Un jour sur trois : le féminicide au coeur d’une enquête
Dans Un Jour sur Trois, Stephane Wegner met en exergue les failles de la justice française autour du féminicide. Un jour sur Trois n’est pas un titre choisi par hasard. Car un jour sur trois, c’est une femme qui meurt sous les coups de son conjoint. Un thème dont s’est intelligemment emparé Stéphane Wegner afin de nous plonger dans l’histoire de Marc Amin, un juge d’instruction en convalescence. Mise en avant des femmes Bien que derrière Un Jour sur Trois se cache un homme, le roman s’inscrit en véritable allié du féminisme. En effet, par le biais de son personnage féminin, Elena, Stéphane Wegner parvient à aborder des sujets particulièrement intéressants. Ainsi, il met en avant le fait que l’autrice d’articles de vulgarisation cherche systématiquement à mettre en avant le rôle des femmes dans la recherche scientifique ou les avancées technologiques. Un point qui nous parle d’autant plus que de nombreux travaux réalisés par des femmes ont été volés par leurs confrères masculins. Ici, Elena choisi cependant un tout autre angle : le manque de présence des Femmes dans les manuels éducatifs. Ainsi, Un jour sur Trois évoque la place infime et la minimisation des travaux réalisés par les Femmes. Pour cela, Elena se réfère à un épisode l’ayant choqué alors même qu’elle n’était qu’au lycée. Un épisode où Marie Curie était dépeinte comme la « simple assistante de son mari ». Un peu dur pour la seule femme au monde à avoir reçu deux Nobel, n’est-ce pas ? Pourtant, encore aujourd’hui, alors qu’on nous parle sans cesse de parité femmes-hommes, les programmes scolaires ne font que régresser. À ce sujet, on vous conseille d’ailleurs de lire Le grand complot des livres d’histoire contre les femmes par Titiou Lecoq sur Slate. Outre l’invisibilisation des Femmes dans nos manuels d’histoire, on pourrait également parler du fait que jusqu’en 2017, le clitoris était banni des livres de SVT. Image d’archive de la maternité d’Elne En parlant d’histoire, Stephane Wegner s’est directement inspiré d’un fait réel pour expliquer la spécificité du prénom d’Elena. Et oui, si le prénom de la jeune femme ne possède pas de H, ce n’est pas sans raison. Il vient en réalité de la ville d’Elne – Pyrénées Orientales -, où en 1939, Elisabeth Eidenbenz, une infirmière suisse, a monté une maternité pour les réfugiés espagnols. Ainsi, la jeune femme a permis à de nombreuses femmes d’accoucher sans avoir à craindre les conditions horribles des camps de réfugiés. Camps ou, une fois sur deux, une femme mourrait en couche. Cette histoire est d’autant plus importante pour Elena qui tient son prénom de sa grand-mère, née dans cette même maternité. En plus d’avoir apprécié le fait de revenir sur un tel événement, nous avons adoré le fait que, pour ne pas oublier leur passé, ce prénom ait été transmis à chaque génération suivante. Ainsi, même si les livres ne racontent pas leur histoire, elle continue à se transmettre. Enquête sur fond de féminicides En France, le féminicide c’est 113 femmes tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints en 2021 et déjà 3 femmes tuées en 24h en 2022. Autant dire, beaucoup trop. Ces failles, Stéphane Wegner en parle en connaissance de cause dans Un Jour sur Trois. En effet, l’auteur travaille depuis 27 ans dans le monde judiciaire. Avec ce roman, il vise donc à montrer les failles du système. Dès les premières pages, on constate combien il est difficile pour une femme de porter plainte quand la police, et plus majoritairement, la justice française manque de sérieux face aux violences faites aux femmes. Ainsi, comme dans la réalité, une femme est renvoyée sans protection à son domicile. Domicile qu’elle n’atteindra malheureusement jamais. On a d’ailleurs apprécié l’alternance de point de vue entre le personnage principal et des situations quotidiennes de femmes en danger. Cela passe par les coups, la manipulation ou l’impossibilité de se défaire de ses relations violentes. Ce dernier point est très bien mis en avant par la femme d’un haut magistrat incapable de s’enfuir sous peine de voir son mari faire appel à ses nombreuses ressources pour la retrouver. Grâce à ce personnage, apparaît aussi une phase préventive, l’une de ses amies la poussant à s’adresser à une association d’aides aux femmes victimes de violences. Par ailleurs, notre regard passe par celui de Marc Amin. Un juge d’instruction parisien particulièrement cartésien en convalescence dans les Alpes du Sud qui va se mêler d’une série de disparitions étranges. Mais quel est le rapport nous direz-vous ? Pour cela, il vous faudra lire le livre car le rapport ne se fait que dans le dernier chapitre ainsi que l’épilogue. Autant vous dire que nous n’avons aucunement l’intention de vous gâcher le dénouement. Tout ce que nous pouvons vous révéler est que Marc Amin est un allié au féminisme. Plongée au coeur de la justice française Plutôt que de s’attarder uniquement sur le féminicide, Stéphane Wagner en profite pour faire le tour des sujets qui fâchent : immigration clandestine, pédophilie, trafiques sexuels. Tout cela, dans le but de montrer combien la justice française peine à avancer. Un passage du livre relatant l’immigration nous a particulièrement marqué. En effet, alors qu’il cherche à découvrir comment des femmes peuvent disparaître sans laisser de traces, Marc Amin est témoin d’une scène violente entre des extrémistes et un migrant. On découvre ainsi qu’afin d’empêcher ces hommes et femmes d’entrer dans le pays, des citoyens lambdas pensent pouvoir remplacer la police. Et évidemment, cela dégénère. Autre sujet sensible en France : le cannabis. Avec Un Jour Sur Trois, Marc Amin n’hésite pourtant pas à évoquer le sujet. Le personnage admet notamment que la pénalisation n’est pas la bonne solution. Mieux, il aborde la question d’un point de vue culturel. Et quoi de mieux dans ce cas, que de comparer la consommation du cannabis à celle de l’alcool ? Pour Marc, « nous ne sommes pas gênés par l’alcool parce que c’est une tradition chez nous et que c’est un secteur économique important alors qu’il tue plus de 40 000 personnes par an, entre maladies et accidents de la route. » Le juge admet également qu’une légalisation du cannabis « assècherait le trafic et permettrait à
