Indochine lance un appel aux fans

Visuel promo groupe indochine Central Tour

Indochine lance un appel aux fans pour témoigner du harcèlement scolaire, de l’homophobie, la transphobie ou de la façon dont le titre 3ème Sexe a changé leur vie.

Nous sommes les Wildcats – Siobhan Vivian

Illustration "We are the Wildcats" ©Michelle Kondrich

Après « La Liste », Siobhan Vivian revient avec un roman coup de poing, « Nous sommes les Wildcats » paru le 17 juin chez Nathan. Nous sommes les Wildcats signe le retour de Siobhan Vivian sur nos étagères croulantes de livres. Sorti le 17 juin 2021, il aborde la toxicité des manipulations ainsi que les mensonges pour arriver à ses fins. On vous en dit plus sur ce livre dévoré en quelques heures tant il est prenant. Avis Général Nous sommes les Wildcats nous offre de suivre les péripéties d’une équipe féminine sénior de hockey sur gazon. Une aventure de 24 heures au cœur des problèmes que rencontrent les filles. Parmi eux, mensonges et non-dits. Pour cela, Siobhan Vivian fait preuve d’originalité puisque le roman retrace ces heures à travers six points de vue différents. Points de vues qui nous permettent de découvrir les forces et failles de chacune des six joueuses. À noter que toutes sont issues de milieux sociaux différents, d’origines différentes. Comme le soulève si bien Ali, Luci se rend-elle compte qu’elles ne sont que deux personnes racisées dans l’équipe cette année ? Au fil des pages on sent combien la pression mise sur leurs épaules est énorme. Autre point soulevé : la manipulation de leur coach. Afin d’envenimer les choses, il joue sur leur avenir pour mieux assouvir le sien. Cependant, les filles forment une équipe et elles lui réservent bien des surprises ! Ainsi, une certaine tension est palpable jusqu’à un dénouement laissant sur sa faim. En effet, l’issue du match n’est pas révélé. Une charge que Siobhan Vivian laisse à l’imagination du lecteur. We are the Wildcats – Couverture étrangère Une prévention sur le sport féminin Nul doute que Nous sommes les Wildcats serait à mettre entre toutes les mains. En effet, avec ce livre, Siobhan Vivian met en avant ce qui se produit dans la réalité : sous-estimation des sports féminins au profit des sports masculins et mental des athlètes relégué dans une zone sombre. À travers le regard de la toute jeune Luci, une partie des règles que les filles doivent respecter sont abordées. On compte parmi elles l’obligation du port d’une jupe ou robe les jours de match, l’interdiction de porter un jean ou encore proscription du maquillage, des bijoux ou des parfums. Pourtant, tant elles sont douées, les joueuses de cette équipe senior sont les seules à être désignées par le nom « Wildcats ». Preuve en est, certaines comptent déjà des sélections en équipe nationale ou obtiennent des bourses pour différentes universités. Grâce à ce roman, il serait sûrement possible d’ouvrir le débat sur ces sujets sensibles au sein d’écoles, mais aussi des clubs. Ainsi, élèves et athlètes disposeraient d’un meilleur accompagnement et d’une écoute afin d’éviter que de telles situations se répètent. Illustration « We are the Wildcats » ©Michelle Kondrich Un livre en lien avec l’actualité Alors que les JO de Tokyo – valides entendons-nous – se sont clos il y a peu, nous n’avons