As You Like It : De Shakespeare à l’inclusivité

Image montrant un moment de tendresse entre Alfred Enoch(Orlando) et Leah Harvey (Rosalind) dans "As You Like It" | Soho Place, Londres

Josie Rourke offre une merveilleuse vision de As You Like It adaptée aux personnes sourdes et malentendantes ! Jusqu’au 28 janvier 2023, le Soho Place (Londres) accueille As You Like It. Habitués du West End, nous avons été surpris par l’inclusivité au sein de la pièce. De son casting LGBT friendly à une adaptation pensée pour les personnes sourdes et malentendantes, Josie Rourke prouve que Shakespeare est accessible pour tous ! Une pièce adaptée aux sourds et malentendants Cette version de As You Like It nous a agréablement surpris car elle est accessibles à tous. Chose que nous n’avions encore jamais expérimenté, et ce, que cela soit en France ou de l’autre côté de la Manche. Nous saluons donc cette superbe initiative de Josie Rourke qui montre que le théâtre ne doit pas faire preuve d’élitisme.  En franchissant les portes du Soho Place, nous nous apprêtons donc à assister à une performance unique en son genre. En effet, le site du théâtre prévenait en amont que Rose Ayling-Ellis et d’autres membres de l’équipe utiliseraient le BSL (Langue des Signes Britannique). Cette dernière étant elle-même sourde, nous avons été ravis de savoir que c’était à nous de nous adapter à elle et non l’inverse. D’ailleurs, la production a mis en place une performance entièrement en BSL le 26 janvier. Son succès est déjà garantie puisqu’elle est sold out. De plus, afin d’offrir la meilleure expérience possible, des écrans ont été disposés au quatre coins du Soho Place. Ainsi, il est possible de suivre le texte et les paroles des diverses chansons tout au long de la performance. Ne maîtrisant pas le BSL, nous nous sommes donc reportés à eux afin de comprendre le texte de Rose.  Par ailleurs, en tant que français assistant pour la première fois à un Shakespeare dans sa langue natale, ces écrans nous ont été bien utiles. Et oui, comprendre le texte en français est une chose, mais l’entendre en anglais Elizabéthain en est une autre. Grâce à eux, nous avons donc pu comprendre l’entièreté de la pièce sans souci. Leah Harvey (Rosalind) & Rose Ayling-Ellis (Célia) parlant en BSL, Soho Place | ©Manuel Harlan Un casting inclusif Autre bon point de As You Like It : son casting. Et on commence par Rose Ayling-Ellis ! Cette actrice sourde de naissance s’est fait connaître via le court-métrage primé de Ted Evans, The End. Elle a également gagné l’award du plus beau moment de l’année pour sa danse silencieuse avec son partenaire Giovanni Pernice dans le show Strictly Come Dancing. Bien sûr, Rose n’en est pas à sa première pièce puisqu’elle est passée par le Deafinitely Youth Theatre. Elle est également très appréciée en Grande Bretagne pour son envie de devenir un model pour les enfants déficients. Ce qu’elle n’avait pas elle-même durant son enfance. En interprétant le rôle de Célia, la cousine de Rosalind, Rose propose une performance éblouissante que nous ne sommes pas prêt d’oublier. La question du genre étant au coeur de la pièce, le fait de mettre en avant des acteur•ice•s transgenre et non-binaire nous a paru complètement logique. En effet, après avoir été bannie par son oncle, Rosalind décide de se travestir en homme. Renommé Ganymede, cela lui permet ainsi de ne pas éveiller de soupçons au cours de son voyage. Dans ce cas, qui de mieux qu’une personne non-binaire pour tenir le rôle ? Et bien nous avons été servis puisque c’est vers Leah Harvey que s’est tourné l’équipe. Le Beau est quant à lui interprété par Cal Watson, eux aussi, non binaire. On retrouve également Mary Malone, qui est transgenre, dans le rôle de Phoebe. Par ailleurs, des rôles originellement masculins sont interprétés par des femmes. Ainsi, l’excellente Martha Plimpton interprète Jaques, Allie Daniel prend les traits de Amiens et June Watson se glisse dans les costumes de Adam et Corin. Là encore, rien ne nous choque. En effet, il faut se rappeler qu’à l’époque où ces pièces ont été écrites, tous les rôles étaient interprétés par des hommes. Pourquoi l’inverse ne pourrait donc pas avoir lieu ? Martha Plimpton dans le rôle de Jaques, Soho Place | ©Johan Persson As You Like It : Les performances Côté acting, impossible de retenir le jeu d’une seule personne tant chacun fait briller l’autre. Bien sûr, on admet avoir eu un coup de coeur pour Rose Ayling-Ellis. Dans la peau de Célia, elle laisse transpirer toute l’innocence du personnage. Le fait qu’elle utilise le BSL plutôt que des mots rend également certains passages d’autant plus comiques. Par exemple, évoquant Cupidon, elle tire une flèche invisible dans le coeur de Rosalind. Ses expressions faciales laissent aussi paraître à merveille la palette de ses émotions. Une fois en scène, nos regards étaient incapables de se détacher d’elle. On espère donc que cette première réussie dans le West-End lui ouvrira de nombreuses portes. Leah Harvey suit la même voie. En effet, si doté de parole, iels signent constamment et entre dans le jeu de Rose, rendant le duo aussi joyeux que candide. On se délecte alors de chacune de leurs apparitions promettant humour et tendresse. D’autant plus si iels sont accompagnées de Touchstone. Car si nous le savions maîtriser le phrasé Elizabétain à la perfection, Tom Mison (Sleepy Hollow, Watchmen) nous a subjugué par sa brillante interprétation de ce fou plein d’esprit. Avec lui, aucune chance de s’ennuyer durant 2h40.  Par ailleurs, l’alchimie entre Leah Harvey et Alfred Enoch (Murder, Harry Potter) est aussi forte que celle entre Harvey et Ayling-Ellis. La prestation d’Enoch nous a aussi ravi, Shakespeare coulant avec fluidité dans sa bouche. Quant à Martha Plimpton, nous avons littéralement bu la moindre de ses paroles. Notamment lors de l’un de nos passages favoris déclamant que « le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs« .  Tom Mison dans le rôle de Touchstone, Soho Place | ©Manuel Harlan Seul bémol, des problèmes techniques ont eu lieu à deux reprises. Dès les premières scènes, la performance a notamment dû être arrêtée un certain temps en raison des écrans diffusant le texte. En effet, nous avons remarqué qu’ils ne défilaient pas de façon normale. Une

Que faire à Londres en 1 journée ?

