Le Main Square, un festival engagé et engageant

Image à la une avec le logo du Main Square Festival

L’édition 2023 du Main Square s’est tenue le week-end du 30 juin, 1-2 juillet. Retour sur un festival engagé et toujours plus engageant ! Du 30 juin au 2 juillet le Main Square Festival s’est à nouveau emparé de la Citadelle d’Arras.  Un festival engagé depuis plusieurs années La Citadelle d’Arras, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, a accueilli plus de 120 000 festivaliers pour la 17e édition du Main Square Festival. Et pour tenir tout ce beau monde dans ce lieu d’exception, il faut de l’organisation ! Pour ça, le festival s’engage depuis plusieurs années.  D’abord, en 2019, avec la signature d’une Charte Partenariale d’Engagement de la communauté urbaine d’Arras au profit de la Transition Ecologique. En tout, 19 conventions écologiques ont été signées à Arras. Parmi les objectifs, celui de dé-carboniser le festival en réduisant sa consommation électrique. Ça passe, par exemple, par des bornes Wifi, ou par moins de groupes électrogènes. La scène du Bastion, sur laquelle se sont produits les artistes locaux, fonctionne à l’énergie 100% verte depuis l’année dernière.  Un autre objectif notable, celui de la réduction des déchets : tous les ans, les décorations et le mobilier sont réutilisés au maximum. La vaisselle est aussi consignée et réutilisable. Les restaurateurs sont d’ailleurs encouragés à travailler avec des producteurs locaux. L’huile de cuisson est quant à elle, recyclée ! Pas question non plus de se retrouver avec des programmes en version papier qui risqueraient d’être abandonnés, ça et là, ou bien de s’envoler des mains des festivaliers. Le Main Square a développé une application mobile qui vous permet de tout savoir et de tout faire. Quant aux déchets, sur le site, nous avons trouvé de nombreuses poubelles, qui permettent de faire le tri, mais aussi des cendriers. Mention spéciale aux bénévoles qui ont régulièrement vidés les poubelles. Malgré les plus de 40 000 personnes présentes par jour, rares sont les déchets qui ont eu le temps de s’entasser et en fin de soirée, les sols n’étaient pas souillés le moins du monde… Collaboration avec des associations Le Main Square Festival collabore avec des associations pour sensibiliser sur les questions sociétales mais aussi écologiques. Un village associatif était installé cette année près de la scène du Bastion. On a pu y retrouver notamment Greenpeace, La Cloche, Sea Shepard, Amnesty International, LPO 64, Fiertés Pas-de-Calais, le dispositif Safer et le Syndicat Mixte Artois Valorisation. Une association en particulier a retenu notre attention : World Clean Up Day. Louise Gommeaux, la coordinatrice Pas-de-Calais, nous a expliqué comment ils sont arrivés jusqu’au Main Square : «  Les festivals veulent changer leur image et avoir un impact écologique plus positif qu’avant. Le covid a tout retardé, mais nous, on a démarré avec le MSF en 2022. On a mis en place un atelier de création de cendriers de poche avec Tetra Pak. Ca a très bien marché cette année, environ 80 cendriers ont été créés chaque jour par les festivaliers. ».  La communauté urbaine d’Arras a aussi participé en achetant des cendriers de poches qui ont pu être distribués sur le site : plus de 3 000 en tout. Et que deviennent les mégots dans tout ça ? « C’est nous qui vidons les cendriers. Tout est envoyé en recyclage à Tchao Mégots, une start-up française, qui les transforme en isolant thermique ou en doudoune. ».  En plus de son action sur le terrain, avec les mégots, World Clean Up Day a mis en place plusieurs sessions de nettoyage, des « clean up », sur le camping et à la Citadelle. Les bénévoles, qui ont été tirés au sort, ont même eu droit à un pass 1 jour pour le MSF 2024. Échange de bons procédés… Cette année, World Clean Up Day sera aussi présent du côté du Lollapalooza (Paris), du Delta Festival (Marseille) et des Nuits Secrètes (Aulnoy Aymeries). Dans une ambiance électrique, Suzane, sur la scène du Main Stage, dimanche après-midi, disait, et demandait : « On a cassé la planète, il est où le SAV? ». Pour le SAV, on ne sait pas. Mais l’espoir est toujours permis avec ce genre d’initiative ! https://www.youtube.com/watch?v=Vn2GjrsyE8U Et vous, avez-vous apprécié le tournant engagé et assumé du Main Square Festival ? JULIETTE SUGGESTION D’ARTICLES SUR LE MÊME THEME NEWSLETTER Facebook Twitter Instagram Tiktok Spotify Linkedin