pu nous empêcher de faire un rapprochement avec Nous Sommes les Wildcats. En effet, de nombreuses athlètes y ont fait entendre leur voix. Et ce, pour des raisons diverses abordées dans ce roman. Sexisme dans le sport La santé mentale dans le sport La majorité du roman s’attarde d’ailleurs sur le moral des six joueuses. De leur point de vue mais aussi via les paroles que leur renvoient leur coach. En effet, selon lui, si ça ne va pas dans leur tête, elles perdront le match. On découvre également leurs blessures portées seules, leurs nons-dits, les mensonges et manipulations. Est aussi évoquée la notion des abus, si petits soient-ils, qui les empêchent d’avancer et de créer une cohésion parfaite. En France, ce phénomène se produit régulièrement. Notamment avec LE sport considéré comme masculin par excellence : le football. Il y a quelques années, une banderole mysogyne « Hommes au stade, Femmes à la cuisine » était en effet apparue lors d’un match de l’Olympique Lyonnais. Ce, alors même que l’équipe féminine gagne – encore aujourd’hui – plus de titres européens que leurs collègues masculins. Pourtant, les stades restent partiellement vides en raison de leur « jeu plus lent, moins technique et donc moins attrayant » (dixit certains hommes). Misogynie lors du match OL-LOSC le 28 janvier 2017 Les frustrations de l’adulte et leur dangerosité Nous l’évoquions un peu plus haut, Nous sommes les Wildcats, Siobhan Vivian revient sur les mensonges et la manipulation d’un adulte auprès de jeunes athlètes. Un fait reconnu quelque soit le pays et les coutumes. En effet, les adultes n’hésitent pas à mettre la pression sur les épaules de leurs enfants. Et ce, que cela concerne les activités extra-scolaires ou scolaires. Cependant, certains pays mettent la barre toujours plus haut. Par exemple, aux USA, les études sont si chères que décrocher une bourse pour rentrer à l’université devient une nécessité. Bourse d’excellence obtenue de deux façons : de très bons résultats en cours ou une bourse sportive. Ainsi, la pression est mise sur les épaules des enfants dès le plus jeune âge. Certains ont même un plan de vie tout tracé dès la naissance tandis que d’autres le découvre au cours de leur scolarité. Lorsqu’un enfant excelle dans une discipline, que ça lui plaît, pourquoi pas ? Cependant, la pression dont nous parle Siobhan Vivian dans ce roman est encore différente. Plus perverse. Il s’agit de celle des adultes frustrés de ne pas avoir atteint leurs objectifs de vie ou sportifs. Par exemple, ce vieux médecin qui rêvait d’être chirurgien ou cet entraineur de seconde zone qui souhaitait devenir un grand champion dans sa discipline. Vous la voyez venir cette frustration ? Dans Nous somme les Wildcats, ce dernier exemple prime. L’entraîneur oscille entre la manipulation, les mensonges et l’abus de pouvoir. Outrepassant ses droits et devoirs envers les filles qui lui sont confiées. Malgré le sacré palmarès – contrairement aux équipes masculines du lycée -, leur coach souhaite trouver une meilleure position sociale que son poste actuel. Pour cela, il est prêt à tout, quitte à ce qu’une joueuse se blesse au point de ne plus pouvoir évoluer. Quitte à faire croire à certaines joueuses qu’elles sont spéciales. Assez pour avoir une relation privilégiée avec lui.

