Endgame : au coeur de l’absurde !

62 ans après sa première anglaise, Endgame se joue jusqu’au 28 mars 2020 sur les planches du Old Vic Theatre. Une pièce toujours d’actualité avec Alan Cumming et Daniel Radcliffe. Depuis le 27 janvier, le Old Vic accueil une nouvelle mise en scène du Endgame de Samuel Beckett par Richard Jones. Dix ans après l’avoir étudié pour le bac, impossible de passer à côté de cette pièce avec Alan Cumming et Daniel Radcliffe dans les rôles de Hamm et Clov. Bonus, la pièce se joue en double avec une interprétation de Rough For Theatre II jusqu’au 28 mars. Les pièces Créé en 1957, Fin de Partie est la seconde pièce de Samuel Beckett. Originellement écrite en français elle a été suivie d’une traduction anglaise sous le nom de Endgame. À travers cette pièce, Beckett met en scène quatre personnages handicapés : Nagg et Nell ont perdu l’usage de leurs jambes dans un accident de tandem, Hamm est aveugle et paraplégique et Clov est incapable de s’assoir. Toute l’action réside donc dans la capacité de mouvement de ce dernier. Pour cette nouvelle production, Richard Jones a confié les rôles de Hamm à Alan Cumming (Spy Kids, The Good Wife, Instinct), Clov à Daniel Radcliffe (Harry Potter, Insaisissable, Swiss Army Man), Nagg à Karl Johnson (Prick Up Your Ears, Mr Turner) et Nell à Jane Horrocks (The Rise and Fall of Little Voice, The Witches). Tout comme Endgame, Rough For Theatre II a d’abord été écrite en français sous le nom de Fragment de Théâtre II. Elle met en scène deux personnes (A et B) tentant de déterminer si un troisième personnage – muet – doit ou non se suicider. C’est d’ailleurs cette dernière que Richard Jones a décidé de présenter en premier au public du Old Vic. Jane Horrocks (Nell) et Karl Johnson (Nagg) dans « Endgame » | © Manuel Harlan Rough For Theatre II : une pièce sur le suicide Dès le lever de rideau, nos regards se posent sur un homme accolé à une fenêtre, dos à nous. Interprété par Karl Johnson, il ne bougera pas d’un pouce, laissant Daniel Radcliffe et Alan Cumming graviter autour de lui. Acteurs qui semblent d’ailleurs camper deux anges chargés de revenir sur la vie de cet humain afin de choisir son destin. Un aspect qui nous a fortement fait penser à l’un des derniers rôles de Daniel Radcliffe. En effet, dans la série Miracle Workers, le jeune homme interprète un ange de bas niveau chargé de recevoir les prières de l’humanité. Ici, il n’est cependant pas question de miracle mais de positionnement quant à laisser un homme mettre fin à ses jours. Si le sujet est grave, Rough For Theatre II revient de façon comique et grinçante sur la condition humaine. Via les dossiers compilés par nos deux anges bureaucrates, on découvre le passé parfois trouble de cet homme, le tout, en restant dans la tonalité de Beckett. Autant dire que ce fragment est aussi grinçants qu’hilarant. On a aussi particulièrement apprécié la façon dont sont mis en scène certains sous-entendus sur l’homosexualité de B. On a d’ailleurs été ravies que cette tâche ait été confiée à Alan Cumming, soit, une figure emblématique LGBTQ. À noter cependant que s’agissant d’un fragment de théâtre, la pièce s’interrompt assez brutalement, ce qui peut laisser perplexe avec une volonté d’en savoir plus. Malheureusement, aucune suite n’arrivera jamais. Intrigué ? Sachez que vous pouvez la retrouver à la suite de Pas dans une publication des éditions de Minuit. De gauche à droite : Karl Johnson (C), Daniel Radcliffe (A) et Alan Cumming (B) dans « Rough For Theatre II » (Samuel Beckett) | © Manuel Harlan Endgame Trois ans après avoir vu Daniel Radcliffe dans Rosencrantz et Guildenstern are Dead, le voici de retour sur les planches du Old Vic. Trois années durant lesquelles nous avons nourri l’espérance que l’une de ses prochaines productions dans le West End soit Endgame. C’est aujourd’hui chose faite ! Et on peut vous assurer que nous ne nous étions pas trompées quant à nos attentes ! En effet, Clov est parfaitement taillé pour cet acteur non effrayé par le ridicule. Dans cette pièce, vous le verrez monter et descendre un escabeau de façon ridicule ou encore s’asperger de talc jusque dans le pantalon. Le tout, montrant parfaitement le talent comique du jeune homme ! Face à lui, Alan Cumming interprète Hamm avec brio. Affublé de jambes factices donnant l’impression qu’il est particulièrement sous alimenté, l’acteur