Interview Dana Foote (Sir Chloe)

Image à la Une pour notre rencontre avec Dana Foote (Sir Chloe) | © Mélanie Pierrat

« L’idée de la forme d’arche pour le titre de l’album est venue de boîtes d’allumettes vintage ! » Avant leur passage au Main Square Festival le 2 juillet prochain, Sir Chloe se sont produits au Trabendo le 9 juin 2023. Nous en avons donc profité pour rencontrer Dana Foote, leader du projet. Vous êtes venu.e.s en France l’année dernière, vous avez donc eu un aperçu du public français. Vous avez hâte de jouer ce soir ? Oui, on a vraiment hâte ! Please vont jouer notre première partie. C’était déjà le cas l’année dernière pour Paris et Londres. Donc on a vraiment hâte ! C’est fun de se retrouver et on a hâte de les revoir eux aussi en live! Vous allez jouer au Main Square Festival le mois prochain, on se demandait si vous préparez vos concerts d’une façon différente pour un festival et pour une salle plus classique comme le Trabendo ? Pour les festivals, on joue moins longtemps. En général, c’est entre 25 et 30 minutes. On a un set raccourci qu’on appelle le « chaos set », parce qu’il est composé de nos chansons les plus rapides et celles où le public peut chanter avec nous ! Nous avons lu que vous aviez hâte de jouer Salivate et Obsession. Il y a quelque chose de spécial avec ces chansons ? Obsession est ma chanson préférée sur l’album que nous venons de sortir, I am the dog. Salivate, c’est une des plus fun parce qu’elle est plus intense et bruyante. Ces deux là sont juste fun en live ! © Mélanie Pierrat À propos de I am the dog, est-ce que vous avez des influences dont vous voulez nous parler ? Comment l’avez-vous écrit ? Des références littéraires ou cinématographiques ? Il n’y a pas de références littéraires directes, mais je lisais beaucoup quand l’album a été écrit. Il a été écrit sur une période de 2 ans et demi. Il y a eu beaucoup de médias différents que nous avons ingérés pendant tout ce temps. Molly Hawkins est arrivée sur le projet en tant que directrice créative. Pour la couverture de l’album, j’ai dû rassembler des photos que j’aimais pour qu’elle s’en inspire. L’idée de la forme d’arche pour le titre de l’album est venue de boîtes d’allumettes vintage ! On s’inspirait de choses et d’autres… Je pense qu’il y a des chansons qui se sont inspirées de la littérature mais je ne dirais pas qu’il y ait eu un truc en particulier pour tout l’album. En parlant de photographie, vous avez travaillé avec Grant Spanier. Comment est-ce arrivé ? Grant Spanier m’a été présenté par Molly Hawkins. Elle a également dirigé tous nos clips pour I am the dog. On a travaillé aussi avec elle en 2020 car elle a dirigé le clip de Michelle. Je l’ai rencontrée grâce à mon manager Zack Tetra. Elle a cette capacité incroyable où elle peut rassembler une équipe de rêve, faite sur mesure, et qui la suit au doigt et à l’œil en matière de création. Comme nous sommes un petit groupe, elle a eu un temps et des fonds assez limités. Mais elle a réussi à créer une équipe fantastique assez rapidement. Et Grant Spanier en faisait partie, en tant que réalisateur.  