Rencontre avec Mathilde Bourneuf, responsable de la Nana Academy

Mathilde Bourneuf répond à nos questions autour de la Nana Academy ! Ecole du girl power, la Nana Academy offre la parole auxNanas d’Paname, un collectif dont fait partie Mathilde Bourneuf, responsable de la Nana Academy. En cette journée internationale des Droits des Femmes, découvrez son univers.   En quoi consistent les Nanas d’Paname ? C’est un collectif de femmes solidaires avec des femmes leaders dans leur domaine et surtout porteuses de projets. Le but est de créer un réseau de femmes fortes et influentes et de défendre des valeurs telles que l’entraide, le partage, la sororité, la démarche d’accomplissement de soi… Le collectif est un écosystème d’entraide où les femmes se soutiennent, échangent, se rencontrent. Ceci est une alerte Je suis une description. Cliquez sur le bouton modifier pour changer ce texte. × Rejeter l’alerte Comment as-tu rejoint le collectif ? Assez jeune, j’ai su que je voulais faire de la communication et de l’événementiel. J’ai eu un parcours assez simple et normal : une école de pub. J’ai fait deux ans là-bas et une amie a eu l’idée de passer le CELSA. On a fait une prépa mais on n’a pas eu le CELSA. J’ai fini par faire un BTS Sup, une année de fac en L2 et une licence pro chef de projet à l’université Paris Descartes. Ça m’a donné un nouveau regard sur la communication avec trois principes : le bon sens, la logique et la créativité. Dans le cadre de cette année de licence pro, j’ai atterri chez les Nanas d’Paname pour un stage de 6 mois. En passant l’entretien, on m’a proposé un poste de social media manager. Un truc auquel j’avais jamais touché. Je me suis dit qu’il y avait un énorme potentiel dans le collectif. Mathilde Bourneuf – responsable de la Nana Academy – © Les Nanas d’Paname Je suis rentrée en janvier 2019 chez les Nanas d’Paname. À la fin de mon stage on m’a proposé de m’occuper de la Nana Academy. Je m’y occupe de tout sauf de la partie administrative. Depuis septembre 2019, j’en suis responsable. Qu’est-ce que la Nana Academy ? Quelle est son histoire après que tu aies repris les rênes ? C’était une idée que les directeurs des Nanas d’Paname, Édouard Couturier et Chloé Bonnard avaient en tête depuis très longtemps. Ils m’ont proposé de m’en charger à la fin de mon stage. L’histoire a été de dire que le collectif est un écosystème d’entraide où les femmes se soutiennent, échangent, se rencontrent. À la Nana Academy, on veut rendre cet écosystème d’entraide accessible. Nous sommes très présentes sur Instagram. La Nana Academy passe du virtuel au réel et rassemble la communauté autour de rendez-vous inspirants. Cela fait parti de nos quatre mots-clés : s’inspirer (grâce à des talks), apprendre (avec des masterclass), créer (avec des ateliers cuisine) et se rencontrer (grâce aux apéros-réseaux). La Nana Academy veut pouvoir faire intervenir des femmes des Nanas d’Paname et des femmes expertes dans leur domaine afin de vous offrir les meilleures pour vous inspirer. Le but ne s’arrête pas au féminisme. Celles qui ont besoin de se sentir écoutées, se