Journée mondiale des enseignants : rencontre avec Laura Mougel

Pour la journée mondiale des enseignants, Les Insouciantes sont entrées dans le quotidien de Laura Mougel, professeure d’Histoire-Géographie au collège Gérard Philipe. Voici notre expérience ! Célébrée chaque 5 octobre depuis 1994, la journée mondiale des enseignants permet la sensibilisation de leur rôle dans le système éducatif. À cette occasion, nous sommes allées à la rencontre de Laura Mougel, professeure d’Histoire-Géographie au collège Gérard Philipe (Paris 18ème). Immersion en milieu scolaire Il est un peu plus de neuf heures lorsque Laura Mougel nous reçoit dans la salle des professeurs. L’occasion de s’imprégner de l’ambiance -encore calme- de l’établissement. Bientôt, une dizaine de professeurs viendront y prendre leur pause lors de la récréation de dix heures, échanger entre collègues et souffler entre deux cours. Dans la pièce d’à côté, le CDI fourmille d’élèves avant la reprise… L’Histoire permet de savoir d’où vous venez Au programme de cette matinée, deux classes de 6ème s’interrogent sur l’intérêt de faire de l’Histoire. Après un retour au calme à 10h15, les élèves rassemblent plusieurs réponses sur les thèmes : « Pourquoi l’Histoire est une science humaine ?« , « Pourquoi les femmes sont peu présentes dans l’Histoire ? » ou encore « À quoi sert la culture générale ?« . Beaucoup d’entre eux participent et cherchent à comprendre la démarche avec laquelle on aborde l’Histoire. Après le visionnage d’une vidéo éducative, il en résulte que l’Histoire est une enquête du passé. Dans les deux classes, un assistant pédagogique circule entre les rangées pour aider les élèves en difficulté. En deuxième heure, l’ambiance est apaisée bien que certains ventres commencent à gargouiller. Je ne prétends pas que mes cours puissent être indispensable dans la vie de tous les jours. Mais ils peuvent servir à comprendre le monde, à faire réfléchir. Laura Mougel, professeure d’histoire-géographie Après une heure de discussions et d’échanges sur les journées de commémorations, arrive la pause méridienne. L’occasion d’échanger plus longuement sur son parcours et sa vision du métier d’enseignant. Du journalisme au professorat Jusqu’à la licence, Laura Mougel se destinait à une carrière de journaliste. Elle s’est ensuite dirigée vers un master d’Histoire contemporaine, un CAPES, et enfin, l’agrégation en 2010. Présente au collège Gérard Philipe depuis cinq ans, ses cours représentent entre 18 et 20h selon les semaines paires ou impaires. Cependant dix heures supplémentaires sont nécessaires entre la préparation des cours, les appels téléphoniques aux parents, les prises de rendez-vous avec ces derniers ainsi que « la paperasse en général ». En comptant la correction des copies soirs et weekends à la maison, l’enseignante compte environ 35 à 40h de travail. « Au final, je n’ai jamais autant eu de travail qu’en REP+ (réseau d’éducation prioritaire renforcé) » nous dit-elle. Magnéto, Serge ! Pour la suite de notre immersion, direction le CDI (centre de documentation et d’information) à 12h45 pour la classe télé. Classe que donne l’enseignante une fois toutes les deux semaines. Les autres jeudis, c’est une classe journal qui prend le relais. Durant ce temps de travail, les élèves choisissent des sujets d’actualité publiés dans le journal ou débattus tous les quinze jours en classe télé. À cette occasion, l’équipe d’Arrêts sur Images, site web consacré à la déconstruction des narrations médiatiques (sur tous les supports), accompagne les élèves volontaires tout au long de l’année. Par ailleurs, ces derniers ont participé au concours Médiatiks organisé par le CLEMI (Centre pour L’Education aux Médias et à l’Information). À noter que l’option « classe médias » est proposée en 6ème et 5ème. Au total, il y a 25 classes médias sur Paris. Quelles conditions d’enseignement aujourd’hui ? Après un atelier médias très enrichissant, l’heure est aux confidences en salle des professeurs. Interrogée sur son ressenti à propos des conditions d’enseignement en REP, Laura Mougel nous confie que le métier de professeur représente tout d’abord un investissement important, surtout sur le plan émotionnel. Chaque fin d’année, je ressens un vide. Je suis touchée lorsque des anciens élèves reviennent nous voir. Cela veut dire que l’on a pu, malgré certaines difficultés, transmettre des savoirs et contribuer à leur réussite. Laura Mougel nous explique notamment comment elle prépare ses élèves de 3ème 4 –  dont elle est la professeure principale – à la recherche de stage et à l’orientation. En faisant intervenir l‘association Viens Voir Mon Taf, ces élèves issus d’établissements classés REP parviennent à trouver des stages. L’enseignante organise également 5 ateliers allant de la présentation personnelle à la méthodologie du rapport de stage, en passant évidemment par la rédaction d’un curriculum vitae (CV) et d’une lettre de motivation. Les conseils de Laura Mougel aux futurs enseignant•e•s Pour être enseignant, « il faut travailler son empathie en essayant de se mettre à la place des enfants avec toutes les problématiques que cela implique, tout en gardant en vue son exigence« . Elle revient également sur la particularité d’exercer dans un établissement REP qui demande à la fois « d’être bienveillant et conscient qu’on ne peut pas « sauver » tous les élèves de leurs difficultés« . Vous l’aurez compris, pour faire ce métier, « il faut avoir envie de transmettre tout en prenant du recul par rapport au public auprès duquel on enseigne« .

Aller au contenu principal