À propos de votre album, vous avez choisi le titre I am the dog, et vous avez aussi une chanson intitulée I am the dog. Avez-vous choisi cette chanson en particulier pour donner le nom à l’album ? A-t-elle quelque chose de spécial ? I am the dog a été la première chanson qui a été écrite il y a à peu près 2 ans et demi. Peu de temps après qu’elle ait été écrite, j’ai su que je voulais appeler l’album I am the dog. Juste parce que j’aimais le titre de cette chanson, pour être honnête ! L’idée de base pour l’album était que je voulais qu’il soit un album conceptuel, du point de vue d’un chien. Ça ne s’est pas fini comme ça mais c’est une autre raison qui explique le choix du titre de l’album ! © Mélanie Pierrat Vous avez également expliqué que les chansons de Party Favors ont été écrites des années avant que l’album ne sorte. Pour I am the dog, aviez-vous un temps restreint pour l’écriture ? Comment avez-vous fait ? Cet album a fini par prendre beaucoup plus de temps que prévu parce que c’était la première fois qu’on travaillait avec un label et une équipe de professionnels. Pour Party Favors, c’était seulement moi et mon guitariste Teddy O’Mara qui écrivions et produisions les chansons. Quand on a signé avec une maison de disques, on s’est retrouvé.e.s à travailler avec 15 ou 20 personnes qui donnaient leur opinion, changeaient notre timeline, nous disaient quelles chansons on pouvait écrire, quelles chansons ils voulaient eux… Donc tu commences à travailler avec plein de nouvelles règles et collaborer avec ces gens change tout dans l’aspect de création d’un album.  Notre timeline s’est vraiment allongée car on avait prévu que tout soit écrit et enregistré en un an. Et finalement, ça a pris presque 3 ans ! La plus grande différence c’est que, avec I am the dog, on a vraiment cherché à faire une œuvre en elle même, entière. Pour Party Favors, ce n’était pas intentionnel comme ça. C’était juste des chansons écrites par ci par là, qui ont finalement été rassemblées en un album. I am the dog a été écrit de manière intentionnelle. Vous avez travaillé avec d’autres musiciens sur cet album alors que vous étiez seul.e.s avant. Que penses-tu que ça apporte à l’album ? Est-ce encore votre album à vous ou est-ce différent de ce que vous vouliez faire, vous ? À cause de mon expérience, je pense que ce que je voulais faire a beaucoup changé pendant qu’on faisait l’album. J’ai appris beaucoup grâce aux collaborations avec ces gens. Je pense que ce que l’on voulait, changeait à chaque fois que l’on travaillait avec une nouvelle personne. Au final, le résultat est