nous laisse pendu à ses lèvres. Et si nous avions peur de son accent irlandais, Cumming l’a complètement gommé, rendant ses paroles parfaitement compréhensibles. On s’est alors pleinement concentré sur la pièce et ce duo qui fonctionne à merveille. Avec eux, on rit, on se tend, on attend que « quelque chose suive son cours », et pourtant, rien ne vient. Car c’est aussi cela Beckett. L’attente d’un dénouement qui ne viendra jamais, laissant chacun imaginer ce qu’il souhaite. Alan Cumming (Hamm) et Daniel Radcliffe (Clov) | Old Vic Theatre | © Manuel Harlan À noter que si la pièce a soixante-trois ans, Endgame n’a pas prit une ride. En effet, on peut toujours s’identifier à Hamm et Clov. Hamm, comme un homme reclu et aux paroles sarcastiques. Clov, comme un homme désireux de quitter son « maître » sans jamais le pouvoir. On peut également replacer ce contexte post seconde guerre mondiale dans un contexte de terrorisme. On pourrait aussi vous parler du COVID-19 qui nous oblige à rester dans nos appartements sans trop savoir ce qui se passe à l’extérieur, mais ceci est une autre histoire ! Nos conseils Histoire d’avoir les deux pièces en tête le jour de la représentation, n’hésitez pas à (re)lire Fin de Partie et Fragment de Théâtre II. Nous ne connaissions pas la seconde et cela nous a vraiment permis de profiter pleinement de la mise en scène ainsi que du jeu des acteurs sans incompréhension. Concernant Endgame, on vous recommande davantage une version bilingue. En effet, après notre sortie du théâtre, nous nous sommes rendues compte que si certains jeux de mots fonctionnaient uniquement en français, il en va de même en anglais. Si vous ne voulez rien manquer, mieux vaut donc lire la pièce dans sa version anglaise. Côté tarif, le Old Vic est un théâtre particulièrement abordable. En effet, l’entrée de gamme est à £8,50 (≃10€). Vous pourrez également trouvez des places entre £12,50 (≃15€) et £20 (≃ 23,50€). Attention cependant à ces places qui

Festival Séries Mania : L’édition 2019 se dévoile

Évènement de la région Hauts-de-France, le Festival Séries Mania a dévoilé sa programmation ! Du 22 au 30 mars 2019, le Festival Séries Mania investira Lille pour la deuxième année consécutive. Découvrez les séries en compétition pour cette seconde édition dans le Nord ainsi que les membres du jury International. Un jury international à dominance féminine Pour son édition 2019, le Festival Séries Mania met les femmes à l’honneur au sein même de son jury international. Cette année, la compétition officielle sera présidée par la productrice, scénariste et réalisatrice américaine Marti Noxon (To the Bone – Buffy contre les vampires). L’entoureront Julianna Margulies (Urgences – The Good Wife), Audrey Fleurot (Kaamelott – Engrenages) et Delphine de Vigan (No et moi – D’après une histoire vraie). Deux hommes seront aussi de la partie : les réalisateurs Thomas Lilti (Hippocrate – Première Année) et Podz (Minuit – Xanadu). La compétition française sera quant à elle supervisée par un jury de presse internationale. Pour le composer : Stefania Carini (Italie), Stuart Heritage (UK), Lola Lemaigre (Belgique) Henrik Palle (Danemark) et Claudia Tieschky (Allemagne). La compétition officielle Cette année, la compétition officielle sera l’occasion de présenter dix séries inédites en avant première mondiale. Parmi elles, Chambers, la nouvelle série américaine mettant en scène Uma Thurman dans le rôle titre. Jack Thorne sera aussi de retour. Après Kiri, l’an passé, le britannique revient avec une co-scénarisation sur The Virtues dont la musique est signée PJ Harvey. Series Mania sera aussi l’occasion de découvrir la série franco-allemande Eden avec Sylvie Testud. Quant à leurs concurrents il s’agit de : Baghdad Central (RU), Chimerica (RU), Identification (Russie), Just For Today (Israël), Lambs of God (Australie), Mytho (France) et Twin (Norvège). La compétition française Côté compétition française, La dernière vague (Rodolphe Tissot) a retenu notre attention. Située dans les Landes, cette série met en scène une compétition de surf. Jusque là, rien de bien original, si ce n’est que les surfeurs vont disparaître, puis, réapparaître de longues heures plus tard. La raison ? Une vague provenant d’un arcus (nuage). On ne sait pas vous, mais nous, ça nous intrigue ! On a tout autant envie de jeter un oeil à la dystopie de Julius Berg : Osmosis. À l’heure où même l’amour est trouvable sur le net, Osmosis nous a aussi sauté aux yeux. Dans cette dystopie signée Julius Berg, l’application Osmosis repousse les frontières de l’inimaginable. Son objectif ? Trouver l’âme soeur – pour la vie – grâce à des microrobots implantés dans le cerveau de chaque utilisateur.  