Hunger : une ode aux corps indisciplinés
Début janvier, la France a pu découvrir Hunger : Une histoire de mon corps. Un essai autobiographique signé Roxane Gay sur les répercussions de la société face à l’obésité. Deux ans après sa première publication, Hunger : Une Histoire de mon corps, est enfin disponible en France. Un essai dans lequel nous avions hâte de nous plonger, d’autant plus qu’il fait parti des choix du Our Shared Shelf. Prise de poids et répercussions psychologiques Dès les premières lignes on comprend que Hunger est tout sauf « un récit sur la perte de poids« . Encore moins un livre sur le bien être. En effet, Roxane Gay exprime sans filtre son vécu et pourquoi elle a désiré prendre du poids. Un poids désiré mais dont elle n’oublie pas l’ascendant psychologique. Une chose que l’on apprécie grandement car, tout comme elle, le notre peut varier de façon psychologique, et ce, malgré une alimentation plutôt saine. « J’ai une envie incontrôlable de me goinfrer, de satisfaire la douleur qui grandit en moi, de remplir le vide que crée ce sentiment de solitude au milieu de ceux qui m’aiment le plus, de soulager la souffrance que me fait revivre cette même conversation pénible, année après année après année après année. » Roxanne Gay Au gré des pages, on compatit fortement pour l’autrice. En effet, adolescente, ses parents l’obligeait à enchaîner les régimes sans jamais lui demander la cause de ses constantes prises de poids. Plus choquant encore, le fait qu’ils pensent qu’il soit impossible pour une personne obèse de trouver un emploi. Elle explique d’ailleurs que sa famille considère toujours son obésité comme un « problème familiale ». Fait que l’on peut lier à la dépression de Roxane Gay au sens où l’on sait combien les réflexions de la famille peuvent devenir pesantes tant elles font culpabiliser. Ainsi, on sent que le profond sentiment de solitude émanant de ces mots lui donne l’impression de ne pas appartenir à sa propre famille. Une société foncièrement grossophobe Ressort de Hunger le fait que la société américaine soit grossophobe. Roxane Gay expose notamment l’existence d’émissions de télévisions sur les obèses qui n’hésitent pas à humilier et maltraiter les candidats. Et tout cela pour quoi ? La promotion des corps disciplinés car « le monde n’accepte pas les corps en surpoids« . Son argumentation pousse même plus loin en ajoutant qu’en étant gros, la seule façon de se venger des moqueries est de maigrir. Ainsi, l’obésité est vue comme « une épidémie à éradiqué« . « Il y a un nombre choquant de personnes qui croient qu’elles peuvent tourmenter les gros jusqu’à ce qu’ils maigrissent, qu’ils domptent leur corps ou qu’ils le fassent disparaître de la sphère publique. » Roxanne Gay Vous l’aurez compris, la télévision fait tout pour nous mettre mal à l’aise par le biais d’émissions, mais aussi des publicités. Selon Roxane, chacun d’entre eux – spot publicitaire – n’est qu’opposition entre bonheur comme représentatif de la minceur et malheur comme celui de l’obésité. Ainsi, en voyant ces publicités, les obèses ne peuvent que se sentir comme des « imposteurs » puisqu’elles mettent en avant qu’un « corps mince se cache dans un corps gros« . Pour exemple, elle cite notamment Blue Apron ou Weight Watchers. D’ailleurs, saviez-vous que Oprah Winfrey détenait dix pour cent des actions de cette dernière ? Les difficultés du Body Positive À travers cet essai, Roxane Gay revient sur le Body Positive. Immédiatement, elle met en évidence le fait que si des revendications pour l’acceptation des gros sont importantes, le mouvement ne comprend pas forcément l’ascendant psychologique. Ainsi, on comprend que malgré la remise au point nécessaire faite par le mouvement quant à la culture des corps des femmes, sa propre lutte est quelque peu différente. « Soyons clairs, le mouvement pour l’acceptation des gros est important, il a des revendications et il est profondément nécessaire, mais je crois qu’il devrait aussi comprendre que certains d’entre nous luttent avec leur image et n’ont pas atteint la paix et l’acceptation de soi absolue. » Roxanne Gay Par ses mots, Roxane explique qu’elle a du mal à rejoindre un mouvement de ce genre car elle ne parvient pas à trouver la paix ainsi qu’à s’accepter telle qu’elle est. Elle ajoute même ne pas savoir où s’intégrer dans « les communautés des gros« . Cependant, cela ne l’empêche pas de montrer son admiration pour le travail et les messages divulgués par des mouvements comme Health ou Every Size qui « aident les femmes à s’aimer« . On a aussi aimé le fait qu’elle sache pertinemment que maigrir n’allait pas la rendre plus heureuse. Et vous, avez-vous lu Hunger : Une histoire de mon corps ? Raine NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Pinterest Linkedin
Manhattan Marilyn : Et si l’icône n’était pas morte ?