Cécile Garcia ou le webtoon français !

Cécile Garcia lors du Paris Fan Festival - Image à la une

Lors de notre visite au Paris Fan Festival, nous avons rencontré la présidente de l’association Eventoon, Cécile Garcia ! À proximité du Village Cosplay, nous nous sommes arrêtés un moment sur le stand d’Eventoon, un collectif de webtooners français originaux. Nous y avons rencontré la présidente de l’association, Cécile Garcia qui nous a parlé de son webtoon, Mez et les filles de Sar. Cécile Garcia et le webtoon Cécile Garcia est une autrice et scénariste française. Lors de notre discussion, elle nous explique être tombée dans le webtoon car, en tant que scénariste, il est beaucoup plus facile de s’y faire éditer. En effet il y a, d’après elle, un plus grand accès à l’édition par rapport au roman papier. Cependant, ce dernier reste toutefois son objectif. Dans ce milieu, elle apprécie pouvoir travailler avec des illustrateurs/illustratrices et cumuler plusieurs histoires en même temps. Ainsi, la plateforme lui convient parfaitement. Si Mez et les filles de Sar est son premier webtoon, Cécile admet avoir toujours écrit. Elle ajoute même que « tous les gens de sa génération sont passés par l’écriture de fanfiction » et qu’elle en a « déjà écrit une où Kakashi était son père. » Comme évoquée en introduction, Cécile est également présidente de l’association Eventoon. Ce collectif a pour but de réunir les webtooners français afin qu’ils puissent gagner en visibilité. Car si le webtoon est majoritairement asiatique, il existe des auteur•ice•s près de chez nous. Ainsi, Eventoon permet aux créateurs de webtoon français de se regrouper et d’obtenir une communication autour de leurs oeuvres. Cécile Garcia lors du Paris Fan Festival La genèse de Mez et les filles de Sar Cécile Garcia étant scénariste et co-autrice du webtoon Mez et les filles de Sar, c’est cette oeuvre qu’elle a décidé de nous présenter. Cette histoire a vu le jour lors du concours Webtoon 2021 (été) et a commencé à être éditée le 16 décembre 2021. Aujourd’hui, on arrive à la moitié, voire la fin, de la saison 2 qui sera la fin de la série.  À son initiative, Cécile – bien sûr – et l’illustratrice Hycopank. Toutes deux se sont rencontrées par hasard et ont commencé à travailler ensemble. Puisqu’elles ont trouvé un très bon équilibre, autant dire que ce webtoon ne sera certainement pas leur dernière série commune ! En plus, toutes deux s’adorent autant qu’elles aiment travailler ensemble. De quoi ça parle ? Mez et les filles de Sar est une romance entre une jeune fille et son ami d’enfance dont elle est amoureuse. L’héroïne semble toutefois être connectée à une sorte de monde parallèle à travers lequel d’autres filles peuvent prendre sa place dans la vraie vie. Les autrices tiennent d’ailleurs à présenter leur histoire tout en douceur, en couleur ainsi qu’avec une relation amoureuse saine. En effet, elles en ont “marre de voir des romances très toxiques et romantisées”. Des paroles qui font particulièrement plaisir à entendre ! Afin de diversifier les personnages, Cécile Garcia et Hycopank ont intégré des éléments de la culture queer. Ce, à travers des questionnements sur la sexualité de certains personnages et d’autres visions du couple.  Métaphore du trouble du TDI (Trouble Dissociatif de l’Identité), le webtoon met en lumière les réalités de différents troubles psychologiques. Son ami d’enfance est surtout atteint d’anxiété sociale mais on retrouve aussi les thèmes du harcèlement scolaire, du TDI et de comment on vit avec, de l’emprise psychologique,…  © Hycopank Cécile Garcia au futur ! Cécile Garcia a bien-sûr des projets pour le futur ! Notamment un en production avec Ankama pour leur nouvelle plateforme (Allskreen).  Elle a également pas moins de 3 webtoons en cours dont le prochain avec Hycopank. On vous avait bien dit qu’elles n’allaient plus se lâcher ! Cette fois, il s’agira d’une histoire complètement différente qui va explorer un peu plus la fantaisie, le monde des elfes, les complots du gouvernement… Un nouvel univers prometteur ! D’autres projets BD sont également en cours pour les deux collaboratrices. Cependant, cela prend un peu plus de temps que le webtoon, qui va excessivement vite en comparaison. Enfin, des collaborations avec d’autres artistes arrivent. On ne sait pas vous, mais on a très hâte de voir ça !   Et vous, avez-vous envie de lire les oeuvres de Cécile Garcia ? CYRIELLE SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