Intrigant n’est-ce pas ? Seront aussi en compétition : Double Je (Laurent Dussaux), Le Grand Bazar (Baya Kasmi), Soupçons (Lionel Bailliu) et Une île (Julien Trousselier). Les formats courts Le Festival Séries Mania est aussi l’occasion de récompenser les formats courts. Pour l’occasion, dix séries en provenance du monde entier seront projetées. À terme, une seule obtiendra une récompense. D’ailleurs, si vous aimez Stephen Frears (Les Liaisons Dangereuses), vous pourrez découvrir sa nouvelle réalisation qui met en scène Rosamund Pike (Gone Girl) et Chris O’Dowd (Good Morning England) : State of the Union. Zérostérone, réalisée par Nadja Anane et produite par La Dame de Coeur représentera quant à elle la France. Lors des séances de projection, vous pourrez aussi regarder People Talking (Espagne), Rasbhari (Inde), M (Argentine), Hell is Other People (Danemark), Germain s’éteint (Canada), Fourchette (Canada), Drive (Singapour) et Break up (France). Le panorama international À l’issu du visionnage, un jury entièrement constitué d’étudiants remettra le Prix des Étudiants de la Meilleure Série. Au total, quinze séries présentées en avant première française, européenne, voire mondiale constituent ce panorama international. Parmi elles, 8 Days. Une série qui suit une famille berlinoise tentant de survivre au chaos. La raison ? Une météorite va s’écraser sur le centre de l’Europe. Cry a tout autant piqué notre attention. En effet, cette production anglo-australienne met en scène un couple au coeur d’une enquête suite à la disparition de leur enfant. Évidemment, la presse va s’emparer de l’affaire. Notre amour pour les pleines écossaises nous donne aussi envie de nous attarder sur Curfew. Oscillant entre Angleterre et Écosse, la série se déroule sur fond de régime totalitaire et de course automobile. Au casting : Sean Bean (The Frankenstein Chronicles), Phoebe Fox (Eye in the sky), Adrian Lester (Primary Colors), Billy Zane (Titanic) ainsi que l’admirable Adrian Brody (The Singing Detective). Quant à la musique elle est signé par nul autre que Magnus Fiennes (Chromophobia). Enfin nous ne pouvions passer à côté d’une autre série anglaise : Flack. Portée par Anna Paquin (Margaret), l’histoire nous porte au sein d’une agence de relations publiques dans laquelle elle excelle alors que sa vie personnelle est un véritable fiasco ! Complètent cette compétition : Asylum City (Israël), Blackout (Russie), Exit (Norvège), Les Misérables (Royaume-Uni), Monzon (Argentine), Motherfatherson (Royaume-Uni), Pros and Cons (Danemark), Success (Croatie), Folklore (A Mother’s love, Nobody, Tatami), The Guest (Corée du Sud) et Hierro (Franco-espagnole). Un petit nouveau : Le Prix Vidocq En 2019, une nouvelle récompense voit le jour : le Prix Vidocq. Tout comme le Prix du Quai des Orfèvres en littérature, le Prix Vidocq récompensera le 29 mars prochain la meilleure série policière française. Évidemment, le trophée représentera la canne emblématique de Vidocq mais nous n’avons encore aucune information sur les séries nommées. Afin de décerner ce prix, le festival a fait appel à des professionnels de la sécurité intérieure. À sa présidence, la grande figure de la police nationale : Mme Mireille Ballestrazzi. Elle sera entourée d’un jury à dominance féminine constitué de Mme Cécile Dindar – secrétaire générale pour les affaires régionales auprès du préfet de la région Hauts-de-France -, de Mme Dominique Buffin – officier de police affectée au ministère de la Culture -, de Madame Blandine Clerc – commissaire de police -, de M. Michel Lalande – préfet de la région Hauts-de-France -, de M. Marc Drouet – directeur régional des affaires culturelles des Hauts-de-France – et de M. Christian Belpaire – commandant divisionnaire fonctionnel -. Comme les années précédentes, le public sera également invité à donner son avis sur les projections afin de discerner le Prix du Public. À noter que la Cérémonie d’ouverture sera présentée par Frédérique Bel (La Mante

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