Image montrant The Shard depuis le Sky Garden | ©Zelophe

L’hiver vous donne envie de rester au chaud sous la couette ? Pourtant, Londres n’attend que vous. Et ce, même pour une seule journée! Qu’importe la saison, Londres permet de s’évader. En ce début d’année 2023, nous faisons le pari de vous la faire aimer en une journée hivernale ! Découvrez le programme que nous nous sommes concoctés pour profiter pleinement de la capitale anglaise ! Pourquoi Londres en hiver? Le cliché voulant qu’il pleuve constamment en Angleterre, on comprend votre perplexité. Pourtant, on vous l’assure, il n’y a pas de quoi en avoir peur. En effet, en cas de pluie, vous pouvez toujours vous réfugier dans l’un des 240 musées gratuits de la capitale. Parmi eux : la National Gallery, le British Museum, le Natural History Museum ou encore le Tate Modern. Si vous aimez le théâtre, c’est également la saison parfaite pour profiter des « matinee performance ». En effet, certain jours, des représentations ont lieu à 14h ou 14h30. En ce début d’année 2023, on compte notamment To Kill A Mockingbird avec Matthew Modine (Stranger Things, Full Metal Jacket) dans le rôle d’Atticus Finch ou encore Mother Goose avec l’immense Sir Ian McKellen. Vous pouvez aussi vous laisser tenter par l’un des nombreux musicals qui peuplent la capitale. Parmi les plus réputés : The Lion King, Wicked et pour une touche française, Moulin Rouge ou Les Misérables. Enfin, on admet que Londres en hiver est un atout afin de pouvoir éviter le tumulte des vacanciers en pleine saison. Certes, rien n’est fleuri, mais on découvre un tout autre charme à la ville sous ses couleurs hivernales. Il faut dire que vivant à Lille, ce sont des couleurs qui nous parlent et nous inspirent ! Ne manquerait plus qu’un peu du légendaire Fog pour que notre journée soit parfaite ! La lune de Luke Jerram exposée au Old Royal Naval College (Greenwich) Préparation d’un itinéraire Avant notre départ pour Londres, nous avons longuement hésité sur le programme à suivre. Expositions, musées, théâtres, marchés. La capitale ne manque pas d’activités. Initialement, nous comptions nous diriger du côté de Greenwich afin de découvrir The Museum and the Moon at the Painted Hall. Après une première exposition en 2019, l’installation de Luke Jerram est de retour au Old Royal Naval College jusqu’au 5 février 2023. Cependant, devant nous rendre au théâtre à Soho en début d’après-midi, nous n’aurions eu que 2h30 à 3h sur place. Ce qui est très peu pour un quartier qui mériterait qu’on s’y attarde une à deux journées. Afin de ne pas avoir à courir partout, nous avons donc préféré focaliser notre matinée autour de la City. En effet, le quartier abritant le quartier des affaires mêle à la fois monuments historiques et modernes. C’est donc l’occasion d’emprunter le Millenium Bridge pour se rendre à la Cathédrale St Paul ou observer The Shard, le London Eye, la Tour de Londres ou encore le mythique Tower Bridge depuis le Sky Garden. Le tout, en évitant au maximum de prendre les transports en commun. Si nous avons décidé d’un itinéraire à suivre pour la matinée, notre après-midi et soirée n’a pas de programme précis. La pièce étant à Tottenham Court Road, nous pensons à la possibilité de profiter des soldes. De là, on pourrait aussi se rendre à la House of Mina Lima avant de poursuivre notre route jusqu’à Chinatown. À moins que l’on ne déambule dans les allées de Foyles. Une chose est sûre, notre bus partant de Victoria Station, il est fort possible que nous passion par la Elizabeth Tower avant notre départ. Passage par la Plateform 9³/⁴ Arrivés en provenance de Lille par le premier train à 9h57, on décide de traverser la rue afin de nous rendre à King’s Cross. D’une part, pour son architecture. De l’autre, parce que c’est un point incontournable pour les fans d’Harry Potter! Et oui c’est ici-même que vous pourrez vous rendre sur la fameuse Voie 9³/⁴. Enfin, sa reproduction, puisque le véritable passage n’est accessible qu’aux personnes ayant un billet de train.  On l’avoue, si ce n’était pas prévu, nous n’avons pas pu résister à l’appel de la boutique Platform 9³/⁴. Nous espérions que notre heure d’arrivée nous permette de déambuler sans bousculade, mais non. D’autres ont visiblement eu la même idée. D’ailleurs, si vous voulez immortaliser l’instant, vous pouvez profiter d’un chariot à l’extérieur. Ainsi, vous pourrez prétendre pouvoir prendre le Poudlard Express. Si vous n’êtes pas patient, on vous conseille de venir le matin. En effet, la queue pour vous faire prendre en photo par un membre de la boutique est bien moins longue. Vous pourrez même choisir une écharpe de la couleur de votre maison. Si vous avez choisi un bus de nuit et que votre arrivée est très tôt le matin, vous pouvez aussi en profiter pour venir faire votre photo avant l’ouverture du magasin. Une matinée du côté de la City En parlant d’Harry Potter l’une des premières destinations de notre journée n’est autre que l’un des lieux ayant servi d’inspiration ainsi que de lieu de tournage à la Saga : Leadenhall Market. Pour cela, nous prenons la Nothern Line depuis King’s Cross jusqu’à Banks. Une vingtaine de minutes plus tard, nous voilà dans le centre historique des affaires de la City. Cependant, avant de nous rendre sur les traces de notre sorcier favori, nous avons rendez-vous au Sky Garden. Sur place, une queue est déjà formée. Puisqu’il n’y a aucune indication autre que « queue avec billets », « queue sans billets », nous attendons notre tour. À noter que si une heure est indiquée sur votre billet, il est tout de même possible d’entrée en avance. En effet, l’heure indiquée sur le notre était 11h15 mais nous avons pu pénétrer dans le bâtiment vers 11H.  Une fois au 35e étage, la vue sur Londres est imprenable. Devant nous se dresse fièrement le Shard. En contrebas, le HMS Belfast. Sur notre gauche, le Tower Bridge et la Tour de Londres. À droite, le London Eye, le Millenium Bridge et dans la périphérie, St Paul. Malgré le vent et la pluie, on en prend plein les yeux. De retour à l’intérieur, on prend un peu plus de hauteur

Découvrez ce que vous réserve la saison 2023 du West End

Une pour l'article en lien avec la saison 2023 du West End (Londres). Montre plusieurs un collage d'acteurs qui fouleront les planches en 2023.