Manhattan Marilyn de Philippe Ward nous entraîne à New-York avec une intrigue centrée sur l’iconique Marilyn Monroe. Avec Manhattan Marilyn, Philippe Ward fait revivre l’icône hollywoodienne Marilyn Monroe pour une enquête sous l’ère Obama. Les femmes à l’honneur Comme son nom l’indique, Manhattan Marilyn s’attarde sur l’égérie hollywoodienne Marilyn Monroe. De photos inédites de l’actrice retrouvées dans de vieilles affaires à une enquête sur sa mort, Philippe Ward joue avec les mots. Et si l’icône ne s’était pas suicidée ? C’est là que réside le fond de cette histoire qui nous en apprend aussi bien sur cette femme plus futée et intelligente qu’il n’y paraît que sur son entourage. Au fil des pages, on redécouvre son lien avec les Kennedy mais aussi l’existence du Triangle de Fer – lobby militaro-industrielle – et du Monroe 6 – groupe d’adorateurs -. Bien sûr, ce roman ne serait rien sans l’hispanique Kristin Arroyo. Ancienne Marine en Irak, cette femme possède tact, sang-froid, intelligence et logique. Traits de caractères qu’elle devra mettre à rude épreuve lorsque son associé, le photographe Nathan Stewart est sauvagement tué. Par qui ? Kristin n’en aucune idée, mais sa vie en dépend. Soudainement traquée par le FBI et la mafia, il lui faudra ruser pour comprendre la situation. Une vision actuelle de la société américaine Marilyn Manhattan n’oublie pas la teneur cosmopolite de la ville. À travers les yeux de Kristin Arroyo, vous aurez l’occasion de faire connaissance avec tous milieux sociaux. Vous vivrez de l’intérieur le mouvement Occupons Wall Street. Déambulerez au vernissage d’une exposition de clichés affichant des portraits inédits de Marilyn Monroe. Côtoierez la Mafia italienne ou vous dirigerez vers le quartier des affaires avec le milliardaire Micheal Pear. Parmi toutes ces personnalités, nous avons particulièrement apprécié la mise en avant de la pauvreté sous l’ère Obama. Alors que la Grosse Pomme en fait rêver plus d’un(e), Philippe Ward appuie sur l’envers du décor. Celui où, revenus du champ de bataille, les soldats sont à la rue. Celui où il faut lutter pour survivre. Car oui, si Kristin possède un appartement, ses convictions la pousse à s’allier au mouvement Occupons Wall Street ou à se terrer sous terre avec d’anciens collègues car traquée. Une poursuite dans le tout de New-York De Manhattan à Staten Island en passant par Little Italy, le quartier des finances ou Harlem, Manhattan Marilyn transporte sans problème à New-York. On perçoit d’ailleurs tout l’amour que porte l’auteur à cette ville. Bien que les descriptions ne soient pas énormément détaillés, suivre le mouvement n’est pas difficile. À chaque quartier son ambiance. Chaque lieu son rebondissement. Tout du long, on se trouve dans une position d’attente. Qu’importe les choix des personnages, on se doute des conséquences. Corruptions, intimidations, violences, meurtres. Voilà ce qui régit l’oeuvre de Philippe Ward. Pourtant, Kristin est bien décidée à braver les dangers pour en savoir plus sur les derniers jours de Marilyn Monroe. Pour cela, elle n’hésitera pas à diversifier les moyens de transports. Taxis, motos, traque à pied ; tout est bon dans cette course contre la mort. Manhattan Marilyn : Le hic Légère ombre au tableau, il nous a été impossible de nous identifier aux personnages. En plus d’un manque de fond, la rencontre entre Arroyo et Pear est suffisante pour savoir où tout cela va mener. On avoue, on a même clairement soupiré lors du passage à l’acte car nous aurions préféré qu’ils restent de simples connaissances. Ainsi, leur relation aurait pu garder cet aspect vindicatif qui régnait entre eux et apportait un peu de fraîcheur. Et vous, avez-vous envie de vous plonger dans une enquête sur Marilyn Monroe ?
