. Prise de poids et répercussions psychologiques Dès les premières lignes on comprend que Hunger est tout sauf « un récit sur la perte de poids« . Encore moins un livre sur le bien être. En effet, Roxane Gay exprime sans filtre son vécu et pourquoi elle a désiré prendre du poids. Un poids désiré mais dont elle n’oublie pas l’ascendant psychologique. Une chose que l’on apprécie grandement car, tout comme elle, le notre peut varier de façon psychologique, et ce, malgré une alimentation plutôt saine. « J’ai une envie incontrôlable de me goinfrer, de satisfaire la douleur qui grandit en moi, de remplir le vide que crée ce sentiment de solitude au milieu de ceux qui m’aiment le plus, de soulager la souffrance que me fait revivre cette même conversation pénible, année après année après année après année. » Roxanne Gay Au gré des pages, on compatit fortement pour l’autrice. En effet, adolescente, ses parents l’obligeait à enchaîner les régimes sans jamais lui demander la cause de ses constantes prises de poids. Plus choquant encore, le fait qu’ils pensent qu’il soit impossible pour une personne obèse de trouver un emploi. Elle explique d’ailleurs que sa famille considère toujours son obésité comme un « problème familiale ». Fait que l’on peut lier à la dépression de Roxane Gay au sens où l’on sait combien les réflexions de la famille peuvent devenir pesantes tant elles font culpabiliser. Ainsi, on sent que le profond sentiment de solitude émanant de ces mots lui donne l’impression de ne pas appartenir à sa propre famille. Une société foncièrement grossophobe Ressort de Hunger le fait que la société américaine soit grossophobe. Roxane Gay expose notamment l’existence d’émissions de télévisions sur les obèses qui n’hésitent pas à humilier et maltraiter les candidats. Et tout cela pour quoi ? La promotion des corps disciplinés car « le monde n’accepte pas les corps en surpoids« . Son argumentation pousse même plus loin en ajoutant qu’en étant gros, la seule façon de se venger des moqueries est de maigrir. Ainsi, l’obésité est vue comme « une épidémie à éradiqué« . « Il y a un nombre choquant de personnes qui croient qu’elles peuvent tourmenter les gros jusqu’à ce qu’ils maigrissent, qu’ils domptent leur corps ou qu’ils le fassent disparaître de la sphère publique. » Roxanne Gay Vous l’aurez compris, la télévision fait tout pour nous mettre mal à l’aise par le biais d’émissions, mais aussi des publicités. Selon Roxane, chacun d’entre eux – spot publicitaire – n’est qu’opposition entre bonheur comme représentatif de la minceur et malheur comme celui de l’obésité. Ainsi, en voyant ces publicités, les obèses ne peuvent que se sentir comme des « imposteurs » puisqu’elles mettent en avant qu’un « corps mince se cache dans un corps gros« . Pour exemple, elle cite notamment Blue Apron ou Weight Watchers. D’ailleurs, saviez-vous que Oprah Winfrey détenait dix pour cent des actions de cette dernière ? Les difficultés du Body Positive À travers cet essai, Roxane Gay revient sur le Body Positive. Immédiatement, elle met en évidence le fait que si des revendications pour l’acceptation des gros sont importantes, le mouvement ne comprend pas forcément l’ascendant psychologique. Ainsi, on comprend que malgré la remise au point nécessaire faite par le mouvement quant à la culture des corps des femmes, sa propre lutte est quelque peu différente. « Soyons clairs, le mouvement pour l’acceptation des gros est important, il a des revendications et il est profondément nécessaire, mais je crois qu’il devrait aussi comprendre que certains d’entre nous luttent avec leur image et n’ont pas atteint la paix et l’acceptation de soi absolue. » Roxanne Gay Par ses mots, Roxane explique qu’elle a du mal à rejoindre un mouvement de ce genre car elle ne parvient pas à trouver la paix ainsi qu’à s’accepter telle qu’elle est. Elle ajoute même ne pas savoir où s’intégrer dans « les communautés des gros« . Cependant, cela ne l’empêche pas de montrer son admiration pour le travail et les messages divulgués par des mouvements comme Health ou Every Size qui « aident les femmes à s’aimer« . On a aussi aimé le fait qu’elle sache pertinemment que maigrir n’allait pas la rendre plus heureuse. Et vous, avez-vous lu Hunger : Une histoire de mon corps ? Raine NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Pinterest Linkedin

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