La Saison 2023 du West End est lancée ! Découvrez quelles pièces voir à Londres cette année ! La Saison 2023 du West End annonce encore de bons moments à passer dans les théâtres londoniens. Puisque nous aimons tant leurs productions, on vous fait un petit topo sur les pièces dans lesquelles joueront vos acteur•ice•s favoris mais aussi sur les immanquables ! Qui voir sur scène en 2023? Lors de cette saison 2023, le West End va faire peau neuve. Du 15 janvier au 16 avril, Steven Moffat (Doctor Who, Sherlock) présentera sa première création, The Unfriend, au Criterion Theatre. Écrite avec l’aide de Mark Gatiss (Sherlock, La Favorite), la pièce a été acclamée et sold-out dès sa première au Chichester Festival Theatre. De plus, elle compte à son casting Reece Shearsmith (Coup de Théâtre, Good Omens), Amanda Abbington (Sherlock) et Michael Simkin (V pour Vendetta, Mamma Mia!). Nul doute qu’il s’agit de la production à ne pas manquer en ce début d’année ! Par ailleurs, Josie Rourke dirigera la première pièce du scénariste Sam Steiner. Jouée du 18 janvier au 18 mars au Harold Pinter, Lemons Lemons Lemons Lemons Lemons mettra en scène Aidan Turner (Poldark, Le Hobbit) et Jenna Coleman (Sandman, Le Serpent). Puis, Lenny Henry (The Witcher, Broadchurch) foulera les planches du Bush Theatre dans August In England. Et contrairement au titre de la pièce, les représentations auront lieux au printemps : du 28 avril au 10 juin.  The Unfriend de Steven Moffat avec Amanda Abbington, Michael Simkin et Reece Shearsmith L’année sera également l’occasion de voir des acteurs de renoms. Par exemple, Sir Ian McKellen joue dans Mother Goose aux côtés de John Bishop (Footloose) jusqu’au 29 janvier. Les amateurs de séries ne seront pas non plus en reste. En effet, Zachary Quinto (Star Trek, AHS) et David Harewood (Supergirl, Homeland) sont à l’affiche de Best Enemies au Noel Coward Theatre jusqu’au 18 février. La suite de la saison 2023 accueillera en ce même lieu Patriots du 26 mai et 19 août. L’occasion de (re)voir Tom Hollander (The Night Manager, Pirates des Caraïbes), Will Keen (His Dark Materials, La Ruse) et Luke Thallon (La Favorite) dans cette pièce autour de la chute de l’Union Soviétique. Si vous aimez Sam Mendes (American Beauty, 1917), il revient dans le West End avec la pièce de Stefano Massini, The Lehman Trilogy. Une pièce que le réalisateur et metteur en scène avait déjà dirigé en 2019. Cette année, la pièce investira le Gillian Lynne Theatre du 24 janvier au 20 mai. Et en tête d’affiche, ni plus ni moins que Hadley Fraser (Les Misérables, Coriolanus).  En parlant de retour, Andy Karl (Into The Wood, Jersey Boys) reprendra le rôle de Phill Connors qui lui a valu un Olivier Award dans Groundhog Day. Les performances auront lieu au Old Vic du 20 mai au 12 août. L’été permettra également de découvrir Lilly Allen dans le revival de Martin McDonagh, The Pillowman. Les représentations auront lieu au Duke of York’s Theatre du 10 juin au 2 septembre. Emma Corrin dans l’adaptation du roman de Virginia Woolf, Orlando. Depuis le 10 mars 2022, le West End offre également une adaptation du roman d’Harper Lee, To Kill A Mokingbird. Cette fois, c’est Matthew Modine (Stranger Things) qui y interprète Atticus Finch. Vous aurez jusqu’au 23 juillet 2023 pour en profiter au Gielgud Theatre. Enfin, du 25 mars au 18 juin, c’est un casting 4 étoiles qui foulera les planches du Harold Pinter pour jouer A Little Life. En effet, ce sont James Norton (Happy Valley, Guerre et Paix), Luke Thompson (Bridgerton, Dunkerque), Omari Douglas (It’s a Sin) et Zach Wyatt (The Witcher) qui vous permettront de découvrir le second roman de Hanya Yanagihara.  Ou voir du Shakespeare? Évidemment, qui dit West End, dit Shakespeare à foison. Cette année, la Saison 2023 débute sur les chapeaux de roue avec Othello et As You Like It (Comme il vous plaira). Ce dernier est mis en scène par Josie Rourke (Marie Stuart, reine d’Ecosse) sera au Soho Place jusqu’au 28 janvier 2023. Parmi les membres du casting, Alfred Enoch (Murder, Harry Potter), Tom Mison (Watchmen, Sleepy Hollow) ou encore Martha Plimpton (The Good Wife). En parallèle, Othello se jouera au Lyttelton Theatre jusqu’au 21 janvier. Côté casting, vous pourrez retrouver Giles Terera (Hamilton) et Rosie McEwen (L’Alliéniste). Vous pouvez aussi vous laisser tenter par Much Ado about Nothing du 7 au 10 février 2023 au Duke York’s Theatre. Quitte à vivre l’expérience comme à l’époque, pourquoi ne pas vous rendre au Globe ? En effet, en plus de visiter le lieu, il est possible d’y assister aux pièces de Shakespeare là où elles étaient jouées. Lors de sa saison hivernale 2022-2023, le théâtre propose notamment Titus Andronicus, The Winter’s Tale et Henri V. Cette dernière verra d’ailleurs Oliver Jonstone (Un espion ordinaire, Skyfall) dans le rôle titre. Si vous êtes prêts à rester debout, vous n’aurez qu’à débourser 5£. Les places assises sont quant à elles disponibles à des prix variants entre 25£ et 62£. Pour plus d’infos, on vous conseille de vous rendre directement sur le site du Globe ! Les Incontournables Le West End foisonnant de théâtres, certains shows sont visibles d’une année sur l’autre. C’est notamment le cas de bon nombre de musicals. Ainsi, vous pouvez assister sans mal à des représentations de Wicked, Les Misérables ou encore The Phantom of the Opera. & Juliet s’est également fait une place de choix. Actuellement, ce musical est joué jusqu’au 25 mars 2023 au Shaftesbury Theatre. Il est cependant fort probable qu’elle soit reconduite dans un autre lieu passé cette date. Le succès a aussi permis à d’autres pièces de s’installer durablement à Londres. Si vous êtes Potterheads, il est toujours possible de découvrir Harry Potter & The Cursed Child. Pièce que l’on vous recommande car, si le livre ne casse pas trois pattes à un canard, Jack Thorne a créé une mise en scène absolument magique. On en oublie alors complètement la faiblesse de l’histoire. Actuellement, les réservations sont ouvertes jusqu’au 1er octobre 2023. La pièce s’étant exportée aux USA, en Australie, au Japon et dernièrement en Allemagne, il est désormais possible de booker facilement ses places via le site officiel. Malheureusement, aucune adaptation n’est encore prévue en France.  Dans un autre genre, la saison hivernale voit désormais revenir A Christmas Carol au Old Vic. Si vous comptez profiter des Christmas Lights, pourquoi ne pas faire un petit arrêt

« La Femme qui danse » : Marie-Claude Pietragalla fête ses 40 ans de carrière !

Image représentant Marie-Claude Pietragalla en train de danser lors de son spectacle "La femme qui danse"

Avec La femme qui danse, Marie-Claude Pietragalla offre un spectacle de danse autobiographique. À 59 ans, Marie-Claude Pietragalla reste une danseuse emblématique. Aujourd’hui, elle présente La femme qui danse au Théâtre de la Madeleine à Paris. De danseuse Étoile de l’Opéra de Paris à chorégraphe de sa propre compagnie le Théâtre du Corps (co-fondée avec son mari Julien Derouault), Pietragalla vit la danse comme un art total. Dans ce spectacle d’1h15, elle présente de la danse mais aussi des textes inédits éclairant sa pensée, son ressenti, son expérience et ses sources d’inspirations. Un spectacle autobiographique Un souffle, c’est ce qu’on entend avant que le rideau se lève. Puis, des animations sonores et des projections sur les dorures du Théâtre de la Madeleine transformé pour l’occasion en véritable temple de danse. « Je suis un animal vivant, je suis un animal dansant. » C’est par ces paroles que Marie-Claude Pietragalla commence sa représentation. À travers La femme qui danse, nous redécouvrons le parcours de celle qui fut nommée danseuse étoile à 27 ans sous la direction de Patrick Dupond. De sa révélation pour la danse à l’âge de huit ans devant un spectacle de Maurice Béjart à ses moments père-fille en écoutant de la musique classique en passant par sa formation à l’école de l’opéra de Paris, Pietragalla nous transporte dans son univers. La danseuse revient également sur sa rencontre avec des maîtres prestigieux constituant un moment clé de sa carrière. Parmi les cités : Rudolf Noureev, Mats-Ek, Jerome Robbins, William Forsythe, Roland Petit, John Neumeier, Martha Graham, Ca-rolyn Carlson ou encore Jiri Kylian. Autant de noms qui ont façonné « La Pietra ». Sur scène, elle vole, interagit avec les éléments : feu, air et eau. Elle ne danse pas : elle EST la danse ! Les applaudissements nourris et la standing ovation du public le confirment. Comme elle dit si bien : « La danse est pour moi une pensée au quotidien, une douce dépendance, une nécessité de chaque instant. » Et de conclure par une citation de Barbara : « Ma plus belle histoire d’amour c’est vous » Quelques informations Si La femme qui danse est joué actuellement, il faut savoir que ce spectacle a été conçu il y a 3 ans. Soit avant la pandémie de Covid19 et ses nombreux confinements. Moment où la culture et les arts ont souvent été remis en question. Est-ce que la danse est essentielle ? Après avoir vu Marie-Claude Pietragalla sur scène, on ne peut que répondre : « Oui ». Ce spectacle doit sa mise en scène à Julien Derouault. Il sera joué au Théâtre de la Madeleine jusqu’au 4 décembre 2022. Par ailleurs, si nous vous avons donné envie de voir ce spectacle, vous devez prendre conscience des effets sonores et visuels. En effet, ces derniers peuvent créer des troubles chez les personnes épileptiques. https://youtu.be/DYef-JT_qAU Et vous, avez-vous envie de découvrir La femme qui danse de Marie-Claude Pietragalla ? ELISA SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