Naviguer en eaux troubles avec Le Goût Amer de l’Abîme
Grâce à son livre Le Goût Amer de l’Abîme, Neal Shusterman nous fait entrer dans la tête d’un jeune schizophrène. Un somptueux roman paru le 30 août derniers chez les éditions Nathan. National Book Award 2015, Le Goût Amer de l’Abîme est disponible en France depuis le 30 août. Inspirée de l’histoire réelle de son auteur, Neal Shusterman, ce roman jeunesse est une véritable plongée dans les eaux troubles de la schizophrénie. Un livre pour comprendre la schizophrénie Chose non négligeable à la lecture, Neal Shusterman aborde dans Le Goût Amer de l’Abîme un sujet qui le touche directement. Son fils, Brendan, étant schizophrène, le roman s’inspire directement des sensations qu’il lui a rapporté. L’auteur explique d’ailleurs avoir expérimenté la médication de son fils en se trompant de cachet. Le roman contient également quelques esquisses de l’adolescent ainsi que des phrases issues de ses poèmes. Un savant mélange permettant au lecteur d’immédiatement se sentir plus proche de ce garçon vivant sous les traits de Caden Bosch. Grâce au point de vue interne, on se glisse doucement dans les méandres du cerveau de l’adolescent afin d’en comprendre le fonctionnement. De l’anxiété croissante à la paranoïa en passant par des absences répétées ou un manque flagrant de concentration, rien n’est oublié et très bien décrit. Et croyez-nous, alors que nous ne raffolons pas des romans à la première personne, celui-ci nous a tout simplement percuté. Car si tout porte à croire que Caden est un adolescent comme les autres, c’est loin d’être le cas. Au fil des pages, nous découvrons les signes avant coureurs de la maladie jusqu’à son hospitalisation. On ressent également la peur de ses parents face à la perte d’appétit ou une baisse de résultats scolaire. Des adultes qui ne comprennent pas mais restent aux côtés de ce garçon qui veut autant rester seul qu’il a peur de l’abandon. Tout ce qu’on a pour déterminer ce qui est réel, c’est l’esprit… Alors que se passe-t-il quand l’esprit se change en menteur pathologique ? Une réflexion sur les maladies mentales Le Goût Amer de l’Abîme ne vous laissera pas ressortir sans nouvelles connaissances, et ce, que cela concerne la schizophrénie ou l’univers hospitalier. On a tout particulièrement apprécié la réflexion de Caden énonçant que la vision des maladies mentales a changé au fil des siècles. Il aborde notamment le fait d’être considéré comme un prophète pour les amérindiens lorsque d’autres populations préféraient vous enfermer dans des asiles. On retient aussi l’évocation de Van Gogh et son oreille coupée et une histoire autour du David de Michel-Ange. Avec tant de connaissances dans divers domaines, l’adolescent prouve ainsi qu’il n’est pas dépourvu d’intelligence. Le roman dénonce aussi certaines méthodes hospitalières telles que les thérapies de groupes amenant la colère des parents. Sont aussi abordés la surveillance des patients laissant à désirer suite à un suicide et l’exclusion de membre du personnel compétant. Autant de faits qui ne font qu’ôter des points de repaires plutôt que d’aider les enfants à s’en sortir. Tu te demandes quel crétin fini a décidé que ce serait une bonne idée de torturer des ados perturbés en les obligeant à écouter les cauchemars éveillés des autres. Évidemment, Le Goût Amer de l’Abîme n’oublie pas de mentionner les composants du traitement médicamenteux de Caden en mentionnant certains effets secondaires parfois violents. Parce que soigner la schizophrénie n’est pas chose aisée. Il est nécessaire de trouver le bon cocktail pour la bonne personne, signifiant que toute personne en étant atteinte n’a pas le même traitement. Voyage en terres inconnues Neal Shusterman nous présente un univers ou le réel et hallucinations se confondent. Un IRM lui donnera ainsi l’impression d’être enfoncé tête la première dans un canon martelé de coups. Chaque protagoniste tient quant à lui un rôle spécifique dans le voyage de Caden à bord de son vaisseau pirate. À partir de l’instant ou il embarque, l’adolescent devra affronter ses démons et trouver des solutions pour revenir à la réalité. Ici, le perroquet et le Capitaine sont borgnes. Les cocktails sont étranges. La figure de proue, Calliope, est retenue prisonnière du navire. Le tatouage d’un marin parle et des cerveaux s’échappent des crânes pour être balayés par Carlyle sur le pont. Autant d’absurde qui nous fait penser à Camus ou Vian tout en s’accrochant à la réalité. Et vous, avez-vous lu Le Goût Amer de l’Abîme ?
Banned Books Week : La semaine dédiée à l’interdit
Du 23 au 29 septembre 2018, les États-Unis célèbrent les livres interdits durant la Banned Books Week ! Cette semaine, la communauté littéraire américaine se rassemble autour de la Banned Books Week. Un événement dont on ne parle que très peu en France, et qui pourtant, vaut le coup d’oeil ! Qu’est-ce que la Banned Books Week ? Créé en 1982, la Banned Books Week est un événement annuel qui se déroule généralement la dernière semaine de septembre. Son but ? Dénoncer les méfaits de la censure qui augmente considérablement aux États-Unis dans les écoles, librairies et bibliothèques. Lors de cette semaine particulière, la communauté littéraire (bibliotécaires, libraires, éditeurs, journalistes, enseignants, lecteurs,…) fait le nécessaire pour mettre en avant la volonté de pouvoir accéder librement aux livres. La censure aux États-Unis Deux sortes de censures bien distinctes s’appliquent aux États-Unis : les banned books (livres censurés) et les challenged books (livres contestés). Là où l’interdiction est « légale » sur les premiers, ce n’est pas le cas des seconds. Une fois contesté, un livre peut voir son accès restreind dans des bibliothèques ou écoles par exemple. Autant dire que cela s’oppose directement au 1er Amendement de la Constitution des États-Unis qui prône la liberté d’expression. Parmi les motifs de censures récurrent reviennent les notions de violence, les points de vues religieux, la sexualité, l’éducation sexuelle ou encore le racisme. Et que dites vous du un-american ? Oui oui, en 2018, il est possible de faire interdire l’accès d’un livre s’il n’est « pas assez américain ». Affolant n’est-ce pas ? En 2017, ce sont 416 livres qui se sont vus bannis d’écoles, librairies et bibliothèques américaines pour diverses raisons. Parmi eux, notre dernier coup de coeur de l’année : The Hate U Give (Angie Thomas). Ses motifs vont de « langage offensant » à utilisation de drogue en passant par « caractère