Séries Mania 2023 : Qu’en a-t-on retenu ?
Maintenant que Séries Mania est terminé, retour sur une édition qu’on a particulièrement appréciée ! Du 17 au 24 mars, Lille s’est mis aux couleurs du Festival Séries Mania. De son expo Don’t Skip It aux masterclasses en passant par les nombreuses projections, on vous raconte notre festival ! Don’t Skip It : l’exposition sur les génériques Cette année, Séries Mania a décidé de tout miser sur les génériques. Dès vendredi 17 mars, nous nous sommes donc rendus au Village Festival installé au Tri Postal pour profiter de l’exposition leur étant consacrée : Don’t Skip It. Pour notre part, on l’a trouvé très intéressante. D’une, car elle revenait sur les génériques de séries de leur création à nos jours. De deux, car si les génériques étaient importants, ils ont été mis en scène. Ainsi, nous nous sommes retrouvés tantôt dans un salon digne des années 60, tantôt dans une chambre adolescente inspirée des années 90-2000. On a particulièrement apprécié l’accent mis à la fois sur l’écriture de la musique et la conception de son imagerie. De ce fait, nous pouvions observer des feuilles de timbres, des esquisses dessinées de génériques ou encore divers logo de séries. Outre la possibilité de regarder de nombreux génériques (Mission Impossible, Buffy, Dexter ou encore Game of Thrones), il était possible d’en écouter. Car ce que l’on retient le plus souvent, c’est bien la musique ! Pour cela, il suffisait de mettre un casque sur vos oreilles afin de vous retrouver dans une bulle. Bonus, Don’t Skip It n’a pas oublié de mettre en avant les femmes. Toute une série de panneaux est d’ailleurs revenue sur le mouvement #MeToo et ses conséquences. En effet, grâce à cela, les femmes ont pu se faire davantage de place dans le milieu. C’est notamment le cas de l’artiste Aura Lewis, choisie pour créer une vingtaine d’aquarelles pour le générique de Mrs. America. Masterclasses et conférences Cette année, Séries Mania nous a gâté avec des rencontres plus que qualitatives. De Brian Cox à Lisa Joy, en passant par Cécile de France, Tomer Sisley et Marcia Cross, il y avait de quoi se réjouir. Sans parler des nombreuses conférences aux sujets tous plus intéressants les uns que les autres. On l’avoue, on ne s’est pas rendu à la masterclasse de Brian Cox car elle avait lieu en même temps qu’une projection importante à nos yeux. Et si on pensait avoir le temps de la regarder en replay sur SeriesManiaPlus, on a clairement manqué de temps. En revanche, nous n’avons pas laissé filer celle de Marcia Cross. On y a d’ailleurs découvert une actrice pleine d’humour, humble et très inspirante. Pour tout vous dire, on retiendra de ce moment le fait qu’elle ait enjoint toute personne à « croire en nos rêves et de ne laisser personne nous arrêter ». Durant cette masterclass, elle n’a pas hésité à aborder son cancer de l’anus en ces termes : « Je voyais le combat comme une façon de rester en vie. La vie n’est pas un fleuve tranquille, la clé c’est de se relever ». Autant dire qu’après 2 heures à l’écouter, on est ressortis très inspirés. Nous avons également profité du festival pour assister à la conférence Les séries ont-elles du style ? Un excellent choix tant Stéphane Foekinos et Hugo Bardin on maîtrisé le sujet avec beaucoup d’humour. De plus, le duo n’a pas hésité à mettre l’accent sur la mode féminine. Notamment, en revenant sur le fait qu’aujourd’hui, les marques pouvaient décider d’un show plus que l’inverse. Autant vous dire que leur avis sur Emily in Paris n’est pas très sympa ! Ce qui n’est pas pour nous déplaire. On lui a toujours largement préféré sa pionnière, Sex and The City. Nos séries favorites Encore une fois, nous avons eu de quoi nous mettre à croquer sous la dent. Pendant une semaine complète, nous avons essayé de regarder un maximum de séries. Sur place ou depuis notre appartement lillois. Car s’il y a une très bonne chose depuis la pandémie, c’est bien