WEST END 2022

UNE WEST END 2022

Le West End londonnien vous manque ? Voici les pièces à ne pas manquer en 2022 ! Si vous avez lu notre article sur le sujet en 2019, vous le savez, le West End est un excellent moyen de voir ses acteur•ice•s préféré•e•s sur scène. Le tout, souvent à moindre coût puisque les premiers prix des théâtres londoniens oscillent souvent avec les 10£ (≈11€). Et bien que les conditions soient encore un peu contraignantes pour se rendre au Royaume-Uni, les voyages restent possibles. On vous propose donc un petit récap des pièces auxquelles vous pourrez assister dans le West End londonien courant 2022. Quels acteurs sur scène en 2022 ? On l’avait mentionné lors de la saison 2019-2020, voir ses acteur•ice•s favori•te•s dans le West End, c’est possible ! Depuis la reprise des shows, la capitale anglaise ne laisse d’ailleurs pas en reste. Voici donc les célébrités que vous pourrez voir durant la saison 2022. Si vous avez envie de voir Eddie Redmayne danser et chanter, on ne peut que vous pousser à voir Cabaret. Il y figure notamment aux côtés de la chanteuse et actrice irlandaise Jessie Buckley (Judy, Romeo & Juliet). Mais attention, si le musical est prévu jusqu’au 2 octobre 2022, tous deux n’y figureront que jusqu’au 21 mars. Le début de l’année sera quant à lui l’occasion de voir Paapa Essiedu (I May Destroy You) et Lennie James (The Walking Dead) dans A Number. Une pièce à retrouver au Old Vic Theatre du 24 janvier au 19 mars 2022.  Eddie Redmayne dans « Cabaret » | ©Marc Brenner Mars 2022 vous donnera d’ailleurs du choix. En effet, Jonathan Bailey (Bridgerton) et Taron Egerton (Kingsman) seront à l’affiche de l’Ambassadors Theatre. Tous deux joueront du 5 mars au 4 juin 2022 un couple gay dans l’adaptation de la pièce Cock de Mike Bartlett. De son côté, Rafe Spall interprètera Atticus Finch dans l’adaptation de l’oeuvre de Harper Lee, To Kill A Mokingbird. Un rendez-vous à ne pas manquer entre les 10 mars et 14 août 2022 au Gielgud Theatre. À noter que Ralph Fiennes sera également à Londres. Vous pourrez le retrouver du 14 mars au 18 juin dans Straight Line Crazy au Bridge Theatre.  Évidemment, nous n’oublions pas les amateu•ice•s de Shakespeare. Du 11 février au 9 avril 2022, on vous recommande Henri V. En plus de Kit Harrington à l’affiche, la pièce sera jouée au Donmar Warhouse. Soit, un lieu à la capacité d’accueil d’environ 250 personnes. Qui n’a jamais rêvé d’une telle expérience ? Enfin, du 23 mai au 27 août, c’est Amy Adams (Sharp Object, Man of Steel) qui se produira dans The Glass Menagerie au Duke of York’s Theatre. En parlant de Shakespeare, Keala Settle (The Greatest Showman) se produira à partir du 29 mars 2022 dans & Juliet. L’actrice y interprétera le rôle de la nurse aux côtés de Miriam-Teak Lee et Cassidy Janson. Toutes deux ont d’ailleurs reçu pour ce musical réinterprétant Roméo & Juliette un Olivier Award. Miriam-Teak Lee en tant que meilleure actrice dans un musical et Cassidy Janson comme meilleur second rôle féminin dans un musical. Visuel promotionnel pour « The Glass Menagerie » avec Amy Adams Pluie de stars au Harold Pinter Theatre Alors que la pandémie avait obligé les théâtres à clore leurs productions, certaines pièces vont avoir droit à une seconde chance. C’est notamment le cas de deux productions mises en scène par Jamie Lloyd : Cyrano et The Seagull.  Après des débuts à guichet fermés au printemps 2020, la première vous proposera une adaptation moderne du Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. James McAvoy y interprétera d’ailleurs une nouvelle fois le rôle principal. Cyrano sera à l’affiche du Harold Pinter Theatre du 3 Février au 12 Mars 2022. En suivant, c’est sa costar de His Dark Materials, Ruth Wilson, qui montera sur les planches dans The Human Voice. Une pièce de Jean Cocteau ici mise en scène par Ivo van Hove à aller voir entre les 17 mars et 9 avril 2022. Malheureusement écourtée en Mars 2021, The Seagull (La Mouette), va avoir droit à une reprise en bonne et due forme. Évidemment, Emilia Clarke (Game of Thrones) y reprendra le rôle de Nina. S’il vous vient l’envie de découvrir l’une des pièces les plus connues d’Anton Tchekhov, prenez rendez-vous avec le West End entre les 29 Juin et 10 Septembre 2022.  Outre ces deux pièces, le Harold Pinter Theatre vous proposera une rencontre avec un acteur britannique bien connu du petit écran français : David Suchet. En effet, l’homme s’est immiscé dans la peau de Hercule Poirot 13 saisons durant et à même reçu le British Academy Television Awards du meilleur acteur en 1991. Série que l’on peut encore voir sur nos écrans très régulièrement. Si vous aimez son interprétation de l’éminent détective belge, peut-être aurez-vous envie de découvrir la personne se cachant derrière. On vous donne donc rendez-vous du 4 au 22 Janvier 2022 pour son Poirot and More, A Retrospective. Enfin, au printemps, c’est Jodie Comer (Killing Eve) qui fera ses débuts sur les planches du West End. L’actrice se produira du 15 Avril au 18 Juin 2022 dans la pièce de Suzie Miller : Prima Farcie. Visuel promotionnel pour « The Seagul » avec Emilia Clarke Les Musicals Si vous cherchez une expérience en famille mais qu’une pièce semble trop complexe, quoi de mieux qu’un musical ? En effet, nul besoin d’une compréhension parfaite de l’anglais pour profiter des parties musicales rythmant ces shows. De plus, il y en a toujours pour tous les goûts, les couleurs et même les saisons. Si vous avez des enfants, sachez que le West End propose des Musicals liés à des Disney et autres animés. Le plus connu reste Le Roi Lion, mais vous pouvez également vous tourner vers Cindirella (Cendrillon) ou Disney’s Frozen (La Reine des Neiges). Et oui, Anna et Elsa ont bien droit à leur propre musical. Jusqu’au 8 Janvier 2022, il est également possible d’assister à une performance de l’adaptation du classique DreamWorks : The Prince of Egypt. Une virée à Londres peut également être l’occasion d’assister à l’excellent Hamilton de Lin-Manuel Miranda. Musical qui a reçu pas moins de 11 Tony Awards, dont celui du meilleur Musical. À noter que la gamme de prix s’étend de 20£ à 175£. Il existe cependant un tirage au sort permettant d’obtenir des