sont les femmes. Et sur un large panel de sujets : de la confiance en soi à la charge mentale, en passant par comment se libérer des relations toxiques, l’écologie, octobre rose, le self-love ou plus récemment le plaisir féminin… Vous dites qu’il y a des sujets non-féministes, quels sont-ils ? En réalité les sujets sont très larges. Aujourd’hui les Nanas d’Paname, c’est avant tout un collectif basé sur cette force humaine. Ses relations humaines nous amènent à aborder de nombreux sujets comme : les relations toxiques, la question du harcèlement de rue, le harcèlement scolaire – et toutes formes de harcèlement -.  Mais également le handicap, le racisme… On a vraiment envie de diffuser des valeurs de bienveillance et d’entraide avant tout et ça vaut autant pour les relations hommes-femmes, femmes-femmes ou hommes-hommes.  Les Nanas d’Paname sont une “safe place” où il n’y aura aucun jugement, aucune discrimination par rapport à la différence puisque, justement, nous avons envie de cultiver cette différence. Vous dites que les Nanas d’Paname est un lieu d’entraide et de bienveillance. Le collectif est-il ouvert aux personnes transgenre, non binaires, intersexe,… ? Une future Nana d’Paname, qu’elle soit trans, non binaire ou cisgenre, ça n’a pas d’importance. On recrute des personnes inspirantes, porteuses de projets et qui ont envie de contribuer à un projet humain avant tout.  Les Nanas d’Paname sont une “safe place” où il n’y aura aucun jugement, aucune discrimination par rapport à la différence puisque, justement, nous avons envie de cultiver cette différence. D’inciter les femmes du collectif à embrasser cette différence. À en faire une force. Ce, que ce soit par rapport à leur orientation sexuelle ou si elles ont envie de prendre la parole. Le but est d’avoir des personnes ouvertes à l’idée d’en parler. Nous, on les accompagne pour donner de la force à leur message.  Ça peut aussi être des personnes avec des particularités physiques. Je pense notamment à Julie Bullier – fondatrice du compte Instagram La fille qui a des tâches -. En ce moment, elle sensibilise au harcèlement dans les écoles. La question du genre ne se pose donc pas dans le recrutement aux Nanas d’Paname, en tant que Nana d’Paname ou dans notre équipe. Sur le site des Nanas d’Paname une citation dit : « Notre force réside dans nos différences ». Qu’est que cela signifie pour vous ? C’est notre mantra. Elle veut dire que ce sont les différences qui font nos forces collectivement et individuellement. Chez nous, la différence signifie la diversité et la différence des standards de beauté imposés par la société. Quelle est la femme qui vous inspire ? J’en ai même trois ! D’abord un duo : « Elise et Julia ». Elles sont hyper badass. Elles ont eu la capacité de créer le média « Fraîches », puis, leur agence et d’affirmer leurs idées haut et fort.  Enfin, Audrey Contino. C’est la dernière à avoir rejoint le collectif même si, en réalité, elle connait Les Nanas d’Paname depuis le début. Elle a son agence de com et travaillait avant dans le textile. Elle a un cœur gigantesque. C’est sincèrement une