Harcèlement scolaire : Rencontre avec Matthieu Meriot

Ancienne victime des violentes brimades de ses camarades et auteur de deux ouvrages sur son vécu, Matthieu Meriot nous parle de harcèlement scolaire. Lancée en 2015, la journée nationale contre le harcèlement scolaire vise à détecter ces agissements, libérer la parole et permettre aux victimes de trouve de l’aide. À cette occasion, nous avons rencontré l’auteur du livre « Un enfer scolaire » : Matthieu Meriot. À partir de quand vous êtes-vous fait harceler ? Matthieu Meriot : Cela a duré de la maternelle jusqu’en classe de quatrième. J’ai tout gardé en moi jusqu’à mes 14 ans pour ne pas inquiéter mes proches. Mon harcèlement était aussi bien physique que moral. Ma famille ne se rendait compte de rien car je gardais tout pour moi.  Pour mettre fin à ce calvaire, je me suis mutilé à plusieurs reprises et fait trois tentatives de suicide. Aujourd’hui je relativise, mais je prends conscience que j’aurai dû en parler plus tôt. Dès que je me suis confié, on m’a soutenu et depuis lors, je suis toujours suivi psychologiquement. Vous dites que votre compte Twitter vous a apporté beaucoup de soutien. Plutôt étonnant de la part d’un réseau social souvent décrié pour sa violence ? Je veux justement montrer le côté positif de cette plateforme. Je trouve que Facebook est un peu mort. Les gens ne vont pas forcément partager les publications donc Twitter attirera plus de personnes. C’est surtout une question de visibilité. Bien sûr qu’il y a de la haine et de la violence sur Twitter mais j’ai les épaules pour ne pas me laisser abattre par les messages de certains haters, ce qui n’est bien sûr pas le cas de tout le monde. « Malgré les films, les interviews, la prévention dans les écoles, il faut se demander si tout cela fait réellement avancer les choses. » Vous avez 20 ans et déjà deux livres auto-publiés. De quoi parle le dernier en date, « Les Emotions d’une vie »? J’y aborde ma façon de voir les choses aujourd’hui. Pas uniquement sur le harcèlement mais sur plusieurs thèmes comme l’art par exemple. Je pense que l’art, c’est ce que l’on crée nous-mêmes. Que ce soit par l’écriture ou par la musique. Par ailleurs, je vais continuer à écrire mais plus sur le thème du harcèlement. Je pense que j’ai fait le tour me concernant (rires). Je voudrais me diversifier et publier un livre par an. Dans « un enfer scolaire », vous finissez souvent vos chapitres par : « c’est triste, mais c’est ainsi… ». Pensez-vous qu’il n’y a quasiment pas d’espoir d’amélioration pour que le harcèlement scolaire cesse ? Je pense que l’on n’aura jamais vraiment de solutions pour que ça s’arrête. La meilleure solution est d’en parler autour de soi mais beaucoup de jeunes n’osent pas encore. C’est comme un cercle vicieux. Malgré les films, les interviews, la prévention dans les écoles, il faut se demander si tout cela fait réellement avancer les choses. Quel message voulez-vous passez aujourd’hui ? Aux jeunes notamment. Je les encourage à parler. C’est la seule et meilleure solution car tout le monde peut se dire quelque chose, sur n’importe quel type de harcèlement et pas seulement le harcèlement scolaire. Si on garde tout pour soi, la souffrance continue. Le fait d’écrire sauve aussi. Les réseaux sociaux m’ont beaucoup aidé mais il faut néanmoins être fort psychologiquement, faire la différence entre le bien (rencontrer les bonnes personnes) et le mal (les haters). Où en êtes-vous aujourd’hui ? Cela fait maintenant deux ans que j’attends d’intégrer un ESAT (Établissement et service d’aide par le travail). C’est un lieu de formation  destiné aux personnes en situation de handicap car j’ai le statut de travailleur handicapé (statut RQTH). A côté de cela, j’ai obtenu un CAP d’agent polyvalent de restauration et j’aimerai beaucoup travailler dans ce domaine. Mais l’administration n’est pas rapide, alors en attendant, je continue de témoigner sur Twitter et auprès des médias afin de sensibiliser les jeunes. Afin d’en savoir plus sur le harcèlement scolaire, n’hésitez pas à suivre Matthieu Meriot et son journal d’un harcelé sur Twitter. Vous pouvez également vous renseigner sur le site gouvernemental non au harcèlement.

[INTERVIEW] Rencontre à Londres avec Mademoiselle K

Image à la une en noir et blanc représentant la chanteuse française Mademoiselle K