Alan Rickman : Du théâtre à l’écran

De sa voix mémorable à ses rôles marquants, en passant par son engagement, Alan Rickman a tout d’un homme inspirant ! Le décès d’Alan Rickman, on s’en souvient comme si c’était hier. Les mains pianotant sur son clavier, Raine effectuait ses recherches pour un mémoire autour de l’esthétique du film A Little Chaos (Les Jardins du Roi). Chaos, c’est la sensation que nous avons eu à l’annonce de la nouvelle. En son honneur, retour sur cet homme dont la voix profonde et les rôles nous ont marqué. Une voix mémorable Rien qu’à l’entente du nom Alan Rickman, on est persuadées que la première chose qui vous vient à l’esprit est sa voix. Mais saviez-vous que ce timbre profond, lent et calme, c’est à un handicap de l’enfance qu’il le doit ? En effet, en raison de sa mâchoire inférieure très serrée, il lui était impossible d’articuler. Résultat, ses paroles sortent de manière étouffées. Avouons-le, cela n’a aucun inconvénient tant il est capable de nous faire frémir au moindre mot. Et en parlant de frémir, son interprétation du Vicomte de Valmont dans l’adaptation théâtrale de Christopher Hampton des Liaisons Dangereuses en 1985 doit son succès à cette voix inoubliable. The Guardian assurait même qu’avec « cette voix traînante empreinte de largeur, et ce visage impassible, il se glisse sournoisement et imperceptiblement dans l’action comme un chat qui connaît le chemin vers la crème« . À noter que suite à ce succès, l’acteur britannique désirait reprendre ce rôle dans Les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears. Malheureusement, la production lui a préféré John Malkovich dont la carrière était plus florissante. Imaginez la dimension qu’aurait pu prendre le film si Alan Rickman en avait fait parti. Lindsay Duncan (Marquise de Merteuil) et Alan Rickman (Valmont) – Les Liaisons Dangereuses Courant 2008, une étude de l’Université de Sheffield conduite par le Professeur Andrew Linn a même affirmé que Alan Rickman avait une voix parfaite. En effet, après la notation de 50 voix basée sur une combinaison impliquant tonalité, fréquence, intonation, vitesse et mots à la minute, Rickman est arrivé en première position. On y retrouve également Jeremy Irons et Dame Judy Dench. Alan Rickman et le théâtre S’il est reconnu pour sa carrière cinématographique, il ne faut pas oublier qu’Alan Rickman vient avant tout du théâtre. Théâtre qu’il n’a jamais oublié, y revenant fréquemment au court de sa carrière. Parmi son nombre de crédits impressionnant, on compte pas moins de 13 pièces de Shakespeare. Enfin, 10 puisqu’il a endossé à deux reprises le rôle de Jacques dans Comme il vous plaira, joué Angelo, puis Friar Peter dans Mesure pour Mesure et Laertes, puis, Hamlet dans la pièce éponyme. Alan Rickman dans le rôle d’Hamlet | Mise en scène : Robert Sturua | Londres | 1992 N’ayant jamais eu l’opportunité de le voir sur scène, on aurait tout donné pour être assez âgé à l’époque pour le découvrir face à Helen Mirren dans Antoine et Cléopâtre ou dans une pièce d’Anton Tchekhov. En effet, il a joué dans Oncle Vania et La Mouette. Plus étonnant encore, si l’on connait les différents interprètes au cinéma de Sherlock Holmes, saviez-vous qu’Alan Rickman avait endossé les traits du célèbre détective dans une pièce en 1976 ? Nous non, mais on aurait adoré voir ça. D’autant plus que c’est David Suchet – alias Hercule Poirot – qui y incarnait le Professeur Moriarty. Alan Rickman (Sherlock Holmes) et Michael Hugues (Dr. Watson) lors d’une représentation de Sherlock Holmes au Birmingham Rep (1976) Des antagonistes iconiques On ne va pas se le cacher, les incarnations les plus marquantes d’Alan Rickman restent des « méchants ». À commencer par le charismatique, élégant et rusé Hans Gruber (Die Hard : Piège de Cristal). Premier rôle, premier succès. D’ailleurs, si Gruber reste aujourd’hui l’un des meilleurs vilains de tout les temps, c’est entièrement grâce à son interprète. En effet, en se détachant du cliché du terroriste, il a permis à son personnage de prendre une nouvelle dimension. Évidemment, nous ne pouvions aborder ses rôles d’antagonistes sans mentionner le Shérif de Nottingham (Robin des Bois : prince des voleurs). Rôle accepté uniquement après avoir eu carte blanche concernant la création du personnage. Personnellement, rien que la vue de sa coupe de cheveux suffit à nous effrayer. Mais celui qui vous a certainement le plus marqué reste certainement Severus Snape. Ayant campé le rôle pendant 10 ans, Alan Rickman a offert au personnage tout ce dont nous pouvions rêver – jeunesse en moins -. Car bien que Snape haïsse Potter, le jeu de l’acteur transpire l’histoire en résultant. Un background dont lui seul avait le secret depuis le premier film. Un acteur capable de tout jouer Bien que la carrière d’Alan Rickman ait tardivement décollé, sa filmographie n’en reste pas moins conséquente. De la romance à la comédie en passant par le drame, la palette de l’acteur est impressionnante. De part son aisance à jouer des antagonistes, le drame lui colle à la peau. On le retrouve notamment dans le téléfilm Raspoutine (1996) ainsi que dans Dark Harbor (1998), drame lent et complexe ou il se retrouve face à Norman Reedus. Il apparaît également dans Une promesse (2013) de Patrice Leconte. Mais Alan Rickman a un véritable sens de l’humour et l’a prouvé à plusieurs reprises. Notamment en jouant dans Galaxy Quest, Gambit : Arnaque à l’anglaise ou Blow Dry. Dans ce dernier, il nous a d’ailleurs étonné en coiffeur habitué des concours et délaissé par sa femme. https://thumbs.gfycat.com/CookedAffectionateHoatzin-mobile.mp4 Côté romances, impossible de ne pas citer Raison et Sentiments et son interprétation du Colonel Brandon. Sans compter sur Love Actually qu’on ne peut s’empêcher de regarder chaque année à l’approche de noël ! Qui n’a pas adorer y détester Harry, cet homme attiré par sa secrétaire alors que sa femme – incarnée par Emma Thompson – y est si charmante ? Plus surprenant encore, l’homme est capable de chanter. Vous aurez donc l’occasion d’entendre sa voix grave dans le film Sweeney Todd (2007) de Tim Burton mais aussi dans Gloups ! je suis un poisson et CBGB (2013). On affectionne tout particulièrement ce dernier car il revient sur ce grand club new-yorkais où sont passés de nombreuses pointures musicales (The Ramones, Patti Smith, Sex Pistols, AC/DC…). En parlant musique, Alan Rickman a également posé sa voix sur le titre Start a family de Texas. Il a également chanté en français au cours de l’enregistrement de l’audiobook The Return of the Native de Thomas Hardy. https://www.youtube.com/watch?v=SJIaRnsyaIc Nos rôles favoris Impossible d’aborder nos rôles favoris sans le thriller psychologique Closet Land (1991). Rien que le fait qu’il s’agisse d’une sorte de huis clos permet de nous concentrer

Théâtre confiné : Où voir des pièces gratuitement ?

