Indochine enflamme l’AccorHotels Arena de Paris

Du 16 au 18 février 2018, le 13 Tour d’Indochine a posé ses valises à l’AccorHotels Arena de Paris. Le samedi 17 février, c’est avec une certaine hâte qu’une partie de la rédaction s’est retrouvée à l’Accorhotels Arena de Paris pour applaudir Indochine dont le 13 Tour a débuté à Épernay le 10 février dernier. Retour sur une soirée placée sous le signe du spectacle et de l’album 13. Une setlist centrée sur 13 Même s’il nous faudra prendre de la hauteur pour nous en rendre compte, l’emblème de ce nouvel opus, le 13, se révèle jusque dans le montage de la scène. Avec pas moins de onze morceaux joués, le treizième album d’Indochine sorti le 8 septembre 2017 se retrouve en plein cœur de cette tournée. Parmi eux, les singles Un été français et La vie est belle. La réalisation du clip de ce dernier avait d’ailleurs été confié à l’artiste italienne pluridisciplinaire Asia Argento que nous retrouverons sur un large écran disposé au plafond pour un duo virtuel durant Gloria. Seront également interprétés Black Sky, 2033, Henri Darger ou encore Karma Girls qui conclura le set. Bien sûr, si 13 est omniprésent, les précédents albums n’ont pas été mis de côté. Pour notre plus grand plaisir, Adora (Alice & June) ainsi que À l’Assaut (des ombres sur l’O) (3) ont été joués dans leur entièreté et en version électrique s’il vous plait. ©thibaudtour Un set engagé Depuis ses débuts, Indochine n’hésite pas à prôner la tolérance, et le 13 Tour ne fait pas exception. Après 3e Sexe, et plus récemment Playboy où Nicola Sirkis disait avoir « essayé les vêtements de sa mère« , c’est au tour de Tomboy 1 de prendre la relève. Accompagné d’une basse dansante, les écrans mettent en avant l’artiste transsexuel Kiddy Smile en train de se maquiller. Et cela, on approuve totalement ! L’aspect politique est lui aussi mis sur le tapis durant les 2h30 de show proposé par Indochine grâce à Un été français et son « froid national ». Alors que nous nous attendions à l’apparition de Trump Le Monde et sa possibilité d’offrir un spectacle visuel, le morceau a été délaissé. Dommage ! On soulignera la présence de College Boy, où, tout comme sur la précédente tournée, le clip a été diffusé en sens inverse sur l’écran derrière la scène. Pour ceux qui auraient la mémoire courte, cette réalisation signée Xavier Dolan s’était vue censurer par le CSA en raison de ses images controversées. © Photo Goledzinowski Un concept grandiose mais peu utilisé Après avoir conquis le public et les médias avec son concept original de serpent lors du Black City Tour, nous attendions Indochine au tournant. Annoncée comme la tournée qui « donnera le vertige« , le 13 Tour parvient une fois encore à surprendre de par son renouveau visuel. Cette fois, plus de serpent embrassant la fosse, cependant, incroyable mais vrai, un écran installé au plafond. On vous laisse imaginer notre surprise face à ce projet d’envergure aussi innovant que relevant d’un coup de génie. Dès l’introduction, nos yeux sont attirés vers ce plafond menant à d’autres galaxies. Prometteur face à ce fantastique voyage interstellaire, nous en espérions sans doute beaucoup trop, et avons quelque peu été déçues de voir cet écran massif délaissé une partie du concert. En effet, sitôt mises en routes, nos petites têtes se sont imaginées la poursuite d’un voyage avec cet écran diffusant de l’image en continu. Avec lui, nous aurions pu faire un arrêt sur Venus – non joué-, suivre Bob Morane dans ses aventures, et bien sûr, découvrir d’autres civilisations. Aurait également pu être projeté la rétrospective du clip College Boy dessus en plus des écrans derrière la scène. À noter que cela aurait résolu quelques problèmes de transitions entre les morceaux, ce qui est bien dommage, le groupe nous ayant habitué à mieux. © Goledzinowski Equité pour les fans grâce à la Zone 13 Comme d’habitude, Indochine prend soin de ses fans. Grâce à une tarification peu élevée par rapport à d’autres spectacles de la même envergure, le groupe rend ses concerts accessibles à tous. Seulement, là ou bon nombre d’artistes abusent des carrés or à des tarifs exorbitants, avec sa Zone 13, Indochine a mis en place tout le contraire. Le principe ? Lorsque les billets sont scannés dans les soixante ou quatre-vingt-dix premières minutes après l’ouverture des portes, des autocollants sont donnés au hasard permettant l’obtention d’un ticket et d’un bracelet Zone 13. Les gagnants se retrouvent ainsi cantonnés dans un arc de cercle autour de la scène et l’avancée, profitant ainsi du spectacle en étant aux premières loges. Une très belle initiative qui permettra aux spectateurs habitués des fonds de salles de pouvoir espérer se retrouver au plus près de leurs idoles. En soit, Indochine propose encore une fois un spectacle impressionnant et abordable pour toutes les bourses. Et si la setlist est particulièrement centré sur 13, peut-être pouvons nous mettre cela sur le compte du futur projet prévu pour les quarante ans du groupe. En effet, dans une interview accordée au Parisien, Nicola Sirkis soulignait son souhait de jouer tous les albums dans différentes villes. Le 13 Tour ne serait-il qu’un prélude pour cet anniversaire ? En attendant, nous avons hâte de les retrouver au Zénith de Lille courant Mai afin de découvrir le spectacle dans une salle plus intimiste que l’AccorHotels Arena. Retrouvez les dates du 13 Tour
Un moment de partage avec Supervision 3.