Parée pour percer : Immersion dans le rap

Parée pour percer, le second roman autour du rap d’Angie Thomas. Dans Parée pour percer, Angie Thomas prolonge le plaisir de son premier roman. Après Starr, c’est au tour de Bri de faire entendre sa voix. Au programme, rap et une importante dose de harcèlement envers les minorités. Le rap au coeur du roman Premier très bon point de Parée pour percer : son traitement du rap. Angie Thomas maîtrise le sujet et nous montre comment Bri décompose tout ce qui lui arrive en mots et syllabes. Cela passe d’ailleurs par l’inclusion de vers dans le récit, ce que nous avons trouvé très rafraîchissant. L’objectif de Bri ? Percer dans le milieu, et ce, coûte que coûte. Et la musique, elle l’a dans le sang, puisqu’on lui rabâche sans cesse qu’elle est la digne héritière de son père. Parée de paroles percutantes, l’adolescente va cependant être rapidement confrontée aux limites de compréhensions de la société. En parallèle, l’adolescente fait affaire avec un manager peu scrupuleux affirmant qu’il faut « toujours être acteur pour réussir ce qu’on veut« . Évidemment, avec un personnage comme Bri, les références au rap sont quotidiennes. Désireuse de rejoindre la programmation du Ring où ont lieu des battles, la jeune fille suit le parcours des artistes s’y produisant via les réseaux. Grâce à sa tante, elle a également une très bonne culture musicale concernant le rap US. Et on ne parle pas essentiellement des pointures masculines puisque la demoiselle est aussi fan de Cardi B et Nicki Minaj. Au coeur de la pauvreté Si Angie Thomas nous avait proposé de suivre le parcours d’une adolescente dont les parents n’avaient aucune difficultés financières dans son premier roman, elle s’attaque ici à son opposé. Nous sommes d’ailleurs mis en garde dès le premier chapitre qui nous explique que « le gaz a été coupé » la semaine précédente, qu’il leur faut « faire bouillir de l’eau pour prendre un bain » ou qu’ils ont du « ajouter des couvertures dans leurs lits ». Avec cela, les bases sont posées. Ajoutez à cela que Jay, la mère de Bri est une ancienne toxico et vous comprendrez comment les choses ne peuvent que s’envenimer. En effet, après avoir perdu son emploi, il est difficile pour elle de joindre les deux bouts. L’aîné, Trey, a préféré un emploi dans une pizzeria plutôt que la poursuite d’études prometteuses et Bri deal des bonbons dans l’espoir de pouvoir acheter une nouvelle paires de chaussures. Avec Parée pour percer, vous n’aurez donc pas affaire à un livre tout gentillet sur une adolescente rêvant de devenir une star. Parce que si Bri, rêve de gloire, c’est aussi dans le but de promettre à sa mère un avenir où l’argent n’est plus un souci. Un avenir ou les coupures de gaz et d’électricité n’existent pas et où la nourriture ne manque jamais. Récurrence des thèmes En lisant Parée pour Percer on se rend compte d’à quel point ce nouveau roman s’inscrit dans la continuité de The Hate U Give. Mais pas d’inquiétude, si un écho est fait à certains événements, le récit est complètement indépendant. Vous pouvez donc vous y plonger sans avoir lu – ou vu – The Hate U Give. À nouveau, Angie Thomas nous entraîne à Garden Heights. Et qui dit Garden Heights dit guerre des gangs. Là où nous avions découvert les Crowns avec King, l’oncle de Starr, cette fois, c’est du côté des Garden Disciples que les choses se passent. En effet, Pooh, la tante de Bri étant dealeuse pour les GD, tous vivent dans la peur qu’elle se fasse arrêter ou tuer. Le rapport aux armes et lui aussi remit sur le tapis. Outre les mentions au meurtre du meilleur ami de Starr, la question revient sous une nouvelle forme : son utilisation par des civiles. Ainsi, Angie Thomas nous confronte frontalement à la distinction faite selon la couleur de peau d’une personne en usant. Harcèlement des minorités Tranchant, Parée pour Percer évoque avec justesse le traitement des minorités au sein même du système éducatif. Un fait important puisque, malgré la non présence de policier – comme c’est le cas dans certains établissements -, Bri et ses camarades se font quotidiennement malmenés. De l’obligation à repasser sous le détecteur à la fouille récurrente des sacs en passant par des exclusions de cours, voir, de l’établissement pour des motifs insignifiants, Bri subit une oppression constante. Sans parler du fait que l’école préfère se positionner du côté de ses employeurs plutôt que d’avouer la vérité. Un fait qui va encore une fois causer du tord au minorité au lieu de condamner un comportement persécuteur. « Pendant que certains et certaines parmi nous ont peur de l’impact que des chansons pourraient avoir sur nos enfants, d’autres parents sont terrifiés à l’idée que ceux et celles qui sont censés protéger leurs enfants pourraient leur faire du mal. » Jay(p356-357) Vous avez-lu Parée pour Percer, qu’en pensez-vous ? Si ce n’est pas le cas, ce livre vous tente-t-il ? Vous avez Pinterest ? N’hésitez pas à partager l’article  !

