Le groupe : une parenthèse hors du temps

Dans Le groupe, Jean-Philippe Blondel nous immerge au sein d’un atelier d’écriture où tout le monde se retrouve sur un pied d’égalité. Paru en mars 2017, Le groupe est le quatrième roman de Jean-Philippe Blondel chez les éditions Actes Sud Junior. Dans ce court roman de 128 pages, vous entrez au sein d’un atelier d’écriture pour les terminales d’un lycée où les participants ne sont pas ce qu’ils paraissent. L’écriture pour tous ! Avec Le groupe de Jean-Philippe Blondel, l’écriture ne semble plus seulement à la portée des Littéraires mais de tous. En effet, si quelques personnages sont issus de cette section, Élisa, elle, est en S tandis que Nina et Boris sont en ES. Les deux professeurs, enseignent quant à eux respectivement l’anglais et la philosophie. Eux-mêmes, se sentent « moins » légitimes que leurs collègues de français, et pourtant, ils s’appliqueront aux règles au même titre que leurs pupilles. La rédaction venant de sections et parcours divers, ce livre nous a fait chaud au coeur puisqu’il démontre que tout le monde peut s’adonner à l’écriture. Écriture qui a permis à certaines d’entre nous de s’en sortir, s’inventer des mondes plus doux que la vie ou ne pas sombrer complètement. En bref, nous aurions adoré prendre part à ce genre d’ateliers durant notre scolarité afin de pouvoir partager sans peur ce que nous avions en nous. Au fil des séances… Le groupe nous amène au coeur des différentes séances de cet atelier. Y sont aussi bien proposés des lecture à voix haute que des exercices d’écritures parmi lesquels : textes à trous, plongée dans l’esprit d’un élève, écriture d’une lettre à destination d’une personne, ou encore, écriture à propos d’un objet apporté. Au cours de ses rencontres, un seul mot d’ordre règne : l’écoute. Il n’y a donc ni conseil, ni jugement sur les oeuvres produites. Un instant, le professeur Roussel insistera tout de même sur le fait qu’il faille simplement écrire, encore et toujours pour s’améliorer. Au fil des pages, de nombreuses références foisonnent. De la littérature avec Harry Potter à l’école des sorciers de J.K Rowling, Hunger Games de Suzanne Collins, La Critique de la raison pure de Kant et Les Mille et Une Nuits d’Antoine Galland, mais aussi des artistes peintres comme Matisse, Chagall ou encore Pablo Picasso avec Guernica. Des émotions toujours plus fortes Les émotions sont toujours quelque chose d’intense et de délicat à la fois, fort et doux. Filles et garçons, femme et homme. Ils vont tous ressentir ce tressaillement, ces poils qui se dressent, ces larmes qui montent doucement. Ils seront tous égaux dans cette explosion des sens. Chacun à sa manière témoignera de ce qu’il a au fond de lui, du moins pour ceux ayant accepté de jouer le jeu. C’est ainsi que nous découvrons la fragilité de certains personnages. Là où ils paraissent forts ou nonchalants, ils sont en réalité effrayés par la solitude ou l’abandon de leur entourage. D’autres, verront l’écriture comme le moyen d’avouer leurs secrets les plus enfouis. Avec eux, on comprend combien écrire est un moyen de se mettre à nu ; mieux comprendre ce que nous sommes. On se revoit d’ailleurs à leur place au même âge, accouchant nos idées dans les marges de nos cours par manque d’ateliers de ce type. Le groupe de Jean-Philippe Blondel résonne comme un livre à destination de divers types de personnes. Adolescents, jeunes adultes, passionnés d’écriture ; tout le monde peut se retrouver dans ces pages offrant une parenthèse dans le temps. Avec ce court roman, la solitude s’évapore dans une valse d’émotions et de sentiments. Et vous, l’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

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