Envie de théâtre confiné ? Découvrez où vous rendre pour regarder des productions françaises et anglaises ! Quitte à rester chez soi, autant le faire en compagnie d’un peu de culture. Puisque vous connaissez notre penchant pour les arts de la scène, découvrez nos bons plans théâtre confiné. Le tout, en libre accès ! Théâtre confiné : Que propose la France ? Depuis le début du confinement, plusieurs lieux culturels proposent du théâtre confiné. Ainsi, le CDN Normandie-Rouen propose deux fois par semaine des captations. À noter qu’une fois diffusées, elles restent en ligne pendant 7 jours. Actuellement, Dios Proveera (David Bobée) et Illumination(s) (Ahmed Madani) sont gratuites. La Comédie Française met aussi du sien avec une programmation aux petits oignons. Tous les jours, elle propose des contenus divers, dont, des captations. Ces derniers jours ont notamment été diffusées Ondine (Jean Giraudoux), Lucrèce Borgia (Victor Hugo) avec Guillaume Gallienne ou encore Juste la fin du monde (Jean-Luc Lagarce). Samedi 9 mai, c’est Electre / Oreste d’Euripide qui sera diffusée à 20H30. Malheureusement, le contenu ne restant pas en ligne après sa diffusion en live, on vous recommande vivement de bien prendre connaissance du programme disponible sur le site de la Comédie Française. Ainsi, vous ne manquerez rien ! Lucrèce Borgia par la Comédie Française Par ailleurs, via sa Funambule TV, le théâtre du funambule Montmartre offre quelques spectacles adaptés aux petits (2 ans et +) et grands. Le principe ? Un visionnage en direct, puis, un accès gratuit pendant 48h ! Notez bien que les diffusions destinées aux enfants sont à 11h tandis que les grands publics sont à 21h. Dans la même veine, l’Odéon met à disposition bon nombre de captations. Parmi elles Le Misanthrope, Tartuffe ou encore L’école des femmes de Molière ou Les Trois Soeurs d’Anton Tchekhov. Bonus, le film Les Fausses Confidences ayant été tourné au sein même du théâtre de l’Odéon, il est visionnable sur la chaîne Vimeo du théâtre. Si vous aimez Kerry James, sa pièce À vif est également en ligne sur le site officiel du rappeur ! Enfin, on vous conseille de faire un tour du côté des replay et applications des chaînes telles que Arte et France Télévisions. Vous y trouverez certainement votre bonheur ! L’école des Femmes à l’Odéon Le West End à domicile En tant qu’inconditionnelles du West End, impossible de passer à côté des contenus britanniques. Également à l’arrêt en raison de l’épidémie, plusieurs théâtres ont décidé de proposer du contenu en ligne. C’est notamment le cas du Shakespeare’s Globe et du National Theatre.  Attention, les contenus en question sont uniquement en anglais sous-titré anglais ! Qui dit détour par l’Angleterre dit Shakespeare. Dans ce cas, quoi de mieux que l’action mise en place par le Shakespeare’s Globe ? En effet, jusqu’au 28 juin 2020, le théâtre propose de redécouvrir quelques pièces du dramaturge. En ce moment, et jusqu’au 3 mai, vous pouvez voir Romeo and Juliet avec Ellie Kendrick et Adetomiwa Edun dans les rôles titres. S’en suivront les diffusions de The Two Noble Kinsmen – du 4 au 17 mai -, Macbeth – 11 mai jusqu’à réouverture des écoles anglaises -, The Winter’s Tale – du 18 au 31 mai ou encore A Midsummer Night’s Dream – du 15 au 28 juin -. De son côté, le National Theatre a décidé de lancer le #NationalTheatreAtHome. Soit, le parfait moyen de voir des productions contemporaines en toute gratuité. Après la diffusion de One Man, Two Guvnors (James Corden), Jane Eyre, Treasure Island et Twelfth Night, c’est au tour du Frankenstein de Danny Boyle d’être partagée. Une adaptation dont les deux acteurs principaux, Johnny Lee Miller et Benedict Cumberbatch échangent les rôles de Victor Frankenstein et sa créature. Original n’est-ce pas ? Quant au prochain live, il aura lieu le 18 juin à 20h (heure française) et vous permettra de voir Small Island. Il s’agit d’ailleurs d’une adaptation du roman de Andrea Leavy avec Leah Harvey (Emilia, Julius Caesar), Gershwyn Eustace J (Pinocchio, Home) et Aisling Loftus (War and Peace, Noises Off). S’en suivra  A Midsummer’s Night Dream (Shakespeare) ou encore le 25 juin, Les Blancs le 2 juillet. Dès le 9 juillet, vous pourrez profiter de la production de Carrie Cracknell The Deep Blue Sea avec Helen McCrory (Peaky Blinders, Penny Dreadful). Enfin, la dernière production proposée pour le #NationalTheatreAtHome sera Amadeus. On vous donne donc rendez-vous dès le 16 juillet pour cette production adaptée de la biographie romancée de Mozart. À noter que c’est également la pièce qui a inspiré le film de Miloš Forman. Helen McCrory dans The Deep Blue Sea Bonne nouvelle, le Old Vic proposera à son tour quelques unes de ses productions sur sa chaîne Youtube. La première, A Monster Calls, sera diffusée le 5 juin et restera disponible jusqu’au 11 juin 2020. Du 8 au 14 juillet, vous pourrez également profiter de Mood Music. Et vous, quels sont vos bons plans culture confinés ? RAINE SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

Endgame : au coeur de l’absurde !