« Ma référence c’est vraiment ces mecs qui sont un peu dans la merde, dans la banlieue grise et noire, qui ont un truc super dark et glauque et qui arrivent à faire un truc magnifique et un peu fragile. » Dans le cadre de la 50e édition du Paris Is Burning c’est Mademoiselle K qui est venue jouer le 12 juillet 2014 au Lexington. Au coeur de la nuit londonienne, nous avons profité de cette venue pour la rencontrer et discuter de son quatrième album à venir.  Les Insouciants : Pour ton quatrième album studio, tu as fais le choix de t’exprimer en anglais. Cependant, ce n’est pas la première fois que tu écris dans cette langue puisque l’on pouvait trouver In English dans les bonus de Ça Me Vexe. Si ce texte se moquait à l’époque des français qui écrivaient des morceaux sur « rien », aujourd’hui, tu es tout de même la preuve qu’il est encore possible de véhiculer des messages par le biais de l’anglais. Mademoiselle K : Ouais, c’était une blague In English ! En fait, j’ai fais ce choix parce que j’avais rien à dire ! (rires) Non, si j’ai fais ce choix, c’est parce que j’avais vraiment une « ENVIE DE CHANGEMENT ». C’est con, mais c’est la meilleure explication que je puisse donner parce que ça fait vraiment un changement dans la manière de faire. Une autre langue ça chamboule beaucoup de choses et ça fait appel à la création d’un nouveau monde. C’est à dire que ta pensée passe non plus par ta langue maternelle – sachant que j’en avais deux, le français et le polonais -, ce qui est déjà pas mal, mais par une autre langue qui n’est pas la tienne avec toujours pour but de faire passer tes émotions les plus primitives comme en français. C’est vraiment un changement. Un vrai kiffe de se mettre en danger en sortant de la zone de confort qui est le français. Pourquoi ne pas avoir fait le choix d’écrire en polonais alors par exemple ? C’est sympa le polonais mais j’aime mieux l’anglais. (rires) Je voulais vraiment ce que je connaissais pas. J’aime beaucoup l’espagnol effectivement aussi, mais je le maîtrise moins que l’anglais. Le fait de passer à l’indépendance t’as permis non seulement d’avoir la main sur ton album, mais également sur l’esthétique puisque tu as pu réaliser ton premier clip avec Glory. Le visuel je l’ai toujours géré moi-même. Même en maison de disques. Et globalement, c’est quand même à toi de le gérer en major pour savoir où tu vas. Puisque si la major t’aide et te donne les moyens pour ça, c’est quand même bien de savoir ce dont tu as envie et où tu vas. Le fait de le faire en indé, c’est aussi lié au fait que je passe à l’anglais. La maison de disque m’a dit « si tu fais pas au moins la moitié de ton album ou les 3/4 en français, nous ça nous intéresse pas. On pense à ton public« , etc. Donc concrètement, j’ai monté ma boite. Je le fais effectivement en indé et j’ai signé une distribution avec Believe. Ils font pas mal de groupes. C’est la grosse tendance actuelle, donc je suis une artiste tendance ! En parlant de maisons de disques, tu abordais déjà la difficulté à entrer dans l’une d’entre elle avec Ça Me Vexe. Et aujourd’hui, Glory s’impose en disant que tu t’en fous qu’ils te rient au nez, non ? C’est pas faux ! Il y a des cycles comme ça qui reviennent. C’est vrai qu’il y a un truc. Glory, c’est un peu plus global. C’est sur la gloire, tout ça. Mais c’est vrai qu’il y a un truc un peu comme ça, ouais ! Quant à ton public, on a pu voir sur la pré-tournée et encore ce soir que malgré tout, tes fans continuent à te suivre. Comment vis-tu cela ? Est-ce une motivation pour continuer à te battre contre ceux qui ont voulu te mettre des bâtons dans les roues ? En fait, ce qui est marrant, c’est que je pense qu’il y a d’abord eu un premier discours de quelques personnes qui ont dit : « Alors ça y est, tu veux t’exporter dans le monde entier ? Tu veux faire du business. » Et quand ils ont entendu que je m’étais faite virée de ma maison de disques parce que je chantais en anglais, il se sont dit : « Ah ouais, la meuf elle a persisté. Elle s’est fait virée, et maintenant, elle est à la rue parce qu’elle a voulu faire son truc en anglais. » Quelque part, il y a une espèce de double mouvement. D’abord, c’était « ah ouais, d’accord, tu nous lâche… Putain c’est notre langue…« . Et ça continue encore. Je comprends tout à fait, parce qu’ils y en a qui me disent aussi qu’ils comprennent plus ce que je dis et qui doivent faire un effort. Mais tout le monde doit faire des efforts dans la vie ! (rires) Mais je comprends qu’on ait pas envie de faire des efforts quand on écoute de la musique. Je pense aussi que j’ai tout à fait conscience de ce qu’est l’habitude par rapport à quelqu’un. Par exemple, c’est vraiment avec quelqu’un que t’aimes hein ! T’es avec quelqu’un, t’as l’habitude de cette personne, et finalement, tu la regardes plus. T’as l’habitude de la voir, tu vois une représentation de cette personne, mais c’est pas sûr que tu regardes. Est-ce que t’aimes cette personne là ? Est-ce qu’elle est toujours ce que j’ai aimé quand je l’ai rencontré à un moment ? Ou est-ce que cette personne là est toujours l’image de celle que j’ai aimé il y a 5 ans mais l’image est restée… Bon, elle sort des albums, c’est cool. J’aime ce qu’elle fait, mais est-ce que ça me secoue ? Je prends pas les gens pour des cons, mais j’ai conscience aussi de la puissance de ce qu’est l’habitude pour eux : une meuf

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