l’apparition de la plateforme SeriesManiaPlus. Grâce à elle, les personnes ne pouvant se déplacer sur le festival peuvent également le suivre. Dans notre cas, nous nous en sommes servi pour rattraper des séances que nous souhaitions absolument voir. Mais revenons-en plutôt aux séries. Si nous n’en avons pas vu autant que souhaité, nous avons tout de même eu d’énormes coups de coeur ! On vous propose donc de découvrir parmi les séries que nous avons vu, celles qui nous ont touché ! Désobéir : Le choix de Chantale Daigle Dans un premier temps, nous avons eu l’occasion de voir au Majestic Désobéir : Le choix de Chantale Daigle. Cette série québécoise revient sur l’histoire réelle de Chantale Daigle, une jeune femme ayant reçu une injonction de la part de son ex-conjoint afin qu’elle ne puisse pas avorter. Ce, alors même que l’IVG avait été décriminalisé l’année précédente. Nous avons aimé détester ces deux épisodes qui reviennent sur l’affaire Trembley contre Daigle. Nous insurger contre cet homme qui pense avoir droit sur le corps d’une femme, la contraignant à garder un enfant dont elle ne veut plus. Et tout cela pour quoi ? Par frustration d’une rupture alors que la relation entre les deux était clairement malsaine. En effet, Trembley y apparaît clairement comme un pervers narcissique, manipulateur et extrêmement jaloux. Qui voudrait d’un enfant dans ce cas ? Grâce à cette série, on se rend compte d’à quel point il est simple de faire basculer un droit acquis. À quel point il est d’ailleurs actuellement facile de revenir dessus comme sont en train de le faire les Etats-Unis. Même en France, des messages anti IVG ont été tagués sur les murs d’un planning familial à Strasbourg. On vous l’assure mesdames, nos droits ne sont jamais acquis ! Little Bird Voilà une série que nous attendions avec impatience. En effet, Saevin ayant pour passion depuis son enfance la culture autochtones, nous ne pouvions pas passer à côté de Little Bird. D’autant plus que cette série
Avortement : Référendum historique en Irlande
La République d’Irlande prouve une fois de plus son engagement et sa volonté d’évoluer avec un référendum revenant sur le droit à l’avortement. Trois ans après le vote par référendum pour le mariage homosexuel, l’Irlande vote le droit à l’avortement. Un grand oui salué le 25 mai 2018 par les irlandaises, toutes générations confondues. Position sur l’avortement – considéré comme un crime Dans un pays majoritairement catholique, l’avortement a depuis toujours été un sujet délicat. L’Article 40.3.3 de la Constitution Irlandaise spécifie en effet la protection du droit à la vie de l’enfant à naître. Aussi appelé 8e amendement, il dispose que « L’État reconnait le droit à la vie du fœtus et, en respectant pleinement le droit égal de la mère à la vie, garantit dans sa législation le respect de ce droit et, dans la mesure du possible, de le défendre et de le faire valoir par ses lois« . Adopté en 1983, cet amendement prouve la mobilisation des hommes politiques et des religieux irlandais face à une Europe qui légalise peu à peu l’avortement. Même en cas de viol, d’inceste, ou encore de malformation du foetus – sans aucune chance de survie -, il était donc interdit pour une femme enceinte en Irlande d’avorter. Toute femme désireuse d’avorter était ainsi placée dans l’illégalité. Cette interdiction a donc poussé un grand nombre d’entre elles à se rendre à l’étranger afin d’interrompre une grossesse, et, notamment au Royaume-Uni. Premier changement De nombreux incidents majeurs ont été portés en jugement ainsi que de nombreux cas débattus publiquement tentant d’assouplir la loi irlandaise sur l’avortement. Il faudra attendre 2012 et le décès de Savita Halappanavar pour voir un premier assouplissement. Après sa fausse couche, Savita Halappanavar est interdite d’avorter car le cœur du fœtus bat encore. Cet événement mena à de nombreuses manifestations. L’année suivante, le gouvernement