profane ». Au Texas par exemple, il est nécessaire de donner un accord parental pour qu’un enfant emprunte le livre. Le roman Thirteen Reasons Why de Jay Asher à lui aussi été censuré car abordant le suicide. Les livres les plus contestés aux U.S.A Pour nous rendre compte du nombre d’oeuvres censurées, on a fait un tour sur le site de ALA (American Library Association) qui il donne accès à plusieurs listes recensant les livres contestés. Notre petit côté féministe a immédiatement tiqué sur Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage (Maya Angelou), La Servante Écarlate (Margaret Atwood) et La Couleur Pourpre (Alice Walker). Les classiques littéraires sont aussi aux rendez-vous avec L’Attrape-Coeurs (J.D Salinger), Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur (Harper Lee) ou Gatsby le Magnifique (Francis Scott Fitzgerald). Plus étonnant encore, alors qu’un parc consacré au sorcier s’est implanté aux U.S.A, la saga Harry Potter de J.K Rowling a ses détracteurs. Les motifs ? Sorcellerie évidemment. S’y ajoute les termes « occulte », « satanique », anti-famille » et « violence ». On ne sait pas vous, mais on en ri encore. Banned Books Week : Quel programme ? Durant cette période la communauté littéraire fait particulièrement preuve d’inventivité. Alors que les libraires dédient des vitrines aux livres bannis et contestés, d’autres organisent des débats et conférences. On avoue avoir complètement craqué pour la vitrine du Skylight Books (Los Angeles) qui a carrément mis en scène un bûcher. Si pour l’occasion les américains sont bien décidés à montrer leur soutien à la liberté d’expression, et ce, qu’elle soit peu orthodoxe ou impopulaire, la France ne suit pas le mouvement. Pour vivre l’événement au plus près, il vous faudra donc vous rendre aux États-Unis, ou, profiter de l’une des conférence donnée – au plus près – en Angleterre. View this post on Instagram Banned Books Week #bannedbooksweek A post shared by Skylight Books (@skylightbooks) on Sep 29, 2017 at 3:52pm PDT Bien sûr, la Banned Books Week ne se déroule pas uniquement dans les rues. Sur les réseaux sociaux, les croisillons #BannedBooksWeek et #BannedBooksWeek2018 permettent à tous de participer à sa propre échelle. Pour cela, il vous suffit simplement de partager une oeuvre bannie ou contestée. Si vous manquez d’inspiration, pas d’inquiétude, les organisateurs ont tout prévu en lançant cette année la thématique Banning Books Silences Stories. Speak Out ! Une trame qui implique la nécessité de parler ouvertement d’histoires que d’autres veulent faire taire. Alors, prêt(e)s à lire et partager des livres interdits ?
Mary Shelley : une complainte autour de l’autrice de Frankenstein
Elle Fanning campe les traits de Mary Shelley au cinéma. Le film dévoile les déboires de l’autrice de Frankenstein et la difficulté d’être une femme de lettre au XIXe siècle. Ce mois-ci les salles obscures mettent plusieurs femmes à l’honneur dont la romancière Mary Shelley. Pour sa première réalisation en langue anglaise, Haifaa Al Mansour dévoile les trépas de la vie de l’autrice de Frankenstein sur fond de féminisme. Mary Shelley : un film féministe Du patriarcat aux droits des femmes, Haifaa Al Mansour offre une véritable ode au féminisme. Par sa vision, la réalisatrice nous transporte dans une société régit par et pour les hommes. Mary Shelley (Elle Fanning) va pourtant parvenir à s’y faire une place. Certains se remettent cependant en question, à l’instar de Lord Byron (Tom Sturridge) qui pensait qu’aucune femme ne pouvait comprendre ses écrits jusqu’à ce que Mary lui démontre le contraire. Le film questionne également sur les libertés accordées aux femmes. Là où l’on attend d’elles qu’elles se marient, s’occupent de la maison et fassent des enfants, Mary choisi un autre destin. Par amour, elle n’hésite pas à braver les règles de bienséance en tournant le dos à sa famille. Accompagnée de sa demi-soeur, Claire (Bel Powley), elle s’octroie la liberté qu’elle désire. Alors que la mère de cette dernière décrie les femmes dépravée -dont la mère de Mary-, Claire ira à contre courant en s’adonnant au libertinage. Les Femmes et l’édition Si l’on entrevoit l’essai Défense des droits de la Femme écrit par Mary Wollstonecraft, le monde de l’édition reste très fermé aux femmes. À l’époque, bon nombre d’entre elles usaient même d’un pseudo masculin afin de voir leur oeuvre mis sur le marché. Restant dans la veine féministe du film, Haifaa Al Mansour met en scène sa cruauté à l’égard des femmes. En cause, une non prise au sérieux du manuscrit proposé, qui, selon les éditeurs, n’est pas un sujet fait pour une femme. Ainsi, ils insinuent qu’une femme devrait se contenter d’histoires à l’eau de rose. En raison de sa relation avec Percy Bysshe Shelley (Douglas Booth), Mary subit aussi bons nombres de critiques. L’une d’elle l’accuse notamment d’avoir volé l’oeuvre de son amant afin de la publier à son nom. Fait qui la fera, à raison, sortir de ses gonds. Seule possibilité de voir Frankenstein paraître ? L’anonymat et une préface signée de la main de Shelley. La situation n’est cependant pas exclusivement réservée aux femmes. En effet, le film exploite le fait que la nouvelle de John Polidori – médecin – (Ben Hardy), Le Vampire ait été attribuée à Lord Byron. De nombreuses zones d’ombres Plutôt que de suivre les faits réels, le film gomme une bonne partie de la vie de l’auteur. Parmi ces impasses, la fuite de Percy et Mary en France. Certainement dans le but de ne pas délocaliser le tournage, Haifaa Al Mansour a installé l’intrigue dans le district de Camden. On peut aussi mentionner le mariage des deux amants qui met fin à la querelle familiale bien avant la publication de Frankenstein. Situation qui se désamorce à peine dans le film. Mary Shelley présente aussi de trop nombreuses longueurs. En cause, une histoire trop romancée qui tourne autour du pot. De la relation familiale à la jalousie en passant par les complications du couple, tout semble interminable. Même les acteurs ne parviennent pas à nous convaincre. Tom Sturridge (Lord Byron) et Douglas Booth (Percy Bysshe Shelley) sont dans le surjeu. Elle Fanning ennui. Autant dire qu’il devient difficile d’apprécier le film dans son entiereté lorsque seul le visuel vient sauver la mise. Bien qu’on approuve l’aspect photographique et le point de vue féministe de la réalisatrice, Mary Shelley fait trop de détours. Un film qu’on vous déconseille si vous fuyez l’ennui ou que les drames romantiques ne sont pas votre sauce.