Harcèlement scolaire : Rencontre avec Matthieu Meriot

Ancienne victime des violentes brimades de ses camarades et auteur de deux ouvrages sur son vécu, Matthieu Meriot nous parle de harcèlement scolaire. Lancée en 2015, la journée nationale contre le harcèlement scolaire vise à détecter ces agissements, libérer la parole et permettre aux victimes de trouve de l’aide. À cette occasion, nous avons rencontré l’auteur du livre « Un enfer scolaire » : Matthieu Meriot. À partir de quand vous êtes-vous fait harceler ? Matthieu Meriot : Cela a duré de la maternelle jusqu’en classe de quatrième. J’ai tout gardé en moi jusqu’à mes 14 ans pour ne pas inquiéter mes proches. Mon harcèlement était aussi bien physique que moral. Ma famille ne se rendait compte de rien car je gardais tout pour moi.  Pour mettre fin à ce calvaire, je me suis mutilé à plusieurs reprises et fait trois tentatives de suicide. Aujourd’hui je relativise, mais je prends conscience que j’aurai dû en parler plus tôt. Dès que je me suis confié, on m’a soutenu et depuis lors, je suis toujours suivi psychologiquement. Vous dites que votre compte Twitter vous a apporté beaucoup de soutien. Plutôt étonnant de la part d’un réseau social souvent décrié pour sa violence ? Je veux justement montrer le côté positif de cette plateforme. Je trouve que Facebook est un peu mort. Les gens ne vont pas forcément partager les publications donc Twitter attirera plus de personnes. C’est surtout une question de visibilité. Bien sûr qu’il y a de la haine et de la violence sur Twitter mais j’ai les épaules pour ne pas me laisser abattre par les messages de certains haters, ce qui n’est bien sûr pas le cas de tout le monde. « Malgré les films, les interviews, la prévention dans les écoles, il faut se demander si tout cela fait réellement avancer les choses. » Vous avez 20 ans et déjà deux livres auto-publiés. De quoi parle le dernier en date, « Les Emotions d’une vie »? J’y aborde ma façon de voir les choses aujourd’hui. Pas uniquement sur le harcèlement mais sur plusieurs thèmes comme l’art par exemple. Je pense que l’art, c’est ce que l’on crée nous-mêmes. Que ce soit par l’écriture ou par la musique. Par ailleurs, je vais continuer à écrire mais plus sur le thème du harcèlement. Je pense que j’ai fait le tour me concernant (rires). Je voudrais me diversifier et publier un livre par an. Dans « un enfer scolaire », vous finissez souvent vos chapitres par : « c’est triste, mais c’est ainsi… ». Pensez-vous qu’il n’y a quasiment pas d’espoir d’amélioration pour que le harcèlement scolaire cesse ? Je pense que l’on n’aura jamais vraiment de solutions pour que ça s’arrête. La meilleure solution est d’en parler autour de soi mais beaucoup de jeunes n’osent pas encore. C’est comme un cercle vicieux. Malgré les films, les interviews, la prévention dans les écoles, il faut se demander si tout cela fait réellement avancer les choses. Quel message voulez-vous passez aujourd’hui ? Aux jeunes notamment. Je les encourage à parler. C’est la seule et meilleure solution car tout le monde peut se dire quelque chose, sur n’importe quel type de harcèlement et pas seulement le harcèlement scolaire. Si on garde tout pour soi, la souffrance continue. Le fait d’écrire sauve aussi. Les réseaux sociaux m’ont beaucoup aidé mais il faut néanmoins être fort psychologiquement, faire la différence entre le bien (rencontrer les bonnes personnes) et le mal (les haters). Où en êtes-vous aujourd’hui ? Cela fait maintenant deux ans que j’attends d’intégrer un ESAT (Établissement et service d’aide par le travail). C’est un lieu de formation  destiné aux personnes en situation de handicap car j’ai le statut de travailleur handicapé (statut RQTH). A côté de cela, j’ai obtenu un CAP d’agent polyvalent de restauration et j’aimerai beaucoup travailler dans ce domaine. Mais l’administration n’est pas rapide, alors en attendant, je continue de témoigner sur Twitter et auprès des médias afin de sensibiliser les jeunes. Afin d’en savoir plus sur le harcèlement scolaire, n’hésitez pas à suivre Matthieu Meriot et son journal d’un harcelé sur Twitter. Vous pouvez également vous renseigner sur le site gouvernemental non au harcèlement.