« La musique pour moi ça veut dire échanger » En prévision de leur concert au Gibus le 4 Décembre 2015 en première partie de Manu, Les Insouciantes sont allés à la rencontre de Stephen Fozard alias Steve et Boris Jardel du groupe Supervision 3., que nous vous faisions découvrir l’an passé à l’occasion des Rockeurs Ont du Coeur de Nantes. Boris, tu as ce projet en tête depuis un certain nombre d’années maintenant, et initialement James Eller et Maxime Garoute en faisaient parti. Le changement “d’équipe” a-t-il eu lieu en fonction des projets de chacun ? Boris Jardel : Par rapport à ce que tu viens de dire, James et Maxime c’était plus dans ma tête que pour de vrai. Le fait est qu’ils tournent énormément, et même si on a réussi à faire des trucs, faire revenir James pour répéter et Max qui était tout le temps parti, c’était trop compliqué. Ça c’est plutôt passé côté création, studio, on s’envoyait des trucs. Ce qui se passe aujourd’hui, le vrai line-up, c’est le moment où Steve arrive j’ai envie de dire. Le changement de line-up ne t’as donc pas donné envie de changer le nom du projet ? Boris : Disons que je me suis laissé porter. Dès le moment où je savais que James et Max ça pourrait pas le faire, j’ai dû rester un petit moment tout seul puis y a eu Van, grâce à qui j’ai connu Steve. Mais il n’y a pas de volonté de ma part de dire tiens toi tu dégages, toi tu restes. C’est juste que ça se passe comme ça se passe, et il est devenu assez évident que c’était de Steve dont j’avais besoin. Comment s’est produit la rencontre avec Cathy Gerber et Simon Gardaix ? Boris : Ma fiancée m’a fait rencontrer Cathy, et ça a été entre guillemets le coup de foudre. Et Simon, bah voilà, c’est le hasard mais qui fait bien les choses. À partir de là, je pense que la base est là et on risque pas de changer avant un petit moment ! (rires) Suite à votre premier live aux Rockeurs Ont Du Coeur à Nantes (Décembre 2014), nous avons été surprises de découvrir des morceaux qui n’avaient plus rien à voir avec les démos de 2007. Comment expliquez-vous ce tournant ? Boris : (pointe du doigt Steve en riant ) C’est de sa faute ! Tout est de sa faute ! Steve : C’est le fameux « Hold Up ! » Boris : Il est arrivé un jour et m’a dit c’est bien Boris, mais quand même ce serait mieux si…. Vas-y explique ! Steve : C’est à dire que, quand un mec fait une maquette chez lui, ça ressemble à la chose que vous avez entendu apparemment, et c’est d’ailleurs ce que j’ai entendu aussi ! Quand on s’est rencontré plus ou moins, la première fois qu’on s’est vu en live, on buvait des bières, et puis là, il m’a fait écouter à peu près tout son disque dur, ça a duré jusqu’à sept heure du matin je crois… Boris : Sept heure et demi ! (rires) Steve : Là, j’ai découvert parce que j’en avais juste entendu une par Van, une qui s’appelait Air France à l’époque (ndlr : devenue Innocence). J’avais été assez impressionné par ça et je trouvais que la chanson était vachement bien, donc j’ai commencé à faire une mélodie dessus, parce qu’il n’y en avait pas, et voilà ce qui m’a permis de rencontrer Boris qui a adoré. Suite à cette fameuse soirée j’ai découvert qu’il y en avait plus qu’une. Y en avait plutôt une dizaine voir une quinzaine qui étaient vraiment excellentes. Après effectivement, quand un groupe joue les maquettes qui ont été créées par une personne, plus une autre personne, chacun chez lui, il y a la sauce qui se fait à trois, quatre, assez naturellement. Donc, ouais, les chansons sont les mêmes à peu de chose près, mais forcément, quatre nouvelles personnes qui les jouent ça changeait l’ambiance et la manière de les jouer je pense. Et de surcroît, quand y a une nouvelle voix dessus. Boris : Non, puis les morceaux, enfin moi qui voit ça de l’intérieur, j’ai toujours su que ce que je faisais tout seul c’était arrivé à un stade où ça stagnait. Mais voilà, quand tu commences à être bien entouré avec des gens qui ont des idées, fatalement tes petites maquettes qui ont trois ans, elles grandissent, mûrissent, sont là. Donc voilà, merci pour ça en tous cas. Ma philosophie de la musique, c’est que même si je suis un grand fan des Who et de Pete Townsend, moi je serais plutôt de l’école de Lennon/ McCartney. Nous avons remarqué que vos textes étaient poignants. Comment se déroule le processus d’écriture ? Steve : Vas-y bébé ! Boris : C’est à dire que pour le moment, on a pas non plus un répertoire de folie, mais il y a des choses que moi j’avais faites tout seul, comme un grand, parce que je pense que je me débrouille pas trop mal en anglais. Moins bien que Steve, mais bon quand-même. En fait si on doit compter ce qu’on a là niveau texte, il y en a trois de Steve et moi j’en ai deux. Mais c’est vrai qu’on écrit pas des textes ensemble pour le moment, ce n’est pas encore arrivé. On compose ensemble, mais pour les textes il est plutôt autonome et moi aussi de mon côté. Après je sais pas comment dire ça, je lui fais confiance, je parle bien anglais donc je comprends à peu près tout ce qu’il raconte et si je n’aimais pas je lui dirais. En l’occurrence ça me plaît ce qu’il raconte. Steve : Et puis c’est toujours assez vague pour que tu comprennes pas exactement de quoi je parle. (rires) Boris : Voilà ! Pour aborder le sujet des premières démos, Boris, tu t’essayais au chant, mais à Nantes on a pu voir que tu te cantonnais aux chœurs. Un retour au lead est-il envisageable sur quelques morceaux ? Boris : Oui mais