Les Collisions : une vision moderne des Liaisons Dangereuses
Avec Les Collisions, Joanne Richoux offre un roman profondément moderne et audacieux. Parût le 4 avril 2018, Les Collisions est le quatrième roman de Joanne Richoux. Au coeur de l’intrigue, un remake du classique Les Liaisons Dangereuses (Choderlos de Laclos) par deux étudiants en terminal littéraire : Gabriel et Laetitia. Un livre qui promet une nostalgie des années lycées et de nombreuses références ! Une playlist pour accompagner votre lecture Touche d’originalité, Les Collisions sont accompagnées d’une playlist concoctée par son autrice : Joanne Richoux. Combiné à la couverture et au résumé, ce simple fait a suffit à nous pousser vers cet ouvrage plus que tout autre. Si la majorité des titres à l’accent rock nous réjouissent, nous ne sommes pas surprises de l’apparition d’une pointe de classique, de pop et d’électro. On apprécie d’ailleurs cette volonté permettant de découvrir tantôt l’univers musical propre à un personnage, tantôt une situation particulière. Ainsi, alors que Gabriel et Laetitia se rendent à un concert de classique, le choix d’écoute se portera sur le Domine Jesu Christe de Mozart. Judicieusement, Joanne Richoux a attribué un morceau à chacun de ses chapitres en plus de présenter sa playlist en amont. Ainsi, divers choix s’offre au lecteur : écouter la playlist en amont, l’écouter lors de la lecture sans se soucier du chapitre en cours, ou, écouter les morceaux un à un. Cette dernière solution permet d’ailleurs de faire une pause musicale avant d’attaquer la suite des aventures de Gabriel et Laetitia. Bien sûr, rien ne vous oblige à écouter ces morceaux durant votre lecture. Plongée dans les années lycées À peine les premières pages de Les Collisions tournées, le livre s’est transformé en véritable madeleine de Proust. Tout est présent pour nous renvoyer directement à nos propres années lycées. La place au fond de la classe à proximité du radiateur. Se rendre constamment au même endroit pour boire un verre. Dans notre cas, la marginalité, le peu d’ami, l’extrême tangente entre force et fragilité des adolescents. Le fait que le lycée soit une « course à qui fera le plus de mal aux autres« . Mais surtout, et c’est ce qui nous a attiré vers Les Collisions, la référence à ce livre que votre cher rédactrice à elle-même dévoré avant sa propre rentrée en terminal littéraire : Les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. Les points communs aidant, l’immersion dans ce monde étudiant est immédiate. La musique a également eu un rôle important à jouer puisque les choix de Joanne Richoux coïncident avec ce que nous écoutions à l’époque. La référence au clip de What Goes Around Comes Around de Justin Timberlake nous a d’ailleurs fait largement sourire. Les Collisions : un remake moderne des Liaisons Dangereuses Vous l’aurez compris, Les Collisions sont largement inspirées des Liaisons Dangereuses avec dans les rôles du vicomte de Valmont et de la marquise de Merteuil, Gabriel et Laetitia. Gravites autour d’eux Ninon (Cécile de Volanges), Solal (Danceny), Dorian (Gercourt) et Amandine, la professeur d’Arts Plastiques en tant que la vertueuse Madame de Tourvel. Évidemment, ayant conscience des destins quelque peu tragiques des protagonistes originaux, on s’est demandé où nous mènerait cette histoire, qui, jusqu’au point final ne nous a pas déçu. Car là où Les Liaisons Dangereuses ne sont qu’affaires de séductions et manipulations, Les Collisions ont une résonance cruellement moderne de notre société. À l’époque où Tinder est à la mode, le livre évoque sans retenue les sites de rencontres ainsi que le développement des modes de communications permettant en un claquement de doigt de détruire une réputation. Avec lui, on explore l’adolescence sous tous ses angles. Jalousie, amour, sexualité, dépression, violence, délits. Rien ne manque à l’appel. Pas même ce sujet assez tabou que sont les relations entre professeurs et élèves. Laetitia en dira même que cela « ne marche que dans les films et les faits divers glauques« . On tire d’ailleurs notre chapeau à l’auteur qui est parvenu à nous rappeler combien la vie de famille peut être complexe à cet âge en instaurant des relations parentales toutes plus diverses les unes des autres. Rien que pour cela, Les Collisions sont un véritable petit bijou. Chez Joanne Richoux, les personnages sont plantés dans un décor teinté de rock où l’insouciance n’a pas de prix. Loin des adolescents modèles, Laetitia et Gabriel sont d’autant plus attachants que leurs vies ressemblent aux nôtres. Parfois