irlandais modifie légèrement la loi, autorisant ainsi l’avortement s’il existe un » risque substantiel pour la vie » de la mère. Malheureusement, un viol, un inceste ou une malformation du fœtus ne sont pas des raisons acceptées pour un avortement. La voie vers le référendum En 2017, Leo Varadkar devient Premier Ministre de la République d’Irlande. Il est le plus jeune titulaire de cette fonction, le premier métis et homosexuel à l’exercer. Refusant d’être représenté comme un pionnier, c’est aussi lui qui mène son pays à un changement conséquent dans la Constitution. Jugeant la loi trop restrictive, il a promis un référendum pour 2018. Chose promise, chose due, le 25 mai dernier, après de longues semaines de mobilisation des partisans des deux camps, les irlandais ont pu voter le Référendum sur le 36e amendement de la Constitution. De nombreuses personnalités se sont exprimés en faveur du Yes, et de nombreux expatriés revenus voter. Les résultats sont tombés et le « oui » l’emporte à plus de 66%. Un « oui » qui se traduit par une volonté de modifier le 8e amendement qui laisse ainsi place à : « des dispositions peuvent être élaborées dans la loi pour la réglementation de l’interruption de grossesse ». Que va-t-il maintenant se passer? Le gouvernement doit proposer un nouveau projet de loi afin de définir les modalités de l’autorisation de l’intervention volontaire de grossesse, rendant notamment celui-ci possible dans les 12 premières semaines.
Pologne : L’avortement menacée d’une quasi-interdiction
Maintes fois remis en question, le parlement polonais planche sur une interdiction quasi-totale de l’avortement. Depuis l’arrivée de l’ultra-conservateur Andrzej Duda à la tête du pays en 2015, la Pologne entreprend des virages démocratiquement inquiétants. Cela concerne notamment les droits des femmes et l’avortement. L’avortement, un recours restrictif et semé d’embûches Étant un pays avec une forte tradition catholique, la nouvelle loi concernant l’avortement promulguée en 1993 a considérablement réduit les possibilités. Auparavant, de 1956 jusqu’à la chute du régime communiste, l’avortement était libre d’accès et gratuit. La loi actuelle restreint l’IVG sauf pour trois raisons : si la grossesse présente un danger pour la santé de la femme, si elle est issue d’un viol ou d’un inceste ou si le foetus est malformé. Les médecins, devant donner l’autorisation pour avorter, sont cependant rares dans certaines régions. Ceux-ci peuvent refuser, de peur d’être attaqués en justice par exemple. Une loi souvent remise en question Depuis l’entrée du parti pro-nationaliste PiS (Droit et Justice) au pouvoir en 2015, l’avortement est au menu des discussions lors des séances. L’année suivante, le Parlement envisageait d’interdire l’IVG en cas de grossesse basé sur un viol ou de l’inceste, ainsi que de sanctionner les femmes désirant d’avorter et les équipes médicales participantes de cinq ans de prison. Des propositions abandonnées suite aux nombreuses mobilisations dépassant les frontières de la Pologne et aux « marches noires ». Fin 2017, le collectif Sauvons les Femmes, avait réuni environ 500 000 signatures pour soutenir l’initiative législative d’un recours légal à l’avortement durant les douze premières semaines de la grossesse. Cependant, la proposition a été rejetée au Parlement ce 10 janvier dernier. Le pouvoir de l’Église en priorité La plupart des avortements sont dues en grande partie à la malformation du foetus (soit 95%) ; le collectif pro-life Stop Avortement s’en est récemment indigné. Celui-ci a déposé une proposition visant à interdire l’IVG pour ce cas-là. Une mesure soutenue par le PiS, proche de l’Eglise Catholique, qui a notamment restreint librement la pilule du lendemain. Face à de telles propositions, des manifestions se sont déroulées le 17 Janvier 2018 dans plusieurs villes du pays. Cependant, elles étaient moins suivies que la grande mobilisation de 2016.