62 ans après sa première anglaise, Endgame se joue jusqu’au 28 mars 2020 sur les planches du Old Vic Theatre. Une pièce toujours d’actualité avec Alan Cumming et Daniel Radcliffe. Depuis le 27 janvier, le Old Vic accueil une nouvelle mise en scène du Endgame de Samuel Beckett par Richard Jones. Dix ans après l’avoir étudié pour le bac, impossible de passer à côté de cette pièce avec Alan Cumming et Daniel Radcliffe dans les rôles de Hamm et Clov. Bonus, la pièce se joue en double avec une interprétation de Rough For Theatre II jusqu’au 28 mars. Les pièces Créé en 1957, Fin de Partie est la seconde pièce de Samuel Beckett. Originellement écrite en français elle a été suivie d’une traduction anglaise sous le nom de Endgame. À travers cette pièce, Beckett met en scène quatre personnages handicapés : Nagg et Nell ont perdu l’usage de leurs jambes dans un accident de tandem, Hamm est aveugle et paraplégique et Clov est incapable de s’assoir. Toute l’action réside donc dans la capacité de mouvement de ce dernier. Pour cette nouvelle production, Richard Jones a confié les rôles de Hamm à Alan Cumming (Spy Kids, The Good Wife, Instinct), Clov à Daniel Radcliffe (Harry Potter, Insaisissable, Swiss Army Man), Nagg à Karl Johnson (Prick Up Your Ears, Mr Turner) et Nell à Jane Horrocks (The Rise and Fall of Little Voice, The Witches). Tout comme Endgame, Rough For Theatre II a d’abord été écrite en français sous le nom de Fragment de Théâtre II. Elle met en scène deux personnes (A et B) tentant de déterminer si un troisième personnage – muet – doit ou non se suicider. C’est d’ailleurs cette dernière que Richard Jones a décidé de présenter en premier au public du Old Vic. Jane Horrocks (Nell) et Karl Johnson (Nagg) dans « Endgame » | © Manuel Harlan Rough For Theatre II : une pièce sur le suicide Dès le lever de rideau, nos regards se posent sur un homme accolé à une fenêtre, dos à nous. Interprété par Karl Johnson, il ne bougera pas d’un pouce, laissant Daniel Radcliffe et Alan Cumming graviter autour de lui. Acteurs qui semblent d’ailleurs camper deux anges chargés de revenir sur la vie de cet humain afin de choisir son destin. Un aspect qui nous a fortement fait penser à l’un des derniers rôles de Daniel Radcliffe. En effet, dans la série Miracle Workers, le jeune homme interprète un ange de bas niveau chargé de recevoir les prières de l’humanité. Ici, il n’est cependant pas question de miracle mais de positionnement quant à laisser un homme mettre fin à ses jours. Si le sujet est grave, Rough For Theatre II revient de façon comique et grinçante sur la condition humaine. Via les dossiers compilés par nos deux anges bureaucrates, on découvre le passé parfois trouble de cet homme, le tout, en restant dans la tonalité de Beckett. Autant dire que ce fragment est aussi grinçants qu’hilarant. On a aussi particulièrement apprécié la façon dont sont mis en scène certains sous-entendus sur l’homosexualité de B. On a d’ailleurs été ravies que cette tâche ait été confiée à Alan Cumming, soit, une figure emblématique LGBTQ. À noter cependant que s’agissant d’un fragment de théâtre, la pièce s’interrompt assez brutalement, ce qui peut laisser perplexe avec une volonté d’en savoir plus. Malheureusement, aucune suite n’arrivera jamais. Intrigué ? Sachez que vous pouvez la retrouver à la suite de Pas dans une publication des éditions de Minuit. De gauche à droite : Karl Johnson (C), Daniel Radcliffe (A) et Alan Cumming (B) dans « Rough For Theatre II » (Samuel Beckett) | © Manuel Harlan Endgame Trois ans après avoir vu Daniel Radcliffe dans Rosencrantz et Guildenstern are Dead, le voici de retour sur les planches du Old Vic. Trois années durant lesquelles nous avons nourri l’espérance que l’une de ses prochaines productions dans le West End soit Endgame. C’est aujourd’hui chose faite ! Et on peut vous assurer que nous ne nous étions pas trompées quant à nos attentes ! En effet, Clov est parfaitement taillé pour cet acteur non effrayé par le ridicule. Dans cette pièce, vous le verrez monter et descendre un escabeau de façon ridicule ou encore s’asperger de talc jusque dans le pantalon. Le tout, montrant parfaitement le talent comique du jeune homme ! Face à lui, Alan Cumming interprète Hamm avec brio. Affublé de jambes factices donnant l’impression qu’il est particulièrement sous alimenté, l’acteur nous laisse pendu à ses lèvres. Et si nous avions peur de son accent irlandais, Cumming l’a complètement gommé, rendant ses paroles parfaitement compréhensibles. On s’est alors pleinement concentré sur la pièce et ce duo qui fonctionne à merveille. Avec eux, on rit, on se tend, on attend que « quelque chose suive son cours », et pourtant, rien ne vient. Car c’est aussi cela Beckett. L’attente d’un dénouement qui ne viendra jamais, laissant chacun imaginer ce qu’il souhaite. Alan Cumming (Hamm) et Daniel Radcliffe (Clov) | Old Vic Theatre | © Manuel Harlan À noter que si la pièce a soixante-trois ans, Endgame n’a pas prit une ride. En effet, on peut toujours s’identifier à Hamm et Clov. Hamm, comme un homme reclu et aux paroles sarcastiques. Clov, comme un homme désireux de quitter son « maître » sans jamais le pouvoir. On peut également replacer ce contexte post seconde guerre mondiale dans un contexte de terrorisme. On pourrait aussi vous parler du COVID-19 qui nous oblige à rester dans nos appartements sans trop savoir ce qui se passe à l’extérieur, mais ceci est une autre histoire ! Nos conseils Histoire d’avoir les deux pièces en tête le jour de la représentation, n’hésitez pas à (re)lire Fin de Partie et Fragment de Théâtre II. Nous ne connaissions pas la seconde et cela nous a vraiment permis de profiter pleinement de la mise en scène ainsi que du jeu des acteurs sans incompréhension. Concernant Endgame, on vous recommande davantage une version bilingue. En effet, après notre sortie du théâtre, nous nous sommes rendues compte que si certains jeux de mots fonctionnaient uniquement en français, il en va de même en anglais. Si vous ne voulez rien manquer, mieux vaut donc lire la pièce dans sa version anglaise. Côté tarif, le Old Vic est un théâtre particulièrement abordable. En effet, l’entrée de gamme est à £8,50 (≃10€). Vous pourrez également trouvez des places entre £12,50 (≃15€) et £20 (≃ 23,50€). Attention cependant à ces places qui