trop adultes pour leur âge, parfois en quête de ce que tout adolescent recherche. L’identification rapide nous pousse à nous délecter de chaque chapitre sans cesser de nous demander jusqu’où ils seront capable d’aller. Si de nombreux clins d’oeil sont fait à l’oeuvre originale, notre favori reste celui faisant écho à la célèbre lettre de Valmont déclamant sans cesse « Ce n’est pas ma faute » afin de rompre avec Madame de Tourvel. Nous ne vous en dirons cependant pas plus afin que le contenu du livre reste une surprise. Un roman truffé de références Musique. Littérature. Peinture. Sculpture. Cinéma. Jeux Vidéos. Histoire. Théories. Rien n’a été oublié par Joane Richoux qui nous offre un livre culturel et gorgé d’intelligence. Grâce à la paranoïa de Dorian, Les Collisions énoncent moults théories allant du satanisme aux Illuminati, en passant par les Erich Von Däniken et sa croyance d’être dominé par des reptiliens. Avec la passion de Gabriel pour la peinture, sont évoqués plusieurs oeuvres telles que Le Verrou (Fragonard) ou les illustration de Dubouchet pour Le Rouge et le Noir (Stendhal). Évidemment, les personnages évoluant en terminal littéraire, les références aux Confessions de Rousseau, Voyage au bout de la nuit (Céline), 1984 (Orwell) ou à Roméo & Juliette (Shakespeare) sont logiques. En plus de sa playlist, Les Collisions est truffé de références musicales. Comparaisons physiques d’un personnage à un chanteur. Mêlées à des théories expliquant que la musique serait un déclencheur de meurtres. Le cinéma à lui aussi sa part belle avec des références à la série à succès American Horror Story ainsi qu’aux films Jurassic Park, Eyes Wide Shut (Kubrick), J’ai Tué Ma Mère (Dolan) et même au classique Edward aux mains d’argent de Tim Burton. Laetitia compare également Gabriel à Eric Northman (True Blood). Joanne Richoux fait
Lectures de Noël : Notre sélection pour petits et grands !
Voici une petite liste de lectures pour se plonger dans les fêtes de fin d’année ! En ce mois de novembre, les magasins se parent de leurs plus beaux ornements, les rues fourmillent et le froid s’installe subrepticement dans nos habitations. Aucun doute possible, l’esprit de Noël nous submerge. Dans cette atmosphère, quoi de mieux qu’un chocolat chaud – avec plein de chamallow dedans – et d’un bon livre pour s’imprégner de la saison ? Afin de vous (re)plonger dans les classiques de Noël avant l’heure, nous vous proposons notre série de lectures de Noël. Un chant de Noël – Charles Dickens Maître en la matière, Charles Dickens est un incontournable concernant la littérature à cette saison. Parmi ses cinq livres sur la thématique, nous vous recommandons “Un chant de Noël”, conte où vous suivrez Scrooge, un vieil homme aussi amer que attendrissant à travers son périple dans le Londres Victorien. Une oeuvre sur la compassion et l’importance de nos actions qui pourraient donner des idées à certains. Lettres du Père Noël – J.R.R. Tolkien Comment aborder ce thème sans évoquer “Lettres du Père Noël” du papa de la Terre du Milieu : J.R.R. Tolkien ? Cet ouvrage contient les lettres que l’auteur écrivait pour ses enfants chaque année entre 1920 et 1943, prétendument envoyées du Pôle Nord par le Père Noël lui-même, ou son ami l’Ours Polaire. Des tranches de vies du héros de Noël et son Ours qui plaira aux petits et grands. Le Noël d’Hercule Poirot – Agatha Christie Noël n’est pas forcément synonyme de contes et joyeusetés, c’est pourquoi… nous vous proposons de partager “Le Noël d’Hercule Poirot” de la Maîtresse incontestée du crime : Agatha Christie. Plongez dans les tréfonds de l’assassinat du vieux Simeon Lee et découvrez qui de ses enfants et petits-enfants est le meurtrier. La croisière de Noël – Mary & Carol Higgins Clark Toujours dans le genre policier/Thriller impossible de passer à côté de la reine Mary Higgins Clark. Tout comme Dickens, on lui doit de nombreux ouvrages sur le thème de Noël, mais on l’avoue, notre préférence va vers “La croisière de Noël”. Une histoire pleine de rebondissements et d’humour sans oublier le suspens ! Flocon d’amour – Lauren Myracle, John Green et Maureen Johnson Pour terminer l’année sur une note plus romantique énonçons les rencontres hasardeuses de Gracetown. Une tempête de neige bloque ses passagers dans une petite bourgade perdue la veille de Noël. Les rencontres inattendues se multiplient entre amour et désamour vous ne serez pas au bout de vos surprises ! Nous espérons que ces conseils vous auront satisfait et vous souhaitons une très bonne lecture ! N’hésitez pas à nous partager vos lectures !