Nos éclats de miroir : la puissance des mots

Le lien entre Anne Frank et Cléo ? Vous le découvrirez entre les pages de Nos Eclats de Miroirs : un roman sous forme de journal intime signé Florence Hinckel.  Avec Nos éclats de miroir, Florence Hinckel plonge le lecteur dans le journal intime de Cléo, bientôt 15 ans, 1 mois et 20 jours. Pourquoi autant de précision ? L’adolescente est passionnée par Anne Frank et c’est à cet âge que la jeune juive est morte. Mais cela ne fait pas tout. On vous parle de ce beau roman jeunesse édité aux éditions Nathan ce 17 janvier 2019. De Anne Frank à Cléo Anne Frank est certainement l’une des adolescentes les plus connue de l’Histoire. La sienne, vous la connaissez. Obligée de se cacher des nazis allemands durant la seconde guerre mondiale, la jeune fille juive raconte dans son journal intime – adressée à une certaine Kitty – ce qu’elle vit durant deux ans et un mois à Amsterdam. Parfois, ce journal est étudié à l’école. D’autres, simplement évoqué pour les lecteurs en herbe. Dans tous les cas, le journal d’Anne Frank fait parti de ces classiques jeunesses lu par des millions de personnes. Et Cléo n’a pas échappé pas à la règle. Dans Nos éclats de miroir, l’adolescente de bientôt 15 ans décide en effet de répondre au journal d’Anne Frank. Pour cela, elle signe même du nom du destinataire de cette dernière : Kitty. Un livre sur la notion de deuil Si l’intrigue se déroule dix ans après le décès du père de Cléo, Nos éclats de miroir est emprunt d’un deuil vécu différemment par l’adolescente, sa soeur ainée, Mélodie – 17 ans – et sa mère. Si extérieurement Cléo semble doucement faire face au chagrin, elle ne parvient pas à exprimer ce qu’elle ressent. Mélodie intériorise tout et remplace sa mère lorsqu’elle souffre d’absences. La figure de la mère, parlons en justement. Le deuil s’avère plus compliqué encore pour elle. Tantôt elle se réfugie dans l’art. Tantôt elle fugue ou fait un séjour en maison de repos. Lorsqu’elle revient, complètement hagarde de ses fuites, Cléo et Mélodie se doivent de la couvrir auprès de son travail afin qu’elle n’ait pas d’ennuis. Heureusement, les choses vont évoluer grâce à Cléo. Un jour, l’adolescente pense trouver l’âme soeur de sa mère. Homme qu’elle commencera à fréquenter et lui rendra le sourire. Pourtant, si cette femme reprend enfin goût à la vie, Mélodie, elle, déchante. La peur s’empare d’elle. Peur que Cléo et sa mère oublient la figure paternelle. Une peur si vive qu’elle lui fera même penser au suicide. Il leur faudra alors force et patience pour s’en sortir. Harcèlement et rapport de domination  Si plusieurs personnages sont présents dans la vie de Cléo, l’un d’entre eux a particulièrement retenu notre attention : Bérénice. Au fil des confessions de l’adolescente, on découvre que celle qu’elle considère comme sa meilleure amie depuis le CM2 est un vrai poison. Sans cesse, Bérénice se met en avant, la critique ou la rabaisse méchamment. En atteste leur rencontre où l’adolescente crie sur Cléo car « elle se trouve sur son passage ». Malgré les remarques, Cléo se tait, et pire encore, trouve des excuses à ce comportement inadmissible. Pourtant, l’adolescente est littéralement le faire-valoir de son amie. En effet, il arrive même qu’elle serve de « porte de secours » lorsque Bérénice rencontre ses futurs petits amis. Plus grave encore, sa meilleure amie n’hésite pas à raconter les mésaventures de l’adolescentes afin de l’humilier. Heureusement, à l’approche de la date fatidique d’arrêt de son journal, la jeune écrivaine va se remettre en question. Cette décision prise, elle devra faire face au harcèlement de Bérénice. Au programme de la reine des abeilles : fausses accusations, insultes,… Vous l’aurez compris, la reine des abeilles et un véritable poison pour Cléo que l’on a envie de protéger dès le début. Nos éclats de miroir enjoint donc à se rendre compte combien de personnes peuvent être nocives dans nos entourages. Florence Hinckel appuie également sur le fait qu’il est souvent difficile de s’en rendre compte ou s’en détacher lorsque l’on est au collège. Ainsi, on se retrouve seul au milieu d’une foule écoutant la personne la plus populaire. Nos éclats de miroir est d’une sensibilité attendrissante. On grandit aux côtés de Cléo, vibrant à chacune de ses petites aventures quotidiennes. Ce livre vous intéresse-t-il ? L’avez-vous lu, qu’en avez-vous pensé ?

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