La Journée de la Jupe : une tragédie scolaire vibrante d’actualité

Plus de dix ans après le film éponyme, Jean-Paul Lilienfeld adapte La Journée de la Jupe au théâtre. Une pièce à découvrir sur les planches du théâtre des Béliers Parisiens jusqu’au mois de mai. Lancée par une classe d’un lycée technologique breton en 2006, la journée de la jupe est devenue trois ans plus tard un film réalisé par Jean-Paul Lilienfeld. En 2019, le réalisateur adapte son succès au théâtre. Adaptation qui a d’ailleurs reçu le prix Théâtre de la Fondation Barrière. La pièce : Adaptée de son film au titre éponyme, La Journée de la Jupe de Jean-Paul Lilienfeld met en scène une professeure de français dans un lycée de banlieue sensible. Film qui avait notamment fait polémique au moment de sa sortie en 2009. Pour son interprétation de Sonia Bergerac, Isabelle Adajani a reçu de multiples récompenses dont un César et un Globe de Cristal de la meilleure actrice. Dans sa version théâtre, Sonia Bergerac est interprétée par Gaëlle Billaut-Danno. Epuisée par les insultes et les menaces de ses élèves irrespectueux et l’avis réprobateur du proviseur, l’enseignante tente malgré tout de faire cours. Un jour, alors qu’elle trouve un pistolet dans le sac de l’un de ses élèves, elle s’en empare et blesse involontairement l’un deux. Prise de panique, elle prend la classe en otage… À noter que Gaëlle Billaut-Danno a fait de multiples apparitions à la télévision française. Notamment dans Engrenages, Profilages ou encore Fais pas ci, fais pas ça. Côté théâtre, la comédienne s’est produit durant la saison 2017-1018 dans Trahisons – soit l’adaptation française de Betrayal que nous avons vu dans sa version originale-. Gravitent autour d’elle dans le rôle des élèves : Hugo Benhamou-Pépin (Sébastien), Lancelot Cherer (Mehmet), Sylvia Gnahoua et Amélia Ewu en alternance avec Sarah Ibrahim dans le rôle de Nawel. Quant au brigadier-chef Labouret et négociateur du RAID, il est interprété par Julien Jacob. Craquage nerveux à l’école Au lycée de la Soufrière – situé dans une banlieue française dite « difficile »-, les élèves font la loi. Pas d’exception pour Sonia Bergerac. Entre son supérieur et les élèves décriant le port de sa jupe, elle n’a aucun répit. En effet, insultes dégradantes et menaces de viol dans son appartement font parties du quotidien de l’enseignante. Le jeu de Gaëlle Billaut-Danno nous fait passer par l’angoisse de la prise d’otage au sursaut à chaque coup de feu tiré en l’air. Une spectatrice à proximité à même poussé un cri de peur. À travers elle transparaît aussi l’instabilité d’un cours -très particulier- sur la vie de Molière ainsi qu’une forme de suspense jusqu’au dénouement final. Cette fois-ci, les rôles sont inversés : Sonia Bergerac n’est plus la cible qui en a « assez de morfler ». Elle devient celle possédant le droit de vie ou de mort sur ses élèves. Lorsque Mouss (Abdulah Sissoko) se fait confisquer son sac dans lequel se trouve un pistolet chargé, la situation dérape. Dépassée par la situation, l’enseignante s’empare de l’arme et blesse accidentellement son élève à la jambe. S’en suit alors une prise d’otage durant laquelle Sonia Bergerac oblige ses élèves à s’allonger par terre, « comme à la télé ». Afin de trouver une issue à la situation, le RAID va d’ailleurs devoir intervenir. Deux salles, deux ambiances Au début de la pièce, cinq élèves se tiennent immobiles, tournant le dos au public. L’un après l’autre, ils tournent et dansent sur une reprise de la Lettre à France de Michel Polnareff par Pascal Obispo. Comme dans une tragédie classique, le décor reste figé sur cette salle de classe aux tables gribouillées au stylo bille. Tour à tour, les élèves deviennent bourreaux et victimes les uns des autres. Insultes et menaces fusent. Parmi les thèmes évoqués, on retrouve le racisme, la religion mais aussi la loi du silence. Cette dernière rejoint d’ailleurs une autre thématique purement liée à l’école : le harcèlement scolaire. C’est le cas de Mehmet (Lancelot Cherer). En raison ? Ses origines turques, sa pratique de la religion et sa sensibilité. Sur scène, l’acteur porte d’ailleurs un cocard à l’oeil gauche afin d’accentuer sa situation. Via le personnage de Sonia Bergerac, ce sont également des problèmes à tendances féministes qui apparaissent : misogynie, violences faites aux femmes ou encore le viol. Au fil de l’histoire, les blessures personnelles s’exorcisent et les questions s’accumulent : Qui doit-on soutenir ? Mme Bergerac ou le RAID ? A qui faire confiance ? Que faut-il craindre quand tout cela sera terminé ? Grâce à un écran géant installé au milieu de la scène, on assiste à l’édition spéciale d’une chaîne d’information. Par son biais, le proviseur ainsi que le Ministre de l’Intérieur donnent leur point de vue sur la situation. Un avis bien différent de celui revendiqué par la professeure de français. Derrière un rideau fin, on aperçoit également le négociateur du RAID (Julien Jacob) tentant inlassablement de convaincre la preneuse d’otage de libérer un élève, puis de se rendre. Une pièce toujours d’actualité Dix ans après le film, les questions soulevées par La Journée de la Jupe sont toujours d’actualité. En effet, en tant que femme, c’est quotidiennement que nous recevons des insultes fondées sur notre manière de nous vêtir. Chose étant d’ailleurs arrivée de notre côté pas plus tard que le jour de notre venue à la représentation. Pour en revenir à la pièce, l’une des revendications de Sonia Bergerac réside dans l’instauration d’un « Jour de la Jupe ». Jour qui se tiendrait une fois par an dans tous les établissements scolaires. En résulte alors l’incrédulité des pouvoirs publics. Le ministre de l’Intérieur s’exclame d’ailleurs : « Une Journée de la Jupe ? Et pourquoi pas la nuit du string pendant qu’on y est ? ». Grâce à son texte poignant, la pièce pose des questions qui interrogent sur des thématiques largement débattues aujourd’hui. Parmi elles, la suprématie masculine faisant loi dans certains quartiers ou les rapports entre hommes et femmes. On peut également ajouter la question autour des relations entre les professeurs et leurs élèves allant entre méfiance et confidence. Et vous, avez-vous envie de découvrir La Journée de la Jupe au théâtre des Béliers Parisiens ?

Les Témoins : Un drame journalistique signé Yann Reuzeau

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8 ans après avoir traité une campagne électorale dans La Chute d’une Nation, Yann Reuzeau revient avec Les Témoins. Une pièce à voir à la Manufacture des Abbesses jusqu’au 22 mars 2020.  Les Témoins se déroule quelques heures après l’élection d’un certain Thomas Mérendien, candidat d’extrême droite élu président de la République. Un scénario dramatique et terriblement réaliste imaginé et mis en scène par Yann Reuzeau. La pièce Les Témoins est un journal reconnu pour son sérieux et son intégrité. Pourtant, l’arrivée au pouvoir d’un candidat d’extrême-droite va bouleverser l’unité de la rédaction désignée comme LA cible à abattre. Tous s’interrogent : faut-il jouer le jeu ou entrer en résistance et défier le pouvoir ? Tant de questions qui divisent brutalement la rédaction. En quête de liberté, les personnages se lancent dans une course effrénée avec des enquêtes aussi explosives les unes que les autres. En tête, la rédactrice en chef adjointe Catherine Stère (Sophie Vonlanthen) essaie tant bien que mal de garder l’espoir que la liberté de la presse ne sera pas muselée malgré la pression de plus en plus grandissante du pouvoir sur les journaux. Autour d’elle s’orchestre la vie de la rédaction. Alors que Eric (Frédéric Andrau), le rédacteur en chef, prend peur, les journalistes travaillent sur diverses affaires. Anna (Frédérique Lazarini) est sollicitée à l’Elysée tandis que Rebecca (Marjorie Ciccone) dévoile une affaire dantesque d’espionnage industriel commandité par un proche du nouveau président. De son côté, Cyril (Frédéric Andrau) s’infiltre dans un groupuscule écologiste radical et découvre leurs plans terroristes. Par le biais de Romain (Morgan Perez) on découvre également une ébauche de résistance armée préparant un Coup d’Etat. Quant à Hassan (Tewfik Snoussi), il suspecte qu’un pays ami ait tué un agent secret français. Une condamnation morale Les Témoins met en avant un système où les condamnations morales sont nombreuses. Rapidement, les premières mesures pleuvent, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont radicales. En effet, le président Mérendien – qui apparaît uniquement dans des séquences pré-filmées – met en place un système visant à classer la population selon leurs origines et leur arrivée sur le territoire français. La presse voit quant à elle ses droits durcis via le biais d’une loi nommée PAWLOC. Désormais, toute diffamation et injure est passable de cinq ans de prison ferme. Ainsi, les journalistes doivent obligatoirement dévoiler leurs sources sous peine de condamnation. À noter que cette loi ne vise pas seulement les écrits qui déplairaient au Président. Ainsi, on prend conscience de ce que serait le pays sous un tel diktat. Un décor modéré pour une ambiance discordante À peine entrés dans la salle, nous sommes confrontées à un homme assis. L’air soucieux et angoissé, il semble réfléchir. Alors que la salle se remplit, il fait les quatre cents pas. Outre cette présence intrigante, le plateau s’apparente à une cellule de crise. En bout de table, apparaissent les noms des Témoins tandis qu’au-dessus, un écran affiche la home page du journal, ses archives ainsi que le mode édition façon WordPress de chaque journaliste. La tension est permanente. Chacun explose à mesure que l’étau dictatorial se resserre. Les relations humaines se fissurent comme le décor, qui n’est plus qu’un champ de ruines à la fin de la représentation. Une pièce terriblement dystopique A côté des frictions entre les personnages, l’intrigue fait en sorte que le spectateur devienne lui aussi un témoin de ce vacillement du journalisme. On peut notamment y trouver des échos avec 1984 de George Orwell mais aussi avec les thématiques des fake news, largement relayées aux Etats-Unis ou au Brésil, au sens où Les Témoins se trouvent pris au piège d’un pouvoir qui les dépasse. Au-delà de l’épouvante grandissante, il faut souligner la qualité de jeu des comédiens, habités par leurs personnages au point que l’on ressent en nous-mêmes le climat anxiogène de la rédaction. Et si cela se produisait pour de vrai, que ferions-nous ? Rendez-vous jusqu’au 22 mars 2020 pour voir Les Témoins sur les planches de la Manufacture des Abbesses (Paris).

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