Poursuivre l’aventure Penny Dreadful
Penny Dreadful c’est terminé à la télévision mais poursuivez l’aventure à travers les livres ! Aujourd’hui Les Insouciantes ont décidé de vous partager quelques coups de coeur de la littérature classique. La série américano-britanique de John Logan, Penny Dreadful, s’était timidement montrée à la télévision le 11 mai 2014 pour se terminer le 19 juin 2016 en trois saisons. La série posait ses bagages dans le Londres Victorien, des bas-fonds aux milieux les plus aisés. Plusieurs intrigues étaient mises en avant et chaque épisode représentait une nouvelle aventure nous permettant de découvrir de nouveaux personnages. A travers ces derniers ainsi que les thèmes, la série multiplie les références aux mythes et oeuvres littéraires du XIXème siècle dans le domaine du fantastique. Des livres pour perpétuer l’aventure ! Aujourd’hui nous vous proposons de continuer l’aventure Penny Dreadful et de vous (re)plonger dans cet univers si particulier qui a bercé l’enfance de bon nombre d’entre nous. Immergez dans les bas-fonds de Londres et ailleurs parmi les personnages importants de la littérature cachant des secrets redoutables et inavouables. Dracula – Bram Stoker Jonathan Harker, jeune et brillant clerc de notaire, se rend pour affaires dans les Carpates en Transylvanie, où réside son client, le comte Dracula. Celui-ci se révèle un hôte chaleureux et prévenant, mais la curiosité incite Jonathan à pousser son exploration de l’immense château toujours un peu plus loin. À travers les lettres qu’il lui envoie presque chaque jour, Mina, sa fiancée restée à Londres, découvre qu’une effroyable réalité se tapit dans l’ombre de la légende… Le portrait de Dorian Gray – Oscar Wilde Dorian Gray, jeune dandy séducteur et mondain, a fait ce vœu insensé : garder toujours l’éclat de sa beauté, tandis que son visage peint sur la toile par le grand Basil Hallward assumerait le fardeau de ses passions et de ses péchés. Et de fait, seul vieillit le portrait où se peint l’âme noire de Dorian qui, bien plus tard, dira au peintre : « Chacun de nous porte en soi le ciel et l’enfer. » L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde – Robert Louis Stevenson Le docteur Jekyll est un homme bon et loyal. M. Hyde, lui, est un individu étrange, capable des pires crimes. Pourquoi alors Jekyll a-t-il fait son testament en faveur de Hyde ? Pourquoi le laisse-t-il venir chez lui à n’importe quelle heure ? Serait-il victime d’un chantage ? Le vieux docteur Lanyon aimerait bien savoir. Peut-on être à la fois homme de bien et criminel, Jekyll et Hyde ? Frankenstein – Mary Shelley Victor Frankenstein a travaillé sans relâche pour découvrir le secret de la vie. Jour et nuit, il s’est enfermé dans son laboratoire secret. Jour et nuit, il a fait les expériences les plus incroyables, les plus atroces. Et voilà qu’au moment de réussir, tout s’effondre. La créature à laquelle il a donné vie est un monstre. Horrifié, le savant s’enfuit abandonnant la créature à elle-même. Grave erreur ! Seule, mal-aimée, elle n’aura désormais qu’un but : se venger de son créateur. La ligue des Gentlemen extraordinaires – Alan Moore Londres, 1898. L’ère victorienne vit ses dernières années et le XXe siècle se profile. A cette époque de grands bouleversements, les champions sont plus que jamais nécessaires. Allan Quatermain, Mina Murray, le capitaine Nemo, le Dr Henry Jekyll, Edward Hyde et Hawley Griffin forment la Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Ces justiciers sont les seuls à pouvoir contrer la menace mortelle qui pèse sur Londres, la Grande Bretagne, et la planète entière ! Le Paradis perdu – John Milton Satan, l’ange déchu, vient d’être vaincu par les armées divines. Avec son armée, il s’apprête à relancer une attaque contre le Ciel lorsqu’il entend parler d’une prophétie : une nouvelle espèce de créatures doit être formée par le Ciel. Il décide alors de partir seul en expédition. Sorti de l’enfer, il s’aventure dans le paradis, et trouve le nouveau monde. Après avoir facilement dupé l’ange Uriel en changeant d’apparence, il s’introduit dans le paradis et découvre Adam et Ève. Dieu l’apprend, mais décide de ne rien faire : il a créé l’homme libre, et lui accordera sa grâce quoi qu’il arrive… si toutefois il respecte la justice divine. Son Fils, trouvant le jugement sévère, supplie son Père de prendre sur lui les péchés des hommes, ce à quoi celui-ci consent. Après quelques doutes, Satan met au point un plan pour nuire à Dieu et à l’Homme. Carmilla – Joseph Sheridan Le Fanu Dans un château de la lointaine Styrie, au début du XIXe siècle, vit une jeune fille solitaire et maladive. Lorsque surgit d’un attelage accidenté près du vieux pont gothique la silhouette ravissante de Carmilla, une vie nouvelle commence pour l’héroïne. Une étrange maladie se répand dans la région, tandis qu’une inquiétante torpeur s’empare de celle qui bientôt ne peut plus résister à la séduction de Carmilla… Un amour ineffable grandit entre les deux créatures, la prédatrice et sa proie, associées à tout jamais » par la plus bizarre maladie qui eût affligé un être humain. Macbeth – William Shakespeare Macbeth et Banquo sont deux généraux au service de Duncan, roi d’Ecosse. Ils sont fidèles et valeureux. De retour d’une campagne victorieuse contre les rebelles, ils rencontrent dans la lande trois sorcières qui leur font une prophétie : Macbeth sera fait seigneur de Cawdor puis deviendra roi, tandis que Banquo engendrera des rois. Macbeth apprend quelques temps plus tard que Duncan l’a nommé Sire de Cawdor, réalisant ainsi la première prophétie… Vingt mille lieues sous les mers – Jules Verne En cette année 1866, une forte angoisse règne sur les océans. Un monstre marin effrayant a été signalé dans diverses mers par plusieurs navires. Une expédition s’organise à bord de la frégate américaine Abraham Lincoln. Elle a notamment à son bord le capitaine Faragutt, le canadien Ned Land, le fameux naturaliste français Aronnax du Muséum de Paris et son fidèle domestique Conseil. Le but de cette expédition est de débarrasser les mers de cette abominable menace. Vous trouverez de